La Banque Centrale du Congo (BCC) rappelle au gouvernement le - TopicsExpress



          

La Banque Centrale du Congo (BCC) rappelle au gouvernement le respect de son plan de trésorerie ! Kinshasa, 07/08/2013 / Economie Assumant sa mission de conseillère du gouvernement en matière monétaire dont elle doit aussi assurer la consolidation du cadre macro-économique, la direction de la Banque centrale du Congo vient de rappeler au gouvernement le respect de son plan de trésorerie pour garantir l’assainissement des finances publiques Entre le gouvernement et la Banque centrale du Congo (BCC), l’heure n’est pas à la confrontation. Les deux institutions sont obligées de travailler en vases communicants de manière à garantir la stabilité du cadre macroéconomique. Conseiller du gouvernement en la matière, la BCC n’a pas manqué de rappeler ce dernier au respect de son plan de trésorerie pour préserver l’équilibre des comptes publics, en déficit depuis mai 2013. Ce rappel ne devrait pas cacher la forêt de problèmes qui minent l’institut d’émission depuis plus d’une décennie. Au niveau du gouvernement, des experts travaillent d’arrache-pied pour finaliser le pacte de stabilité monétaire à conclure avec la Banque centrale du Congo (BCC). Rien n’a encore filtré de ces tractations, le secret étant de mise. Toutefois, par principe, ce pacte viserait à rompre avec une époque ; celle de 16 années de règne de Jean-Claude Masangu à la tête de la BCC. Dans l’une de ses réunions hebdomadaires, la troïka stratégique du gouvernement avait déjà annoncé les couleurs en saluant le « nouveau management » de la BCC depuis l’arrivée de son nouveau gouverneur, Deogratias Mutombo Mwana Nyembo. Dans l’opinion publique, certains ont vu dans la signature de ce pacte une stratégie pour le gouvernement de renforcer son emprise sur la BCC. Ce qui était tout à fait normal. Dans la mesure où l’autonomie de la gestion de la BCC ne devrait pas occulter le droit de regard que le gouvernement doit exercer sur elle. La BCC a pris tout son temps avant des signaux au gouvernement sur le nouvel élan. C’est au cours de la réunion mensuelle du Comité de politique monétaire (CPM), tenue le mercredi 3 juillet 2013 que l’institut d’émission a livré ce qu’il faut considérer comme une « réponse du berger à la bergère ». Réponse du berger a la bergère La déclaration a tout d’un rappel à l’ordre. Dans le communiqué de presse rendu public à l’issue de la réunion du CPM, la BCC a posé clairement le problème. Son intervention serait justifiée par le fait qu’il faut « renforcer la résilience de l’économie congolaise et pérenniser la stabilité, faite des chocs internes et externes ». « Pour ce qui est de la politique de change, la prudence dans la consommation des réserves internationales et la modération de dépenses », sont recommandées par le CPM. Le gouverneur de la BCC Deo Mutombo a insisté, s’agissant de la politique budgétaire, sur « la réalisation du PTR (Plan de trésorerie) du secteur conformément aux prévision ». En effet, depuis le mois de mai 2013, les finances publiques alignent des soldes négatifs. Une situation qui a poussé la BCC à formuler, avec raison, des recommandations qui se focalisent sur le fond même du problème, c’est-à-dire la gestion au quotidien du PTR. La BCC en sait quelque chose. C’est elle qui héberge le compte général du Trésor. Pour ce faire, elle estime qu’en vue de la préservation de l’équilibre des comptes publics, le gouvernement ferait mieux de s’en tenir au respect strict de ses prévisions de trésorerie. Mise en garde, avertissement, anticipation, tout pourrait passer du moment que des signaux d’un éventuel dérapage se faisait poindre à l’horizon présageant d’un risque majeur de dysfonctionnement au niveau de la réalisation du Plan de trésorerie du secteur public. Par ailleurs, prévenante, la BCC recommande aussi la « prudence » dans la consommation