Est-ce la nouvelle guerre aux Comores entre chiites et sunnites - TopicsExpress



          

Est-ce la nouvelle guerre aux Comores entre chiites et sunnites est en train de redessiner la carte de larchipel des Comores et de définir lavenir de lislam politique à léchelle insulaire ? Moins dune semaines , plusieurs chiites Comoriens de lîle dAnjouan ont été arrêtés à Moroni dont deux iraniens . Les autorités Comoriennes ont signalés déjà plus dun mois au sujet de la propagation de différents courants religieux en Union des Comores, notamment le chiisme et sur les dérapages observés sur le territoire national à propos des pratiques religieuses. Le Grand Mufti avait rappelé publiquement en présence du chef de lEtat : « si dans un pays musulman, cest le sunnisme qui est majoritaire ou vis-versa, les populations sont tenues de ne pas perturber cet ordre dans le but de préserver la paix et la sécurité des habitants » selon lui , ce sont les décisions de Doha de 2007 sur ces problèmes religieux ! Rappelons que les Comoriens sont des sunnites et que le rite chafiite est celle qui est observé aux Comores depuis laube des temps et il y a toujours eu une entente dans la pratique. La volonté de certains comoriens venus des différents pays arabes de vouloir opérer des changements brutaux dans nos pratiques religieuses et coutumières comporte de grands risques. Il existe des lois quil faudra compléter par des textes, mais avant tout cela, la sensibilisation doit continuer à travers le territoire national . Y voir un retour en arrière aux querelles de succession entre partisans d Ali ibn Abi Talib (les chiites) et tenants de la tradition (les sunnites) peu après la mort du prophète Mouhammad serait une grave erreur , les Comoriens ont toujours suivi la région issue du prophète Mouhammad avant même la naissance du chiisme ! Pour bien comprendre lhistoire du chiisme et sunnisme , normal de parcourir ce qui sest passé après la mort du prophète Mouhammad et bien comprendre les différences entre sunnites et chiites ! À la mort du prophète Mouhammad, en 632, un différend naît entre les habitants de Médine et de La Mecque concernant la succession du prophète de lislam. Certains préfèrent une succession issue de la famille en proposant notamment Ali ibn Abi Talib son gendre pour lui succéder. Les compagnons sy opposent et nomment Abou Bakr As-Siddiq : le premier calife sera donc Abou Bakr As-Siddiq qui poursuit la conquête de la péninsule dArabie. À sa mort en 634, son proche conseiller Omar ibn al-Khattâb lui succède. Celui-ci conquiert la Palestine, la Mésopotamie, lÉgypte et la Perse ; en 644 , il est poignardé par Abu Lulua (un esclave persan non musulman) dans la mosquée alors quon sapprêtait à effectuer la prière de laube (Salat Al-Fajr). Après sa mort, un troisième calife fut désigné par consultation des compagnons de Mouhammad : Othmân ibn Affân (644-656) , Il décéda à Médine le 17 juin 656 dans sa propre maison après avoir reçu neuf coups de poignards que lui assignèrent un groupe dinsurgés venant de Koufa, Bassora et dÉgypte et qui virent contester la manière quil avait de gérer les finances de lEmpire musulman . Une guerre commença avec lassassinat du troisième calife `Othmân, se propagea durant le califat d Ali ibn Abi Talib ! Le quatrième calife est Ali ibn Abi Talib, cousin et gendre du prophète de lislam (656-661) contesté par la majorité des musulmans doù la naissance du chiisme . Le nouveau calife et ses partisans chiites prônent une grande rigueur dans la mise en pratique de lislam et lassimilation des populations conquises. Ils recommandent aussi que le califat revienne aux descendants en ligne directe du prophète. Ils sopposent sur ces points aux orthodoxes ou sunnites, adeptes dune application souple de la doctrine musulmane (la sunna). La différenciation entre sunnites et chiites ne se fera que des années (voir même des siècles) après la naissance du chiisme. Au début il ny avait quun seul point de rupture : les uns étaient pour le Califat de Ali, les autres pour celui de Mouawya. Petit à petit, chacun des imams successifs des chiites apportera son lot de règles, dinterprétations et de vérités qui finiront par faire du chiisme , ce quon pourrait appeler une véritable religion dans la religion. Certes, comme nous le verrons, les chiites partagent avec les sunnites les principaux Piliers de lislam. Mais, ils ajoutent