JE CROIS... en la LAICITE appel « Je trouve une satisfaction - TopicsExpress



          

JE CROIS... en la LAICITE appel « Je trouve une satisfaction intellectuelle authentique à me confronter à de grands-esprits, sans illusion d’ailleurs sur le résultat de la confrontation… une manière de se protéger de la médiocrité. Il faut se mettre en dialogue avec de grands esprits ». Raymond Aron, Le spectateur engagé * Je crois en la politique, en des femmes, des hommes, en l’amour, en la morale, en la gauche, en la droite, en de grands esprits, en la liberté, en des idéaux, en la réalité, sociale, puissante, en la raison, en réunir pour agir, en l’honnêteté, et au « droit de tout recracher », cher Charles de Gaulle. Et après ? * JE CROIS EN L’AMOUR Je crois en la politique, en des femmes, des hommes, eu égard à toutes celles, à tous ceux qui dans l’histoire, au présent, au futur, nous servent et nous conduisent avec raison, pour notre humanité commune, qui inscrivent en ce sens nos rêves d’êtres singuliers au pluriel, dans la réalité, pour une bonne vie sociale. J’aurais assurément inscrit, gravé, pour ce qui me concerne AMOUR et LIBERTE sur tous les frontons des sociétés démocratiques, pour notre sauvegarde, eu égard à ma reconnaissance pour nos aïeux, et pour les générations présentes, futures, votre « tout est amour » cher Jacques Chaban-Delmas gravé derrière votre médaille de président de l’assemblée nationale. Dans Mémoires pour demain, vous nous parlez de « l’engagement au service d’une cause plus grande que soi », de « la fraternité du courage ». L’amour contient la fraternité. Vous rejoignez Raymond Aron dans L’opium des intellectuels, « la fraternité, c’est à dire l’amour ». L’égalité, non, pas tout de suite, pas gravée comme ça, sans autre explication. Que de vague dans la définition ! Dans vos Souvenirs d’enfance et de jeunesse, cher Ernest Renan, vous écrivez : « l’égalité engendre l’uniformité ». Je connais votre définition. Attention ! Je ne prends pas la grosse tête. Qu’est-ce que la politique ? Je crois d’abord en l’absolu nécessité de l’amour, en termes de valeur suprême, du bon, du bien, indicible, définitif, autrement dit de la fraternité, de la générosité. Je crois en l’art de participer à l’unité des peuples, en la démocratie gouvernée. J’explore, je cherche. Je vous relis Pierre Mendès-France, « le gouvernement est l’art du possible ». Je revois vos larmes, le jour de la cérémonie d’intronisation de François Mitterrand, en 1981, à la télévision. Vous y croyiez. Dans Les forces de l’esprit, l’ancien président a écrit : « une société réussie, c’est celle qui créée les conditions de son unité ». Et la paix, qui en parle ? Serait-ce une valeur, un principe ? JE CROIS EN LA MORALE Je crois en la politique, en des femmes, des hommes, en la primauté de la morale. Je pourrais être « un citoyen du monde, attaché à une morale, non à un peuple ». Jacques Attali parle ainsi de Sigmund Georges Warburg dans Un homme d’influence. Oui Pierre Mendes-France, « la politique est une application de la morale à la conduite des sociétés ». Qu’est-ce donc la morale ? Des valeurs, des principes, de grands-esprits pour les habiter, le temps d’une vie sur terre, l’humanité – oui Alain Juppé « notre combat politique est celui de la modernité et de l’humanisme contre le fanatisme et la barbarie ». Je me méfie du mot tolérance. Je l’accepte. Cher Albert Einstein, je reprends votre propos, « le type le plus important de tolérance est la tolérance que manifestent la société et l’Etat à l’égard de l’individu… Quand l’Etat devient la chose principale, et l’individu un instrument sans volonté, alors toutes les valeurs les plus précieuses sont perdues ». Dans Le vent paraclet, vous écrivez Michel Tournier : « le penseur Kant donna la définition même de la morale : « il n’y a