Je me souviens (notes retrouvées dans mes papiers...) 240) Je - TopicsExpress



          

Je me souviens (notes retrouvées dans mes papiers...) 240) Je me souviens de mes premières armes à propos de: La Disparition de… Montgomery CLIFT (1920-1966) Edward Montgomery Clift est né le 17 octobre 1920 à Omaha dans le Nebraska, et est décédé le 23 juillet 1966 à New York, à l’âge de 45 ans. Touché par cette disparition, j’ai voulu témoigner mon admiration pour cet grand acteur et c’est ainsi que j’ai, pour la première fois, écrit un texte en français qui fût publié dans le n° 109 de la revue «Cinéma…» de Septembre-Octobre 1966, page 6, sous le titre "LA MORT, JE LA CONNAIS…" ***** Suddenly last summer… Montgomery Clift pendant son sommeil a atteint l’objectif de ses dernières années: mourir ! Le soir du 15 mai 1956, un terrible accident de voiture, qui le défigura, devait marquer le début de son long voyage au bout de la nuit, qui devait durer dix longues années avant de lui permettre de franchir toutes les frontières et de délivrer de son inquiétude. Il est mort exactement comme il a vécu ; seul, loin de tout et des tous. Sa voix qui s’est toujours tue (et maintenant à jamais), par pudeur et par timidité, ne traduit pas moins sa profonde sensibilité, cette sensibilité qui fait de lui l’un des plus célèbres inadaptés de la génération de l’après-guerre. En dix-huit ans de carrière cinématographique Monty Clift n’a fait que dix-sept films, car il choisissait des rôles adaptés à sa personnalité et il refusait tous ceux auxquels il ne croyait pas, dussent-ils lui rapporter beaucoup d’argent. Si son choix peut nous sembler quelquefois discutable (STAZIONE TERMINI, RAINTREE COUNTY, THE YOUNG LYONS, LONELYHEARTS, JUDGEMENT AT NUREMBERG), il n’en est pas moins vrai que l’intensité dramatique et la dimension humaine qu’il savait donner à ses créations sont hors de discussion. Il possédait une qualité rare chez les comédiens, celle de pouvoir vivre en parfaite symbiose avec son personnage fictif. Il avait un regard d’âme bressonien et portait empreinte sur son visage la fatalité d’un héros hustonien. La condensation de son tourment affichée jusque dans ses gestes, loin d’être démodée est au contraire de plus en plus le signe de notre temps. Le regard profond, lourd et étrangement enfantin qui lui est propre nous transporte toujours insensiblement au seuil d’un univers hostile, et le mensonge qui n’en n’est plus un pétille dans les yeux de celui qui affirmait: «la mort, je la connais». Au moment où il ne le désirait plus, le 23 juillet dernier, à New York, Monty Clift est mort… Suddenly last summer. Rui NOGUEIRA (à suivre...)
Posted on: Sun, 28 Jul 2013 03:53:58 +0000

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