Le Testament d’Hippocrate A-t-on changé cette charte tri - TopicsExpress



          

Le Testament d’Hippocrate A-t-on changé cette charte tri millénaire des médecins ? Ce serment inébranlable, l’avortement l’a révolutionné. Le médecin n’est plus le serviteur de la vie mais aussi de la mort et la « pseudo euthanasie » d’aujourd’hui veut l’inscrire dans la ligne des bourreaux fiers d’être les instruments de la justice sociale et révolutionnaire. Un dialogue avec une infirmière, spécialisée dans les soins palliatifs et qui prépare un mémoire sur le problème de l’euthanasie et de la bioéthique, m’a éclairé là dessus. Elle a été surprise car elle n’en avait pas connaissance. Elle a vérifié aussitôt ses sources. Il est vrai que le serment d’Hippocrate a changé, mais pas comme je l’interprétais. Voici le texte tri millénaire du serment d’Hippocrate, sous sa forme originelle : En la présence des maîtres de cette école et de mes chers condisciples et selon la tradition d’Hippocrate, je jure et je promets d’être fidèle aux lois de l’honneur et de la probité dans l’exercice de la médecine. Je donnerai mes soins gratuits à l’indigent et n’exigerai jamais un salaire au dessus de mon travail. Admis à l’intérieur des maisons, mes yeux ne verront pas ce qu’il s’y passe, ma langue taira les secrets qui me seront confiés et mon état ne servira pas à corrompre les mœurs ni à favoriser le crime. Respectueux et reconnaissant envers mes maîtres, je donnerai à leurs enfants l’instruction que j’ai reçue de leurs pères. Que les hommes m’accordent leur estime si je suis fidèle à mes promesses. Que je sois couvert d’opprobres et méprisé de mes confrères si j’y manque. Je jure, je jure, je jure ». Le texte a été réactualisé en 1996 par le professeur Bernard Hoerni et publié dans le bulletin de l’ordre des médecins. Chaque faculté de médecine possède en fait sa propre version qui comporte des variations minimes de celle-ci : Au moment d’être admis à exercer la médecine, je promets, je jure d’être fidèle aux lois de l’honneur, de la probité. Mon premier souci sera de rétablir, de préserver ou de promouvoir la santé dans tous ses éléments, physiques et mentaux, individuels et sociaux. Je respecterai toutes les personnes, leur autonomie et leur volonté sans aucune discrimination selon leur état ou leur conviction. J’interviendrai pour les protéger si elles sont affaiblies, vulnérables ou menacées dans leur intégrité ou leur dignité. Même sous la contrainte, je ne ferai pas usage de mes connaissances contre les lois de l’humanité. J’informerai les patients des décisions envisagées, de leur raison et de leur conséquence. Je ne tromperai jamais leur confiance, et n’exploiterai pas le pouvoir hérité des circonstances pour forcer les consciences. Je donnerai mes soins à l’indigent et à quiconque me le demandera. Je ne me laisserai pas influencer par la soif du gain ou la recherche de la gloire. Admis dans l’intimité des personnes, je tairai les secrets qui me seront confiés. Reçus à l’intérieur des maisons, je respecterai les secrets des foyers et ma conduite ne servira pas à corrompre. Je ferai tout pour soulager les souffrances. Je ne prolongerai pas abusivement les agonies. Je ne provoquerai jamais la mort délibérément. Je préserverai l’indépendance nécessaire à l’accomplissement de ma mission. Je n’entreprendrai rien qui dépasse mes compétences. Je les entretiendrai et les perfectionnerai pour assurer au mieux les services qui me seront demandés. J’apporterai mon aide à mes confrères ainsi qu’à leurs familles dans l’adversité. Que les hommes et mes confrères m’accordent leur estime si je suis fidèle à mes promesses ; que je sois déshonoré(e) et méprisé(e) si j’y manque ». Contrairement à ce que je pensais, le serment original d’Hippocrate ne contiendrait pas la formule, « je promets de soigner et promouvoir la vie et jamais la mort » et c’est la formule nouvelle qui introduit sur ce sujet une clause remarquable et acceptable me semble-t-il « je ne provoquerai jamais la mort délibérément », ce qui s’accorde fort mal avec l’avortement et même avec l’euthanasie sous laquelle on déguise l’incitation à perpétrer l’homicide et la mort. Même s’il est plus grave de mettre fin à une vie commençante qu’à une vie agonisante et sans espoir terrestre, le sens est aussi clair et aussi formel. Par ailleurs, cette explicitation beaucoup plus longue, de l’antique serment d’Hippocrate introduit une clause corollaire : « je ne prolongerai pas abusivement les agonies », ce qui est une juste promesse, une juste exclusion d’inutile (voire cruelle) acharnement thérapeutique, car il ne faut aggraver ni la souffrance ni même la déchéance qui et un mal. Beaucoup d’autres obligations du médecin : respect de la personne, du client, de son autonomie sont opportunément précisées.Il est vrai que la formule du docteur Bernard Hoerni n’est qu’une formule type parmi celles que chaque faculté rédige de manière indépendante. Il peut y avoir des formules plus laxistes qui mériteraient une enquête ou même une thèse de médecine. La France, grâce à son comité éthique, a profondément, quoique malaisément, réfléchi sur les problèmes de la vie, de la mort et de la dite euthanasie. Il ne semble pas que les facultés des pays voisins bénéficient d’un « aggiornamento » aussi remarquable du serment d’Hippocrate.
Posted on: Sun, 04 Aug 2013 14:11:46 +0000

Trending Topics



Recently Viewed Topics




© 2015