Je naime pas dormir quand ta figure habite, La nuit, contre mon - TopicsExpress



          

Je naime pas dormir quand ta figure habite, La nuit, contre mon cou ; Car je pense à la mort laquelle vient trop vite, Nous endormir beaucoup. Je mourrai, tu vivras et cest ce qui méveille! Est-il une autre peur? Un jour ne plus entendre auprès de mon oreille Ton haleine et ton coeur. Quoi, ce timide oiseau replié par le songe Déserterait son nid ! Son nid doù notre corps à deux têtes sallonge Par quatre pieds fini. Puisse durer toujours une si grande joie Qui cesse le matin, Et dont lange chargé de construire ma voie Allège mon destin. Léger, je suis léger sous cette tête lourde Qui semble de mon bloc, Et reste en mon abri, muette, aveugle, sourde, Malgré le chant du coq. Cette tête coupée, allée en dautres mondes, Où règne une autre loi, Plongeant dans le sommeil des racines profondes, Loin de moi, près de moi. Ah ! je voudrais, gardant ton profil sur ma gorge, Par ta bouche qui dort Entendre de tes seins la délicate forge Souffler jusquà ma mort. JEAN COCTEAU, Plain-chant
Posted on: Fri, 08 Nov 2013 16:41:40 +0000

Trending Topics




© 2015