LECTURES : Philippe-Paul de Ségur Histoire de Napoléon et de la - TopicsExpress



          

LECTURES : Philippe-Paul de Ségur Histoire de Napoléon et de la Grande-Armée pendant l’année 1812 (Tome 1) (5) « Murait s’irritait de voir sa cavalerie forcée de se déployer contre un si faible obstacle. On assure que ce jour-là, par un de ces premiers mouvements dignes des temps de la chevalerie, il s’élança seul et tout-à-coup contre leur ligne (les Russes), s’arrêta à quelques pas d’eux et que là, l’épée à la main, il leur fit d’un air et d’un geste si impérieux le signe de se retirer que ces barbares obéirent et reculèrent, étonnés. Ce fait, qu’on nous raconta sur le champ, fut accueilli sans incrédulité. L’air martial de ce monarque, l’éclat de ses vêtements chevaleresques, sa réputation et la nouveauté d’une telle action, firent paraître vrai cet ascendant momentané, malgré son invraisemblance. Car tel était Murat, roi théâtral par la recherche de sa parure, et vraiment roi par sa grande valeur et son inépuisable activité, hardi comme l’attaque et toujours armé de cet air de supériorité, de cette audace menaçante, la plus dangereuse des armes offensives. » « Platof a dit lui-même qu’à cette affaire un officier fut blessé près de lui, ce qui le surprit peu, mais qu’il n’en fit pas moins fustiger, devant tous les Cosaques, le sorcier qui l’accompagnait, l’accusant hautement de paresse pour n’avoir pas détourné les balles par ses conjurations, comme il en était expressément chargé. » « Il leur parle surtout du ciel, seule patrie qui reste à l’esclavage. » « C’était une bataille sans ensemble, une victoire de soldats plutôt que de général ! Pourquoi donc tant de précipitation pour joindre l’ennemi avec une armée haletante, épuisée, affaiblie et, quand on l’avait enfin atteint, négliger d’achever, pour rester tout sanglant et mutilé. » « On entendit alors Murat s’écrier que « dans cette grande journée il n’avait pas reconnu le génie de Napoléon. » Le vice-roi (Eugène de Beauharnais) avoua « qu’il ne concevait point l’indécision qu’avait montrée son père adoptif (Napoléon) ». « Ceux qui ne l’avaient pas quitté (Napoléon) virent seuls que ce vainqueur de tant de nations avait été vaincu par une fièvre brûlante. Ceux-là citèrent alors ces mots, que lui-même avait écrits en Italie quinze ans plus tôt : « La santé est indispensable à la guerre, et ne peut être remplacée par rien. » « Il est certain qu’ils (les Russes) parurent plus fermes contre la douleur que les Français. Ce n’est pas qu’ils souffrissent plus courageusement mais ils souffraient moins car ils sont moins sensibles de corps comme d’esprit, ce qui tient à une civilisation moins avancée et à des organes endurcis par le climat. »
Posted on: Wed, 17 Jul 2013 09:23:40 +0000

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