Jacques Doucet sur les gérants (publié le 30 juillet dans le - TopicsExpress



          

Jacques Doucet sur les gérants (publié le 30 juillet dans le Journal de Montréal) Les gérants manquent de couleur Finie est l’époque où les gérants donnaient tout un spectacle lorsqu’ils n’appréciaient pas les décisions d’un officiel… Et cela faisait vraiment partie du spectacle… surtout que souvent les arbitres se ­prêtaient au jeu! Au cours de ma carrière avec les Expos, j’en ai vu de toutes les couleurs. À commencer par le premier gérant des Expos, Gene Mauch, qui ne donnait pas sa place lorsque venait le temps d’enguirlander un arbitre. Ailleurs dans le baseball, il y avait aussi Léo Durocher, Lou Piniella, Larry Bowa, Billy Martin, Dave Bristol, Bobby Valentine, Jim Leyland, Didck Williams et Bobby Cox. Mais il ne faut surtout pas oublier Earl Weaver, l’ancien pilote des Orioles de ­Baltimore décédé en janvier. Si Piniella avait sa manière bien à lui de démontrer sa colère, soit en arrachant un coussin pour le propulser au champ extérieur, tandis que les Gene Mauch, Dick Williams et Léo Durocher, entre autres, adoraient couvrir le marbre et les chaussures d’un arbitre avec de la poussière, Weaver, lui, avait une tout autre approche. Il tournait sa casquette de bord, de façon à ce que la palette ne puisse toucher le visage de l’arbitre, ce qui lui permettait de vraiment argumenter, nez à nez, avec l’officiel. Et Weaver, que les Orioles ont honoré en érigeant une statue en son honneur aux abords de leur stade à Camden Yards, avait par ailleurs un code bien spécial comme gérant. Il avait établi ses 10 commandements comme suit: 1. En juillet, personne ne se souvient des défaites encaissées en mars! 2. Si vous ne faites pas de promesses à vos joueurs, vous n’aurez pas à les tenir… 3. La façon la plus simple de contourner les coussins, c’est de le faire à la suite d’un seul élan au bâton. 4. Ce que vous possédez de plus précieux, en attaque, sont vos 27 retraits. 5. Si vous jouez pour marquer un point, vous n’en récolterez pas plus. 6. Il ne faut jamais jouer pour marquer un seul point, à moins que ce soit le point qui vous assure une victoire. 7. Il est plus facile de trouver quatre bons lanceurs partants que d’en trouver cinq. 8. Le meilleur poste pour un lanceur recrue, c’est celui de lanceur de longue relève. 9. Le premier pas le plus important pour un intérieur, c’est le premier qu’il pose, à sa gauche ou à sa droite, avant que la balle ne soit frappée. 10. La responsabilité de discuter avec un arbitre appartient au gérant, car s’il est expulsé, son absence ne nuira pas à l’équipe. Weaver, un fumeur invétéré, n’avait la langue dans sa poche et il était le genre de gérant qui préférait attendre un circuit de trois points plutôt que de manufacturer trois points, un à la fois, à l’aide de buts volés ou d’amortis-sacrifices. Les puristes du baseball ne partagent pas cet avis, mais n’empêche que Weaver a conduit ses Orioles à quatre séries mondiales en 17 saisons, bien qu’il en a gagné une seule, en 1970. Ses prises de bec avec les arbitres lui ont coûté 91 expulsions. Il a même déjà été expulsé lors des deux matches d’un programme double. L’une de ses sorties les plus mémorables est survenue lors d’une rencontre avec, entre autres, l’arbitre Don Denkinger. Irrité par suite d’une décision de l’arbitre du marbre Larry McCoy, Earl Weaver a décidé d’en avoir pour son argent. Après avoir été chassé du match, Weaver a d’abord fait le geste d’expulser l’officiel du marbre… puis s’est rendu au premier coussin et a fait la même chose à l’endroit de l’arbitre qui était posté là… ensuite a filé vers le deuxième but pour en faire autant avec un troisième officiel et, finalement, fait subir le même sort à Denkinger qui officiait au troisième coussin!
Posted on: Wed, 07 Aug 2013 11:49:55 +0000

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