rien au monde – ni hors du monde – qu’on puisse considérer comme absolument bon, sinon la bonne volonté » » que l’imbécile et l’illettré possèdent, ni moins ni plus que l’homme le plus hautement cultivé ». Oui Charles de Gaulle, « on a tort de se gausser des hippies, il faut être capable de chercher le vrai derrière l’absurde » : l’évolution des mœurs, la protection de l’environnement, le développement durable. Laissons de côté l’interdit d’interdire, oui Jacques Chaban-Delmas, « face à des parents désorientés à qui l’on a réussi à faire croire qu’il est interdit d’interdire et qui baissent les bras ». JE CROIS EN LA GAUCHE, EN LA DROITE Je crois en la politique, en des femmes, des hommes. Je me dis gaulliste social, ou gaulliste de gauche, pour celles et ceux qui savent. Oui Romain Gary, « ils sont rares les hommes que l’on peut qualifier de « rêveurs réalistes » ». J’écris mon engagement politique pour ma femme, mes enfants, ma famille, mes amis intimes, celles et ceux que je rencontre dans ma vie professionnelle et publique et au-delà, celles et ceux que je ne connais pas, sans prétention aucune. Ma famille, mes amis sont toutes et tous de gauche, ou presque, à quelques exceptions que je cultive assidûment. Je suis sorti indemne de mon éducation politique, en homme libre, libéral et social. Vous vous définissez Alain Juppé dans vos entretiens avec Michel Rocard dans La politique telle qu’elle meurt de ne plus être par « le libéralisme – l’amour de la liberté – et la justice sociale ». J’aime votre définition. Raymond Aron insiste sur « les conditions économiques et sociales qui donnent une chance à la survie du pluralisme, c’est à dire du libéralisme à la fois politique et intellectuel ». Je ne suis pas de gauche, je ne suis pas de droite, je ne suis pas adhérent d’un parti politique. Je participe volontiers à quelques grands meetings politiques où quelques gaullistes résistent encore. Les bons orateurs se font rares. Oui, cher Charles de Gaulle « avant cent ans, ce que nous avons appelé la droite et la gauche aura rejoint les chimères, et sera à peine intelligible ». Serais-je né en politique trop en avance d’un demi-siècle ? Vous étiez visionnaire. Vous m’avez beaucoup appris. Oui « la droite ignore ce qu’est la nécessité de la générosité, et la gauche se refuse à la nécessité de la puissance ». Où en est la gauche, où en est la droite aujourd’hui ? Vous voyez vous, Alain Juppé, dans Entre quatre z’yeux « les lignes de partage possible : dans le domaine de la création de richesses, qu’elles soient matérielles ou immatérielles, les uns – dont je suis – croient plus à la liberté, à l’initiative, à la compétition et les autres gardent une faiblesse » - un penchant ? - « pour l’interventionnisme ». Vous dites aussi « la droite mise plus sur l’individu et sa liberté alors que la gauche mise, avant tout, sur la collectivité et le lien qui la soude ». Qu’est-ce la gauche, le socialisme démocratique ? Jacques Attali écrit dans Verbatim « un rêve de justice, de liberté et de tolérance ». Certes. Dans La tentation de Venise, vous écrivez Alain Juppé « le refus du conformisme et du terrorisme intellectuel ». Je partage toutes ces définitions. Je ne me dis pas de gauche, de droite. Je me dis gaulliste de gauche, pour les intimes. Je fuis et combats les extrêmes, à ma manière. Je ne voudrais pas réentendre André Malraux dire à Charles de Gaulle « vous êtes le dernier chef antifasciste d’Occident ». Je suis un homme modéré, pondéré, je combats le racisme ordinaire à l’extrême-droite, l’antisémitisme aux deux extrêmes, à droite et à gauche. Je suis révolté de savoir l’extrême droite et l’extrême gauche avec pignons sur rues et de fausses honorabilités, des partis financés pour partie par l’argent public ! Il n’est pas interdit d’interdire l’extrême droite. Notre