Karim WADE, un potentiel et redoutable adversaire politique - TopicsExpress



          

Karim WADE, un potentiel et redoutable adversaire politique !!! Faisant partie de la génération d’hommes politiques sénégalais d’après les indépendances, Karim est né en 1968. Il est d’ailleurs le fils ainé déclaré de l’ancien chef de l’Etat, Me ABDOULAYE WADE. Il a une sœur connue sous le nom de Sindiély avec qui il a Co-rédigé son mémoire de maitrise. Après quelques années d’inactivité, il se spécialisa en ingénierie financière. Il a travaillé dans plusieurs banques en France et en ANGLETERRE avant de se retrouver en plein cœur de l’appareil d’Etat Sénégalais avec l’avènement de la première alternance au Sénégal dont l’artisan fut son père. Rappelons au passage que Karim était resté dans l’ombre loin des perturbations politiques qui alimentèrent le quotidien des sénégalais durant les vingt six ans d’oppositions de son papa de chef d’Etat qui avaient valu aux contribuables sénégalais les années blanches et invalides de 1988 et de 1993. Il suivait ses études loin de son pays d’origine, loin du chaos politique que vivait le sénégalais lambda. Cependant malgré l’absence de Karim durant les années de brèches de l’opposition, il demeura en plein cœur de l’appareil d’Etat où il a occupé et cumulé plusieurs fonctions ministérielles ; ce qui lui avait valu le surnom de ministre de la terre et du ciel. Son encrage dans les affaires de la république jusqu’au plus haut sommet ainsi que son influence faisait de lui un homme très médiatisé. Il gravit rapidement les échelons et occupa le ministère de l’énergie, lequel ministère faisait craquer même les plus tenaces et compétents hommes politiques du fait de l’épineuse question des délestages et coupures intempestives d’électricité qui irritèrent les sénégalais et les poussaient à descendre dans les rues pour manifester leur ras-le-bol. L’on pourrait devenir facilement l’ennemi numéro un des sénégalais en étant ministre de l’énergie. Donc, tous les hommes politiques sans exception ressentaient une aversion à occuper ce poste. Seuls un certain SAMUEL SARR, qui n’avait aucune base politique et dont la carrière ne dépendait donc pas de la volonté des sénégalais osa accepter de se lancer à la résolution de l’épineuse question de l’électricité au Sénégal. Sans surprise, il échoua comme tous les ministres de l’énergie avant lui. Ce fut maintenant le tour de Karim qui se lança le défi de venir à bout des problèmes des sénégalais et de devenir ainsi l’homme de la situation pour ne pas dire le ministre le plus compétent qui aurait résolu leur problème. Malgré le soutien total de son père qui le faisait passer devant toute la presse sénégalaise comme un génie, malgré les financements considérables qui se chiffreraient à des centaines de milliards de F CFA avec notamment son fameux plan TAKKAL qui avaient semblé régler le problème des coupures d’électricité, il a atteint ses limites comme d’ailleurs tous ses prédécesseurs. La différence est que lui, il bénéficiait de privilèges car comme c’est dit plus haut, on cherchait à faire de lui l’homme qui était venu à bout de la problématique de l’électricité au Sénégal ; ce qui lui créditerait d’un large soutien et d’une bonne réputation de la part des sénégalais. Malheureusement, au fur et à mesure qu’on faisait passer Karim pour le meilleur en le propulsant toujours sous les rampes des projecteurs, ces derniers semblaient s’éteint pour lui car l’opposition aussi était lancée dans une campagne visant à barrer la route à celui qu’elle accusait de vouloir succéder à son père en 2012. Cette campagne de déstabilisation de l’homme ainsi que ses échecs répétitifs ont fini par persuader l’opinion que Karim était en train d’être préparé par son papa de chef d’Etat à occuper son fauteuil de président. La presse jouait un rôle d’opposant accusant vertement Karim de profiter de la situation de son père pour s’enrichir illicitement. La campagne de médiatisation était telle que même les sénégalais jadis désintéressés de la politique finissaient à avoir un œil regardant sur les affaires étatiques. La création de la génération du concret dirigée par Karim était venu renforcée les craintes des opposants de WADE