Histoire La Kalâa des Beni Abbès est le berceau et le noyau - TopicsExpress



          

Histoire La Kalâa des Beni Abbès est le berceau et le noyau du royaume berbère des Ath Abbes, un royaume fort qui a connu plusieurs émirs durant le règne de lempire ottoman. Comme son nom l’indique, Kalâa est une citadelle naturellement protégée par les précipices qui l’entourent pratiquement à 360° ; la seule voie accessible actuellement par véhicule abouti à l’entrée du village où subsiste un pan du rempart protégeant l’ancienne Ville (l’encyclopédie islamique parle, en citant Kalâa, d’une ville de 80 000 habitants dans les temps anciens). Elle a été bâtie sur le modèle de la Kalâa des Béni Hammad: position stratégique, accès difficile, portes gardées et muraille tout autour. Époque hammadide Le site de Kalâa était un fort hammadide lié à la Kalâa des Béni Hammad qui abrite un contingent militaire pour assurer le contrôle du passage stratégique des « portes de fer » (Bibans) ainsi que la vallée de la Soummam et une étape du triq sultan, le site comportait : le fort militaire hammadide: il n’en reste actuellement que des vestiges sur les lieux appelés Akhriv Ouziri (ruines de Ziri) ; la place d’armes hammadide : lieu de présentation des troupes situé devant la Grande Mosquée, appelé actuellement Loudha Laâli ; la fonderie de Kalâa (1366-1871) : les français explorateurs et des officiers de l’armée française ont signalé l’existence de pièces d’artillerie de gros calibre trouvées à Kalâa entre 1848 et 1865. Charles Féraud (officier traducteur) a signalé dans la Revue Africaine, l’essor qu’ont connu ces canons appelés par les spécialistes « Tours de force » vu leur volume et leur poids. Royaumes de Kabylie et présence ottomane En 1510, sur la lancée de la Reconquista, les Espagnols semparent de Béjaïa et organisent à partir de cette position des razzias dans larrière-pays. Cest à ce moment, ou dans le dernier quart du siècle précédent, quémergent en Kabylie trois seigneuries ou principautés que les Espagnols désignent comme les « royaumes » des Aït Abbas, de Koukou et dAbdeldjebbar. Le premier sinstalle à la Kalâa des Beni Abbès, au cœur de la chaîne des Bibans, avant que sa famille dirigeante, les Mokrani, ne le déplace plus au sud, dans la Medjana, se rapprochant ainsi des lieux dorigine des royaumes ziride et hammadide. Le deuxième se constitue sur les terres des Belkadi, descendants du juriste Al Ghobrininote. Le dernier simplante à une trentaine de kilomètres de Béjaïa, dans la vallée de la Soummam. La Kalâa devient la nouvelle capitale des habitants des environs de Béjaïa quand, après la prise de la ville, ils cherchent protection à lintérieur des terres. Le site, ancienne place forte hammadide et une étape allant à labri du sultan ( anciens sultans), a été retenu par Abderahmane, prince bougiote, pour des raisons de sécurité. Initialement alliée des Hafsides, la dynastie sen émancipe. Abdelaziz, petit-fils dAbderahmane, prend le titre berbère damokrane. Sous son règne, la Kalâa gagne en importance : au cœur du royaume des Aït Abbas (dit aussi « de la Medjana »), la cité compte à son apogée 70 000 habitants, rivalisant avec Tunis ; elle se dote de fabriques d’armes, en s’aidant du savoir-faire des renégats chrétiens et des Andalous chassés d’Espagne, qu’elle accueille en grand nombre. Époque hafside La Kalâa s’est développée avec la fin du règne du dernier sultan hafside de Béjaïa, Abou El Abbés Abdelaziz, lorsque les deux fils de ce dernier, l’Émir Abdrrahman et l’Émir El Abbés et une partie des habitants de Béjaïa, fuyant loccupation espagnole de la ville, conduite par Pedro Navarro en 1510, sy sont réfugiés à la casbah fortifiée pour échapper aux mêmes atrocités, commises par les Espagnols à Oran lors de la conquête de cette ville et ils ont constitué les premiers habitants de la Kalâa. Au xvie siècle la Kalaa est une ville forteresse de 70 000 habitants, rivalisant alors avec Tunis , elle compte en son sein un quartier andalou et un quartier juif doté dune synagogue. Elle sera dirigée par les descendants du dernier roi hafside de Béjaia pendant plus dun siècle, cest parmi cette même lignée que seront recrutés les grands chefs des Béni Abbas jusquau début de la colonisation française dont le dernier est le Cheikh El Mokrani. Époque de la Régence d’Alger En 1553, la kalaa connait la première expédition ottomane, le mur d’enceinte de la kalaa est édifié suite à cette expédition. Pour reprendre Béjaïa, le sultan hafside de Tunis fait appel à des corsaires ottomans, les frères Barberousse. La ville sera reprise en 1555 par les ottomans alliés aux tribus de la région. Époque de la Régence d’Alger Les fils du sultan Abdelaziz( l’Émir Abdrrahman et l’Émir El Abbés ) ont choisi le site de la Kalâa au XVIe siècle pour sa difficulté d’accès et sa position défensive afin dédifier leur capitale; la Kalâa comportait pendant cette période : le palais royal (aucune trace n’en reste) ; le quartier entourant le palais royal dont il reste des vestiges à ce jour. Un explorateur français[Qui ?] a réalisé une esquisse d’une maison de Kalâa composée d’une cour intérieure et un rez-de-chaussée et d’un étage, avant que Kalâa ne soit saccagée par le général d’Armand en août 1871. Certaines parties du quartier ont été totalement reconstruites ; toutefois, le cachet architectural originel demeure en