La double crise du pouvoir en milieu astrologique Par Jacques - TopicsExpress



          

La double crise du pouvoir en milieu astrologique Par Jacques Halbronn On ne peut parler du pouvoir que si on l’a observé de près et nous reconnaissons bien volontiers que notre expérience de l’exercice du pouvoir, notamment dans le milieu astrologique, depuis une quarantaine d’années, aura été source d’enseignement. On ne peut en effet survoler ces questions sans disposer d’informations de première main et ce, d’une année sur l’autre, tant il faut craindre toute schématisation prématurée car s’il faut certes théoriser, évitons de le faire sur des bases fausses ou biaisées par la désinformation ou les lacunes de l’information, ce qui revient à peu près au même. Si l’on peut et l’on doit parler d’une crise du pouvoir en milieu astrologique, il ne faudrait pas confondre cause et effet. On peut certes vouloir rassembler les astrologues dans des espaces partagés. On l’a vu ainsi avec le Salon de l’Astrologue (organisé par Auréas et quelques autres) qui s’est tenu annuellement tout au long des années 90 du siècle dernier mais qui ne fut guère l’occasion de débats et d’avancées dans la réflexion commune, en dépit des colloques qui l’accompagnèrent, en parallèle. On peut certes souhaiter que les astrologues se mettent d’accord et excommunient les dissidents, en leur interdisant de prendre la parole dans les grandes « messes » de l’astrologie mais ce n’est probablement pas la bonne solution. La crise du pouvoir, c’est, selon nous, celle du modèle central, de la philosophie sous-jacente qui brille par leur absence. Il suffit d’interroger les astrologues sur le message principal de l’Astrologie pour rencontrer de la perplexité. On veut bien exposer inlassablement le b a-ba de l’Astrologie mais on est incapable de nous dire quelle est la Weltanschauung, la représentation du monde propre à l’Astrologie à telle enseigne que certains de nos lecteurs vont se demander de quoi nous parlons, ce qui est extrêmement révélateur. Mais déjà en 2004, dans le grand congrès que la communauté astrologique nous avait demandé d’organiser (cf. les vidéos sur tel providence « L’astrologie et le monde »), nous avions prévu une commission sur ce thème qui avait tourné en rond. Est-il pourtant si difficile de dire que l’astrologie traite de la cyclicité des sociétés et que cette cyclicité implique bien évidemment une certaine dialectique (évolution/involution) ? Est-il si impensable que le milieu astrologique s’accorde sur un discours « général », central, fondamental, qui serait accepté par tous et ne se contente pas de considérations déontologiques qui contournent le problème (code de la FDAF, du RAO etc.) et ne se mouillent pas sur le contenu théorique comme si l’on n’attendait plus rien de ce côté ? En fait, la question est trop grave pour être laissée aux praticiens ou aux enseignants de l’astrologie qui ont leurs propres pesanteurs et contraintes dont ils ont bien du mal à se libérer et qui sont notamment celles de leurs clients, de leur public. En réalité, les astrologues sont des gens assez boulimiques, qui ont peur de manquer de provisions. Ils veulent un corpus qui soit bien lourd et qui prenne du temps à être dispensé. Car que ce soit en consultation ou en cours, il faut tenir la distance ! Et un bagage trop léger, cela ne le fait pas. On risque d’être pris de court, de n’avoir plus rien à dire s’il faut compléter de sa propre initiative. On pense à ces populations qui ont pris l’habitude de grosses potées et sont frustrées, quand elles émigrent, par un régime plus sain mais qui ne « remplit » pas. Il ne faut pas oublier en effet que les gens viennent souvent à l’astrologie pour se doter d’un savoir, d’un discours sur le monde, sur autrui, sur eux-mêmes. Or, quoi qu’il en soit, le milieu astrologique doit être capable de répondre dans les grandes lignes à un tel questionnement et il ne saurait être question de se contenter d’une accumulation de techniques, de dispositifs ou d’une « démonstration » par l’étude d’un thème. L’important en effet c’est de s’entendre sur une méthodologie commune par-delà les ajustements spécifiques des uns et des autres. D’où l’intérêt des colloques qui rassemblent des avis divergents en ce qu’ils contraignent à rechercher un dénominateur commun en faisant abstraction de certains particularismes. Malheureusement, cette philosophie des colloques n’a guère été respecté et l’on préféré réunir des gens qui n’ont pas de divergences entre eux ou qui en tout cas ne les affichent pas. Il est vrai que l’étalage des divergences perturbe un public d’élevés. C’est d’ailleurs pourquoi le public des élèves n’est pas le bon public pour les colloques qui sont condamnés à ne plus être que des cours magistraux. Il revient aux théoriciens de l’astrologie de travailler à l’élaboration d’une base commune, ce qui ne saurait se réduire à un catalogue de pratiques mais bien à un énoncé des grands principes de l’Astrologie, notamment en ce qui concerne une astrologie générale qui doit précéder une astrologie particulière, une astrologie cyclique qui doit prédominer sur une astrologie ponctuelle. Il serait également tout à fait souhaitable que les praticiens renoncent à intervenir dans le débat théorique en affirmant que telle notion astrologique est « validée », « marche » et qu’il n’y a donc pas à la revoir, à la réformer, à la repenser. Ce serait là un abus de pouvoir de la part de la base qui est très préjudiciable à l’avenir de l’Astrologie et dans nos colloques, nous avons toujours demandé à ce que dans les débats, les interlocuteurs ne sortent pas le « joker » de leur pratique, d’autant que celle-ci est très largement invérifiable, non seulement parce que l’on n’a pas le témoignage des clients mais parce que celui-ci est sujet à caution pour toutes sortes de raisons, à commencer par la suggestibilité, par l’influençabilité et par le rôle de facteurs non astrologiques dans la consultation. Les médecins auxquels on signale, en haut lieu, que tel médicament n’est plus recommandé cessent de le prescrire, quels que soient les « résultats » prétendument obtenus. Or, les praticiens actuels ne respectent aucune directive de cet ordre et n’en font qu’à leur tête. On assiste ainsi, tant de la part des praticiens que des enseignants à un véritable verrouillage des débats, qui explique d’ailleurs la crise du recrutement et la médiocrité croissante des profils des nouveaux venus, qui ne perçoivent pas l’astrologie comme un champ de recherche ou qui comprennent le mot « recherche » comme un processus de validation de ce qu’ils ont appris, de ce qu’ils « savent », ce qui un glissement de sens des plus fâcheux. Ce qui caractérise le pouvoir, c’est qu’il est par essence minoritaire, restreint. Même s’il est élu, il n’en est pas moins très limité quantitativement par rapport au nombre d’électeurs. La notion de pouvoir se situe également dans le rapport de force entre théorie et pratique, la théorie étant plus structurée, plus transparente, plus sujette au débat que la pratique, plus empirique, plus chargée, plus diffuse. Face à la pluralité des notions astrologiques, il importe, on l’aura compris, de faire émerger une théorie générale intelligible entérinée par une « académie » et qui s’impose à tous, sans pour autant clore le débat ni la recherche, cela va de soi. JHB 04.07.13
Posted on: Thu, 04 Jul 2013 12:00:22 +0000

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