père qui avaient fini par faire de WADE fils un opposant à abattre d’autant plus que tous les acteurs politiques avertis savaient que les courants ou mouvements de soutien étaient interdits au sein du PDS. L’exception de la génération du concret était une parfaite illustration pour les opposants que WADE père mijotait un sale plan qui porterait son fils à la tête du pays. D’ailleurs, personne ne pouvait ne pas y croire puisqu’on a assisté à de pareilles situations au GABON où ALI BONGO a succédé à son père après son décès dans des circonstances non transparentes. De même en EGYPTE, MOUBARACK était soupçonné de vouloir transmettre le pouvoir à son fils. Donc, au vu de tout cela, la légitimité des craintes de l’opposition n’était plus à démontrer. Au fur et à mesure que l’on s’approchait de l’élection présidentielle de 2012, les tensions politiques s’accentuaient laissant prévoir le pire à l’avenir. La goutte d’eau qui fera déborder le vase arriva lorsque Me WADE soumis à l’approbation de l’assemblée nationale un ticket instaurant l’élection simultanée d’un président et vice-président de la république d’une part et d’autre part le quart bloquant qui permettrait au candidat et à son colistier qui auraient recueillis les vingt cinq pour cent des suffrages d’être élus. Ce jour-là, l’opposition, la société civile, les organismes de défense des droits de l’homme, les étudiants et même les sénégalais dont la politique n’intéressaient aucunement étaient en ordre de bataille défiant ainsi le président ainsi que les parlementaires de voter un tel projet de loi jugé anti-démocratique par la quasi-totalité des sénégalais. A la veille de la session de l’assemblée nationale pour statuer sur le projet, l’on a assisté à des incendies et saccages de députés de la mouvance présidentielle qui seraient favorables à l’adoption du projet. Ce qui laissait présager une journée chaude du 23 JUIN. Le jour-j, la devanture de l’hémicycle était bombée de personnes, étudiants, hommes politiques, rappeurs comme ceux de Y’EN A MARRE, etc. Tout le monde scandait des non, cris plaintifs, et même l’hymne national appelant ainsi les parlementaires à dire non au projet anti-démocratique du président WADE. Des milliers de policiers, gendarmes et sapeurs pompiers étaient réquisitionnés pour quadriller le centre ville. Les artères menant au palais et à l’assemblée nationale était bourrées de gendarmes. Ce jeudi, le président et les ministres étaient en conseil lorsque brusquement la patience des sénégalais voyant entrer les députés dans l’hémicycle arriva à terme. Les jets de pierres et de gaz lacrymogènes polluant ainsi l’atmosphère étaient d’une violence indescriptible. De nombreux blessés tant du coté des forces de l’ordre que de celui des manifestants furent recensés et acheminés dans les hôpitaux les plus proches. Les forces de l’ordre ont fini par user des gros moyens pour mettre un terme au saccage et à la détermination des manifestants. Tout Dakar était à feu et à sang. Après des heures d’une révolte populaire d’une extrême violence, le président finit par donner l’ordre du retrait du projet. Les manifestants l’accueillirent avec un grand soulagement. Malgré le chaos laissé derrière eux, la démocratie sénégalaise eut triomphé. L’opposition se sentant plus forte et plus exigeante et le camp présidentiel s’accusant mutuellement d’être responsable d’un tel fiasco dû à la colère des sénégalais à leur gestion des affaires étatiques. Après de nombreux évènements qui ont jalonné la veille du scrutin de Mars 2012, le moment tant attendu arriva. Macky SALL ex-premier ministre sous WADE et candidat à l’élection présidentielle remporte au second tour le scrutin et devient ainsi le quatrième président de la république du Sénégal. A peine arrivé à la présidence de la république, il mit en œuvre son programme et accentue la traque des personnes suspectées d’enrichissement illicite pendant le règne de WADE. Il réactive la Cour de Répression de l’Enrichissement Illicite (CREI) qui avait vu le jour sous le magistère de Abdou DIOUF ancien chef de l’Etat du Sénégal. Le fils et ancien ministre de l’ex-chef de l’Etat suspecté de détenir un patrimoine faramineux fut inculpé et placé en détention préventive