LE PROBLEME BAMILEKE Monofascisme, Ethnofacisme, velléités - TopicsExpress



          

LE PROBLEME BAMILEKE Monofascisme, Ethnofacisme, velléités hégémoniques et replis identitaires Après lépisode Mgr Ndongmo des années 60 et 70, le débat sur la question Bamiléké fera un retour en force à lorée de louverture démocratique. Cest Sindjoun Pokam et Mono Ndjana deux alter ego pas comme les autres qui relancent proprement le carrousel. Les attaques et répliques qui succédèrent aux attaques et droits de réponses entre Mono Ndjana et Sindjoun Pokam ont eu à défrayer la chronique dans l’hebdomadaire Le Messager des années 80, voire 90. En effet, les deux protagonistes, tous deux philosophes camerounais, ont véritablement fait de la question Bamiléké, pendant ces années-là, un thème redondant de la philosophie politique locale. Le thème est longuement revenu des velléités dhégémonie des Bamiléké, que Mono Ndjana indexe et que Sindjoun Pokam veut démystifier. Cette volonté hégémonique Bamiléké, Mono Ndjana lappelle ethnofacisme et lauteur définit ce néologisme qui vient enrichir le vocabulaire politique camerounais comme Lautomarginalisation dun groupe ethnique, qui dès lors se mobilise activement pour la conquête du pouvoir, non sans quelque affectation sadomasochiste (...). Il s’agit dun fascisme qui menace l’État, technique de mobilisation, tactique pour la conquête du pouvoir. Sindjoun Pokam quant à lui, pour dit-il, ne pas laisser cette doctrine occuper seule le champ intellectuel et lespace discursif camerounais, oppose dans une réplique non moins originale le néologisme monofascisme au premier concept créé par Mono Ndjana. On remarque que la racine de ce néologisme est le nom même de Mono Ndjana. Pour Sindjoun Pokam, le monofascisme dont Mono Ndjana se rend coupable est une conception philosophico-politique ayant pour axe central le thème de lennemi. Pour lui, voulant fonder philosophiquement le Renouveau de Paul Biya, l’auteur sattelle, dans son Idée sociale chez Paul Biya, à en désigner les principaux ennemis à la fois conventionnels, réels et potentiels : la communauté Bamiléké. Et Sindjoun Pokam de se révolter : Est-on philosophiquement et juridiquement fondé à refuser à un peuple de désirer le pouvoir, c’est-à-dire davoir des passions politiques ? Si aujourdhui le peuple veut le pouvoir, cest quil en a été historiquement frustré. Le philosophe est ici sommé de réfléchir sur les conditions, les procédés, les procédures qui, historiquement nous ont constitués comme des sujets politiques. En tout état de cause il perçoit en Mono Ndjana le promoteur et le représentant idéologique de nouvelles forces fascistes, incarnées par le monofascisme. A la suite de Sindjoun Pokam, qui avait réagi aux thèses de Mono Ndjana en publiant la même année un opuscule, La philosophie politique trahie : le monofascisme, un groupe d’universitaires camerounais ira plus loin dans lexpression du sentiment de persécution des Bamiléké, en adressant le 1er mars 1990, un mémorandum anonyme au Président de la République, avec pour objet : Lintégration nationale. Il sagit ici surtout de lintégration du peuple Bamiléké dans la communauté nationale, car pour les signataires de cette lettre historique. On note que la priorité dans les attitudes de trop nombreux responsables administratifs et politiques nest pas de bâtir une nation forte à partir de toutes les potentialités qu’offre notre diversité socioculturelle mais plutôt de mettre tout en œuvre pour empêcher les Bamiléké, paradoxalement plus étrangers au Cameroun que les commerçants Libanais et autres Indo-pakistanais, denvahir lespace et les activités politico-économiques du pays (...) En somme, le Bamiléké na pas ou ne doit pas avoir droit de cité au Cameroun parce quil serait dévoré par une fringale hégémonique qui le pousse vers la prise du pouvoir politique, économique et religieux. Les intellectuels Bamiléké demanderont aussi la détribalisation effective de la nationalité camerounaise, cest-à-dire que les références race et province dorigine soient bannies des actes de naissance et autres actes civils, la suppression des politiques de quotas et d’équilibre régional qui nivellent par le bas et mettent les Bamiléké sous éteignoir au nom de la promotion des minorités, toutes choses contraires à l’esprit d’une citoyenneté républicaine. Dans la classe intellectuelle, les réactions à ce mémorandum furent vives et celle d’Édouard Kingue, incisive. Pour lui, ce groupe d’universitaires aigris et non mandatés de surcroît, ne représentent qu’eux-mêmes : Tout en faisant l’apologie d’une tribu dont ils ne sont aucunement mandataires, les courageux non signataires du mémorandum des universitaires Bamiléké agitent le spectre de la désintégration à cause des procès d’intention dont ils seraient l’objet. Beaucoup de Camerounais, en tout cas, ne pensent pas comme ces universitaires de l’ombre, dont les frustrations à tort ou à raison battent le rappel tribal (...) Est-il en effet possible d’écrire sans s’enrhumer que seul le Bamiléké est entreprenant, dynamique, contribue à lautosuffisance alimentaire, épargne, crée des entreprises et tontines, est traditionaliste et religieux, paye des impôts, est vertueux, nationaliste, compétent ? Au plan religieux, les Bamiléké ne sont pas moins indexés de