mémoire est notre culture. Combien de vidéos, de vérités accablantes pour les amis fascistes de l’extrême droite en France ? Nous perdons la mémoire. Je ne crois pas en le centre, à quelques femmes et hommes d’exception. Merci Simone Veil. Trop de compromissions, de bleus à l’âme. Oui François Mitterrand, « le juste milieu devient le leitmotiv des peuples faibles ». Je n’aime pas les anglicismes. Je crois en la politique, à la laïcité comme premier principe. J’ai trop côtoyé de porosités politiques – notamment centristes - et religieuses pour être encore candide. Oui pour l’humanisme, la pitié – mot admirable - certes nous sauvera, mais non à l’assistance, aux discours convenus pour les pauvres. Au centre sont beaucoup de bourgeois, au sens de castes refermées sur elles-mêmes, de clientélismes entretenus, de compassion, de suffisance, de compromissions. Oui Charles de Gaulle, « la bourgeoisie est d’instinct contre le peuple ». Je le crois volontiers. JE CROIS EN DE GRANDS-ESPRITS Je crois en la politique, en des femmes, des hommes, en de grands-esprits, en premier lieu en celles et ceux qui ont forgé et qui forgent mon éducation politique, aux grands-esprits dans l’histoire, au présent et dans la futurologie. Vous l’écrivez si justement Raymond Aron, « j’ai pris connaissance du monde. Autrement dit, j’ai fait mon éducation politique ». Et vous Ernest Renan : « le but du monde est le développement de l’esprit, et la première condition du développement de l’esprit, c’est sa liberté ». Je veux écrire mon engagement politique, en homme libre. J’ai repris mes lectures essentielles, mes notes de lecture au cours des années, mes passages annotés repérés au crayon dans des marges. J’ai choisi les propos dans lesquels je me reconnais, dans le fond. Je me suis retrouvé nez-à-nez avec ma bibliothèque lorsque j’ai enfin décidé d’écrire mon engagement politique. Cher Sigmund Georges Warburg, je partage votre vision : « l’objectif de l’élan vital est de porter les diverses potentialités de l’être humain à leur plus haut niveau possible ». Vous soulignez Raymond Aron « l’idée de raison » pour « ordonner » notre « représentation du monde et guider » notre « volonté de le transformer ». J’explore, je cherche, à l’encontre des préjugés, des fausses représentations, des conformismes de tous bords, des « polis-petits-chiens » écrivait le Général. Plus haut dans ma bibliothèque Albert Einstein : « l’esprit médiocre est incapable de comprendre l’homme qui refuse de s’incliner aveuglément devant les préjugés et les conventions ». Je fuis les doctrines de tous les bords. Aux côtés de Charles de Gaulle, me sont venus dans la chronologie Raymond Aron, Pierre Mendès-France, Jacques Chaban-Delmas, François Mitterrand et aujourd’hui l’un des seuls qui à mon sens sort du lot, tout en altitude, Alain Juppé. Pour ce qui concerne l’essence, mes valeurs fondamentales, mes choix doivent beaucoup à ceux qui ont le plus contribué à ma formation intellectuelle et spirituelle. Mille autres lectures auraient trouvé ici leurs places : Ernest Renan - « le libre esprit ne connaît pas de limite » -, Chateaubriand, Romain Gary, Hubert Beuve-Méry, André Malraux, Sigmund Georges Warburg. Que de grands-esprits ! Oui Pierre Mendes-France, la politique pourrait être « l’aptitude à voir, à viser, au-delà de l’immédiat, dans les grands enchaînements, des causalités qui font l’histoire et que l’actualité dissimule ». La liberté de la presse est fondamentale. Dans le Sud-Ouest de la France, un seul journal alimente les conversations. Je m’inquiète à haute-voix de l’absence de pluralisme. Oui Chateaubriand, la presse participe à « l’électricité sociale ». J’ai relu Albert Einstein tant ses pensées intimes m’émeuvent et me font grandir. Merci Michel Serres pour vos Eclaircissements, Jacques Attali pour votre