En Amérique, ces grèves avaient même fini par entraver toutes - TopicsExpress



          

En Amérique, ces grèves avaient même fini par entraver toutes les industries, mais l’excès du mal a créé le remède. Depuis dix ans environ, les chefs d’industrie ont organisé de grandes fédérations patronales devenues assez puissantes pour impo- ser aux ouvriers des procédures d’arbitrage. Le problème ouvrier se complique en France de l’intervention de nombreux tra- vailleurs étrangers rendue nécessaire par la stagnation de notre population1. Une pareille stagnation aura également pour conséquences de rendre difficile la lutte avec des rivaux dont le sol ne pourra bientôt plus nourrir les habitants et qui, suivant une des plus vieilles lois de l’histoire, envahiront nécessairement les pays moins peuplés. Ces conflits entre ouvriers et patrons d’un même pays seront rendus plus âpres encore par la lutte économique, grandissante entre les Asiatiques à besoins très faibles, pouvant par conséquent produire des objets manufacturés à prix fort bas, et les Européens à besoins très forts. J’en signalai l’importance il y a plus de vingt-cinq ans. Le général Hamilton, ancien attaché militaire à l’armée japonaise, et qui avait fort bien prévu avant le début des hostilités la victoire des Japonais, écrit dans un tra- vail reproduit par le général Langlois, ce qui suit : “ Le Chinois, tel que je l’ai vu en Mandchourie, est capable de détruire le type actuel du travailleur de race blanche. Il le chassera de la surface de la terre. Les socia- listes, prêchant l’égalité devant le travail, sont loin de penser à quel résultat pratique les mèneraient leurs théories. La destinée de la race blanche est-elle donc de dispa- raître à la longue ? A mon humble avis, cette destinée dépend d’une seule chose : Aurons-nous, oui ou non, le bon sens de fermer l’oreille aux discours qui présentent la guerre et la préparation. à la guerre comme un mal inutile ? J’estime que les ouvriers doivent choisir. Étant donnée la constitution actuelle du monde, il faut qu’ils cultivent chez leurs enfants l’idéal militaire et qu’ils acceptent de bon cœur les épreuves et les charges qu’entraîne le militarisme ou qu’ils entament une lutte cruelle pour la vie contre une main-d’œuvre rivale dont le succès ne fait aucun doute. Pour refuser aux Asiatiques le droit d’émigrer, d’abaisser les salaires par la concurrence et de vivre parmi nous, nous ne disposons que d’un moyen, qui est l’épée. Si les Américains et les Européens oublient que leur situation privilégiée ne tient qu’à la force de leurs armes, l’Asie aura bientôt pris sa revanche. ” On sait qu’en Amérique, les invasions chinoise et japonaise sont devenues, par suite de la concurrence faite aux ouvriers de race blanche, une calamité nationale. En Europe, l’invasion commence, mais n’a pas encore pris une grande extension. Cepen- dant les émigrés chinois forment déjà d’importantes colonies dans certaines villes: 1 Population des grandes puissances : Population des grandes puissances : 1789 1908 Russie 28 millions 129 millions Allemagne 28 millions 57 millions Autriche 18 millions 44 millions Angleterre 12 millions 40 millions France 26 millions 39 millions Gustave Le Bon, La Révolution française et la Psychologie des Révolutions. (1912) 204 Londres, Cardiff, Liverpool, etc. Ils y ont provoqué plusieurs émeutes, parce que travaillant à vil prix, leur apparition fait aussitôt baisser les salaires, Mais ces problèmes appartiennent à l’avenir, et ceux du présent sont assez inquié- tants pour qu’il soit inutile maintenant de se préoccuper des autres.
Posted on: Tue, 16 Jul 2013 09:41:49 +0000

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