Le congrès de la démolition de l’Upads Article publié le - TopicsExpress



          

Le congrès de la démolition de l’Upads Article publié le : 29/09/2013 Auteur: Jean-Pierre Loundoubi Du 07 au 09 juin 2013, s’est tenu à Brazzaville le dernier Congrès de l’UPADS, auquel n’a participé qu’une fraction des anciens dirigeants de ce parti qui l’ont organisé, à leur avantage exclusif, la plupart des autres leaders historiques et des militants sous leur contrôle l’ayant boudé. Toutefois, si les membres de la direction actuelle, issue évidemment dudit congrès, parlent avec triomphalisme et condescendance de leur consécration à ces fonctions faîtières, comme tant d’autres membres honnêtes de cette formation politique, je pense sincèrement qu’au contraire, il n’y a pas de quoi pavoiser car ce Congrès a détruit, dans ses fondements, l’UPADS qui depuis lors a cessé d’être. Cette destruction est d’abord à situer dans le changement de doctrine et ensuite à travers la modification de la structure de la répartition des pouvoirs au sein de cette formation politique. D’emblée, constatons que le dernier Congrès de l’UPADS a sonné le glas de cette formation politique pour avoir substitué à la doctrine de Démocratie sociale, qui était pour le professeur Pascal Lissouba, fondateur de l’UPADS, la raison d’être et l’unique justification pertinente de l’existence décès parti politique, la Démocratie socialiste, du reste sans contenu réel. Rappelons, à ceux qui l’auraient déjà oublié que, de sensibilité humaniste et dans la perspective de la Démocratie sociale même, le professeur Pascal Lissouba, Président fondateur de l’UPADS place l’être humain au centre des préoccupations des individus, des groupes et de la société. Pour lui, la raison d’être et la finalité de toute action humaine : sociale, politique ou culturelle est l’émancipation de l’humain, l’actualisation intégrale de son potentiel intellectuel, physique et socioculturel. Ainsi, l’action humaine, quelle qu’elle soit, doit viser l’élévation de l’expérience humaine et de sa spiritualité vers la justice absolue, la conscience universelle et la créativité.Cela explique l’importance toute particulière qu’il accorde à l’équilibre et la qualité de vie des ménages, principales sources de l’éducation axiologique (aux valeurs) des enfants, aux organisations d’éducation et de formation intellectuelles et professionnelles ainsi qu’à celles d’éducation civique et sportive des citoyens. De plus, il insiste pour que le contenu des médias et ceux véhiculés par les nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) contribuent résolument à cet effort global d’élévation spirituelle des citoyens vers l’amour du prochain, le respect inconditionnel de toutes les formes de vie sur terre, la conscience universelle, la justice absolue et la liberté créatrice. Dans la conception du professeur Pascal Lissouba, des structures performantes de santé publique viennent compléter le dispositif global devant faire que chaque citoyen soit constamment, ici et ailleurs dans le pays, un esprit sain dans un corps sain pour des performances,au moins, optimum en tous domaines. Poursuivant sa réflexion sur la problématique de la Démocratie sociale, le professeur Pascal Lissouba assigne à un gouvernement politique socio-démocratique la double mission de corriger les injustices dans la distribution des revenus et des richesses ainsi que dans l’attribution des droits et obligations aux citoyens ; et davantage encore, de produire des institutions qui rendent l’irruption des telles injustices difficile. Afin de corriger les injustices économiques et sociales dans la société, le gouvernement politique s’emploiera à diriger massivement et prioritairement les ressources du pays dans les politiques économiques et sociales destinées aux catégories les plus défavorisées et vulnérables de la population, à l’exemple des paysans, des personnes âgées, des personnes en perte d’autonomie, des familles monoparentales, des jeunes filles mères, des orphelins de guerre et du sida etc., qui bénéficieront des programmes spéciaux visant l’amélioration de leur sort dans des domaines tels que le logement, l’alphabétisation, la formation qualifiante, l’emploi, la santé, le transport, l’accès à l’électricité et à de l’eau potable etc. Mais si dans l’urgence le gouvernement travaille à réduire les écarts entre le milieu rural et le milieu urbain en matière d’infrastructures de base, à moyen terme, le gouvernement devra produire des institutions politiques et sociales s’attaquant résolument aux sources de ces injustices afin de les minimiser, à défaut de les supprimer. Approfondissant sa pensée dans le domaine de la Démocratie sociale, le professeur Pascal Lissouba défend l’idée d’une société conçue comme un système de coopération équitable entre citoyens libres et égaux en droits et devoirs. Dans cette perspective, quand certains citoyens disposent d’avantages naturels ou sociaux sur d’autres,se déclinant en termes d’origine sociale ou familiale avantageuses, de quantité de richesses accumulées, de niveau d’intelligence