Incident sur le vol Air France : Les claires menaces de monsieur - TopicsExpress



          

Incident sur le vol Air France : Les claires menaces de monsieur Jean-Pierre FABRE « Faites très attention à vous; c’est la première et la dernière fois que je vous mets en garde» L e 26 juin dernier, alors que nous avions pris place tous les deux à bord du vol Air France en provenance de Paris et à destination de Lomé, le leader de l’ANC (Alliance Nationale pour le Changement) s’en est pris vertement à notre personne, nous couvrant d’insultes et de menaces. Depuis, l’incident fait le buzz sur les réseaux sociaux mais également sur les médias traditionnels ; à juste titre! Car cette attitude d’un potentiel député et Président de la République (il est candidat aux législatives et le sera probablement pour les présidentielles de 2015) pose la question de ses rapports futurs avec la presse et plus généralement, de sa conception de la liberté d’expression. D’autant plus que visiblement, il en a rajouté une couche lors de la énième marche du samedi. Nous avons testé à nos dépens et à notre corps défendant, les traits que la « rumeur publique » dit caractériser la personnalité de monsieur Jean-Pierre FABRE. En effet, le jour de l’incident, nous étions déjà installé dans notre siège depuis plusieurs minutes et parcourions les journaux disponibles, lorsque l’ex-lieutenant de Gilchrist OLYMPIO, flanqué du Président de SYNERGIE FRANCE, monsieur Camille LAWSON, prit place à bord, à quelques mètres de nous. A ce moment-là, nos regards se croisèrent, inexpressifs. Un peu plus tard, après avoir contourné les sièges qui nous séparaient, il vint vers nous. Dans un geste de politesse, nous nous levâmes pour répondre à son « bonjour » et nous lui tendîmes la main, qu’il refusa de prendre. Sans détours, monsieur FABRE nous fit comprendre que les propos que nous avons tenus dans l’émission Afrique Presse sur la chaîne TV5 Monde le 21 juin, consacrée à la situation au Mali avec les Accords de Ouagadougou ainsi qu’aux enjeux des prochaines élections législatives au Togo, ne sont qu’un « tissu de conneries et de mensonges » ; l’expression de notre « manque de sérieux » et de notre « malhonnêteté. » Il poursuivit en affirmant s’être levé « uniquement » pour nous « mettre en garde » car il n’acceptera plus ces « conneries » et d’un ton menaçant jeta : « c’est la première et la dernière fois que je vous mets en garde. Faites très attention à vous. Arrêtez de me citer mon parti et moi dans vos interventions ; je vous dis faites très attention à vous. » Très surpris, nous lui avons rétorqué que nous maintenons l’ensemble de nos propos sur TV5 Monde. Mais qu’il existait des voies et moyens plus conventionnels pour nous répondre, s’il estimait que le contenu de notre intervention n’était pas conforme à la réalité. Qu’au surplus, une personnalité comme lui devrait prendre de la hauteur et éviter de menacer un journaliste, surtout dans un endroit aussi particulier que la cabine d’un avion et devant des témoins. Ce qui eut le don de l’exaspérer. « Je fais ce que je veux et je vous le répète : faites attention à vous. Je n’accepterai plus vos mensonges et conneries. » Nous avions alors dit à monsieur FABRE que nous continuerons à faire notre travail et qu’il ne nous impressionne pas. « Avec votre air arrogant et prétentieux, vous vous prenez pour un grand journaliste et comment… analyste. Et avec votre groupe bidon Les Proposants, vous véhiculez des conneries. Je vous le dis : arrêtez moi tout ça » insista-t-il avec son doigt agressif et les yeux presque exorbités. Ces échanges qui durèrent environ 10 minutes s’arrêtèrent lorsque nous nous rassîmes en lui adressant : « heureusement pour vous que je suis bien éduqué. Avec quelqu’un d’autre à ma place, cela aurait pu dégénérer. » DES MENACES INACCEPTABLES ET IRRESPONSABLES : Cet incident et l’emballement médiatique qu’il a suscité porte incontestablement un coup à l’image de monsieur FABRE et aux valeurs qu’il prétend incarner, surtout en cette période électorale où beaucoup d’yeux, y compris à l’international, sont braqués sur le Togo. Mais il était important que cela se sache et avec cette ampleur pour plusieurs raisons ; le leader de l’ANC ne pouvant que s’en prendre à lui-même. D’abord, parce que ce n’est pas la première fois qu’il invective et s’en prend ouvertement à des journalistes. Tout le monde se souvient de ses envolées menaçantes lors de ses meetings à la plage, au début des marches pour contester les résultats des élections présidentielles de 2010 où déjà, il mettait en garde les journalistes, soutenant qu’il ne tolérerait plus leurs « propos ». On se rappelle, même si aucun lien direct entre lui et ses actes ne peut être établi, que peu de temps après, des individus s’en étaient physiquement pris à un confrère tandis que d’autres caillassaient la voiture du correspondant de RFI. C’est dire donc que lorsque des responsables politiques entretiennent un climat tendu par leur discours, ils créent les conditions de la survenance de violences et leur responsabilité peut être retenue, tout autant que celle des auteurs des actes incriminés. Ensuite parce que le pays entre dans une période délicate avec le scrutin législatif du 21 juillet. Tous les