Laly Ny il y a 17 minutes, à proximité de Montpellier · - TopicsExpress



          

Laly Ny il y a 17 minutes, à proximité de Montpellier · Des idoles qui ont les pieds dans la boue... Culte du taureau, hymne à la vie grâce au sang de l’animal sacrifié par le célèbre Mithra....Que nenni ! Le mythe est né dans la fange de pulsions sadiques. Au delà du rideau de fumée, ces débordements populaires apparaissent beaucoup plus tardivement et leur funeste codification, loin d’être l’oeuvre d’esprits inspirés et idolâtres, s’est construite dans les abattoirs de Séville, au 18ième siècle... Un opportunisme politique identitaire présent dès l’origine.... Ce tour de passe-passe, cette opération de chirurgie esthétique a été initiée par les félibres, désireux d’inventer une filiation mythologique à la tauromachie, lui donner en quelque sorte une ascendance acceptable pour qu’elle puisse assumer son rôle politique, participer à l’identité méridionale et ainsi se démarquer de la France du Nord. L’échafaudage est encore, des siècles plus tard, en construction....Le repli identitaire est le refuge .Le régional, le traditionnel , l’authentique (authentique mascarade), la célébration des origines hispaniques d’un partie de la population sont des piliers du discours taurin. Le combat économique surtout local,fait feu de tous bois, même des planches les plus pourries... L’ opportunisme sévit, des deux côtés de Pyrénées... Elle est née la divine tauromachie... Nul doute que les piliers de bodégas le savent, Montherlant travailla assidument à l’anoblissement de leurs beuveries. L’alliance de la corrida et du christianisme germe dans son esprit, un syncrétisme absurde ayant pour ambition de donner de la chair, du sang neuf et des «sensations» à un catholicisme par trop austère... Les artistes et l’intelligentia de l’entre-deux-guerre ont creusé cette faille, empruntant, empilant des concepts et des notions étrangères les unes aux autres. Merci Bataille, Picasso, Leiris... Un grand jeu de Légo mystificateur! Quelle clairvoyance! Toujours vive aujourd’hui on la voit s’afficher au MUCEM de Marseille ou sur les plateaux TV.... Et la science, l’évolution des connaissances, la progression des idées humanistes me diez vous? En imposant à chacun des limites elles séduisent peu, elles s’adressent aux esprits quand la corrida prend au ventre... Un culte discontinu...Certainement pas. L’ adhésion du peuple est une contre vérité de plus. Dans l’esprit de la loi Grammont , les pratiques violentes ont révulsé le public.La première moitié du 19ième fut marquée par de vives oppositions,y compris parlementaires. Les pratiques se modifient, les arènes sont désertées, même dans ces fiefs légendaires que sont Bayonne ou Nîmes. Les condamnations pleuvent y compris celle de l’Eglise. Citons, par exemple, le cas de Nîmes: en 40 ans ,elle ne connut que 9 corridas. Déjà l’ambiguité des liens entre la tauromachie et les courses de taureaux est évidente; les unes étant le cheval de Troie des autres.Tolérables, elles permettent par capillarité et amalgames d’imposer la corrida. Leur racines sont distinctes et pourtant leurs destins sont habillement liés par les investissements des imprésarios taurins dans les jeux locaux .Ils se garantissent ainsi un réservoir de défenseurs. Un raisonnement sciemment falsifié voulant que la menace pesant sur l’une fragilise également les autres. Pourtant le terme générique de «tradition» ne recouvre pas , loin s’en faut le même (bas) fond. L’histoire est riche d’enseignement, cette stratégie redoutable doit nous inciter à la plus grande réserve.Toute tentative d’introduction de pratiques sans mise à mort, aux USA par exemple, ne sont que germes malsains. Cette pénétration essentiellement économique explique l’omniprésence des taurins parmi les huiles locales, les accointances et autres accommodements. Création de clubs, de journaux, d’évènements, endorment les consciences et remplissent les caisses; bars, restau, imagerie «exotique» et touristique etc.....Rien de neuf sous le soleil du 21 ième siècle. Après les pieds, le ou plutôt les visages... Discours sur la mort, domination de l’homme sur la bête, allégorie du courage, victoire de la culture sur la nature, spectacle vivant de la condition humaine, liberté artistique...Ce visage secondaire, récent, bien fardé s’ étale à la une .... Si la science ne nous a rien appris, voici ce que l’histoire a permis.La seconde guerre mondiale , révélatrice de notre potentiel destructeur et son cortège de raffinements a infléchi le propos. Alors voilà que la corrida se maquille. Mais sous la poudre aux yeux jetés aux médias, c’est un tout autre propos. La jouissance, (rappelons ici que la corrida de Bayonne est «vaginale» pour Viard), la libération des pulsions, la violence, l’exutoire, un riche délire érotico-pervers de l’indignité humaine est le lit de la tauromachie, décliné par tous les auteurs cités plus haut. Il se laisse lire, pour les plus courageux, également chez Hemingway bandant pour le cheval étripé. Quelle extase ont du vivre nos aficionados contemporains, l’année dernière, grâce au supplice de Xélim, le beau jouet blanc superbement éventré. Le sadisme contre les Lumières, encore et toujours... La danseuse n’ était qu’une contortionniste... Quelques axes pour faire oublier que l’on est tout nu, en l’absence de production intellectuelle raisonnable à opposer à la connaissance de l’animal et des viles ressorts humains. D’abord, faire semblant de croire que le taureau ne souffre pas...Foutaise me direz vous, mais foutaise actuelle, si si on l’entend encore...Ensuite travailler sur l’égalité des chances et renier par la même ce qui l’a vu naître :la cruauté purement humaine.
Posted on: Wed, 26 Jun 2013 11:14:13 +0000

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