GUTU (ZIMBABWE) Les Lembas dAfrique australe, juifs noirs sans - TopicsExpress



          

GUTU (ZIMBABWE) Les Lembas dAfrique australe, juifs noirs sans synagogue Par AFP, publié le 27/07/2012 à 08:55, mis à jour à 08:55 GUTU (Zimbabwe) - Ils sont noirs, ne parlent pas hébreu et nont pas de synagogue, mais les Lembas, disséminés en Afrique australe, se disent juifs depuis des siècles, une conviction corroborée par des analyses ADN. Les Lembas dAfrique australe, juifs noirs sans synagogue Un Lemba prie à Gutu au Zimbabwe, le 28 janvier 2012 afp/Jekesai Njikizana Ils observent scrupuleusement des préceptes qui sont plus communs à Tel Aviv quà Harare: ils ne mangent pas de porc, respectent les règles dabattage rituel pour la viande casher et les hommes sont tous circoncis. Si lon nous retirait le judaïsme, on nous priverait de notre culture, explique Perez Hamandishe, un membre de cette communauté estimée à environ 70.000 membres, très implantée dans les villages autour de Gutu, au centre du Zimbabwe, ainsi que dans le nord de lAfrique du Sud. Mais le judaïsme pour nous, cest une culture, pas une religion, ajoute cet élu au Parlement zimbabwéen. Dans ce village près de Gutu, il porte une kippa au crochet, blanche avec une étoile de David bleue et ne se fait pas prier pour sacrifier au répertoire musical sacré. Les têtes sinclinent alors en signe de piété. Au beau milieu dun paysage de savane et de champs typique de lAfrique australe, sélève un chant religieux ayant conservé toute la ferveur de lancienne Judée. Le rythme, dabord lent, se fait de plus en plus rapide, le groupe bat la mesure dans ses mains. Nous chantons ce chant depuis environ 2.600 ans. Cest un très vieux chant, souligne M. Hamandishe. Des années durant, les Lembas ont bataillé pour faire admettre leur appartenance au judaïsme, un sujet dautant plus épineux que la plupart dentre eux sont convertis au christianisme, et quelques-uns à lislam. LArche dAlliance Si aucun écrit historique ne témoigne de leur passage du Moyen-Orient au sud de lAfrique, les Lembas se décrivent eux-mêmes comme originaires dune zone correspondant au Yémen daujourdhui, doù ils seraient venus avec une réplique de lArche dAlliance, appelée ngoma lungundu et perdue depuis. Mais il a fallu attendre la fin des années 1990 pour que des analyses ADN identifient chez les Lembas un marqueur génétique propre aux descendants dune caste de prêtres juifs de lépoque de Moïse, les Cohen, attestant de leur ancêtre juif et de leur lien avec le Proche-Orient dil y a 3.000 ans. Nous avons tenté de dire partout qui nous étions mais personne ne nous croyait. Maintenant, la science a prouvé que nous disions la vérité, exulte M. Hamandishe. Si la preuve par lADN ne fait pas lunanimité totale chez les spécialistes du judaïsme africain, elle fascine Tudor Parfitt, professeur à lEcole des études orientales et africaines de université de Londres. Preuve ADN Cest une histoire génétique et humaine vraiment intéressante où la génétique étaye une croyance passionnée, dit-il. Dans toute lAfrique, les Lembas sont uniques. Beaucoup dautres tribus à travers le continent revendiquent leurs origines israélites. Mais ce sont les seuls à en apporter des preuves génétiques, ajoute-t-il. Il y a cette preuve ADN très solide qui montre quils viennent de lest de la Méditerranée, poursuit-il. Ils sont noirs et sont assez intégrés dans les sociétés dAfrique australe. Ils parlent uniquement les langues locales et sont pour la plupart chrétiens, donc leur identité est très compliquée, souligne lexpert. Lorsquon leur demande sils envisagent, à limage des Falashas dEthiopie, de faire leur aliyah, lémigration en Terre sainte, la réponse des Lembas est très variable. Près de Gutu, elle va de lenthousiasme à labsence denvie de se déraciner et dapprendre une nouvelle langue. Cette tribu perdue dIsraël entretient ses coutumes par des associations culturelles reliées les unes aux autres. Des coutumes quelle a réussi à préserver malgré la colonisation. Etre Lemba, cest une culture. A cause de nos déplacements et de lenvironnement dans lequel nous vivons, nos pratiques culturelles tendent à se modifier. Mais le concept dêtre Lemba est resté le même, explique Sheperd Tseisi, dont le père est le chef du village Mberengwa, un fief lemba accessible par une piste défoncée. Jacob Nyikavaranda, lun des anciens du village et livre dhistoire vivant, ajoute: Avec le temps, beaucoup de choses ont été oubliées, mais les plus importantes, nous nous en rappelons.
Posted on: Wed, 16 Oct 2013 18:41:37 +0000

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