La qualification de l’équipe nationale ne peut trancher entre un quatrième mandat et une ère nouvelle Hafid Derradji Avant le match de barrage contre le Burkina Faso, les milieux politiques, la société et une grande partie de la population, étaient persuadés qu’une quatrième qualification de l’Algérie au mondial contribuerait à endormir les gens et faciliterait le lancement d’une campagne pour un quatrième mandat de l’actuel Président. D’autres pensaient qu’une éventuelle élimination serait exploitée par une autre catégorie de personnes, qui aurait joué sur la fibre sentimentale de nos enfants en profitant de leur désespoir et de leur déception, afin de renverser le projet de la première catégorie. Nous avons d’ailleurs tous remarqué certaines tentatives de manipulation de la part des protagonistes d’un côté et de l’autre, mais en vain. Nos enfants ont ainsi démontré à tous ces manipulateurs, que leur fidélité à l’équipe nationale était sincère et profonde et ne pouvait être exploitée à des fins politiques. Ils ont confirmé qu’ils ne sortiront pas dans la rue pour détruire leur pays au nom d’un quatrième mandat ou pour une révolution contre le pouvoir en place. En revanche, ils tiennent à affirmer leur droit d’exprimer leur opinion en temps opportun par des voies civilisées et démocratiques, convaincus que les hommes politiques n’ont qu’un seul objectif : le pouvoir à tout prix, même au détriment de l’État et du peuple. Un peuple, qui a encore prouvé qu’il descendait dans la rue pour la patrie et non contre elle. En effet, s’il occupe la rue, c’est pour exprimer sa joie et non pour détruire et casser ou pour dire son allégeance à une personne ou à une catégorie. Il donne encore la preuve, qu’il aime et aimera son pays en dehors des rendez-vous footballistiques. Il descend dans la rue pour semer l’espoir et dessiner le sourire sur les visages des citoyens et non pour réaliser les projets de prédateurs assoiffés de pouvoir sans aucune légitimité populaire et incapables d’offrir une alternative au peuple. Les Algériens, ne sortent pas dans la rue pour soutenir les loosers de tous bords qui ont pillé les ressources de la nation en insultant son peuple, ses hommes et ses institutions, ceux qui veulent détruire ce qui reste des acquis de la patrie et du peuple. Aujourd’hui notre jeunesse - par sa prise de conscience et son amour pour sa patrie - a brouillé les cartes de ceux qui veulent faire campagne pour un quatrième mandat. Elle a déstabilisé ceux qui ont tenté avant et après le match de barrage de promouvoir l’idée selon laquelle, la qualification de l’équipe nationale à la Coupe du Monde au Brésil, est le fruit de la stabilité politique et sociale et du succès de la politique sportive menée par les autorités en place. Ils ont même promis aux jeunes de faciliter leur déplacement au Brésil. Mais pas seulement, ils ont aussi renouvelé leurs promesses pour le logement, l’emploi et une vie décente. Par ailleurs, nos jeunes ont fragilisé la position de ces prédateurs prêts à bondir pour prendre le pouvoir, ceux qui ont échoué à offrir une alternative démocratique et à persuader le peuple de leurs projets. Ils ont aussi déstabilisé les indécis poussés par la peur ou l’opportunisme, ceux qui ont tenté de semer le désespoir et de troubler la joie de nos enfants avant même le match des éliminatoires. La question s’est compliquée davantage et ne semblait aucunement rassurante, en raison d’un mouvement social continu et de l’ambigüité qui règne dans les milieux politiques, avec certaines parties se prononçant contre la révision de la constitution avant la présidentielle et rejetant le scénario du prochain rendez vous électoral et le fait accompli que certaines parties veulent imposer. Mais aussi pour des raisons apparentes ou cachées avec leur lot de conséquences sur le moral des masses. Une situation qui augure de jours difficiles et imprévisibles pour l’Algérie. Le jour où nous cesserons de parler de football et de qualification pour la Coupe du Monde, pour nous tourner vers le sort de l’Algérie d’avant et d’après le match. Une Algérie qu’on espère nouvelle et renouvelée, ouverte et tolérante, en mesure de contenir tous ses enfants. Une Algérie qui n’est pas la propriété d’une certaine catégorie qui cherche à s’emparer de la nation et qui accuse tous ses opposants de trahison. Malgré lattente des uns et la peur des autres, les Algériens ont, cette fois-ci, contredit tous les pronostics et prouvé que le quatrième mandat ou la nouvelle ère ne se feront pas au détriment de nos enfants et de notre patrie. Rien ne se construira au détriment d’une partie en faveur de l’autre. Le changement ne se fera pas par la manipulation mais à travers une véritable transformation démocratique et libre. Et ce jour là, nos enfants sortiront encore dans la rue pour fêter leur victoire en Coupe du Monde et célébrer l’Algérie nouvelle dont nous rêvons et dans laquelle nous vivrons dans la démocratie, la liberté, la justice sociale et le droit, et non l’État d’Untel ou Untel.
Posted on: Mon, 02 Dec 2013 11:25:24 +0000
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