Guy Everard Mbarga Cela fait trois ans déjà que les villageois - TopicsExpress



          

Guy Everard Mbarga Cela fait trois ans déjà que les villageois maliens de Saou et Sanamadougou ont vu la société 3M s’emparer de leurs terres. Depuis, ces « irréductibles » résistent tant bien que mal à l’envahisseur. Et comptent sur une justice qui traîne les pieds. « L’opérateur économique malien de classe exceptionnelle, Modibo Keita, a révolutionné l’agriculture malienne avec des équipements ultra modernes de dernière génération et de tous genres (moissonneuses-batteuses, épandeuses d’engrais, tracteurs, décortiqueuses, chambres froides…) avec l’exploitation de 830 hectares dans la zone de Sanamadougou », raconte le journaliste envoyé par le journal local L’Enquêteur. Face aux machines déployées dans les champs de la société Moulin moderne du Mali (3M), de l’entrepreneur malien Modibo Keita, le journaliste est comme un enfant qui a reçu un nouveau jouet. Peu importe si, sur ces champs « ultra modernes », situés dans la zone de l’Office du Niger (ON), quelque 400 familles du village de Sanamadougou cultivaient auparavant du mil (ou millet, céréale à la base de l’alimentation des populations du Sahel) depuis des générations, qu’elles aient perdu leur unique source de revenu du jour au lendemain et qu’elles soient en procès depuis le 23 février 2012 pour faire cesser les travaux de la société 3M sur ce que ces cultivateurs continuent d’appeler leurs terres. Une révolution violente Car la « révolution agricole » promise au Mali n’aura pas lieu sans victimes collatérales. « Un jour, après que Modibo Keita se fut installé sur nos terres, nous avons décidé de nous y rendre quand même pour semer le mil. Il y avait des femmes, des enfants et même des vieillards. Les gendarmes ont frappé tout le monde. Trente et un d’entre nous ont été arrêtés et enfermés pendant plus de deux mois. Depuis, nous n’avons plus accès à nos terres », explique à Imagine l’un des villageois de Sanamadougou. C’était le 18 juin 2010, deux femmes ont fait des fausses couches, suite aux coups reçus par les forces de l’ordre, et un vieillard a succombé plus tard à ses blessures. Plus de doutes depuis pour Chantal Jacovetti, membre de la Coordination nationale des organisations paysannes (CNOP), une organisation affiliée à la Convergence malienne contre l’accaparement des terres (CMAT), le P-DG de la société 3M a accaparé par la violence les terres des villageois : « Modibo Keita a déjà un bail sur 7.400 hectares de terres situés à 30 kilomètres de Saou et Sanamadougou, mais il veut tout ! Et il s’est implanté sur les terres déjà cultivées par les villageois », estime-t-elle.imagine-magazine/lire/spip.php?article1566
Posted on: Tue, 19 Nov 2013 13:35:11 +0000

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