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Je vous partage ce texte un peu vieux, datant de 2005. Les barreaux de la liberté! « S’attaquer au déficit social dont pâtissent les quartiers urbains pauvres et les communes rurales les plus démunies, et ce par l’élargissement de l’accès aux équipements et services sociaux de base, tels que la santé et l’éducation, l’alphabétisation, l’eau, l’électricité, l’habitat salubre, l’assainissement, le réseau routier, les mosquées, les maisons de jeunes et les infrastructures culturelles et sportives » Sa Majesté Mohammed VI, discours du 18 mai. La Fondation Mohammed VI pour la réinsertion des détenus a tenu le pari de transformer les enceintes pénitentiaires en un espace d’épanouissement, de formation et d’apprentissage de la citoyenneté, aussi bien pour les prisonniers que pour le personnel. Ce programme s’inscrit dans la philosophie de la nouvelle gouvernance promue par sa Majesté, notamment dans le dernier discours du 18 mai au sujet de l’initiative nationale pour le développement humain ! Il faut avouer que l’on n’a jamais imaginé qu’un jour la Foire de Casablanca abriterait des productions littéraires, artistiques et artisanales des détenus. Petits, nos mamans nous racontaient qu’auparavant sultans et souverains surprenaient des institutions pour se rendre compte de leur situation de visu, quelques fois même déguisés. On imaginait alors Amir al moslimine Haroun Ar-rachid, en compagnie de son vizir Jaafar al-Barmaki, se promenant sur les boulevards de Bagdad, reconnu par un mendiant rien qu’à son allure... Actuellement, les technologies de communication peuvent concrétiser ce qui relevait du fantastique autrefois. Mohammed VI n’a-t-il pas rendu visite à maintes institutions sociales pour lesquelles la visite du roi était chose invraisemblable !? Il ne s’agit pas tant de la banalisation du pouvoir, ni d’un certain rapprochement du peuple (des pauvres), que d’une inscription de l’imaginaire dans la réalité, d’une sorte de reconnaissance d’un rêve collectif, communautaire : de la réalisation du « souhait » fabuleux que nourrit chaque enfant marocain comme chaque enfant chrétien entretient le vœu de rencontrer un jour son Papa Noël ! C’est cet arrière-plan culturel que le programme de l’Initiative Nationale du Développent Humain articule comme référence dynamique pour activer une cohérence dans les efforts des projets intégrés de la réinsertion sociale. Ces derniers temps, les chantiers sociaux bougent comme si les Marocains venaient de découvrir la chose sociale. Masse médias, O.N.G. font du corps social le plat du jour. Mal-voyants, diplômés au chômage, lauréats de la Jeunesse et des Sports,. syndicats, etc. se succèdent sur le gazon devant la bâtisse du Parlement Un social se cherche, se recadre, se redéfinit, se réinvente, se restructure : il se ré-insère ! Comme si nous n’avions pas l’habitude de prêter écoute au social, à la mouvance groupale, à l’inconscient communautaire. Nous confondions une intégration satisfaisante, une entente harmonieuse avec une soumission aveugle, une absence d’expression du désir, d’autonomie et d’émotion ; Nous avions peur que le lien social se disloque avec le non-alignement, l’insurrection. Toute opposition, au niveau des idées, du comportement ou du religieux, nous mettait mal à l’aise, nous effrayait même. C’est pourquoi les Marocains avaient du mal à adhérer à toute politique de changement, à tout programme de développement. On entendait dire : « Ça ne va pas » ou « Pourquoi les gens se méfient-ils les uns les autres ? » ou encore« Pourquoi chacun ne pense-t-il qu’à lui-même ? ». L’égocentrisme et l’infantilisme sont une conséquence de la peur, de la non maturité psychologique, c’est-à-dire du manque de confiance en soi, de repères et de valeurs stables et convaincantes. Le mouvement social était assimilé et identifié à ce qu’on appelle péjorativement « la culture populaire » qui se résume et se réduit à des moussem, certaines zaouïas et quelques quartiers insalubres, périphériques géographiquement ou symboliquement, même s’ils sont au cœur des grandes villes. Quant à la campagne, qui ne se rappelle à nous citadins que par la sécheresse ou les inondations, elle est forclose, absente de notre schéma mental du bien-être. Notre corps social a vieilli s’il n’est pas atteint d’inertie. Avec la nouvelle gouvernance, Mohammed VI nous appelle à construire le changement à partir de nos réalités naturelles et humaines, nos atouts productifs, créatifs et symboliques. A partir d’une volonté politique qui prend à corps nos handicaps, nos malaises, nos points faibles, nos allergies, nos intolérances et nos espoirs ! C’est en ceci que réside le sens de l’initiative nationale du développement humain. Ce n’est pas comme l’aurait compris une certaine vision limitée, pessimiste et défaitiste ; en tant que « programme imposé d’en