La messe est dite Le pape François a appelé les fidèles de - TopicsExpress



          

La messe est dite Le pape François a appelé les fidèles de l’Eglise catholique dans le monde à organiser des prières pour la paix et contre l’intervention militaire étrangère en Syrie. Si dans l’histoire des derniers pontificats, l’Eglise a toujours pris position pour la défense des valeurs de la paix et de la justice dans le monde tout en se gardant, pour faire bonne mesure, de nommer les agresseurs pour ne pas irriter les puissants de la planète, le nouveau pape, d’origine sud-américaine, vient de casser un vieux tabou en affichant clairement son hostilité à toute intervention militaire étrangère en Syrie. Bien évidemment, cette sortie du pape qui s’invite de manière impromptue dans le débat sur les manœuvres politiques pour des frappes militaires en Syrie emmenées par Washington et Paris, rejoints samedi par Berlin, n’a certainement pas été du goût du noyau dur de la coalition qui a bien du mal déjà à mobiliser autour de cette option militaire, comme l’atteste l’échec cuisant essuyé au G20 de Saint-Pétersbourg. Quel que soit l’écho que pourrait avoir l’appel du pape au niveau des opinions publiques chrétiennes, il demeure qu’il faut reconnaître à l’Eglise catholique ce mérite d’avoir brisé le face-à-face dangereux entre le régime syrien et les pays de la coalition pressés d’en découdre avec le président Bachar Al Assad. Là où les politiques et les sociétés civiles des pays occidentaux ont failli à leur mission pour mobiliser les populations contre la guerre en Syrie, l’ordre religieux tente de combler le vide en se posant en arbitre et alternative aux velléités belliqueuses des va-t-en-guerre contre la Syrie. Le regain du sentiment religieux dans la sphère privée et publique dans ces pays où la laïcité et la foi cohabitent dans une parfaite harmonie, notamment avec ce phénomène nouveau de l’imprégnation de plus en plus grande des jeunes du fait religieux, pèsera-t-il dans la balance et dans la partie de ping-pong qui se joue à deux entre Français et Américains ? Une partie qui se joue sans arbitre et dans une ambiance qui rappelle le contexte de la guerre froide et des blocs avec, d’un côté, la France et les Etats-Unis qui piaffent d’impatience de lancer des frappes militaires contre la Syrie et, de l’autre, la Chine et la Russie, opposées à l’internationalisation de la crise syrienne. L’establishment américain et l’Administration Obama tiendront-ils compte de cette nouvelle donne, à savoir l’appel à la raison lancé par l’Eglise ? Ou bien la messe a-t-elle été dite à Washington pour s’attendre à une improbable confession et inflexion de la position du président Obama ? La doctrine politique de son parti – le Parti démocrate – lui confère sur la relation entre le pouvoir temporel et spirituel une plus grande marge de manœuvre par rapport au parti républicain résolument conservateur. Dans ce débat politico-religieux dans lequel s’est transposé le conflit syrien, les représentants de la communauté musulmane n’ont pas bougé le petit doigt pour faire entendre la voix de la rue par rapport à ce conflit, dont le scénario est écrit et interprété par d’autres acteurs dans le plus pur style hollywoodien. Omar Berbiche
Posted on: Mon, 09 Sep 2013 11:17:31 +0000

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