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Janvier- février 2008 / SPIRIT - Les archives du PIC À la suite des deux Alain, dont l’un sera maire de bordeaux jusqu’en 2014, passage obligé par le pic, parti indépendant de la culture. Lancé à l’initiative de Stéphane boudy, professeur de philosophie au lycée max Linder de Libourne, jeune écrivain* et ancien membre d’une vague périgourdine « arty » ayant débarqué à bordeaux au début des années 90, le pic entend imposer la culture au centre des débats de la campagne des municipales. pourquoi la culture au centre ? Parce que c’est ce qui fait réfléchir, qui rend libre et responsable, fait comprendre à chacun sa propre existence. Un « moyen raffiné de comprendre et d’exercer la vie » dixit Antonin Artaud, la « catharsis indispensable pour se comprendre et s’assumer » selon Aristote. C’est également un moyen d’émancipation des peuples, comme d’enrichissement. Plus un individu est cultivé, plus il apporte et rapporte à sa société. pourquoi cette liste ? Pour prendre en main notre destin. Par chez nous, la culture est la cinquième roue du carrosse. Les interlocuteurs politiques qui en ont la charge n’ont que peu de connaissance du terrain. C’est un poste honorifique ; leur désignation relève souvent d’un acte de sympathie ou d’un retour complaisant. Dans une démocratie contemporaine, ceci n’est plus acceptable. Cette candidature marque ce refus et une exigence de compétenc e , avec l ’ idée d ’u n développement culturel réconciliant culture populaire et élites, à l’inverse de ces fêtes sans contenu ou de ces institutions pointues parlant toujours aux mêmes. L’élitisme pour tous, ça marche. Prenez pour exemple le Festival international du court métrage de Clermont-Ferrand : toutes les populations sont concernées, et toute l’année. Ou ne serait-ce que Fest’art à Libourne. D’où vient votre volonté d’implication personnelle ? Arrivé à Bordeaux avec des amis talentueux, j’en ai vu la plupart partir et réussir sous d’autres cieux ; cette ville ne sachant offrir quelques perspectives à sa jeunesse créative. Toutefois, il y a certainement une dynamique plus intime : mon parrain était sénateur-maire de Dordogne et m’a transmis une autre vision de la politique, loin des lieux communs et du « tous pourris ». C’est une somme de réels emmerdements qui nécessite beaucoup de courage, mais offre également beaucoup de rencontres. C’est la connaissance de l’autre et la possibilité de « percer les bulles », d’abattre les barrières, de faire se croiser des milieux qui s’ignorent ou ne se connaissent pas. quel est le contenu de votre programme ? Tout d’abord, dès 2009, la création d’un grand événement donnant à Bordeaux une identité et une dimension internationales, un événement capable de générer un In et un Off, où 90% de la programmation serait étrangère, avec une équipe dédiée à l’année... L’été semble la bonne période, quand les lieux sont disponibles et que la ville puisse facilement s’investir. Bien entendu, notre rôle au PIC n’est pas de proposer une programmation. Des personnes vivant ici, comme Éric Bernard (Les Grandes Traversées, ndlr) sont tout à fait à même de conduire ce type de projet. Il faut également développer l’aide à la création, augmenter le budget des enveloppes individuelles, actuellement dérisoires, mettre à disposition des ateliers, promouvoir nos artistes à l’international, et dans les administrations, nommer des responsables culturels et désigner des élus de tutelle compétents. Quand Michèle Delaunay parle de santé, j’y crois. Quand tous les adjoints à la culture parlent de leur délégation, c’est une autre histoire. Côté éducation et écoles primaires, à la charge des mairies, il faut les faire participer au grand événement, appuyer leurs rencontres avec les associations culturelles et d’artistes, les arts plastiques et la musique... La culture, c’est aussi un art de vivre. C’est pourquoi il nous importe de veiller à des rénovations de logements sans flambée de loyer, de poser la question de l’absence des handicapés dans la ville, de demander plus de marchés équitables, de veiller à ce que la voiture accède encore en centre-ville, car il y a aussi des gens à Cestas ou Parempuyre sans tramway à leur porte. Pour une vie culturelle intense, ils nous semblent qu’il faut accepter la bagnole, surtout le soir. que pensez-vous des deux principales têtes de liste à ces municipales, notamment sur le dossier culturel ? Pour Alain Juppé, la culture c’est une faiblesse, pour Alain Rousset c’est un challenge. Le premier est brillant intellectuellement, il en joue, c’est presque humiliant pour les autres, mais il reste seul. Le second est un homme de terrain, bien conseillé, entouré d’une équipe, et il peut gagner sur le thème de la culture. Mais il est sûr que pour l’un comme pour l’autre, ce n’est pas leur passion. quel est votre espoir ? Nous souhaitons atteindre les 5%, mais ça va être dur sans argent. Nous ne pourrons imprimer de profession de foi, seuls les bulletins de vote le seront. Parti en campagne depuis cet été, il me semble que nous avons déjà réussi à ce que la culture imprègne les débats. C’est déjà une réussite. Propos recueillis par José Darroquy
Posted on: Mon, 04 Nov 2013 17:34:22 +0000

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