haut » pour « canaliser », « étouffer » la démarche du projet gouvernemental Il est absurde de penser qu’un homme, s’il n’est pas un prophète, peut prendre l’initiative pour un peuple, à la place du gouvernement.. L’initiative, au sens politique, ne pourrait être que collective ; elle n’a de sens que si elle émane des besoins de la collectivité. En d’autre terme la prise de décision de changement n’aura d’effet bénéfique, intégratif que si celle-ci provienne des citoyens eux-mêmes, articulant leur développement intégratif effectivement, les inscrivant dans des projets concrets qu’eux-mêmes ont construit. Une initiative qui se réfère à la dynamique nationale n’a de sens et d’objectif que d’intégrer toute la communauté dans des programmes porteurs de valeurs identitaires, de satisfactions matérielles et symboliques, d’espoir... en un mot, elle contient une part d’eux-mêmes ! Dans cette perspective, l’initiative nationale du développement humain est un appel à tous les sujets et à toutes les volontés de s’impliquer dans le choix du mode de vie que l’on désire.. Rien n’est impossible devant la concertation, l’entente, la cohérence, la sincérité, le partage et l’amour ! L’initiative nationale c’est la mise en application de cette notion chère à la communauté musulmane : al imane (la Foi) ! définit par Sa Majesté en ces termes :« Notre foi inébranlable en notre génie national, notre potentiel de créativité et nos capacités de travail, nos ressources humaines qualifiées » La foi en soi, dans les autres, dans les actes, avant d’être en Dieu. L’I.N.D.H.,c’est accéder à une image positive de soi et en jouir. C’est abandonner cette habitude éducative archaïque qui consiste à afficher une certaine modestie exacerbante devant l’autre en dévalorisant notre image et notre objet (a) soit pour attirer sa sympathie, soit pour se protéger de son envie, de « son mauvais œil »., c’est pouvoir maintenir une certaine fierté de ce que l’on a, de ce que l’on fait et pense, malgré les frustrations, les blocages et les ratages ! En termes psychologiques, l’initiative nationale est une tentative de restructuration de nos mécanismes projectifs et identificatoires, en fonction des potentialités et des opportunités que nous offrent nos assises culturelles face au vaste horizon d’échanges et d’exploitation de la mondialisation. Désormais, de même qu’il est impossible de ne pas communiquer, il sera impossible d’adopter ce qu’on appelle « une attitude neutre », de ne pas jouer le jeu de la mondialisation ; c’est-à-dire se reconnaître dans ce que l’on désire et fait. Car si la réalisation de nos besoins et nos souhaits dépend initialement de nous, elle n’ aboutira que grâce à l’autre !. Et l’autre, c’est aussi une initiative, un contexte, tout un monde ! Sa Majesté nous invite donc, dans son discours du 18 mai à un apprentissage approprié de l’exercice d’une démocratie à l’allure mondialiste : que l’on quitte une fois pour toute cette mauvaise habitude qui consiste à dire : « pensez-pour moi, cuisinez pour moi , je gobe tout, je suis sage ! » Une telle « dépendance », un tel « accro » à la voix de son maître nécessitent un traitement localisé, déterminé et urgent. Donnons nous alors la joie de construire un « exemple » , une « méthode » et un « avenir » pour nos enfants. L’enjeu du développement humain est le monde que nous allons laisser à nos enfants : vaut-il la peine d’être vécu ou non ? Si feu Hassan II avait le souci de construire un Maroc libre, sa majesté Mohammed VI voit la priorité dans la construction de l’être humain marocain. Chantier vivant qui demande hardiesse, audace, délicatesse, passion et patience, car, il n’y pas plus mystérieux, difficile et indomptable que l’être humain. La vraie liberté donc, selon le concept de l’initiation nationale au développement humain ne serait être limitée dans les mouvements et les déplacements de son corps, mais surtout dans la pensée, dans la capacité de se concevoir autrement que dans les limites de ses besoins physiologiques. La liberté consiste à hisser sa propre histoire dans un processus créatif inscrivant le respect et le bonheur de l’autre comme nécessité d’être humain ! C’est ce que construit le prisonnier dans ses ateliers : redonner vie à un certain temps considéré comme mort. Si donc la Loi isole le corps, la formation libère l’esprit, construit la volonté et panse les blessures psychologiques. Mais ne serait-il pas mieux de travailler notre corps social blessé en amont : construire une bonne stratégie préventive ! Des ateliers de formation et d’alphabétisation encadreraient mieux un grand nombre de jeunes au-delà des barreaux des préjugés, de l’exclusion, de la marginalité et de fer aussi. Cela est aussi un des objectifs de l’initiative nationale du développement humain !
Posted on: Fri, 01 Nov 2013 23:45:54 +0000

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