vision, Michel Tournier pour Le vent paraclet. JE CROIS EN LA LIBERTE Je crois en la politique, en des femmes, des hommes, qui croient au développement de l’esprit-libre, en des idéaux réalistes. Je crois en la liberté. Oui Monsieur Chateaubriand, « deux fléaux sont à craindre pour la liberté, l’anarchie et le despotisme ». Je crois en la démocratie. Vous nous dites Alain Juppé, « la confiance dans la liberté de la personne humaine comme principe de tout esprit de création et comme source de toute générosité… Il ne s’agit pas d’une profession de foi individualiste, mais au contraire, de la conviction que chacun ne s’épanouit pleinement qu’en allant vers les autres ». Belle définition. Notre liberté est l’une de nos valeurs suprêmes, si enviée de par le monde. JE CROIS EN DES IDEAUX Je crois en la politique, en des femmes, des hommes. Je crois en des idéaux réalistes. Je le sais cher Ernest Renan, « l’idéal et la réalité n’ont rien à faire ensemble ». Je n’en suis pas si sûr. Je vous suis pour « malheur au vague ! » Je ne confonds pas idéal et idéologie. A charge d’âmes, cher Chateaubriand, j’ai retenu dans vos Mémoires d’outre-tombe, « cette sensibilité d’imagination dont on voudrait aujourd’hui priver la jeunesse ». Que serait une politique autrement bâtie d’abord pour et avec la jeunesse ? Je vous rejoins Pierre Mendes-France, dans La vérité guidait leurs pas : « réalisme, idéalisme, ces deux éléments complémentaires de toute grande politique ». Nous resterons précautionneux, ce ne sera pas la « chienlit », cher Général de Gaulle, nous avons retenu votre leçon : « un danger dont ils doivent se méfier, c’est de se laisser gagner par le rêve… que celui-ci ne devienne pas leur maître ». Qu’est-ce que la politique ? Je partage votre point de vue Raymond Aron, je veux aussi « retrouver une poésie dans l’action au nom de quelque chose de supérieur qui est le respect dû à tous les hommes ». Et vous Albert Einstein, je vous sais penser « la soif de la connaissance pour elle-même, un amour quasi fanatique de la justice et un désir d’indépendance personnelle ». JE CROIS EN LA REALITE Je crois en la politique, en des femmes, des hommes, eu égard à « cette quête du vrai qui est notre principale raison d’être », nous écrit Hubert Beuve-Méry, qui poursuit : « exposer la vérité, c’est transformer la réalité et par conséquent agir ». Cher Sirius, face et dans l’histoire du monde. Dans Entre-nous Alain Juppé écrit « revenons à la réalité. Et la réalité c’est que les puissants oublient trop souvent les faibles… que l’immense besoin de considération et de participation qui anime tout homme et toute femme, aussi modestes soient-ils, est ignoré ou bafoué parce qu’il complique la vie bien huilée de ceux qui sont habitués à décider pour les autres ». C’est aussi cela la politique, dans la réalité. Nous sommes prévenus par Raymond Aron : « pour penser politiquement dans une société, il faut d’abord faire un choix fondamental… l’acceptation de la sorte de société dans laquelle nous vivons, ou bien le refus ». Je dis souvent et autrement de façon plus triviale, la société, c’est vous, c’est toi, c’est moi, c’est chacune et c’est chacun d’entre-nous. Vous continuez de nous alerter, Raymond Aron : « tous les combats politiques sont douteux. Ce n’est jamais la lutte entre le bien et le mal, c’est le préférable contre le détestable ». La politique mourrait de ne pas admettre la création de richesses préalables au partage, à supposer que les richesses créées soient partagées. Romain Gary écrit dans Au-delà de cette limite votre ticket n’est plus valable, « lorsqu’un américain roule en Cadillac et qu’un autre américain le voit, il se dit : « un jour je roulerai moi aussi en Cadillac ». Mais lorsqu’un français, quand il se fait narguer par une grosse bagnole, il râle : « ce salaud-là, il ne