LA NAUSEE DE SARTRE - L’Ecole Normale Supérieure a organisé - TopicsExpress



          

LA NAUSEE DE SARTRE - L’Ecole Normale Supérieure a organisé il y a peu une « Nuit Jean-Paul Sartre » – bonne idée, la nuit va bien à ce penseur de la haine, du mépris, de la vengeance, à l’homme qui jouissait d’envoyer les autres au combat pour couper les génitoires des bourgeois, mais, couard à souhait, a toujours pris soin de ne jamais joindre le geste à la parole et de rester bien au chaud dans les cafés de Saint-Germain. Ce philosophe qui voyait des dictateurs chez les démocrates et des démocrates chez les dictateurs, cet ultra-bolchevique qui vomissait le social-démocrate, mais se prosternait et baisait les pieds du premier dictateur venu, pourvu qu’il se dise de gauche, cet homme qui écrivit dans une revue collabo, fit travailler Beauvoir à Radio-Vichy quelques semaines avant le débarquement et produisit, ensuite, une théorie de l’engagement, ce fielleux qui fit en 1972 l’éloge de la peine de mort pour raisons politiques et regrettait qu’en 1793 il n’y eut pas eu plus de guillotinés, cette girouette qui crut un temps que les Juifs n’existaient pas et étaient une invention des antisémites, puis qui trouvait que les palestiniens avaient raison de les exterminer, avant d’affirmer, pensant sous lui, qu’ils étaient la vérité messianique de toute révolution, cette figure emblématique de l’intellectuel français telle que Paris nous la fabrique, avait en effet bien besoin de l’ENS, du haut-parleur de France-Culture, de la caution d’Alain Badiou et de quelques autres sartrophiles, sartrolâtres, sartrologues, pour apparaître sous les traits du grand homme, grand penseur, grand philosophe, grand intellectuel… Je l’ai souvent dit, il y a toujours une bonne âme pour me rapporter qu’ici, là, ou ailleurs, on m’a versé un seau de vomi sur la tête. Par l’une d’entre elle, je sais qu’il y eut des porteurs de ce genre de seaux ce soir-là. L’un d’entre eux aurait dit qu’il ne me faudrait pas repasser mon bac aujourd’hui, car je ne l’aurais pas ! Il ignore combien il a raison, cet extra-lucide, tant le bac est le lieu de reproduction des mensonges utiles que ces gens-là propagent ! Et parmi ces mensonges, celui qui fait de Sartre un géant – alors qu’il fut un nain juché sur les géants sanguinaires. En effet, je n’aurais pas mon bac aujourd’hui, car je ne souscris plus aux fictions que l’institution enseigne et qui utilise le baccalauréat pour mesurer le degré de servitude des impétrants : j’ai en effet passé l’âge de croire sur parole les balivernes que l’Université, les grandes écoles, l’ENS en tête, et autres usines à gaz qui salarient les subversifs institutionnels, présentent comme l’histoire officielle. De fait, en faisant son bon mot, le sartrien a dit juste : si l’on veut décrocher le bac, il faut régurgiter leurs mauvais brouets, ressasser leurs catéchismes, dégorger leurs fictions présentées comme des vérités, excréter leurs fadaises. Dans la légende dorée de ces professeurs, on ne trouve que leurs contre-vérités apologétiques. C’est cela qu’il faut répéter comme un perroquet pour décrocher le fameux diplôme. Je gage que si les bons élèves de cette engeance le repassaient, ce fameux bac, ils l’auraient avec mention très bien et que, de fait, je serais collé pour avoir dit que le roi est nu et qu’on ne me fera pas déclarer qu’il est vêtu des plus beaux atours. Mais je me préfère sans leur bac et libre, qu’avec leur bout de papier et serve – comme Sartre qui a cherché à l’être toute sa vie, lui qui détestait la servitude bourgeoise, mais a adoré toutes les autres. Michel Onfray, août 2013
Posted on: Sun, 04 Aug 2013 07:30:07 +0000

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