Je dénonce Le pot de terre aurait-t-il marqué un point contre - TopicsExpress



          

Je dénonce Le pot de terre aurait-t-il marqué un point contre le pot de fer ? On pourrait le croire au vu des événements de ces derniers mois. Après des décennies de lutte et de faux fuyants, et malgré les multiples pressions auxquelles elle a dû faire face, la Commission européenne a officiellement reconnu la dangerosité des pesticides à l’égard des abeilles, lesquelles disparaissent de façon dramatique. Trois des principales molécules utilisées par les agriculteurs et qui contribuent à anéantir des colonies d’abeilles partout où elles sont répandues dans le monde ont été interdites pour une durée de deux ans à compter du 1er décembre 2013 ! Cette décision est courageuse et marque une avancée extraordinaire dans un domaine où trop souvent ce sont les lobbies (et les financiers qui les appuient) qui l’emportent pour leur seul et unique avantage. Mais on peut se demander : pourquoi deux ans ? Voilà qui est curieux ! Pourquoi, après avoir reconnu la dangerosité de ces pesticides, se laisse-t-on le droit de contaminer à nouveau la nature deux années plus tard ? Je dénonce leur duplicité Il y a une raison à cela, fondée sur un petit calcul : dans 2 ans, on étudiera à nouveau l’état de santé des abeilles. Dans 2 ans, les sols et les plantes seront toujours contaminés, car ces produits ont été élaborés dans le but d’imprégner durablement les substrats où ils sont pulvérisés, ils ont même été spécialement conçus pour ça : les néonicotinoïdes sont systémiques : par pelliculage des semences, ces insecticides systémiques pénètrent dans les tissus de la plante pour rendre leurs effets persistants. Certains néonicotinoïdes peuvent persister jusqu’à plus de 15 ans dans le sol ; on a par ailleurs constaté que le pollen récolté par les abeilles était encore contaminé par limidaclopride quatre ans après son interdiction. Il est donc tout à fait clair que dans deux ans, les abeilles seront toujours sur le déclin. Du coup, après cette mascarade, nos industriels auront obtenu leur blanc-seing. Ils pourront en effet annoncer la bouche en cœur que leurs produits ne sont pas en cause, et leur utilisation pourra être à nouveau autorisée. Et voilà le petit tour de passe-passe des agro-industriels et des innombrables lobbyistes qui gravitent autour comme des guêpes sur la confiture (On peut citer l’International Life Sciences institution, ILSI, très actif à Bruxelles ainsi qu’aux Etats-Unis). Il faut dire que pour ces Messieurs, l’enjeu est de taille : ces molécules font partie des technologies phytosanitaires les plus innovantes. Leurs molécules sont les plus utilisées dans le monde . Que leur nocivité soit dévoilée serait pour eux la pire des catastrophes. Alors ils bougent, s’activent et gesticulent, multiplient les contre expertises, feignant d’ignorer qu’eux-mêmes nous concoctent une bien pire catastrophe en développant leurs poisons savamment étudiés. Dans les milieux d’affaire, les lobbys mettent la pression, tandis qu’au-dehors, les attachés de com diffusent les plus beaux discours afin de séduire ou les décideurs, ou les consommateurs. Je dénonce leur hypocrisie Même si tous les éléments de preuve montrent que les nombreux parasites et maladies sont la cause réelle pour la mauvaise santé des abeilles, nous sommes prêts à faire tout ce qui est en notre pouvoir afin que les consommateurs aient confiance en nos produits, a assuré dans un communiqué la firme Bayer. Ce communiqué insinue donc que ce sont les maladies et parasites qui sont responsables de l’état désastreux des colonies d’abeilles, sans évidemment envisager une quelconque part de responsabilité des produits Bayer disséminés dans la nature. C’est un piteux mensonge, une manipulation qui consiste à montrer du doigt Paul pour dissimuler Jacques. Nous verrons plus loin que ces pathologies et parasitoses qui affectent les abeilles sont connues depuis fort longtemps, et traitées par les apiculteurs. Elles sont bien antérieures à ce collapse qui affecte les abeilles depuis quelques années, et ne peuvent en aucune façon être désignées comme étant LA cause de leur perte. La suite de la déclaration dénote un curieux état d’esprit : annonçant un grand plan de sauvegarde