après plus d’un an d’investigation menée par les limiers de la section de recherche de Colobane. Des sociétés offshores d’une excellente assise financière dont la paternité lui est attribuée par le procureur spécial à la CREI ainsi que des sommes importantes en compte bancaire. Pour reprendre les termes du substitut du procureur spécial : « une véritable ingénierie financière frauduleuse est mise en nue. Des secteurs juteux de l’économie sénégalaise sont touchées ». Tout cela pour dire que Karim a du pain sur la planche. Les rapports d’audit de l’Inspection Général d’Etat (IGE) accablent Karim ; ce qui lui a valu une deuxième mise en demeure. Après des mois en prison, l’enquête continue et les avocats de la défense ainsi que les militants du parti clament haut et fort l’innocence de celui qui à leurs yeux n’est que victime d’une vengeance d’Etat qui consisterait à l’éliminer du champ politique. En tout cas, je crois que les autorités ont aussi du pain sur la planche avec l’affaire Karim qui a fait le tour du monde. De plus, la culpabilité de Karim ne pourrait être créée en l’absence de preuves formelles sinon le chef de l’Etat, instigateur de cette traque se retrouverait au cœur de la tourmente. Ce qui est sûr et certain c’est que si Karim bénéficie d’un non lieu avant 2017, Macky SALL est condamné. En effet, les sénégalais auraient du mal à accepter qu’il soit mis en prison, accusé de tous les noms d’oiseau sans aucun fondement juridique. Si la culpabilité de Karim n’est pas avérée, il serait un potentiel adversaire politique pour Macky SALL car il semblerait détenir un patrimoine colossal qui lui permettrait d’allier un électorat considérable à sa cause. Karim n’est certes pas le farouche opposant que fut son père Abdoulaye WADE mais son emprisonnement pourrait lui donner une ascension politique fulgurante si jamais il serait disculpé. Si l’histoire politique se bégaie, Karim aurait de fortes chances de présider à la destinée des sénégalais au courant de cette décennie. En effet, les nombreux déboires de Abdoulaye WADE avec le parti socialiste ont fini de faire de lui son potentiel adversaire. De même que Idrissa Seck, ex-premier ministre sous WADE qui était arrivé deuxième à l’élection présidentielle de 2007 malgré ses nombreuses tergiversations qui ont fini par abaisser son code de popularité et qui lui ont valu une reculade à l’élection de 2012 où il était arrivé à la cinquième position. Au vu de ces cas, l’on peut croire sans risque d’abus que Karim pourrait faire partie des hommes qui discuteront avec Macky son fauteuil de président de la république du Sénégal et qu’il serait un redoutable adversaire si jamais il serait innocenté. Au passage, je voudrais éclairer ma position sur la reddition des comptes communément appelée la traque des biens dits mal acquis. En effet, dans tout Etat de droit, la reddition de comptes doit être effective pour tous les gestionnaires de deniers notamment publics. En ce sens, toute personne ayant détourné des deniers publics doit être punie conformément aux lois et textes en vigueur. Mais, le pouvoir politique ne doit pas être usité pour une arme de vengeance ; la justice ne doit pas être sélective mais elle doit être la même pour tous les citoyens dans un Etat de droit. Cependant, force est de constater que la traque des biens dits mal acquis n’est jusqu’à maintenant qu’une opération ciblée visant à intimider de potentiels adversaires de demain à ce qu’ils renoncent à leur objectif de briguer le suffrage des sénégalais ou à les salir pour les rendre inéligibles pendant dix bonnes années. Le cas de Tahibou NDIAYE qui a négocié sa liberté alors que le ministre de la justice avait exclu totalement cette possibilité est une parfaite illustration que les autorités en charges de cette affaire de traque des biens mal acquis tâtonnent. L’exemple de ce fameux projet de loi qui stipule que les reconnus coupables de détournement de deniers publics seront inéligibles pendant dix ans semble être une stratégie politique du président SALL pour liquider juridiquement ses adversaires tout en ayant ainsi la voix libre pour sa réélection.
Posted on: Sat, 21 Sep 2013 12:55:56 +0000

Trending Topics



Recently Viewed Topics




© 2015