et/ou de capacités physiques au-delà de la moyenne nationale etc., les institutions de base s’organiseront pour que ces avantages soient mis au service du processus d’amélioration du sort des moins nantis. Le principe de base est que tout avantage personnel, naturel ou socialement acquis, soit utilisé par la société dans le but de l’amélioration du sort des défavorisés.Ainsi, ce qui pouvait, à première vue, apparaître comme une injustice deviendrait, de fait, un avantage pour les défavorisés. Cette application judicieuse du principe de mutualité est une exigence forte de la Démocratie sociale fondée sur la justice comme équité.Les autres principes tels que l’intégrité, la compétence, l’équité, l’engagement etc., s’aligneront sur le principe de l’égalité en droits et obligations des citoyens libres. Évoquant la dimension participative de la Démocratie sociale, le professeur Pascal Lissouba estime que les initiatives citoyennes, dans les domaines de l’économie sociale, communautaire, des services, à travers des associations et des ONG, ainsi qu’à travers les organisations de veille et de défense de l’environnement, des libertés et droits politiques et sociaux, à quoi s’ajoutent les Assemblées locales, départementales et municipales, les unes et les autres autonomes en ressources, en compétences techniques et en prérogatives à l’égard de l’Etat, donnent un contenu réel aux concepts de Démocratie participative et de Décentralisation des pouvoirs. Plus est, il complète cet arsenal d’organisations de Démocratie participative et sociale par des structures multiformes, sous régionales et régionales, d’intégration du continent africain : c’est le Pan africanisme. En tous les cas, le Management de la science et de la technologie produit des connaissances, des technologies, des techniques, des principes, des méthodes et des innovations qui agiront comme principes directeurs de changement dans la société où se généralisera le règne de la connaissance, venant fragiliser les conservatismes et les routines inefficaces dans les pratiques socio-économiques et socio-politiques notamment. Or au cours du dernier Congrès de l’UPADS, à cette doctrine de démocratie sociale, les liquidateurs de ce parti ont substitué la démocratie socialiste, autrement dit, le socialisme libéral sur le modèle du parti socialiste français. Quel anachronisme quand on sait que tôt, dans les années 1970, si je ne m’abuse, le professeur Pascal Lissouba avait invité les Congolais à « mettre le socialisme entre parenthèses » et que la conférence nationale souveraine, tenue en 1991, avait pour sa part, pourfendu ce système qu’elle avait tenu pour cause de l’état persistant, toujours et encore actuel, du Congo comme pays gravement «paupérisé et sinistré» ! Ainsi donc les Congolais avaient de bonnes raisons de considérer le socialisme, quelle qu’en soit la forme, comme un système désuet qu’ils étaient, légitimement fondés à rejeter dans la poubelle de l’histoire sociopolitique nationale, ce d’autant plus fermement qu’aucun pays au monde ne donne, à ce jour, l’exemple d’un modèle socialiste réussi : de Cuba à la Birmanie, en passant par les anciens pays du bloc de l’Est et la Corée du nord. D’ailleurs, le PCT qui, plus que tout autre parti politique tenait beaucoup au socialisme dans notre pays : le Congo, l’a courageusement renié lors de son dernier Congrès, après tant de décennies de pratique stérile de ce système et opportunément opté, suivant en cela l’exemple inspirant de l’UPADS du PPL, pour la démocratie sociale ; maturité et réalisme politiques l’y ayant obligé. D’où notre très grande et désagréable surprise de voir les organisateurs du dernier Congrès de l’UPADS exhumer ce système, avec pour unique argument, la crainte d’une éventuelle confusion entre l’UPADS du professeur Lissouba et le PCT nouvellement converti à la Démocratie sociale, au cours de son dernier Congrès. Une justification si fallacieuse du changement de doctrine trahit soit le manque de conviction et un niveau de compréhension insuffisant des implications d’une doctrine politique dans l’élaboration du projet de société, qui en est en fait la traduction en intentions d’actes de gouvernement, soit la volonté manifeste de détruire la vision du monde du professeur Lissouba, à laquelle devaient foncièrement et de manière plus ou moins larvée être depuis longtemps opposés les auteurs de ce malheureux changement. Vu que le socialisme libéral est en deçà des ambitions de la démocratie sociale en ce qui est du projet de réalisation de l’équité entre les citoyens, déjà à base des effets mécaniques de la structure de base de la société, et se contentant plutôt des politiques correctives des injustices et inégalités du système, à travers des politiques de secours social visant à peine à éviter que trop de citoyens ne tombent en dessous des seuils standards de décence, le système socialiste est loin de correspondre à la vision politique du professeur Lissouba, profondément humaniste. Ce changement de doctrine par ce Congrès a en fait consacré la création d’un nouveau parti politique, en