des abeilles, voilà ce que propose le géant Bayer pour leur préservation : créer davantage de bordures de champs fleuries dans lUnion européenne afin de fournir lhabitat et la nourriture indispensables aux abeilles. Ces Messieurs sont vraiment prêts à tout, même à dire n’importe quoi pour défendre leur pré carré infesté. Voilà en effet une bien curieuse conception des choses : on nourrit les abeilles dun côté (dans les fossés) et on les empoisonne juste à côté dans les champs. Parfait ! Tout le monde en a pour son compte ! Bravo ! Voilà un raisonnement qui se distingue par un niveau de logique étonnant. Mais dans ces milieux là, on ne note pas le raisonnement, cela fait longtemps que l’on ne pense plus. Rien ne compte que l’objectif. Pour ces soldats de l’industrie, le cerveau ne sert plus qu’à appliquer un programme, et à atteindre la cible. C’est la pensée logicielle. À force de taper sur leurs claviers d’ordinateur, ils finissent par penser que la nature est comme leur clavier : constituée de caractères séparés. À force de cibler leurs molécules, ils finissent par penser que la nature est faite de petites cases distinctes et sans lien les unes avec les autres. Erreur d’appréciation : la nature n’a jamais été cubiste… Ces Messieurs sont vraiment très très loin de la nature. Cela facilite leur chose : avec une telle logique « logicielle », on peut tout aussi bien répandre les pesticides d’un côté et protéger les abeilles de l’autre côté. À présent, ce sont les machines qui formatent notre façon de penser. Curieuse victoire de la technologie ! Ce communiqué fait preuve d’une autre ignorance de taille à propos des abeilles : ce ne sont pas ces fleurs semées dans les fossés qui suffiront à nourrir les abeilles, et encore moins à produire une miellée. Pour produire un kilo de miel, pas moins d’un million de fleurs sont nécessaires. Une seule colonie d’abeilles avec ses butineuses couvre une surface de 30km2. Alors les fossés… Ces Messieurs qui se prétendent experts tentent de nous berner. Je dénonce leurs manœuvres : Evidemment, l’interdiction de ces dangereux pesticides n’est que partielle : elle ne porte que sur quelques mois par an, et concerne un nombre bien précis de cultures : cette restriction concerne uniquement quatre cultures : le colza, le maïs, le tournesol et le coton, laissant libre cours à ces néonicotinoïdes sur plus d’une cinquantaine d’autres (en particulier les céréales d’hiver, soit pour la France plus de 5 Millions d’ha qui pourront continuer d’être traités). Manœuvre ou ignorance ? Pour ces Messieurs que rien n’arrête, c’est les deux à la fois. Ils ignorent (ou font tout comme) que dans la nature, le vent souffle, la pluie tombe, l’eau ruisselle, les insectes volent, et que tout simplement la vie est mouvement. Ce qui se retrouve à un endroit, se trouve inévitablement à un autre endroit par les simples mouvements naturels. Décidément, ces Messieurs font preuve d’une connaissance non seulement lacunaire des écosystèmes mais aussi lunaire : pour eux, tout est figé, rien ne souffle, rien ne bouge. Cela est si vrai que derrière eux, la terre ressemble à la lune ! Rien ne tient que le maintien de leurs lignes droites au détriment de la terre et de ses courbes naturelles en forme de cycles perpétuels, au détriment des espèces vivantes qui la peuplent et de la vie des générations futures. La Commission européenne a fait un pas courageux, qui mérite d’être salué. Mais elle n’a pu faire qu’un tout petit pas. Les lobbys ont bien travaillé, de telle sorte que ces pesticides pourront continuer d’être répandus dans la majorité des cas. A Bruxelles, le lobby des entreprises chimiques (Syngenta et Bayer) est le plus puissant d’Europe : il génère 440 milliards d’euros de bénéfice. Ce budget colossal (autant que le budget de la sécurité sociale !) leur permet de payer grassement des cohortes d’experts et d’avocats qui se répandent dans les lieux de décision avec pour mission de semer le doute et de freiner l’avancée des dossiers. Dernièrement, Wikileaks a dénoncé l’entente illégale entre l’agence de protection de l’environnement américaine (Environment Protection Agency), et la firme Bayer. Ignorant l’avis et les avertissements de ses propres experts, l’EPA a autorisé lutilisation illégale