La Croix En Egypte, la renaissance des chrétiens GEORGES - TopicsExpress



          

La Croix En Egypte, la renaissance des chrétiens GEORGES SASSINE Éditorialiste libanais L’arrivée des Frères musulmans au pouvoir en 2012 et la politique menée par le président destitué Mohamed Morsi pour asseoir le pouvoir de « l’islam politique », et par conséquent un État islamique, ont poussé les nouvelles générations égyptiennes et notamment les chrétiens à s’engager plus directement en politique pour s’opposer à cette dérive. L’élection en novembre dernier de Tawadros II comme pape des coptes-orthodoxes, avec son souci de renouveler les structures de l’Église et sa communication en direction de la jeunesse, a marqué la première séquence d’un « aggiornamento » au sein de l’Église copte et de son rôle dans la société. Il a, depuis, montré sa ferme volonté de redynamiser la concertation au sein de sa communauté religieuse et surtout au niveau œcuménique avec les catholiques, les protestants et les évangéliques. Sa rencontre avec le pape François au Vatican, le 10 mai, a couronné cette démarche bien structurée. Après moult tergiversations, les représentants des Églises avaient décidé de se retirer de la commission chargée de rédiger la nouvelle mouture de la Constitution, considérant qu’elle était discriminante vis-à-vis des chrétiens. Par la suite, un mémorandum de dix pages fut présenté au nom des Églises orthodoxe, catholique et évangéliques, argumentant leurs griefs à propos de dix points essentiels de la « nouvelle Constitution » : les modifications souhaitées portaient notamment sur les articles 4 et 219. Il s’agissait de ne pas mettre la Constitution sous la coupe du Wilayat al-Morched, « l’autorité du guide » (des Frères Musulmans), et de préserver le rôle d’Al-Azhar dans la consolidation de l’unité nationale avec l’irrévocabilité de son grand imam. La deuxième séquence a débuté place Tahrir et à travers tout le territoire national, le 30 juin, avec le slogan principal des opposants au parti des Frères musulmans : « Unis comme une seule main » . Slogan accompagné d’un bal de lasers vert fluorescents représentant « le croissant et la croix », signe de l’entente islamo-chrétienne. Or, en Orient les symboles comptent. Tawadros II a donné sa bénédiction en twittant son soutien solennel aux manifestants du mouvement Tamarrod (« Rebelle ») et aux autres opposants qui entendaient « récupérer leur révolution volée ». Il a insisté sur le trio du « peuple, de l’armée et de la jeunesse qui fait la grandeur de l’Égypte ». Quelques heures après, le patriarche copte-catholique Ibrahim Isaac lui a emboîté le pas. La troisième séquence a été la cérémonie annonçant la destitution du président Morsi par le général Abdel Fattah Al Sissi, ministre de la défense et chef du Conseil suprême des forces armées. Lors de cette cérémonie, Tawadros II se trouvait à côté du grand imam d’Al-Azhar, Ahmad Al Tayeb, du représentant de l’opposition Mohamed El Baradei, du représentant du mouvement Tamarrod et de celui du parti salafiste Al-Nour. Ainsi, les chrétiens d’Égypte commencent à reprendre le flambeau de la Nahda (1), ainsi que leur rôle pionnier dans l’établissement d’un État non religieux, citoyen et moderne. Ce sera pour eux une sortie par le haut, loin de la stigmatisation ou de la victimisation endurées ces dernières années, et main dans la main avec leurs concitoyens musulmans. Le pape des coptes-orthodoxes, Tawadros II, a donné sa bénédiction en twittant son soutien solennel aux manifestants du mouvement Tamarrod (« Rebelle ») et aux autres opposants qui entendaient « récupérer leur révolution volée ». (1) Mouvement de « renaissance » arabe moderne, à la fois littéraire, politique, culturelle et religieuse, au XIX siècle.
Posted on: Fri, 12 Jul 2013 09:31:24 +0000

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