peut pas rouler en deux-chevaux ? » » Je crois en la réalité. La raison est proche de la réalité. Sans la volonté de puissance, pas de création de richesses, pour ensuite les partager. La création de richesses est indissociable de la liberté d’entreprendre, avec raison. Sigmund Georges Warburg nous écrit « faire triompher la raison ». La politique supposerait-elle des femmes et des hommes de caractère ? « La plupart des triomphes de l’homme placé dans des circonstances adverses sont des triomphes du caractère plus que de l’intelligence ». Oui Jacques Chaban-Delmas, la reconnaissance des personnes est fondamentale, l’estime, l’esprit de camaraderie. « Peut-être avons-nous tort d’ailleurs, de poser le problème en termes d’emploi. C’est d’utilité sociale qu’il faudrait parler, plutôt. Tout être humain a besoin de se sentir nécessaire… et bien à sa place ». C’est à cette condition que des rêves s’inscrivent dans la réalité. Je crois en la clairvoyance de la réalité. Nous ne sommes pas en crise, vous avez raison de nous rappeler que « nous appelons à tort crise… le début d’une longue révolution industrielle et culturelle ». Le « crime irrémissible », c’est « l’homme assimilé à une composante de la chaine économique ». Dans la réalité, nous sommes chacune et chacun responsables d’une part de notre vie commune en société. Les valeurs de la morale, l’amour, la liberté, la générosité ne suffisent pas. Des principes vont de pair : laïcité, responsabilité. Oui Alain Juppé, « nous voulons une France généreuse… la fonder plus que jamais sur le principe de responsabilité ». J’inscrirai la générosité dont le droit de manger dans la constitution. Vous avez raison, Romain Gary, « les hommes ont le droit de manger sans condition ». Vous poursuivez : « l’asservissement de l’homme au gagne-pain, c’est une monstruosité : la réduction de l’homme à l’état d’une jeton de présence. On l’introduit dans la machinerie sociale, qui le restitue à l’autre bout à l’état de retraité ou de cadavre ». JE CROIS EN REUNIR POUR AGIR Je crois en la politique, en des femmes, des hommes. Je vous suis Albert Einstein : « je me méfie de ce simple mot « nous » ». Merci Michel Serres, « plus on monte les marches de la reconnaissance sociale, plus on approche des forces les plus malignes… une forte propension à ne pas faire partie de… j’ai une horreur quasi physique de la libido d’appartenance ». Vous nous aurez prévenu Romain Gary : « les plus forts, je suis contre ». Je veux toutefois croire en réunir pour agir... La nuit restera calme cher Romain Gary, vous qui nous dites que votre « erreur a été de croire aux victoires individuelles ». De Gaulle en sourirait : « l’ambition individuelle est une passion enfantine ». Jacques Chaban-Delmas dans ses Mémoires pour demain rajoute : « le secret de toute démarche authentiquement politique : je crois en la nécessaire mise en commun des convergences ». Oui Alain Juppé, dans Montesquieu le moderne « le pouvoir politique a la responsabilité d’assurer le bien commun », dans La tentation de Venise « le rôle du leader politique est précisément de canaliser les forces souvent désordonnées et de leur donner des charges positives ». Je vous suis en réaliste. Je vous écoute Jacques Attali dans Au delà de nulle-part lorsque vous écrivez : « l’entropie, c’est à dire la capacité à mettre de l’ordre, de trouver du sens en toute chose ». A quel tempo ? Peter Drucker dans Au-delà du capitalisme place aussi la responsabilité au centre de toute chose. Ce pourrait être l’une des raisons qui me cataloguent homme de droite, « ce qu’il faut viser, c’est rendre les gens responsables… de quoi êtes-vous responsables ? » Comment réunir pour agir ? Au sein d’une organisation ? Je ne suis pas adepte des meetings, ni des stades, si ce n’est en de grandes occasions de communion dans