Fibre optique : un lancement raté Le cafouillage du départ ne - TopicsExpress



          

Fibre optique : un lancement raté Le cafouillage du départ ne pouvait produire que suspicion et un lancement difficile pour la fibre optique. L’acte posé par le président Kabila le 08 juillet 2013 à Muanda n’aura de sens que si le haut débit arrive réellement auprès des usagers. Les préalables ne semblent pas avoir été remplis suivant les règles de l’art. Confondant précipitation et rapidité, les conséquences risquent de rendre inopérant et peu fiable voire peu rentable la fibre optique de la République démocratique du Congo. A Muanda, il y avait de gens qui riaient sous cape. Rien que 2,5 giga-octets arrivent à Kinshasa alors que de Muanda, la station d’atterrage envoie 10 giga-octets. La raison de ces fuites est simple : la ligne poserait déjà problème. La lumière envoyée à partir de Muanda ne rassure personne ! Les opérateurs, les premiers, n’accordent aucune foi en cette fibre optique, la plus chère du continent. Sur le plan technique, beaucoup de choses restent à faire. L’inauguration du bâtiment abritant la station d’atterrage « la plus moderne du continent » doit s’accompagner d’un haut débit effectif sur les terminaux téléphoniques ou internet. Ce n’est pas évident ! Sur les 10 giga-octets, la station à l’Hôtel de postes n’en reçoit que 2,5. Cela signifie que le canal de transport de la fibre optique présenterait déjà des failles. En effet, le câble n’est enfoui que sur 75 centimètres du sol alors que la norme voudrait qu’il le soit à 120 centimètres sous le sol. Pire, la gaine qui devrait protéger le câble de la fibre optique tout le long du parcours n’était pas prévue. La fibre optique est ainsi livrée à la merci des rongeurs et autres insectes qui peuvent l’attaquer sans difficulté. Cela se serait-il déjà produit ? Rien n’est à écarter à l’avance. L’anomalie avec cette importante perte sur le trajet démontre que quelque chose d’incorrect se produit. Par ailleurs, sur le trajet il est prévu 9 stations alimentées par l’énergie solaire ou par des groupes électrogènes.L’inquiétude est réelle sur la capacité opérationnelle visant à intervenir avec diligence lorsque des incidents surviennent. SEP-Congo le fait à la satisfaction des utilisateurs de son pipeline. La SCPT serait-elle capable de réussir cette importante obligation de maintenance ? Les opérateurs du secteur émettent de sérieux doutes à ce sujet. Selon des sources, les équipes d’intervention ne sont pas encore opérationnelles sur le terrain. La redondance offerte par le Congo-Brazzaville ne constituant pas une sécurité étanche - l’illustration démonstration a été donnée lors de l’inauguration par le chef de l’Etat, à Muanda, deux coupures majeures avaient été enregistrées entre Kinshasa et Brazzaville imputables principalement à l’énergie électrique. En 48 heures, MTN a fait état de ces coupures qui ne peuvent rassurer quant au bon fonctionnement de la fibre optique de la rive kinoise du fleuve Congo. Au même moment, le ring de Kinshasa qui aurait dû être prêt depuis, ne totalise que 10 kilomètres au lieu de 90. Dans ces conditions, toute illusion de l’internet haut débit n’est plus de mise. LES DIFFICULTES MAJEURES A CRAINDRE La fibre optique est donc mal partie. Les opérateurs de la téléphonie cellulaire, qui auraient dû se bousculer pour arracher leur part, préfèrent de loin payer 4.000 USD par mégahertz par satellite au lieu de moins de 500 USD qu’offre la fibre optique. Une position interpellatrice pour quiconque tiendrait à offrir la qualité aux usagers congolais. Cette attitude met en exergue la difficulté à venir face à l’obligation de verser mensuellement 140.000 USD au consortium WACs. Où trouverait-on ces ressources financières pour satisfaire à cette obligation faite à tous les 14 Etats concernés par ce câble sous-marin ? Le câble le plus cher du continent dont le coût est estimé à 75.000 USD le kilomètre au lieu de 25.000 USD ailleurs ne survivrait que difficilement faute d’être rentable. L’autre surcoût provient de la construction et l’équipement de la station d’atterrage qui a coûté 60 millions de dollars américains au Trésor public. Des experts de la SCPT même sont formels : la construction de la station d’atterrage ne peut pas atteindre ce montant. Le ministre Kin Kiey Mulumba lui se veut rassurant. Concernant la gestion de la fibre optique, il a assuré que le gouvernement va collaborer avec la Société congolaise des postes et télécommunications (SCPT) pour «mettre en place un mécanisme de gestion qui puisse être bénéfique pour le peuple congolais et pour les opérateurs». La création d’une structure de gestion de la fibre optique pouvant rassurer davantage les opérateurs économiques est de nature à corriger toutes les difficultés rencontrées et contournées, sans les affronter de manière responsable en prenant des mesures appropriées. En fait, le forcing n’aura qu’un seul mérite : celui d’avoir suscité l’espoir. Des problèmes techniques rattraperont ce raccourci frauduleux orchestré le 08 juillet à Muanda, sans un maximum de précaution, particulièrement parce que le chef de l’Etat avait effectué le déplacement. Le pays gagnerait énormément en adoptant une position d’ouverture dictée par le réalisme d’une gestion rigoureuse des privés en cette matière, sous l’œil vigilant de l’opérateur public, la SCPT. Une formule allant dans le sens de la cession de certains compartiments ou de l’ensemble serait conseillée pour se rattraper sur le plan technique où d’énormes difficultés verront certainement le jour. Qu’adviendrait-il lorsque la SCPT serait dans l’impossibilité de payer régulièrement le consortium WACs ? Comment compte-t-on améliorer la qualité et la quantité de ce qui sort de la station d’atterrage vers la station de la Grand’Poste ici sur le boulevard du 30 juin ? La solution n’est pas ailleurs, il faut la chercher dès maintenant avec toutes les parties concernées d’autant plus que le bénéfice à tirer pour les usagers et le Trésor public est énorme. Ce recadrage ne pourrait être sujet à polémique, mais une urgence pour que le geste posé par le chef de l’Etat soit réellement bénéfique à la population avec l’amélioration de la qualité des appels vocaux, notamment et le haut débit pour l’internet. LE POTENTIEL
Posted on: Wed, 17 Jul 2013 07:19:18 +0000

Trending Topics



Recently Viewed Topics




© 2015