Egypte, Algérie Puisqu’il faut faire des comparaisons, - TopicsExpress



          

Egypte, Algérie Puisqu’il faut faire des comparaisons, faisons-le. Ce qui se passe en Egypte me rappelle la grève insurrectionnelle de l’ex-FIS (Front islamique du salut) en mai-juin 1991. A Alger, les militants du FIS occupaient trois places – le 1er Mai, la place des Martyrs et la place Kennedy à El Biar – et ce sans compter les rassemblements quasi-quotidiens autour des mosquées fiefs du FIS ( Sunna à Bab el oued, Ibn el Walid à Kouba et « Kaboul » à Belouizdad). Même scénario à Blida, Médéa, Oran, Tlemcen, Constantine, Skikda, Batna, Guelma, Laghouat, El Oued, etc…). La comparaison s’arrête là. En effet, contrairement aux Frères musulmans égyptiens, les militants du FIS, qui campaient sur ces places n’ont pas fait venir leurs femmes et leurs enfants. Les gamins étaient rabroués. J’en étais témoin. J’habitais à moins d’un km de la place du 1er Mai. L’armée algérienne, héritière de la culture du secret de l’ancienne ALN (Armée de libération nationale durant la guerre d’indépendance), s’était bien gardée de fixer un ultimatum aux islamistes. Sans lancer d’avertissement, elle avait fait évacuer les places à Alger et dans toutes les villes du pays, dans la nuit du 3 au 4 juin 1991. Sept dirigeants de l’ex-FIS, dont Abassi Madani, qui avait menacé de déclencher le djihad dans un discours prononcé place des Martyrs et Ali Benhadj, sont arrêtés. Bilan à Alger : six morts… dont un officier de gendarmerie, un bilan que l’ex-FIS n’avait pas démenti à l’époque. Au même moment, sans attendre, car les islamistes pratiquaient déjà la politique de deux fers au feu – l’action politique et, si ça ne marche pas, le djiahd - pendant cette grève du FIS, se tenait une rencontre dans les monts Zbarbar entre Abdelkader Chebouti, Mansour Miliani (futur fondateur du GIA) – deux hommes graciés par le pouvoir en 1990 sous la pression des démocrates ( ils étaient condamnés pour avoir mené des actions de guérilla entre 1982 et 1987 au nom du Mouvement islamique armé (MIA) – et Said Makhloufi (membre fondateur du FIS et auteur de la Désobéissance civile) et l’aîné des frères Hattab dont le plus jeune, Hassan Hattab, fondateur du GSPC (Groupe salafiste pour le combat et la prédication, dissidence du GIA) qui va donner naissance à l’Aqmi (Qaida au Maghreb islamique), a été gracié par le pouvoir au nom de la réconciliation nationale… ( Pour en savoir plus, ces infos sont tirés de mon livre paru aux Editons 1 Calmann-Levy en 2002, La Nébuleuse islamiste en Algérie et en France). Par conséquent, culture de l’oubli aidant, il est facile aujourd’hui de tirer un trait sur une histoire qui a fait des dizaines de milliers de morts en Algérie – le chiffre de 200 000 morts, je ne sais pas d’où on l’a tiré, en tout cas il est trois fois supérieur au nombre de morts en Irak, Dieu sait (nous en sommes témoins chaque jour) que la violence en Irak n’a pas d’équivalent. A bientôt
Posted on: Fri, 16 Aug 2013 20:31:14 +0000

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