l’unité nationale ou internationale. Les meetings politiques me mettent mal à l’aise - aux ordres citoyens ! – hormis quelques rares bons discours. Rares sont les discours politiques qui trouvent l’unité de l’être de l’orateur, sur la longueur, un être pétri d’humanisme, de convictions, de volonté d’agir. Qui agit ? Oui Alain Juppé « je crois que le monde pourrait être meilleur ; je crois que l’on peut travailler à l’améliorer ; je crois qu’il ne faut pas renoncer. Voilà pourquoi je suis fondamentalement optimiste et passionné d’agir ». J’aime les appels de phares pour le bien commun, la solidarité. La démocratie exige des représentations, des meetings, des conseils de ministres, municipaux, départementaux, régionaux, européens, mondiaux. La démocratie exige de l’autorité, à ne pas confondre avec l’obéissance. Je me reconnais en Chateaubriand, « mon esprit d’indépendance m’eût éloigné de tous les genres de services : j’ai en moi une impossibilité d’obéir » et en vous Ernest Renan, dans vos Souvenirs d’enfance et de jeunesse, « je n’aurais pu être soldat… je crains que les institutions militaires n’admettent ni exception ni équivalent, n’amènent un affreux abaissement. Forcer tous à subir l’obéissance, c’est tuer le génie et le talent ». Dans I comme Icare, Henri Verneuil explore de façon majestueuse responsabilité et obéissance. Yves Montand s’interroge : de quoi le soldat qui déclenche le bombardement d’une bombe est-il responsable ? JE CROIS EN L’HONNETETE Je crois en la politique, en des femmes, des hommes, en l’honnêteté morale, intellectuelle, matérielle. Je sais des turpitudes, des êtres corrompus, des parasites, des courtisans « enivrés de commérages », des suffisants, les plus nombreux, oui Jacques Attali, « aveuglés par les phares de la renommée, les chenilles dévouées ont tôt fait de se métamorphoser en vaniteux papillons ». Je ne voudrais pas vous croire lorsque dans Verbatim vous écrivez : « en politique, on peut vraiment dire n’importe quoi. Peut-être est-ce la raison pour laquelle ce métier discrédite les meilleurs et exulte les plus médiocres ». La comédie politique est tragique. Oui Pierre Mendes-France : « une loi non écrite mais permanente : les réformateurs, les hommes de progrès sont toujours attaqués, calomniés, diffamés, frappés dans leur honneur, dans leur vie privée, dans leur patrimoine ». La politique est aussi la défense des intérêts des uns, des autres. Vous nous dites Raymond Aron « pour penser le politique, il faut être le plus rationnel possible, mais pour en faire, il faut inévitablement utiliser les passions des autres hommes. L’activité politique est donc impure et c’est pourquoi je préfère la penser ». Je crois au mérite, au travail bien fait, à « la belle ouvrage ». JE CROIS AU « DROIT DE TOUT RECRACHER » Je crois en la politique, en des femmes, des hommes. Je relis Charles de Gaulle : « prenez dans le panier du parti une « vérité politique », placez-la sous votre nez, humez-la soigneusement, assurez-vous de sa fraîcheur, retournez-la plusieurs fois pour voir ce qu’elle cache, puis mordez-en un tout petit bout, goûtez-y prudemment, commencez par la mâcher très lentement et précautionneusement, avalez-en un petit peu, et là, attendez ; si vous ne ressentez aucune douleur, pas de convulsions, pas de sueurs froides, alors prenez tout votre temps et mâchez bien chaque morceau. Mais ne l’oubliez pas. Soyez toujours prêt à recracher le tout. Telle est la démocratie, le droit de tout recracher ». Je partage cette conception. ET APRES ? Je crois en la politique, en des femmes, des hommes. Je relis le discours La nouvelle société de Jacques Chaban-Delmas : « qu’était-ce la nouvelle société ?... la conviction que l’homme, s’il veut conserver intactes ses valeurs, doit être capable d’un changement permanent ». Combien de siècles pour