de la clothianidine, qui a permis au géant de la chimie de réaliser des ventes pour 183 millions d’euros pour l’année 2009. Lorsque le seul goût de l’argent gouverne les hommes, tout est permis. Rien ne doit entraver le profit des grandes firmes. Qu’importe ce que l’on produit ! Je dénonce leur idéologie : Ces fabricants sont mûs par une idéologie, aussi étroite que perverse : la nature a tort, c’est nous qui avons raison, il convient de l’arraisonner avec nos techniques. « In mecanics, we trust », voilà l’idéologie (car il en faut bien une) qui sous-tend leurs pratiques. C’est une religion qu’ils pratiquent assidûment, comme les plus intransigeants des intégristes, à la différence près qu’ils ont la main sur leurs porte-monnaie tout en prétendant, comme tout bon croisé de mauvaise foi, contribuer au bien de l’humanité (alimentation, défense des végétaux, etc.). En effet, lorsque l’on accomplit de basses besognes, il faut toujours, pour faire contrepoids, y ajouter un supplément d’âme pour se donner bonne conscience : une guerre juste, une lutte nécessaire… L’Histoire regorge de ce genre de manipulation. Quant aux industriels et lobbys qui tournent autour, et qui avancent masqués derrière les plus belles intentions (L’ILSI prétend la main sur le cœur fournir la science qui améliore la santé publique et le bien-être) leur idéologie se résume au profit et ça s’arrête-là. Cette idéologie n’est pas l’apanage exclusif des industriels de l’agrochimie (Monsanto, BASF, Syngenta, Bayer…), elle est la mieux partagée dans le monde des affaires, en particulier au niveau des grandes firmes internationales. Ce sont leurs cadres « aveuglés » et illuminés qui mènent la course de notre monde hystérique. Certes cet acte de foi en la technique ne serait rien, s’il n’était lui-même sous-tendu par une autre idéologie bien plus perverse. Elle peut se résumer ainsi : « Terre je te nique avec ma mécanique ». Ce sentiment barbare a une origine si ancienne qu’il n’est plus palpable de nos jours. Il est dissimulé par tant d’épaisseur de temps et de mauvaise foi, masqué sous les plus jolis discours sur des plaquettes en papier glacé, noyé dans les exposés les plus savants, soigneusement emballé de telle sorte que plus personne ne le perçoit, pas même ceux qui le véhiulent en se drapant des meilleures intentions du monde. Certes, toutes les civilisations n’ont pas suivi ce même chemin de guerre au vivant, mais à l’évidence, celle qui domine notre monde aujourd’hui est celle qui s’est imposée, aux autres cultures et à la nature, de la façon la plus violente. L’état de la planète offre une flagrante et inquiétante démonstration de cette barbarie qui opère de nos jours sous des formes beaucoup plus édulcorées mais d’une efficacité sans borne. Tout cela est bien loin de nos consciences. Nous cultivons l’art de nous laver de tout soupçon. Désormais, les graines ne ressemblent plus à des graines…mais à des bonbons aux couleurs chatoyantes. Elles sont recouvertes d’une pellicule rose. On dirait des smarties. Et pourquoi ces semences empoisonnées ressemblent-elles à des bonbons ? Pour noyer le poison. Cette guerre idéologique bien maquillée progresse inexorablement, semant autour d’elle ce champ de pagaille, qui dans la ruche finit en mouroir. « Terre je te nique avec ma mécanique », ce désir fou de vouloir l’emporter sur la nature en lui imposant nos lois et nos méthodes causera notre défaite. Je dénonce leurs contrevérités : Ce nest pas en limitant lutilisation des produits contenant du fipronil, que les autorités européennes parviendront à préserver la santé des abeilles. Au contraire, elles imposeront des contraintes supplémentaires à lagriculture européenne et inciteront les apiculteurs à abandonner la lutte contre les vrais causes de mortalité que sont le varroa, nosema..., prévient doctement un communiqué de la division Protection des Plantes de BASF. Il est vrai que les dernières expertises montrent que les causes de ce grave déclin – inédit dans l’histoire naturelle - qui affecte les abeilles sont multifactorielles ; ce qui est évident, tant nos agressions sur la nature sont multiples et variées. Il n’est pas besoin d’années d’expertises pour affirmer cela, il suffit de mettre le nez dehors. La combinaison des