plusieurs endroits, des portails portent encore des gravures réalisées par les sculpteurs juifs et mauresques de l’Andalousie ; les remparts : jusqu’à ce jour on peut observer les vestiges de fortes murailles dans certaine zones notamment à Thagurth Ou Aji (porte de Aji, à l’entrée de Kalâa) et à Thagurth El Bordj (la porte de la citadelle, entrée nord-est) appelé S’Sour Ouroumi ; les sites historiques : mosquées, mausolées et garnisons militaires, Kalâa compte au total 14 mosquées et mausolées. Vue densemble sur le village de Koukou Ahmed Belkadi, venu sétablir chez les Aït Ghobri, doù sa famille est originaire, prend alors la tête du royaume de Koukou, qui durera deux siècles. Béjaïa nest définitivement reprise aux Espagnols quen 1555, par la pression combinée du corsaire Salah Raïs Pacha, agissant pour le compte de la régence dAlger, et des royaumes tribaux(des Ait Abbés et celui de Coucou). Entretemps les Hafsides ont été évincés de leurs possessions, en Kabylie comme dans tout lest algérien. Dès la première moitié du XVIe siècle, les Ottomans implantent dans la région plusieurs forts (borj) en vue de la contrôler. Ils sy heurtent à une résistance qui sorganise autour du royaume de Koukou en Grande Kabylie, de celui des Aït Abbas dans les Bibans et la vallée de la Soummam: les communautés rurales, tout en défendant leur autonomie face à lhégémonisme de ces seigneuries, les soutiennent pleinement face aux tentatives « prédatrices » de lÉtat que mettent en place les Ottomans. En 1520, Ahmed Belkadi, attaqué par Khayr ad-Din Barberousse, le défait dans la plaine des Issers et s’empare d’Alger. Il y règne plusieurs années avant dêtre à son tour vaincu par Khayr ad-Din, allié pour la circonstance aux Aït Abbas. Abdelaziz, sultan des Aït Abbas, est tué en 1559 au cours d’une bataille contre les Ottomans qui exposent sa tête une journée entière devant la porte de Bab Azzoun, à Alger, avant de l’enterrer dans une caisse en argent. Conséquence durable de lintervention ottomane: à partir du XVIe siècle, Béjaïa laisse à Alger le rôle de principal centre urbain et de réceptacle des populations de Kabylie. Globalement ces royaumes, qui bénéficient dune certaine reconnaissance internationale (représentations diplomatiques en Espagne, notamment), contribuent à préserver lautonomie de la région. Vis-à-vis de la Régence, après une période de rivalité exacerbée où alternent phases de paix et de guerre pour le contrôle dAlger, les relations se stabilisent à lépoque des deys. Lautonomie kabyle fait lobjet dune reconnaissance tacite qui marque une étape importante dans la constitution de lidentité régionale. À Alger, les Kabyles sont très présent dans le commerce, ravitaillant la ville avec les produits agricoles ou artisanaux de la région. Afin de contrebalancer le pouvoir des janissaires, de nombreux corsaires et miliciens de la Régence sont recrutés localement, y compris parmi les Kabyles. Le dey Ali Khodja sétablira dans la Casbah dAlger sous la protection de soldats kabyles pour imposer son autorité face aux janissaires. La famille dun dignitaire de limportance dAhmed Bey, dernier bey de Constantine, mena une politique dalliance par le mariage avec les Mokranis et dautres tribus de la région. La Régence dAlger ne pouvant dominer directement la Kabylie, elle va jouer sur lesprit de clan pour jouer un rôle et percevoir des impôts de certaines tribus. Vers 1674 profitant de laffaiblissement des Belkadi de Koukou elle s’appuiera sur un Cheikh kabyle de grande famille, le Cheikh Al Guechtoula pour créer un commandement local tributaire. Au début du XVIIIe siècle la Régence renforcera sa présence par létablissement de plusieurs borjs (forts) notamment ceux du Sebaou et de Boghni, siège des caïdats éponymes. Ils s’appuieront sur des tribus locales comme les Amraoua et les Aït Khalfoun, mais aussi des zmalas (contingents) dArabes et de Noirs africains pour renforcer leurs effectifs dans la région. Manuscrit du qanun (droit coutumier) des Aït Ali ou Herzun. Entre le XVIIe siècle et le XIXe siècle, plusieurs conflits opposent les royaumes kabyles et la régence dAlger. Les principaux prennent place en 1609 (les Kabyles dévastent la Mitidja et menacent Alger), puis entre 1758 et 1770 (dans toute la Kabylie) et enfin entre 1805 et 1813 (dans la vallée de la Soummam). En 1823 les tribus des Bibans et de Béjaïa se soulèvent et semparent du caïd de la ville. Lagha Yahia narrive pas à soumettre la région. À cette époque et probablement depuis celle des Hammadides, il existe dans certains villages une tradition écrite entretenue principalement par une élite de lettrés. La bibliothèque du cheikh El Mouhoub, des Beni Ourtilane, un érudit du XIXe siècle, en est lexemple le plus connu depuis son exhumation par les chercheurs de l’université de Béjaïa, au milieu des années 1990. Avec plus de 1 000 volumes en provenance de lieux et dépoques variés, de lAndalousie à l’Extrême-Orient et du IXe siècle au XIXe siècle, elle couvre des domaines divers : astronomie, sciences, médecine, droit coutumier local, savoir religieux (fiqh) et comporte aussi des manuscrits en tamazight transcrit en caractères arabes. Une partie de ces ouvrages été détruite durant la période coloniale, lautre est étudiée à luniversité de Béjaïa.
Posted on: Thu, 14 Nov 2013 13:45:05 +0000

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