« Le dessin ne se caractérise pas par la ligne, ni la peinture - TopicsExpress



          

« Le dessin ne se caractérise pas par la ligne, ni la peinture se caractérise par la couleur. La peinture garde plus ou moins son essence et, celle-ci c’est partiellement sa définition actuelle car elle peut être assimilée et comprise grâce à un moniteur ou à une photographie. Par contre, le dessin c’est énormément bien assimilée par ces moyes ; selon moi et, fétichismes à part, ça m’est égal d’avoir un dessin original de n’importe qui, ou sa photographie ou son poster. C’est la même chose et on peut s’en amuser également. Un cas similaire, c’est la lecture d’un bon livre dans une ou autre édition. Tout comme une photographie développée pour la seconde ou la dixième fois. Quand le fétichisme et la plasticité ne font pas partie de cet enchaînement, tous ces supports nous font toucher la grandeur -ou misère- de l’œuvre. Pourtant, en peinture il faut mettre en relief ce qu’il y a de plasticité, de plastique, de morbide, d’opacité ou de transparence, de surface brillante ou mate… voici des qualités impossibles à transmettre avec le moniteur d’un ordinateur, avec un téléviseur ou un poster. Ce qui est digital, au lieu de casser les arts, magnifique tous ses attributs et dans ce cadre, c’est la peinture qui gagne parce qu’aujourd’hui, c’est impossible de bien déguster Les Ménines dans une image. Ce n’est pas possible de sentir le vide de la pièce où Velazquez peint, c’est immensément difficile à percevoir la coquille ancrée de la couche picturale du tableau. C’est inutile aussi à se tourner et essayer de la voir de côté afin de distinguer les protubérances et la peinture striée du génie de l’art. Et on ne peut pas s’arrêter avec les tableaux de Tapies, ou de Lucian Freud, ou de Jasper Johns… La couleur et la disposition des formes peuvent nous transmettre beaucoup, bien sûr, mais elles ne suffissent pas pour spécifier la plasticité du tableau. Voilà. Tout cela c’est la Peinture. De même, et pour cela, il existe la peinture sans couleur, composée seulement par la ligne et la plasticité et, il existe également, le dessin rempli d’une saturation impensable de la couleur et sans lignes. Alors, dans cette hiérarchie, est-il pire la couleur que la peinture ? Non. À mon avis, rien n’est un obstacle et tout est un progrès. L’ordinateur et les logiciels de peinture et de dessin sont des nouveaux crayons et pinceaux qu’on peut ajouter à notre collection afin de mieux travailler. Il s’agit de plus de matériels et des moyens pour aider aux peintres dans son travail. Mais, attention, pendant que la plasticité digitale, ou quoi qu’il s’appelle, existe, il faut oublier l’idée de vendre des tableaux à partir de photographies ou de visiter des musées en ligne. On peut garder une toute petite idée, on peut entrevoir l’issue, mais le battement fétichiste reste au musée aussi comme le pressentiment de ce qui est unique et qui n’admet pas de copie. Les cas de la peinture est semblable à celui du théâtre avec le cinéma. Le cinéma est un art en majuscules, il est un nouveau format conquis par les muses dans le but d’élever l’esprit de l’être humain au plus sublime. Le cinéma est aussi fort et intense que les autres arts. Mais, malgré tout, ce que lui différence du théâtre et des arts scéniques (la danse, la mimique, la tauromachie etc.) c’est exactement ce « je ne sais quoi » qui définit le théâtre : ce qui est direct. La tridimensionnalité qui enveloppe le spectateur dans un moment unique, dans une interprétation unique, extraordinaire ; l’odeur exact, le cri, et la modulation correcte, mais aussi différente dans chaque mise en scène ; la vision réelle de l’acteur, le fétichisme de sa présence et de la présence dramatique du sentiment qui détient le dramaturge. Tout ressemble de manière étonnant aux rides des peintures, à l’apparition toujours différente des peintures, à la dépendance qui présente la peinture du temps et, celui-ci la modèle avec l’humidité, les fissures, et les décolorations. Le théâtre est vif et la peinture est aussi vive. Mais, est-ce que cela veut dire qu’un tableau est supérieur à l’art de la photographie ou à un poster d’un bon dessin ? Alors, est-ce que c’est pareil pour le théâtre et le cinéma ? À mon avis, le théâtre n’est pas supérieur au cinéma, pourtant, il ne pourra jamais nous emmener par des chemins impossibles comme le fait le cinéma. Un dessin digital ou une photographie forment des jeux et des expressions que la peinture ne peut pas atteindre. Par contre, le théâtre et la peinture capturent le charme de ce qui est direct, de l’instante glorieuse, comme l’ensorcellement de l’auteur interprète qui semble vous chanter et seulement à vous. Et peut-être, ce n’est pas supérieur mais… quelle classe ! © José Manuel Merello (2006)
Posted on: Wed, 24 Jul 2013 12:48:41 +0000

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