pathologies (virus, maladies et varroa), des pesticides et de l’appauvrissement de leurs ressources alimentaires cause leur perte. Elles sont littéralement encerclées. Il n’y a déjà pas de quoi être fiers de cela. Mais refuser de reconnaître que les insecticides puissent avoir une quelconque incidence sur la santé des abeilles, leur orientation, etc., relève d’une pure malhonnêteté intellectuelle. Mais l’occasion était trop belle. Ces causes multifactorielles offrent à ces Messieurs l’opportunité rêvée d’avoir recours à cet argument de cour de récréation : « c’est pas moi, c’est lui » ! Pour une nouvelle fois noyer le poison. On se fiche du monde ! Précisons que la nosémose, ou diarrhée des abeilles, est une maladie très ancienne des abeilles, décrite dès le 1er siècle après JC et étudiée par Pasteur en 1907. Cette parasitose est d’ailleurs bien traitée depuis longtemps. C’est donc une contrevérité que d’affirmer que la nosémose est la vraie cause de mortalité des abeilles. À quoi sert ce mensonge ? Qui sert-il ? Que dissimule-t-il ? BASF, au chiffre d’affaire de 78,7 milliards deuros en 2012 (en hausse de 7% par rapport à 2011), cherche à se cacher derrière son petit doigt. Certes, cette maladie classique affecte plus gravement les abeilles de nos jours. Il n’y a qu’une raison à cela que ces piètres manipulateurs n’ont pas le courage - au moins intellectuel - de reconnaître : les colonies d’abeilles sont devenues extrêmement vulnérables du fait des multiples agressions qui les affectent, au premier rang desquelles figurent les pesticides : il a été prouvé que certains pesticides ont des effets synergétiques négatifs avec le parasite nosema, ce qui accroît notablement la mortalité des abeilles. Syngenta et Bayer se sont aussitôt empressés de botter en touche : dans un communiqué daté du 28 mars 2013, ils proposent à l’Union européenne un vaste plan d’action pour sauver les abeilles avec comme axe principal de rechercher « de nouvelles solutions pour lutter contre les raisons principales qui affectent la santé des abeilles, comme les parasites ». Décidemment, ils y tiennent à leurs parasites. La belle hypocrisie ! Leur préoccupation n’est que de sauver leurs produits remarquablement efficaces. « C’est pas moi, c’est lui ! »… Quant au varroa, ce parasite originaire d’Asie s’est développé avec l’essor de la mondialisation (tiens, tiens !), dans les années 1980, c’est-à-dire plus de 25 ans avant ce désastre qui affecte les ruches. Il est vrai que pour les apiculteurs, c’était une catastrophe, mais jamais la varroase n’a décimé à elle seule les colonies d’abeilles comme on l’observe actuellement. Cette parasitose est depuis la fin des années ‘90 correctement jugulée grâce aux traitements qu’administrent chaque année les apiculteurs. Encore une contrevérité donc. On retrouve ici cette stratégie de dissimulation. C’est d’ailleurs tout ce qu’ils peuvent faire : dissimuler pour durer et profiter ! Je dénonce la puissance de leurs produits Un des symptômes les plus manifestes de ce syndrome deffondrement des colonies (ou CCD « Colony Collapse Disorder ») se caractérise par le fait que les ruches sont retrouvées vides, désertées par les abeilles. Cela ne s’est jamais produit auparavant. Cela ne s’est jamais produit que des abeilles abandonnent leur ruche et délaissent leur couvain. Ce n’est pas seulement un drame pour les abeilles et les apiculteurs, c’est aussi un indice sérieux qui doit nous renseigner sur la puissance dévastatrice de ces produits. Non seulement les abeilles meurent, mais à présent, les abeilles ne savent plus vivre comme des abeilles. On connaît les ouvrières s’affairant sur leur couvain depuis toujours, et voilà maintenant qu’elles l’abandonnent ! Jusqu’alors les butineuses étaient parfaitement orientées, sachant retrouver leur ruche au mètre près dans un rayon de trois kilomètres, et voilà qu’à présent elles se perdent. Avec notre « Terre, je te nique avec ma mécanique » nous avons réussi à dénaturer la nature et à déboussoler un de ces noyaux les plus remarquablement organisés. Pour y arriver, il a fallu mettre de grands moyens. Ils y sont parvenus. Et après, ces Messieurs nous font croire que les abeilles sont fragiles. Quelle sordide manipulation ! C’est pourtant à partir du milieu