"Il y a exactement 2 ans, lors du mois de Ramadan 2011, des centaines de milliers de Syriens manifestaient pour défendre leur dignité. Initié par des jeunes des Deraa, ville du sud, le soulèvement de ce peuple s’inspirait des mobilisations populaires de Tunisie, du Yémen, d’Egypte, du Bahreïn etc. A l’époque, la révolte entrait dans son 5e mois. Il n’y avait alors ni militarisation, ni groupes salafistes armés, ni complot de l’étranger. Face à une répression féroce qui s’amplifiait où la torture devenait systématique, les Syriens appelaient à l’aide. Ils appelaient à l’aide cette « oumma », ces musulmans du monde, afin de les soulager d’un châtiment collectif d’une indicible cruauté. Le spectre du massacre de Hama où le clan Assad avait décimé 15 000 personnes et détruit 90 mosquées en 1982 planait et occupait tous les esprits. Quelle a été la réaction de la « oumma » à ce appel à l’aide ? Pas grand-chose. Le peuple syrien a continué à se faire massacrer en silence. Et ce qui devait arriver arriva : la répression a engendré une radicalisation qui s’est transformée en une militarisation de la contestation. Pour en finir avec cette révolte, Assad n’a pas hésité à faire usage de son aviation et de ses Scuds. Autant d’armes qu’il n’a jamais utilisées contre Israël. Le but, comme à Hama 30 ans plus tôt, était de maintenir le peuple dans un état d’asservissement complet, quitte à le décimer. La sauvagerie d’Assad n’a d’égale que l’hypocrisie des "grandes puissances". Car aujourd’hui une guerre se prépare. Sous couvert d’utilisation d’armes chimiques, les pays occidentaux souhaitent intervenir. De qui se moque-t-on ? Si ce prétexte était suffisant, il y a longtemps qu’Israël aurait été bombardé pour avoir utilisé du phosphore blanc à Gaza. Pareil pour les Etats-Unis pour l’uranium appauvri déversé en masse à Fallujah. Bref, devant les bruits de botte d’une nouvelle campagne militaire, notre position est la suivante : ni OTAN ni Assad. Non à la cruauté d’un régime de mort qui a le sang de dizaines de milliers de Syriens sur les mains. Et non à cette hypocrisie criminelle de puissances occidentales à l’indignation sélective et qui décide, sous prétexte humanitaire, d’entreprendre des actions que quand leurs intérêts sont en jeu."
Posted on: Fri, 30 Aug 2013 20:30:20 +0000
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