dautres et ils ignorent certains. Nous pouvons dire que les principales lignes de discordes entre sunnites et chiites se situent sur le plan théorique , pratique et théologique ! Théoriquement , les chiites saccordent avec les sunnites sur les trois premières sources juridiques en islam : le Coran, la Sunna, lanalogie (al kiyas). Ils sen distinguent au niveau de la quatrième : le consensus (al ijmaa). En effet , les sunnites, le consensus est établi par les oulémas musulmans, alors que les chiites considèrent quil ne peut être valable que sil a été élaboré en compagnie de limam. Ensuite, au niveau de la chahada (la déclaration de la foi nécessaire pour tout musulman et toute personne désirant embrasser lislam), la formule chiite est différente de celle sunnite. En effet , les sunnites, la formule de la chahada est la suivante : Achhadou ana la illah ila Allah wa achhad ana Mouhamadan rasoulou Allah (je déclare que Dieu est Unique et que Mouhammad est son Prophète) alors que Les chiites ajoutent à cette formule ce qui suit : ... wa Ali Walio Allah (...et Ali est limam dAllah). Enfin sur ce plan , la majorité des chiites érigent comme principe fondamental du chiisme lexcommunication régulière et renouvelée de tous ceux qui nont pas soutenu Ali et à leur tête : Aicha , lépouse du Prophète, Abou Bak, Oumar et Othman , les trois califes bien guidés (selon les sunnites) , et tous les compagnons du Prophète qui nont pas eu le courage de soutenir limam Ali : cest le rite du sabb (linjure) qui est occulté aujourdhui sur le plan publique et médiatique mais qui reste lune des plus importante déclaration de foi chiite et lun des plus importants points de rupture avec les sunnites qui considèrent linjure de lépouse du Prophète ou de nimporte lequel de ses compagnons comme une Kabira (une hérésie) qui nécessité la tawba (demande de pardon à Dieu + une volonté de ne plus y revenir à lacte incriminé) Sur le plan pratique , dabord, en ce qui concerne les prières, les sunnites et les chiites sont daccord pour dire quelle sont au nombre de cinq par jour, mais les chiites sont autorisés à ne prier que trois fois par jour. Ensuite, les chiites sont universellement connus aujourdhui par le rite de Achoura : une commémoration annuelle de leur passion envers le petit fils du Prophète et le troisième imam Al Hussein, martyrisé à Karbala. Au cours de ce rite, la majorité des chiites sauto-torturent en se frappant par des chaînes et même par des épées. Enfin sur ce deuxième plan , le chiisme reconnaît et impose à ces partisans la visite des tombes des imams (ziyara) et même à remplacer par ces petits pèlerinages le Haj (le grand pèlerinages) à la Mecque qui est lun des Cinq Piliers de lIslam. Une pratique qui est considérée par les sunnites, là aussi, comme une forme dhérésie. Au final sur le plan théologique , dabord, ladaptation par les chiites et les sunnites de deux théologies différentes si non opposées : la majorité des chiites suivent une forme de mutazilisme (car leur imams ont étés beaucoup influencés par ce courant) alors que les sunnites, eux, sont majoritairement considérés comme des acharites . Et pour finir , la théologie chiite reconnaît la pratique de la takiya (la dissimulation légale) qui signifie quil est permis à un chiite se trouvant dans un milieu hostile de ne pas déclarer sa foi, den déclarer le contraire et même de labjurer. Une pratique qui est considéré comme lun des obstacles majeurs du rapprochement entre les deux frères ennemis : les sunnites ayants peur que si jamais ils entrent en discussion ou en compromis avec les chiites, rien nempêche ces derniers de recourir à cette pratique pour ne rien céder de leur dogme. Il faudrait signaler que quelques tentatives de rapprochement entre sunnites et chiites en vue de minimiser leur différences ont eux lieu, la plus importante à cet égard fut celle faite en Iran, au XVIIIe siècle, par le dirigeant chiite imami Nader Chah qui essaya, sans succès, de transformer le chiisme imami en une cinquième école légale sunnite appelée al mathhab al jafaari. Et avec les événements quotidiens qui se déroulent de nos jours en Irak et la haine partagée que les uns ressentent envers les autres, on ne peut sempêcher de conclure que le rapprochement entre les deux nest plus à lordre du jour.
Posted on: Tue, 26 Nov 2013 09:27:02 +0000

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