cela différent de celui du professeur Pascal Lissouba, mais que par simple escroquerie intellectuelle et politique ses fondateurs s’évertuent à présenter comme étant encore et toujours l’UPADS du professeur Lissouba. A ce changement de doctrine, boussole de la pensée et de l’action de toute formation politique, s’ajoute la modification profonde de la répartition des pouvoirs au sein de l’appareil du parti. Ce qui complète, en la parachevant, la conversion de l’UPADS en un autre parti politique de complètement nouveau et très différent de l’UPADS de départ. Souvenons-nous de ce que l’UPADS du professeur Lissouba avait le souci permanent d’établir une distinction nette entre les fonctions de guidance, d’inspiration, d’incarnation de l’idéal, des valeurs et des principes, du projet, de recentrage de la pensée et de l’action des différents acteurs du parti et de liant des différents organes, acteurs et groupes engagés dans la réalisation du modèle de société préconisé par le parti, mais bien souvent aspirés par des courants centrifuges, rôle, disais-je, joué par le président du parti, et les fonctions de Secrétaire général du parti, se chargeant lui, de la coordination et du suivi de l’action des Secrétaires départementaux ou sectoriels ; Ensemble, ces derniers constituaient le Secrétariat national où le Secrétaire général faisait alors office de chef d’orchestre de l’application du programme assigné au parti entre deux Congrès. La commission d’évaluation et d’éthique devait, quant à elle, veiller à la stricte application du programme du parti dans le respect des délais d’exécution prescrits et des normes éthiques et déontologiques convenues. Le bureau politique devait, pour sa part, apprécier l’action du Secrétariat national avant de donner quitus à sa soumission au Conseil national, le parlement du parti. Les coordinations des fédérations et les fédérations elles-mêmes prolongeaient, en ce qui les concernait, l’action des départements techniques du parti au niveau des instances intermédiaires et de base. Il y avait alors dans une telle répartition du pouvoir une volonté manifeste d’éviter de concentrer trop de pouvoir dans les mains d’un organe quelconque du parti, de manière à ainsi favoriser le débat clarificateur et le consensus entre plusieurs organes coopérant dans la réalisation du programme du parti. Le drame est qu’à l’occasion du dernier Congrès, plusieurs sensibilités qui nourrissaient le débat contradictoire afin de faciliter la prise des décisions éclairées au sein du parti ont été purement et simplement éliminées des instances de décision, au profit d’une structuration féodale du parti où le premier Secrétaire a des pouvoirs absolus, puisqu’il fait office, à la fois de Président et de Secrétaire général du parti, d’ordonnateur des finances du parti, nommant et démettant, selon ses caprices et ses convenances, les présidents des fédérations etc. ; Drôle de dispositif d’initiation au fonctionnement démocratique ! Ç’a été un véritable drame, la solution d’une situation dramatique résidant dans l’élimination physique de l’un des pôles de la relation pour qu’il n’en reste plus qu’un seul, c’est bien l’exploit qu’a réalisé ce Congrès funeste. Pour conclure, j’ai affirmé que l’UPADS a été détruite au cours de son dernier Congrès par abandon du projet de démocratie sociale qui avait à la fois suscité et justifié sa création, au profit du projet de socialisme libéral, qui n’a pas pour ambition de combattre les injustices et les iniquités à la source. J’ai ensuite ajouté que, passant d’une répartition équilibrée des pouvoirs entre plusieurs organes de décision du parti, condamnés de ce fait même à débattre en vue de prendre des décisions éclairées et consensuelles, à une structuration féodale où une seule personne : le Premier Secrétaire du parti, souverain et ubuesque décide seul, ce Congrès avait parachevé la destruction de l’UPADS longtemps commencée, et consacré, sur ses ruines, l’avènement d’un nouveau parti, complètement différent de celui du précédent. Même le logo de ce parti n’a pas échappé à la furie manipulatrice des pulvérisateurs de l’UPADS ainsi qu’il en a été expurgé le fond jaune originel sur lequel étaient traditionnellement imprimés les trois palmiers qui désormais trônent sur fond blanc. D’une manière générale, ce Congrès s’est ainsi attelé à gommer les traces de la vision du professeur Lissouba de ce nouveau parti, mais curieusement, ses créateurs se refusent à avouer leur forfait. Dans ce cas, n’appartient-il pas aux militants et sympathisants de la défunte UPADS, qui ont intériorisé la vision et le projet social et politique du professeur Lissouba, complètement effacés de ce nouveau parti, et auxquels ils tiennent cependant, d’apprécier et de réagir en conséquence ? Je parie qu’il s’y passera quelque chose de cet ordre demain ! Sondage du mois de septembre 2013 (cliquez ici) Retrouvez cet article sur facebook (cliquez sur le lien):Facebook Zenga Mambu Congo-Brazzaville
Posted on: Tue, 01 Oct 2013 15:40:52 +0000

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