JDL 29/45 La ville d’ici et les gens qui y grouillent tels des - TopicsExpress



          

JDL 29/45 La ville d’ici et les gens qui y grouillent tels des vers sur le cadavre sont bien de ce monde et de leur siècle. Des yeux, des mouches et surtout des oreilles en leur cœur à l’affût de ce qui se passe. Le centre est partout, la circonférence nulle pat, on ne sait plus si le soleil du jour est celui de la Terre de feu ou celui d’Aflao, la ville-frontière qui elle, dit-on, puisque je n’ai pas pu aller en fouler le sol, est à la mesure de la mesure, elle démontrerait que le progrès de l’humanité en ces terres d’Afrique est encore possible. « Nous vivons une époque moderne » dit l’artiste provocateur des ondes françaises et ici plus vrai que nature, nous vivons à l’heure des oreilles et des bouches qui s’ouvrent à tout vent. D’ici, alors que je dégustais un vin de Bordeaux quelconque dans un clinquant restaurant aux allures Latinos, cette autre modernité que voulait me soumettre « le fils de l’homme » alias Dieudonné, alors la bouche du monde a parlé : Bruno m’appelle depuis Antigny, depuis nos terres de brande du Poitou, face à une des fresques que son pasteur de père défunt a exhumé et qui suinte une histoire plus ancienne que les gauloiseries romanisantes et qu’il me faut descendre illico pour organiser avec lui l’alerte à la direction départementale des archéologies picto-charentaises. Mais vous imaginez, alors qu’on me fait le cinéma bien loméen d’une belle vinasse burdigalienne qui pique pire que l’acétique du citron vert, me voilà transporté de là aux confins du Poitou avec ses fresques en la vieille petite église, moi qui me croyait bien dans le tableau aux antipodes tropicaux. Derrière les murs couleur ocre d’en face, dans l’enfer de la gendarmerie nationale et sa direction vers où mon regard est irrésistiblement désorienté, croupissent des centaines et des centaines de vies, des hommes et des femmes qui sombrent dans l’oubli qui vint ici à bout de tout. Parmi ces vies, il y en a bien qui ont partagé les rêves de cette ville, jadis, des copains et des copines de Soweto-sur –l’Atlantique dont on aurait vu la main épluchant des allumettes pour éventrer de feu, le Grand Marché. L’une de ces vies, le jour de l’autodafé, se trouvait au purgatoire du Val de Grâce et soigner ses maux. Aucune n’a suffit à l’en sortir. De ces vies de l’enfer d’en face, peu sortiront vivantes, Le vin du « fils de l’homme » prit des couleurs et des saveurs de la colère, la mienne. La minute qui suit, c’est le cousin du village, lui aussi ayant poussé une bouche, une langue et des paroles de son trou jusqu’à moi via les satellites gisant dans la troposphère, qui atterrit dans mon bigophone. Lui avait des raisons bien d’ici. Cette ville qui dévore et avale tout nous fait trop de tort et qu’il me fallait baver le temps manquant, les secousses sur les nids de poule tout au long des voies vers le village pour faire un dossier, provoquer le séisme, faire un ciel tout autre au village et le transformer en centre d’apprentissage, le tout pour faire dégueule Lomé des corps et des esprits de la jeunesse qui y va périr. Dans le même temps synchrone qui confond Lomé, Antigny et le village, les airs d’eau gorgés de la ville comblent mes bronches. C’est cela aussi Lomé : une ville qui vous soumet, le bout du nez toujours humide, à la moiteur et au supplice des bronches sollicitées. A 10h30, « le fils de l’homme » et moi avons tordu le coup à la bouteille burdigalienne, « le fils de l’homme » sonna les cloches pour une deuxième parce qu’un homme qui en a bien deux (duo bene pendante) ne marche pas su un seul pied. Mais moi qui plaide pour plus de sobriété dans cette ville pou son salut, j’en étais au point de la rupture de charge. Pendant que je me voyais impliqué dans toute l’humanité via les bigophones et les satellites, par la lucarne du mu d’en face, je me faisais aussi témoin des masses de gens qui déferlent, bien juchées sur les Zem, chacun occupé de son urbanité, chacun courant d’un besoin à l’autre. Comme font les gens d’ici, je sors d’ici pour là-bas, mais moi je dois rester saint, sain, et pour cela, avaler mon doliprane pour reverdir mes nerfs et continuer l’exploration de cette ville-planète des hommes éplorés. Les autres planètes du village et d’Antigny-les-Fresques sur martin attendront que Lomé, ses poussières rouges, ses désespoirs et ses aigres vinasses amicales me les lâchent!
Posted on: Sat, 21 Sep 2013 09:54:06 +0000

Trending Topics



Recently Viewed Topics




© 2015