des années 2000 que la clothianidine et le thiaméthoxame ont été massivement utilisées aux Etats-Unis, et que le syndrome d’effondrement des colonies d’abeilles est clairement apparu. Les raisons de cet abandon de poste sont nombreuses. À chaque fois les pesticides sont incriminés. Aux USA, les ruches sont nourries avec du sucre de maïs, lequel provient de plantes traitées à limidaclopride. Ce pesticide est donc présent à très faibles doses dans le sucre donné aux abeilles nord-américaines. En 2012, une étude menée par l’INRA a montré que 32 % des abeilles exposées à du thiaméthoxame se perdaient durant leurs explorations. D’autres études ont montré que les pesticides incriminés provoquent des troubles de la mémoire et de l’apprentissage, ainsi que de l’olfaction qui sert à guider les abeilles. L’odorat est un sens majeur pour l’abeille, c’est d’abord avec ses antennes qu’elle voit, qu’elle se dirige, et qu’elle communique. Aujourd’hui, les abeilles ont de plus en plus de mal à trouver une source de nourriture, à apprendre leur position et à s’en souvenir pour transmettre ensuite l’information à leurs congénères. Pendant des millénaires, le Soleil, notre bonne étoile, a guidé les abeilles. Il était leur compagnon de route. Avec ces produits, nous avons réussi à nous substituer au Soleil et à déboussoler les abeilles si parfaitement orientées depuis des millions d’années. « Terre, je te nique avec ma mécanique » hurle à présent si fort qu’il recouvre notre Soleil. En perturbant leur orientation et leur odorat, nous les avons castrées. Ces hommes de l’industrie peuvent être vraiment très fiers : les produits sortis de leurs éprouvettes sont vraiment très très forts. Je dénonce leur obscurantisme : Ces cadres sont les représentants de cette caste de dirigeants des grandes firmes qui mènent le monde. Pour leur pré carré, leurs petits intérêts, et préserver leurs quant à soi, car bien sûr on se prend très au sérieux dans ce monde-là. Ces cadres bien costumés et sûrement bons pères de famille, ont leur fierté. La techno-science est leur faire-valoir. Il est vrai qu’ils sont souvent pointus dans leur domaine. Mais peut-on se revendiquer de la science lorsque l’on utilise dans ses travaux que des fragments de science (ce qui est visiblement le cas, tant leur méconnaissance de la nature et du monde vivant est grande) ? La nature englobe toutes les sciences, de l’infiniment petit et de l’infiniment grand. S’il y a bien un domaine où les frontières n’existent pas, c’est dans la nature. De telle sorte que plus on est pointu dans un domaine particulier, plus on s’éloigne de la connaissance du sujet que l’on est censé traiter. Dès lors, une affirmation basée sur des investigations partielles peut-elle être utilisée comme une vérité générale ? Dans ce cas, la science n’est-elle pas utilisée comme un moyen de parvenir à ses fins ? Cela sent la manipulation à plein nez. En voici une autre illustration : les fabricants ont complètement négligé dans leurs études les conséquences de doses non létales qui peuvent cependant provoquer des problèmes de comportement susceptibles de remettre en cause la survie de la ruche. Nous sommes plus près de l’industrie que de la science, plus prêt de l’appât du profit que de l’intérêt commun. Et ces Messieurs ont le toupet de revendiquer la « solidité » de leurs études scientifiques. Curieux retournement de situation : parfois, l’obscurantisme est du côté des « experts ». Ils nous préparent jour après jour notre déclin qui suivra celui des abeilles. En tout bien tout honneur, bien entendu. Ils s’affairent car l’étau se resserre. Je dénonce leur nuisance : C’est quand même un comble de prétendre contribuer à alimenter les hommes en empoisonnant à la fois la terre et les hommes. Curieuse logique encore. Ce serait seulement grotesque, si ce n’était dramatique. Mais rien n’y fait, ces gens ne voient que leur intérêt, au détriment de notre futur : car leurs produits « savants » ne nuisent pas seulement aux insectes, ils nous empoisonnent aussi. Il a fallu aussi beaucoup de temps (et de décès), pour que l’on reconnaisse enfin que les pesticides sont nuisibles à notre santé : En dépit des dénégations des industriels du secteur, les pesticides sont bel et bien impliqués dans un grand