acteurs, politique ou de la société civile, doivent jouer leur partition pour qu’il se déroule dans des conditions apaisées. Les comportements comme ceux de monsieur FABRE sur le vol Air France ne participent pas à cette démarche et doivent donc être dénoncés. Enfin, le silence aurait pu créer les conditions d’une récidive, voire d’une escalade, avec le risque que le « militant de base » instrumentalisé par les propos de son leader, s’en prenne physiquement à notre personne. Pour demain et afin de prendre date, il fallait que l’incident soit su et que l’auteur des menaces sache qu’il sera personnellement tenu responsable pour toute atteinte à notre intégrité physique. AVOCATS DU DIABLE : Sur cet incident, les « professionnels » de l’indignation sont demeurés désespérément muets, démontrant, si besoin en était, que leur prétendu combat pour la liberté et la démocratie a perdu depuis fort longtemps toute crédibilité, parce qu’à géométrie variable si ce n’est à la tête du client. La société civile, les organisations de défense des droits et des libertés doivent être en mesure de dénoncer d’où qu’elles viennent et peu importe les personnes qui les portent, les menaces contre certaines valeurs. Pour ce faire, elles doivent être indépendantes de toute mouvance politique et à l’écart de n’importe quelle contingence partisane. En s’acoquinant avec des formations politiques et en prenant systématiquement fait et cause pour des postures même les plus politiciennes, elles se sont définitivement fourvoyées et même plus en mesure de poser le moindre petit acte pour ce qui constitue l’essence même de leur existence : défendre la liberté. Et malheureusement, elles se sont assisses depuis belle lurette sur ces mots de Saint-Exupéry « Je ne suis pas d’accord avec ce que tu dis, mais je me battrai jusqu’au bout pour que tu puisses le dire » pour condamner l’attitude de monsieur FABRE. Certains « avocats du diable » ne pouvant pas nier l’incident parce que s’étant déroulé devant témoins, tente de le justifier : « Jean-Paul AGBOH, l’indélicat, le prétentieux, n’est-il pas proche du pouvoir ? N’est-ce pas lui qui critique de manière acerbe l’ANC et ses leaders ? Il mériterait qu’on lui remonte les bretelles. » La potence, toute dressée n’était pas loin. On rêve même à haute voix, de procès (en cas de changement) contre ce « garçon malhonnête. » On nage en plein cœur des enjeux et de la portée de l’acte posé par monsieur FABRE. Car manifestement, la société dont lui et son entourage rêvent et pour laquelle ils prétendent lutter, est celle du retour vers le passé, où il n’y aura de place que pour « ceux qui regarderont dans la direction » qu’ils auront montrée. Exagération dites-vous ? Comment ne pas s’inquiéter des menaces très claires envers un journaliste, proférées par quelqu’un qui n’est pas encore au pouvoir et qui s’accommodent difficilement de critiques? Démocrate l’appelez-vous ? Peut-être. Un potentiel prédateur de la liberté d’expression certainement ! Car avec de tels comportements, quel dirigeant peut-il devenir lorsqu’il disposera des prérogatives d’un Président de la République, aura à sa disposition la puissance et la force publiques ainsi que tous les leviers de l’Etat ? Monsieur Jean-Pierre FABRE avait plusieurs possibilités de porter la contradiction et de démentir nos propos sur TV5. Mais il a opté pour la pire, celle qui est révélatrice de sa personnalité. En effet, trois jours après la diffusion de l’émission Afrique Presse, au cours de laquelle notre confrère Vincent Hugeux a été davantage critique parlant de médiocrité et de messages troubles envers le militant de base, le président de l’ANC a joué des coudes pour se faire inviter sur la même chaîne, pendant le journal, et sur le même sujet. A aucun moment, il n’a jugé pertinent et utile de battre en brèche nos propos et de rétablir sa « vérité ». Son regard est toujours rivé sur le rétroviseur comme a eu à le lui faire remarquer poliment la journaliste, se confondant comme à son habitude en incohérence parce que sans vision. Dans la conception qu’il a de la démocratie et dont il entend faire la promotion, ces choses se règlent « entre hommes » de « façon virile. » Ce message qu’il fait passer par ses proches est tout simplement vil et dangereux. En réalité, l’émission de TV5 ne fut qu’un prétexte. L’agression est pour l’ « ensemble de notre œuvre » ; « le champion de la lutte démocratique au Togo » ne goûtant que modérément à nos critiques sur ses incohérences, ses inconséquences, ses promesses non tenues, ses diatribes stériles, ses discours radicaux sans effets ; ainsi que les rétropédalages dont il est coutumier et qui sont caractéristiques de son action politique. Il est cependant rassurant, et l’honnêteté intellectuelle impose qu’il soit dit, qu’hormis son chargé de communication qui fait une fixation sur notre personne pour d’obscures raisons que lui seul connaît et quelques autres « talibans » qui n’ont rien compris au film, l’attitude irresponsable de monsieur FABRE ait été unanimement condamnée, y compris par certains de son entourage : « nous ne serons pas solidaires de la bêtise » peut ainsi se résumer leur message.
Posted on: Thu, 04 Jul 2013 00:24:22 +0000

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