En guise de « buts de guerre » en Syrie, MM. Obama, Cameron, - TopicsExpress



          

En guise de « buts de guerre » en Syrie, MM. Obama, Cameron, Hollande ont répété ces derniers jours qu’il s’agissait de « punir » ceux qui ont gazé des innocents : du George W. Bush dans le texte. Est-ce faute de pouvoir se prévaloir de la légitimité internationale, en l’absence d’un accord au Conseil de sécurité des Nations unies ? La morale contre le droit, Kouchner et BHL aux anges, et tant pis pour la suite ? Traduite en langage technique militaire, la « punition » risque d’être à géométrie variable. Washington a beau répéter qu’il ne s’agit pas de renverser le régime de Bachar Al-Assad — histoire sans doute d’amadouer ceux qui s’étaient sentis floués en 2011 par l’interprétation plus qu’extensive du mandat du Conseil de sécurité sur la Libye —, toutes les options « sur la table » y contribueront pourtant : En premier lieu, une campagne de frappes de missiles de croisière, présentée comme rapide et courte (quelques petits jours), qui pourrait être menée par les quatre destroyers et les sous-marins américains actuellement en Méditerranée ; par un sous-marin ou par des bombardiers britanniques ; ou par une frégate et des Rafale français. Une infiltration, à partir des frontières jordanienne et turque, de commandos syriens formés dans ces pays par les Américains. Et comme annoncé par Paris, un renforcement de l’aide militaire aux rebelles, en volume mais aussi avec montée en gamme des armements qui leur sont fournis. Le thème de la « punition » rappelle fortement le bombardement du palais de Kadhafi, et de quelques cibles à Tripoli en avril 1986, déjà par l’armée américaine. Ou encore certains raids israéliens sur tel objectif syrien. Mais le périmètre des cibles envisagées pour les frappes paraît cette fois bien plus large : batteries anti-aériennes, aéroports, dépôts, centres de commandement, casernements. Il ne manquera que la présidence, les ministères régaliens, les centrales électriques et les ports, et le ménage total aura été fait. Pour aller on ne sait où. Et au prix, sans doute : d’un embrasement plus ou moins incontrôlable de la région proche-orientale ; d’un surcroît de militarisation de la mer Méditerranée ; de risques accrus pour Israël (où l’on est à nouveau lancé dans la course au masque à gaz) ; de menaces sur les intérêts et les habitants des pays les plus en pointe dans cette offensive punitive (France, Grande-Bretagne, Etats-Unis) ; sans parler de la note économique mondiale, flambée du pétrole à la clé ; et des inconnues sur le caractère du futur régime syrien, et le sort qu’il réservera à ses minorités, etc.
Posted on: Sat, 31 Aug 2013 12:42:29 +0000

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