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Entretien avec… Iboun Taimiya Sylla, Sg du nouveau parti politique Diisoo : «Les tendances que nous observons du nouveau régime ne donnent pas espoir» Par Thiebeu NDIAYE | Lequotidien | Vendredi 19 juillet, 2013 18:29 | Consulté 1198 fois | 13 commentaires Favoris La diaspora sénégalaise n’entend plus se démarquer de la gestion politique du pays. Des Sénégalais de l’extérieur viennent de lancer un parti dénommé Diisoo (concertation, en français) dont le secrétaire général, Iboun Taimiya Sylla, est un ingénieur informaticien établi aux Etats-Unis. M. Sylla dresse la ligne directrice de son parti qui compte mettre à profit la fuite des cerveaux. Il s’agira pour cette nouvelle formation, qui compte passer le test des Locales, de conjuguer les expériences locales et étrangères au bénéfice du Sénégal. Qui est Iboun Taimiya Sylla qui vient de lancer le parti Diisoo ? Je suis directeur du marketing à Texas Instrument, une multinationale américaine qui travaille dans les semi-conducteurs. J’ai aussi un pied en microélectronique, un Mba en finances et leadership stratégique, et un master en micro-onde. J’ai commencé mon cursus professionnel par le groupe de recherche avancée en micro-onde et l’électronique spatiale qui était associé à l’école polytechnique de Montréal (Canada) dans les années 1990. Ensuite, j’ai rejoint le laboratoire de Philips dont j’ai participé au lancement de certains produits comme les Bluetooth. Qu’est-ce qui a motivé l’ingénieur informaticien que vous êtes à vous lancer dans la politique ? J’ai toujours pensé que je n’allais jamais tomber dans la politique. Mais bon, la politique c’est la gestion de la cité et tout le monde s’y active, que ce soit le paysan ou l’ingénieur. Vu sous cet angle cela se comprend. Cependant, il y a certains qui sont peut-être prédestinés à la politique. Au début avant Diisoo, nous avions un groupe de recherche et réfléchissions beaucoup sur les problèmes du Sénégal et les défis auxquels le pays faisait face. A un certain moment, nous croyions qu’il y aura un changement de trajectoire du pays. Nous nous sommes dit qu’ils vont corriger les choses. Mais là nous sommes arrivés à un point où on ne peut plus attendre ; maintenant il faut s’y mettre. Le Sénégal d’aujourd’hui a besoin d’un leadership transformationnel permettant de prendre le pays sur une trajectoire pour l’amener sur une autre. Il s’agit pour nous, Diisoo, de remettre ce pays sur les rails de l’émergence économique. Mais il ne s’agit pas de faire des taux de croissance qui n’auront pas effet sur les conditions de vie des populations. Il y a eu croissance par le passé, mais cela n’a jamais atteint le monde rural, les pêcheurs ou les basses couches de la population. Nous allons alors offrir au Sénégal ce leadership transformationnel qui jettera les bases d’un nouveau projet de société. La société dans laquelle nous vivons aujourd’hui n’est pas vraiment adaptée à nos réalités culturelles, économiques et nos ambitions d’émergence. Donc, il faut redéfinir un projet de société qui se fera à travers un consensus très large des Sénégalais. C’est pour cela que nous avons adopté le nom Diisoo pour promouvoir cette concertation parce que nous voulons définir une société dans laquelle nos enfants et nos petits enfants vont évoluer. Qu’est-ce que Diisoo compte apporter de nouveau à la scène politique ? Nous sommes un parti bâti sur la réflexion et non sur la politique politicienne. Le niveau du débat de la politique au Sénégal est très faible et parfois ça vole vraiment très bas. Le Sénégal est confronté à des défis majeurs. Je pense qu’il est du ressort des partis politiques de faire face à ces défis et de proposer des solutions. Là où Diisoo veut vraiment faire la différence. Il y a beaucoup de thématiques qui méritent réflexion et la structure nous permet de proposer des solutions. Le diagnostic des problèmes du pays est déjà fait ; il reste à trouver des solutions et de les appliquer. C’est là que les partis traditionnels ont failli. Est-ce qu’on peut alors parler de faillite du nouveau régime dans la recherche de solutions ? Il faut être quand même un peu réaliste. On ne peut pas demander à Macky Sall, en un an et demi, de faire des miracles. Maintenant, tout ce que nous pouvons juger ce sont les tendances que nous observons aujourd’hui et qui ne nous satisfont vraiment pas. Je crains qu’à la fin on ait une très grosse déception. Nous ne comptons pas attendre d’être dos au mur pour enfin réagir. Nous voulons plutôt nous positionner comme une vraie alternative en termes d’idées et de solutions pour améliorer les conditions de vie des populations et impulser l’émergence. Si vous regardez la structure même de notre parti et celles qui gravitent autour du directoire, vous saurez que nous donnons une importance capitale à la réflexion et à la recherche de solutions aux problèmes du Sénégal. D’ailleurs, la structure la plus importante c’est le groupe de réflexion qui est ouvert à toutes les sensibilités politiques et dans laquelle la discussion se fera au niveau de la matière et non de la politique. Ainsi, des solutions seront dégagées et il appartiendra au directoire de tamiser ces solutions afin de voir ce qui est applicable et ce qui ne peut pas l’être. On prendra ces solutions pour en faire un projet de société qui sera proposé aux Sénégalais. Diisoo, votre parti, a-t-il une bonne imprégnation des réalités sociales et une maîtrise du terrain politique local ? Diisoo est composé à la fois de Sénégalais de la diaspora (Canada, Etats-Unis, France…) et de locaux connus de la scène politique. Nous avons pensé que créer cette synergie entre le local et la diaspora ne serait que bénéfique pour notre pays, car chacun apportera son expérience. Dans la diaspora, il y a des Sénégalais très talentueux et qui ont de l’expérience sur ce qui se fait ailleurs. Ici également, il y a des Sénégalais qui connaissent le terrain. Cette connexion portera ses fruits au bénéfice de tout le Peuple. Je pense qu’une des erreurs que le Sénégal et d’autres pays africains ont commise, c’est de n’avoir jamais impliqué la diaspora dans la gestion politico-économique du pays. Nous pensons que le meilleur moyen de profiter de la fuite des cerveaux, c’est de la transformer en avantage. C’est cela que nous sommes en train de réaliser à travers cette synergie. Comment comptez-vous huiler ce link entre la diaspora et le local ? Nous n’avons jamais eu de problème à ce niveau-là. Nos structures ont toujours fonctionné avant même que nous déposions notre demande de reconnaissance. Nous tenons bi-hebdomadairement des réunions de manière virtuelle à travers les nouvelles technologies de la communication et parfois physiquement. Il reste évidemment que c’est là un défi à relever. Diisoo ira-t-il aux élections locales ? Nous comptons d’abord procéder à la massification du parti. Je viens d’une tournée et j’étais surpris par l’engouement que le parti suscite dans des localités reculées du pays, mais aussi dans la capitale (Dakar) et à Mbour où nous avons des réactions très positives qui sont encourageantes. Pour les élections locales, nous allons effectivement y participer. Le parti vient de naître, mais 2014 sera notre premier test et nous avons bon espoir que nous ne serons pas déçus.
Posted on: Sat, 20 Jul 2013 03:20:12 +0000

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