LA CHRONIQUE DE NAGIB AOUN Entre intentions affichées, souhaits - TopicsExpress



          

LA CHRONIQUE DE NAGIB AOUN Entre intentions affichées, souhaits inavoués et ambitions démesurées il y a tout un espace que les maîtres du monde manipulent au gré de leurs intérêts ou de leurs lubies, en fonction d’alliances et de mésalliances qui se font et se défont sans égard pour les opinions publiques, hors de toute appréciation morale ou de simple éthique. Les victimes directes ou collatérales, longtemps menées en bateau, convaincues que l’heure de la reddition de comptes a enfin sonné, se retrouvent démunies comme Job, abandonnées sur les chemins de traverse, invitées à se débrouiller toutes seules face à un potentat soudainement guilleret qui, hier encore, voyait son petit royaume voler en éclats. Ainsi en est-il du tableau des événements liés à la Syrie, des retournements de situation initiés par la Russie et les États-Unis, des manœuvres dilatoires auxquelles se livre Bachar el-Assad pour préserver ce qui reste de son autorité et pour avoir le droit de tuer jusqu’à l’expiration de son mandat présidentiel l’année prochaine. Un mandat qu’il espère pouvoir renouveler en dépit des « crimes contre l’humanité » dont l’accuse le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon. L’accord intervenu samedi à Genève entre Kerry et Lavrov n’est, à cet égard, qu’un coup d’épée dans l’eau puisqu’il accorde un an à Bachar pour se débarrasser de son arsenal chimique et toute latitude pour poursuivre ses atrocités avec les armes conventionnelles qui sont en sa possession, un potentiel effrayant qui a détruit tout le pays, fait plus de 100 000 morts et jeté des millions de Syriens sur les routes de l’exode. S’il faut, aujourd’hui, dresser le bilan des pertes et profits, il est incontestable qu’Israël, bien que spectateur et non acteur dans la dernière crise, est le grand gagnant indirect : le régime baassiste accepte de démanteler son arsenal d’armes chimiques, constitué au départ pour contrebalancer le potentiel nucléaire de l’État hébreu, et la Syrie reste engluée dans une guerre civile dont on ne voit toujours pas la fin et qui neutralise le fameux et non moins fumeux « Front du refus » dont le président syrien s’était fait le chantre hypocrite.
Posted on: Mon, 16 Sep 2013 17:18:37 +0000

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