la fin des impérialismes en Occident, l’avènement de la démocratie, de la laïcité, de l’égalité de la femme et de l’homme ? Et après ? « C’est sous l’égide de la générosité que je vous propose de placer notre action… la construction d’une nouvelle société, fondée sur la générosité et la liberté ». Je relis Romain Gary sur de Gaulle et la résistance : « c’était pour moi la faiblesse qui dit non à la force… non à l’écrasement, non à la capitulation… Ce refus de capituler, c’est à peu près la seule dignité à laquelle nous pouvons prétendre ». Je relis dans L’abeille et l’architecte de François Mitterrand : « le politique, le vrai, celui qui pour l’histoire exige de grands horizons, ne respire qu’en altitude » ou encore « la terre éclate à vouloir imposer les lois de la pesanteur à la sève qui monte ». Quel sens en la politique ? Oui Raymond Aron, « l’humanité n’a d’autre espoir pour survivre que la raison et la science ». Je rajouterais volontiers notre part de poésie, l’art de créer. Avons-nous Alain Juppé : « avons-nous à ce point perdu nos repères, que nous finissions par oublier la primauté des droits universels de la personne humaine sur telle ou telle croyance ou telle ou telle pratique ? A travers ces interrogations, je ressens combien le combat pour la laïcité est d’une brulante actualité ». Qu’écrire de ma fierté d’être français ? Cher Pierre Mendes-France, « voilà bien le miracle de la civilisation et de la pensée française et de la République de lier, d’associer, d’identifier toujours notre patrie et le genre humain tout entier… on ne peut pas séparer la cause de la France de celle de l’humanité ». Je crois en notre générosité bien au-delà des frontières. Je dis souvent à mes enfants que le pays du monde que j’aurais choisi, pour y vivre, c’est la France, ma patrie, ma « matrie ». J’aime la France terre d’asile, la patrie des droits de l’homme, de la liberté. Notre morale politique, composée pour l’essentiel des valeurs et des principes de la République, nous unit au-delà de la stratification des civilisations métissées qui composent la France, plus largement l’Union européenne. C’est notre morale qui nous unit, nos valeurs et nos principes. Je milite pour une France inter culturelle en ce sens, pour cultiver la richesse des différences des unes, des uns, à partir d’une racine indicible, notre morale commune. Je ne veux pas d’une France multi culturelle, composée de communautés juxtaposées, sans valeurs et principes pour nous unir. La France est une terre d’accueil, dans le sang de millions de françaises et de français. La France est métisse. Je suis fier d’accueillir avec raison des milliers d’étrangers du monde entier. Nous sommes riches de l’autre. Je n’oublie pas Tahar Ben Jelloun que « de tous temps l’immigration a été un arrachement et une rupture qui font mal… ». J’y songe lorsque à la fin d’un meeting politique, les drapeaux s’élèvent et la Marseillaise retentit. Je crois en la place de la France dans le monde. Oui Alain Juppé, « si c’est être altermondialiste que de ne pas se satisfaire du monde tel qu’il est, alors je me sens altermondialiste. Je veux croire qu’un autre monde est possible ». Je crois en la politique, aux qualités demandées pour les femmes et les hommes politiques. Jacques Attali s’essaye à en lister dans Verbatim, des qualités humaines : le caractère, le sang-froid, la culture, la mémoire, la lucidité, la disponibilité, la distance ». Je crois en ces qualités de femmes et d’hommes libres, responsables, eu égard à toutes celles, à tous ceux qui dans l’histoire, au présent, au futur, nous servent et nous conduisent avec raison, nous serviront et nous conduiront pour notre humanité commune, avec amour. A Bordeaux, le 28 août 2012
Posted on: Fri, 20 Sep 2013 23:13:01 +0000

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