nombre de pathologies lourdes – cancers, maladies du sang, troubles neurologiques, malformations, etc. – dont lincidence tend à augmenter dans le monde. Tel est le bilan dune impressionnante expertise collective menée sur lensemble des connaissances internationales actuelles, et pilotée par lInstitut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), qui la rendue publique jeudi 13 juin 2013. En particulier, cette étude a mis en évidence le lien existant entre l’utilisation de ces substances actives et le développement des cancers , trois pathologies neurodégénératives (maladie de Parkinson, sclérose latérale amyotrophique, maladie d’Alzheimer). Les données épidémiologiques concernant le lien entre pesticides et leucémies sont très nombreuses et ne cessent de s’accumuler. Les effets sur la spermatogenèse ont également été mis en évidence. L’INSERM a tout particulièrement mis en évidence les risques pour le développement de l’enfant que représentent les expositions aux pesticides intervenant au cours de la période prénatale et périnatale ainsi que la petite enfance. Tout dernièrement, les résultats dune enquête ont montré que les fraises dorigine française comportent dans plus de deux tiers des cas (71,42 %) des résidus de produits phytosanitaires ayant une activité de perturbateur endocrinien susceptibles de modifier le système hormonal et de causer des déséquilibres et des maladies. Les enfants adorent les fraises… Je dénonce leur escroquerie : Actuellement, laccès à la composition intégrale des produits pesticides commerciaux est difficile voire impossible en raison du secret industriel et commercial. Voilà qui est bien noyauté ! En effet, aucune étude toxicologique ne peut être menée sans une connaissance précise de ces produits, en particulier des adjuvants qui les composent. Jusqu’à ce jour, lévaluation des risques ne peut porter que sur la matière active, et non sur les autres molécules chimiques présentes dans le produit et destinées à renforcer lefficacité de la matière active. Selon les toxicologues, c’est pourtant ce mélange des molécules qui accroît le risque. Ils demandent que des tests de toxicité puissent être conduits sur lensemble du produit, adjuvants compris, avant de mettre les pesticides sur le marché. Demande restée à ce jour lettre morte, c’est encore et toujours l’industrie qui prime sur la santé. Ajoutons enfin que jusqu’ici, les études n’ont jamais véritablement permis d’évaluer de façon précise la dangerosité dun produit pesticide sur la santé humaine pour une raison toute simple : les tests sont effectués sur des animaux de laboratoire ayant une vie courte, ce qui exclut de ce fait l’évaluation des effets à long terme. En outre, les études ne sont pas nécessairement transposables à lhomme. Encore une ruse supplémentaire, et toujours sur le dos de la population, notamment des enfants. Envers et contre tout, les grandes firmes continuent d’enfoncer leur clou sur le dos de la planète. Tout se dérègle inexorablement dans notre biosphère (abeilles et climats désorientés, biodiversité au plus mal, et j’en passe) ? La 6ème grande extinction d’espèces est d’ores et déjà engagée . Pour la nature, ce n’est qu’une mauvaise passe. Elle est ancienne et forte de ses 4 milliards d’années d’évolution, de sélection et d’adaptation. Elle s’en remettra. Non seulement elle s’est toujours remise des crises majeures qui l’ont affectée, mais elle s’en est toujours sortie par le haut. C’est elle qui aura le dernier mot. Mais survivrons-nous ? Les colonies d’abeilles constituaient une de ses œuvres les plus abouties en termes d’organisation et de complexité, un de ses noyaux les plus forts, les mieux organisés. Ce noyau si fort et solide, est aujourd’hui profondément atteint . C’est dire, si besoin était, notre puissance de destruction. Voilà pourquoi, outre l’impact sur la pollinisation, ce collapse des abeilles est très inquiétant pour l’avenir de l’humanité. La cohorte des « Terre, je te nique avec ma mécanique ! », aurait-elle gagné la partie ? Nous sommes juste derrière les abeilles… ce qui leur arrive nous arrivera. Il serait préférable de rester à côté. Henri-Marc Becquart Novembre 2013
Posted on: Sat, 30 Nov 2013 17:39:51 +0000

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