Je m’attendais à cette question sur la scientificité de la - TopicsExpress



          

Je m’attendais à cette question sur la scientificité de la psychanalyse. C’est une bonne question et une question cruciale. Il est vrai que je soutiens volontairement une position contradictoire, avec thèse et antithèse. D’une certaine façon, ça remonte à loin, puisque ça consiste à se soutenir à la fois de Platon (le ciel, l’idéal) et d’Aristote (la terre, le pragmatisme), qui ont constitué à eux deux le socle contradictoire sur lequel s’est élaboré toute l’histoire des idées. Il se trouve que cette histoire s’est développée dans la mathématique moderne jusqu’aux impasses évoquées par Russell, notamment au congrès d’Erlangen, vers 1900. La contradiction et l’indécidable en mathématique faisaient partie de ces limites qu’il fallait, selon lui, éradiquer. Il est vrai que les géométries de Riemann et de Lobatchevski apportaient une sacré pavé dans la marre. En fait j’ajouterais de mon cru personnel que la contradiction est tous les jours sous nos yeux dans notre simple appréciation de l’espace. Traçons deux parallèles sur une feuille de papier : par définition, elles ne se rencontrent pas. Levons les yeux et trouvons des parallèles dans notre environnement : tiens, les deux côtés de la rue par exemple. Ils sont parallèles, ça ne fait aucun doute et pourtant nous les voyons se rencontrer à l’horizon, pour peu que la rue soit droite et un peu longue. Cela se constitue même en une loi géométrique très précise : la loi de la perspective. On trouve ça en bien plus détaillé dans mon livre « la toile des rêves » (L’harmattan). Ça donne petite idée, non de la physique (l’étude du monde matériel) mais de la façon dont le sujet se situe au sin de cette physique. Or, c’est ça qui nous intéresse. En effet, l’étude de l’inconscient, celle que chacun peut faire pour son propre compte sur le divan, pas les « résultats universels qui devraient être vérifiés par l’expérimentation », montre que je suis contradictoire (je reprends la première personne, ne voulant imposer cette conclusion à personne) : je veux ceci et le contraire. Pas toujours, certes, mais, le plus souvent. Comme je l’expliquais dans un post précédent, la mère a éveillé le désir, tout en se posant une interdiction à elle même, dans le meilleur des cas. D’emblée, elle situe le petit d’homme dans la contradiction. Ce que je ressens ensuite dans une foule d’occasions, y compris quand je crois vouloir une seule chose, alors peut survenir un symptôme qui vient me l’empêcher. Par exemple je suis sûr de vouloir faire ce voyage et patatras comme par hasard je tombe malade la veille, ou je tombe en courant après le bus.
Posted on: Fri, 06 Sep 2013 13:28:55 +0000

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