Le premier Halloween était une relecture moderne et habile du - TopicsExpress



          

Le premier Halloween était une relecture moderne et habile du chef d’œuvre de John Carpenter, mais complètement dans le style agressif des films sanglants modernes, sans finesses aucunes, car actuellement, suggérer l’horreur ne fonctionne plus, rendre le mal abstrait, ennuis. Cette séquelle est ratée à vouloir alterner les tons, les obsessions formelles qui ne s’accordent pas. Et commence en reprenant la fin du premier épisode. Myers éliminé, Laurie Strode erre dans les rues avoisinantes, et se fait récupérer par les flics. Myers est emmené à la morgue, se réveille, et tue les conducteurs dont un décapité sauvagement, et se met à sillonner les routes….. Montage sec et bordélique (un passage qui se recentre sur Brad Dourif fait souffler), couleurs volontairement obscures, pour restituer l’ambiance déliquescente qui va régner pendant tout le film. Personnages à la vulgarité fièrement assumée aussi (cette acteur dont je suis pas fichu de me rappeler le nom, vu dans « Doom » et « the incident »), et une ambiance horrifique appuyée dès le départ. C’est uniquement au niveau de la violence crade que le film s’en sort bien. Myers après son premier meurtre (et après avoir vu sur la route une dame blanche avec sa licorne, euh….d’ailleurs la scène coupe très vite) rapplique à l’hôpital alors que Laurie Strode vient juste de se faire soigner. Et on ne rate pas un poil des détails vomitifs complètement gratuits, à la façon d’une bande d’exploitation qui n’aurait pas pour autre but que de défouler, d’horrifier. Le style gerbant de Zombie qui multiplie les gros plans sur les blessures afin de montrer les moindres craquelures avec la finesse d’un éléphant enragé, font merveille. Zombie est un gros viandeux et c’est dans ces moments-là qu’il est le meilleur. Mais moins à l’aise par rapport à d’autres choses, comme lorsqu’il filme son héroïne braillant sans cesse, pendant que le personnel de l’hôpital papote avec une musique de prisunic en fond sonore par exemple. Aucun décalage, aucun effet escompté (satirique, dramatique) ne se produit, on se demande même ce que ça vient faire là-dedans. Myers arrive et attaque l’hôpital et le cinéaste en rajoute dans la barbarie, au moment où son tueur poignarde une infirmière. La sonorité des os qui craquent à chaque coup de pointe est d’un réalisme saisissant. Même chose lors de la fuite de Laurie Strode qui découvre des couloirs jonchés de cadavres et de traces de sang. L’impact terrifiant est bien là. Et, Zombie a même de l’idée quand sa fuyarde beuglante se réfugie chez le gardien de l’hosto. Au moment où l’image, à travers une vitre dégoulinante de pluie, brouille le plan de Laurie comme un rêve horrifique. Un suspense quant à l’intégrité du gardien relance même l’intérêt, jusqu’à ce que Myers défonce tout et s’apprête à tuer Laurie. Mais tout cela n’était qu’un rêve......Le reste est pitoyable, et continue, exploite un onirisme bouffi de prétentions à vouloir alterner fort maladroitement meurtres toujours aussi crus et démonstratifs, et recherche identitaire du pauvre Michäel. Créature humaine incomprise et souffrant d’un rapprochement maternelle trop appuyé (et vivant dans son monde comme un geek, ouaiiiiiis Rob t’est un pote !). Ce que c’est beau, mais la forme dramatique fait penser à une version de « bonne nuit les petits » avec Leatherface dans le rôle de nounours et Marylin Burns dans le rôle de Paimperonnelle. Zombie essaye de donner une dimension supplémentaire à son côté petit branleur métalleux mais rate constamment sa cible. Le film s’enfonce dans la noirceur de plus en plus, représente la jeunesse déglinguée ne pouvant s’évader et se sentir mieux que dans les paradis artificiels, la rend ambigue quant à l’évolution des mœurs avec le personnage d’une fille garçon manqué et aligne l’anormalité, la folie humaine, par brochettes de personnages tous plus cinglés les uns que les autres. Une ambiance dégueulasse qui agace très vite. Myers comme Jean Jacques Goldman marche seul tandis que sa maman, qu’on comprend être la fée, n’arrête pas de lui dire de revenir parmi les siens (d’ailleurs elle répète ça tout le temps, plutôt que de chanter je ne sais pas moi….du Frédéric François par exemple). Le cheval blanc qui accompagne la mamounette imaginaire et compréhensive, représente la liberté, de tuer probablement (ou d’être un original, un geek, de dire qu’on est fan des charlots contre Dracula ! de détester les aubergines qui font péter !). Tout cela devient d’une prétention redoutable et mal construit surtout dans son ambivalence. Avec cette malédiction prenant une apparence féérique qui surgit entre deux meurtres. Mais on ne sait plus sur quel pieds danser, d’autant que l’empathie est absente par rapport à Myers, qui se doit de représenter le mal point barre (je vais l’inviter à voir Nagui le pauvre petit). Et non pas un petit bonhomme persécuté par ce monde de merde. Qu’il décanille par conséquent. Une approche ratée et un film qui voit grand : faire exister ses personnages avec deux lignes de dialogues, effectuer des digressions qui auraient pu être intéressantes, les abandonner ensuite….Trop de temps à montrer Laurie strode, tristounette parce que ses parents lui manquent, et habitant avec le shérif joué par Brad Dourif l’ayant pris sous son aile. Quelques brins de noirceur qui ressortent du comportement de ce dernier sans aller plus loin. Zombie reste évasif sur la longueur de son métrage. Pendant ce temps-là, Myers continue son périple et massacre des rednecks qui l’ont battu. Le tueur ne va pas vers eux pour les tuer volontairement ; bref un mythe qui s’écroule et qui finalement fait office de vigilante contre l’humanité en décomposition (ras le cul de ça, de cette vision pas des vigilantes)….Mais la cerise sur le gâteau est l’apparition du docteur Loomis, probablement le pire du film, qui dénigre avec cynisme le passé cinématographique lorsque le personnage joué maintenant par Malcolm Mac Dowell se remarque vêtu d’un imperméable sur une photo (l’accoutrement de Donald Pleasence dans le film original). Zombie fustige l’icône cinéma face à la réalité. Le cinéaste, d’un culot de petit branleur à moitié shooter, à vilipender les médias, la recherche de sensations fortes et le refus hypocrite de l’industrie du spectacle à faire de la violence comme fonds de commerce (et s’en servant dans l’ombre) mais avec la rigueur d’un gosse hautain (et d’une façon anecdotique aussi, pas assez importante et réfléchie), où les dialogues sont débités en créant une distance bêtement maligne, achève de rendre détestable son « œuvre ». Zombie veut se moquer ouvertement de tout ça, en rigole tout seul façon « je suis un geek et je vous encule tous »….Qu’il reste avec sa tétine en forme de suppôt de Satan. Le film s’emmêle dans tout et Zombie termine son film en une évocation stupide d’une malédiction arrivée à son terme où les projections mentales de Myers encore enfant, face à la créature qu’il est devenu, ahurissent de conneries.
Posted on: Sat, 10 Aug 2013 13:39:02 +0000

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