velléités dhégémonie. Et cette velléité, surtout dans la hiérarchie catholique ne serait autre chose que lantichambre d’une hégémonie politique en préparation, doù le mémorandum des prêtres autochtones de larchidiocèse de Douala le 16 mars 1987 à lintention des hautes instances catholiques, avec pour objet Un éclairage nouveau sur la situation qui prévaut dans larchidiocèse de Douala. Les prêtres autochtones dénoncent la Bamilékisation de la hiérarchie catholique du Cameroun tendant vers la prise du pouvoir politique. Pour eux, largument que lon fait valoir est désormais le suivant : si les Bamiléké sont bons dans la gestion du domaine spirituel, pourquoi ne le seraient-ils pas dans la gestion du domaine temporel? Pour les prêtres autochtones de Douala qui estiment leur archidiocèse injustement dirigé par les Bamiléké depuis la nomination de Mgr Christian Tumi, comme Cardinal en 1987, la prédominance croissante des Bamiléké dans la direction du clergé catholique au Cameroun viserait sans équivoque en dernière analyse, la conquête du pouvoir politique : Pour une plus grande maîtrise de la puissance financière, il faut maîtriser le pouvoir politique. Lalliance des puissances dargent avec lhomme Bamiléké est donc orientée, pensons-nous vers la conquête du pouvoir politique au Cameroun, en passant par les points stratégiques du territoire national. Tout compte fait, le moins quon puisse observer cest que, comme le dit un enquêteur chaque fois que le pays bouge, on parle des Bamiléké, quand le même pays dort, on pense aux Bamiléké. Daucuns ne voient chez les Bamiléké que leurs qualités et les citent en exemple ; dautres nobservent que leurs défauts et vont jusquà considérer quils constituent une menace pour la stabilité politique au Cameroun. Dans cette optique, tout pourrait porter à croire quil existe réellement chez les Bamiléké une conscience identitaire intentionnellement constituée. Cependant, il semble que ce n’est qu’une affaire d’élites urbaines. Les cadets sociaux, constitués par la grande paysannerie et l’immense petit peuple misérable, sont très désintéressés des tenants, aboutissants et enjeux de ces débats. Bien plus, des observateurs pensent que le caractère politique que lon attribue à l’expansionnisme Bamiléké, en référence au passé (les épisodes upécistes dans la période de lIndépendance) ne serait pas fondé, et ne reposerait sur aucune arrière-pensée politique chez le commun des Bamiléké. Un enquêteur anonyme pense qu’il faut déplorer que la suspicion suscitée par la solidarité des Bamiléké ne la dévie de son rôle naturel en l’exacerbant, voire en les amenant à un repli sur soi, d’où cette réflexion de Albert Ndzongang, une figure de proue dans le débat Bamiléké : qui ne comprendrait que le Bamiléké, marginalisé se rebiffe et tente en rangs dispersés de retrouver ses marques à la faveur du pluralisme politique naissant ? C’est dans cette perspective quil faut situer le projet de la Convention grassfields de janvier 1997 à Bafoussam. Décidée au cours dune réunion à Bana le 15 novembre 1996, la convention des filles et fils Bamiléké, faisait suite aux récriminations et marches Sawa contre les Bamiléké de Douala, au lendemain des élections municipales du 21 janvier 1996. Le reproche fait aux Bamiléké était davoir été sur-représentés à la tête des mairies de Douala au détriment des autochtones Sawa. Le maître dœuvre de cette Convention, lindustriel Bamiléké Kadji Defosso basé à Douala justifie ainsi son initiative : Considérant les vexations et attaques dont les membres de la communauté sont victimes, des fils de la communauté Bamiléké en général (grassfields), toute sensibilité politique confondue, se sont réunis à Bana, le 15 novembre 1996 et ont décidé la mise en place dun comité chargé de lorganisation dune convention nationale de lensemble des filles et fils de la communauté grassfields. Telle est la substance dun communiqué diffusé au lendemain des assises de Bana. Kadji Defosso entendait ainsi sonner le tocsin de la reconquête et de la revendication de la place des Bamiléké dans le Cameroun daujourdhui. Mais pour le journal Ouest Echos, dans une de ses analyses, il devra, pour tenir ce vaste projet, lever une triple hypothèque : Celle de lindustriel Kadji lui-même, qui ne rassure pas tout le monde; celle de ceux qui voudraient mettre un distinguo entre les problèmes grassfields et le problème Bamiléké; et enfin celle des fils grassfields qui pensent urbi et orbi que la résolution des problèmes grassfields passe dabord par la résolution des problèmes du Cameroun. Est-ce pour résoudre les problèmes des Camerounais que le concept dautochtonie a été constitutionnalisé au Cameroun? Bien des observateurs y ont du moins perçu une constitution antibamiléké, en relevant un rapport de causalité étant entre sa promulgation le 18 Janvier 1996 et les marches Sawa du 10 février 1996, qui en tiraient directement prétexte, avec à peine un espace d’un mois. A suivre…
Posted on: Mon, 11 Nov 2013 11:30:07 +0000

Trending Topics



n her
It was all so beautiful, seemed like butterflies in a garden. Do
Our Future Creators have just five weeks of classes left in which
"Sunt multe spaime adunate în două decenii de politică
*U used BlackBerry to oppress, now everybody has a Black

Recently Viewed Topics




© 2015