HAINE : On le constate chaque fois avec effarement, que ce soit - TopicsExpress



          

HAINE : On le constate chaque fois avec effarement, que ce soit dans l’affaire Morillo-Méric ou dans cette dernière affaire du bijoutier braqué de Nice, celui qui a le mauvais goût de survivre à une agression, après avoir usé de son instinct de survie en se défendant, devient de fait l’homme à condamner, le coupable, celui par qui le scandale arrive. Fi de la lâche agression longuement préméditée (on se souvient du protège-dents) dans le dos d’un Esteban venu simplement faire des emplettes, et qui dort aujourd’hui en prison pour avoir voulu seulement neutraliser son agresseur d’un coup de poing devenu fatal. Fi encore cette fois de ce malheureux bijoutier victime de coups violents alors qu’il ouvrait sa boutique, et qui s’est retrouvé avec un fusil à pompe entre les deux yeux parce que deux racailles ont choisi de gagner leur vie en agressant et en volant plutôt qu’en allant travailler comme tout le monde. Récemment, c’est Jacques Blondel, héros malgré lui, qui « ne supportait pas l’injustice » et a donc réagi selon sa conscience et selon son sens civique pour arrêter des braqueurs, mais qui malheureusement en est mort. Aujourd’hui il y a ceux qui le pleurent comme un valeureux et courageux bonhomme, et ceux qui le moquent pour avoir voulu jouer les « cow boys ». Jouer les cow boys, c’est justement ce qui est reproché à Stéphane Turk par Yannick, le frère du braqueur tué alors qu’il s’échappait sur son scooter « ils l’ont braqué, ils ont pris la recette, ils sont montés sur le scooter et sont partis. Le monsieur a voulu faire le cow-boy en sortant dans la rue ». Et son frère, il ne faisait pas le cow-boy ? Et quand il promet « maintenant on va sortir les armes dans les rues (…) et le premier qui vient, qui va nous mettre une gifle, on va le calibrer » ? N’est-ce pas une menace digne d’un western ? Yannick évoque le plus sérieusement du monde la réinsertion quasi pliée de son frangin Anthony qui sortait tout juste de ses deux années de prison après de multiples méfaits du même acabit puisqu’il avait été « condamné à de nombreuses reprises ». Il explique que s’il a braqué ce bijoutier « pas sain-sain » c’est parce qu’il venait d’apprendre qu’il allait être papa et qu’il avait besoin d’argent ! Une réaction normale en somme. Les hormones peut-être ? Ah, et puis il voyait des trucs à la télé aussi. Il serait temps que les prisons suppriment les téléviseurs, ça donne de mauvaises idées aux prisonniers. Pour Yannick qui a la haine, ce qui n’est pas normal en revanche, c’est que la victime du braquage ait riposté. M’enfin c’est vrai quoi, pourquoi il n’est pas juste resté à terre sans broncher après avoir pris des coups dans la figure ?! Pourquoi il n’a pas accepté de se faire braquer, comme tout le monde ? Il se serait fait rembourser par l’assurance et tout le monde aurait été content. Si on ne peut même plus braquer en paix maintenant… Il poursuit en s’indignant que le bijoutier ait tiré en direction du scooter alors qu’on était mercredi, jour des enfants… Oui, car Stéphane Turk aurait pu blesser d’hypothétiques enfants qui auraient pu passer par là. Quel manque de présence d’esprit de sa part ! En ouvrant sa boutique ce mercredi, cet enfoiré de bijoutier a tout simplement provoqué le braqueur avec sa vitrine pleine de bijoux, faisant échouer la réinsertion de ce pauvre garçon qui déambulait tranquillement sur son scooter avec son fusil. Et pire encore, il a fait le jeu du FN ! Tiens, Askolovitch n’a pas encore relevé le fait qu’Anthony ait fait du bijoutier un tueur, mais il n’est pas encore trop tard pour le faire… Le père d’Anthony lui ne comprend pas où est le problème avec cette histoire de braquage car « il avait fait des conneries comme tout le monde dans sa jeunesse, comme voler un scooter par exemple. Tout le monde a fait des bêtises dans sa vie ». Ben oui, on a tous volé un scooter un jour ! Quoi ? Vous n’avez jamais volé de scooter ? Le petit Tony avait un visage d’enfant, vous comprenez, alors il ne devait pas mourir. Cependant le poupin Tony était assez grand pour voler, pour commettre des infractions routières alors qu’il était encore mineur, et user de violence, assez grand aussi pour devenir père… « il n’avait pas à faire ça » admet-t-il du bout des lèvres, comme si son fils avait simplement chapardé un scoubidou à l’étalage, et conclut avec cette répartie unique « il a été tiré comme un pigeon. (…) Le bijoutier n’avait pas à lui tirer dessus. Sinon, on fait comme aux Etats-Unis ». Et son fils, il n’a pas fait comme aux Etats-Unis ? Il ne brandissait pas une arme sur un homme qui ne lui avait rien fait ? La version du fils du bijoutier diffère quelque peu quant à l’accusation d’homicide volontaire : « ça s’est passé au moment de l’ouverture, mon père venait d’entrer dans la boutique. Les deux jeunes ont défoncé la porte en le rouant de coups dans un premier temps, ensuite ils l’ont braqué avec un fusil à pompes pour qu’il ouvre le coffre. Quand il l’a fait, il a été remercié par un violent coup au visage. Les malfaiteurs sont partis en le braquant, mon père a tiré sur le deux-roues quand ils sont partis. J’étais sur la route, à deux ou trois minutes. (…) Lui voulait simplement toucher le scooter pour que la police puisse les arrêter ». (…) Quand je suis arrivé, j’ai vu papa, choqué, mal en point à cause des coups, mais il ne pensait pas les avoir touchés, il pensait que les malfaiteurs étaient tombés et que la police les avait interpellés ». Dans cette histoire, les médias ne sont bien sûr pas en reste et prennent clairement fait et cause pour le braqueur violent. Le commerçant agressé, frappé et menacé d’une arme, ils s’en fichent pas mal les journaleux qui préfèrent, comme sur France Info, se repaître avec une dégoulinante complaisance des larmes de la future mère enceinte fumant sa cigarette, de la haine du frère et du voisinage du jeune homme (enfin, les voisins qu’ils veulent bien nous montrer, ceux qui n’appréciaient pas le braqueur ont sans doute dû être coupés au montage) qui partage évidemment la douleur de la famille. « Voler et être tué pour ça, ça ne sert à rien » dit l’une de ses connaissances qui oublie juste de se rappeler du fusil à pompe qu’il tenait dans sa main. Au reporter sur place qui rappelle à son ami qu’il s’agissait quand même d’un braquage, celui-ci baisse les yeux d’un air agacé et répond que « c’est une erreur de jeunesse, on va dire ». Oui, disons ça. Selon certains journaleux, il s’agit malheureusement d’un braquage qui a mal tourné… C’est vrai que si les braqueurs avaient pu repartir tranquillement avec leur butin après avoir fracassé la tronche de Stéphane Turk pendant que les policiers faisaient une pétanque derrière le commissariat, on aurait pu parler d’un braquage qui a bien tourné, mais là hélas… Comme toujours le braqueur est excusé de tous ses forfaits, c’est la faute à la société, à la droite, aux caméras de surveillance, aux victimes qui osent se défendre avec leur stupide instinct de survie…
Posted on: Fri, 13 Sep 2013 10:39:13 +0000

Trending Topics



Recently Viewed Topics




© 2015