des réserves internationales. Un fait qui n’est pas anodin dans la mesure où il traduit l’état d’esprit dans lequel est géré le compte en devises de l’Etat. Par tradition, la Banque centrale estime qu’une situation persistante des déficits au niveau des finances publiques peut facilement entraîner le gouvernement à une consommation irrationnelle des réserves internationales. Aussi s’est-elle empressée de tirer la sonnette d’alarme. Il reste que le CPM ne s’est pas empêché de féliciter la « bonne conduite des politiques macroéconomiques » qui constituent, soutient-il, le « socle actuel de notre stabilité monétaire ». Faudrait-il pour autant affirmer que la BCC est blanche comme neige ? Difficile à dire. Ses recommandations à l’endroit du gouvernement devraient l’interpeller également à l’interne. Il s’agit particulièrement de la question de la restructuration de l’Institut d’émissions. « C’est bien beau que la Banque centrale du Congo interpelle le gouvernement. Ce n’est pas pour autant qu’on doit dire que la Banque centrale remplit correctement sa mission », commente un expert du secteur sous le sceau de l’anonymat. Le fond du problème La BCC a de bonnes raisons de rappeler gouvernement à l’ordre. La loi du 7 juillet 2002 qui fixe son organisation et son fonctionnement le lui autorise. Ce qui ne le dédouane pas de profonds dysfonctionnements qui rongent encore son propre fonctionnement. Remplit-elle alors correctement son rôle ? La question vaut son pesant d’or. Et la réponse est sans équivoque. Elle est négative ! Dans la situation actuelle de l’institut d’émission, la BCC dispose de marges de manœuvre étroites pour s’acquitter efficacement de sa mission. Sous capitalisée, avec à ce jour, un capital social reconnu de 60 Fc, la BCC est limitée dans ses moyens d’actions. Pour l’instant, reconnaissent plusieurs experts, la BCC est en situation de réanimation financière. Tout compte fait, la BCC ne tient que par le fait des subventions d’équilibre et des fonds de diverses natures que lui verse l’Etat congolais. Ce qui n’empêche pas cependant, à son compte d’exploitation, d’afficher un déficit plus que chronique pendant des années. Amputée des fonds propres, la Banque centrale du Congo se trouve finalement dans la situation d’une institution en banqueroute. Elle doit finalement sa survie par la perfusion de l’Etat qui continue encore de la subventionner. Or, le pacte que prépare le gouvernement envisage de mettre fin à cette assistance financière permanente de l’Etat. Ce qui sonnera inévitablement la fin de la Banque centrale du Congo, si l’on n’entame pas parallèlement sa restructuration et sa recapitalisation. Là aussi, l’Etat se trouve en position de faiblesse. Car la restructuration et la recapitalisation de la Banque centrale du Congo exige de l’Etat-propriétaire, confirment des études, plus de 500 millions USD. Dans l’état actuel des finances publiques, c’est peu probable que l’Etat mobilise un tel montant. Le projet de restructuration de la Banque centrale devrait encore traîner dans le placard, en attendant que l’Etat trouve les moyens de l’actionner. Le rappel à l’ordre de la Banque centrale du Congo n’est que cet arbre qui cache la forêt des problèmes internes qui minent l’institut d’émission. Mais, il donne aussi la preuve des efforts qui restent à mettre en œuvre pour assainir davantage les finances publiques. Le plus important est que l’appel de la Banque centrale a trouvé écho au sein du gouvernement. Au 2 août 2013, la situation provisoire des finances publiques à fin juillet 2013 renseigne un excédent de 15,39 milliards Fc, provenant de 314,3 milliards des recettes (86% des prévisions) et des dépenses 298,91 milliards Fc (83% d’exécution). En cumul annuel, le Trésor affiche un excédent de 0,8 milliard. Le Potentiel
Posted on: Mon, 12 Aug 2013 21:56:42 +0000

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