Le jour du Ramadan, les ministres de la refondation reçoivent en - TopicsExpress



          

Le jour du Ramadan, les ministres de la refondation reçoivent en plein visage le drôle de cadeau du roi. Sa Majesté Boni Yayi 1er a mis fin aux fonctions de tous les membres de son gouvernement. L’annonce de la démolition de l’Exécutif sous le tsunami yayiste, bouleverse le royaume. Yayi 1er marque son territoire de façon musclée et chasse les « petits » locataires de portefeuilles gravitant autour de la couronne. Le gouvernement est dissout ! La formule plonge dans l’ambiance de coup d’Etat. Mais ici, le coup de tonnerre n’a laissé que le roi sur le trône. Et le géniteur du coup est le roi. « L’Etat c’est moi » clame le monarque Louis XIV. Elevé au rang de Dieu par ces supporters athées, Yayi n’avait qu’à vivre cette illusion blasphématoire et couler dans ses éboulements. Plus proche en actes des excès napoléoniens, il règne sans partage et domestique le pouvoir. La touche dissolvante et acide apportée à l’équipe gouvernementale trahit la vocation secrète du roi dont l’élan dictatorial prend de l’ampleur. Auréolé d’un K.O troublant, Yayi verse dans les tristes inédits depuis l’avènement du renouveau démocratique. Sans frein. Certes, le roi peut brandir ses prérogatives constitutionnelles pour justifier la suspension outrancière du gouvernement. Il nomme les ministres et ceux-ci sont responsables devant lui. De là à passer à la dissolution du gouvernement, le pas jamais franchi vient d’être à l’actif du célèbre accoucheur de la vaine refondation. Question d’humeur ou volonté de tourner une page ? La brutalité de la décision témoigne d’un acte malsain dicté par l’instinct de conservation d’un roi emballé dans la panique en cette fin de règne catastrophique. Napoléon Bonaparte avait le secret de ce genre de délire au sommet de l’Etat. Cela s’achève le plus souvent par la chasse aux sorcières. Cette démonstration de force qui porte la signature du roi dispense, malgré le sceau de l’instinct, quelques évidences. La suspension de tous les ministres est un symptôme de malaise gouvernemental. Une potentielle fronde ministérielle a sans doute poussé le roi dans un réflexe qui assure l’anticipation. Le sentiment de l’isolement est un vecteur d’agitation et de prise de décision mal murie. Le sentiment de l’échec vire à la folie surtout que les projets ignobles et opportunistes de fin de mandat coulent dans les ravins. Le pseudo K.O, source de malédiction, produit ses effets. Le roi est dans les tourbillons. Puis, la peur encombre le roi et l’asservit à la psychose. Les affaires d’empoisonnement et de coup d’Etat ont servi de ressort à la pathologie de la méfiance et d’atroce suspicion. Le cercle gouvernemental n’a pas échappé à ce climat. Des ministres pro-Talon désignés, étaient dans la mire du roi. Preuve que les rares sommeils de Yayi 1er sont agités, cette accumulation d’initiatives burlesques et irraisonnées. La pub sur cette médiocre gouvernance et la manipulation ravageuse ont jalonné le circuit. Les derniers revers judiciaires, point d’orgue de la saison des échecs du leader cauri, ont amplifié la rage sur le trône. Enorme sensation ! Du fond de l’abîme, le roi cherche les boucs émissaires et invente la traque des coupables logés dans son imaginaire. En proie à de grosses incertitudes, il s’en remet à des soubresauts de fin de règne. Le visage du nouveau gouvernement définira l’ampleur de l’opération de règlement de compte. Sur la braise, Yayi libère la décharge sur son gouvernement pour mieux exister et être « responsable mais pas coupable ». C’est une nouvelle ère d’incertitudes qui est inaugurée avec la dissolution historique du gouvernement. Le coup de râteau aveuglement donné dans le champ de l’Exécutif va laisser des séquelles à la gouvernance. Les ministres se voient infliger une cruelle punition. L’humiliation est en overdose. Jusqu’où ira le roi ? Avec cet empirisme politique hallucinant, Yayi a mis la charrue devant les bœufs. En mettant fin aux fonctions de tous ses ministres, le roi roule seul, théoriquement sans gouvernement. La précipitation et la navigation à vue n’ont pas permis d’éviter cette délibération incohérente. Annoncée depuis plusieurs mois, c’est aux calendes grecques qu’est coincée la formation d’un nouveau gouvernement. Jusqu’à ce limogeage massif de ministres, on croyait encore à une solution rationnelle. Pas à ce défoulement proposé. Comble de plaisanterie. La refondation proclamée livre une succession d’absurdités au point d’en arriver à un folklore inédit. Pour faire diversion, Yayi a trouvé une formule théâtrale: dissoudre son gouvernement. Sacré roi !
Posted on: Sun, 11 Aug 2013 12:01:54 +0000

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