Le travail est noué à l’amour pour chacun d’entre nous. - TopicsExpress



          

Le travail est noué à l’amour pour chacun d’entre nous. Quand nous étions petits, nos parents nous félicitaient pour nos bonnes notes et nous grondaient pour les mauvaises. Depuis, nous avons tous plus ou moins tendance à confondre la valeur de nos notes, c’est-à-dire celle du fruit de nos efforts, avec notre propre valeur, celle que nous représentions pour nos parents. Certains sont plus en attente que d’autres, car « leur estime de soi, leur reconnaissance d’eux-mêmes est fragile ou n’a pas pu se forger correctement, éclaire Hélène Vecchiali. En revanche, un enfant qui a été rêvé, désiré, porté, reconnu dans ses efforts par ses parents aura spontanément ancré en lui-même cette sensation d’être valeureux. Il sera moins en demande ». Marion, 45 ans, fait partie de ces bienheureux qui ne doutent pas de façon névrotique de la qualité de leur travail, mais, dit-elle, « si mes supérieurs et mes collègues ne me félicitaient pas de temps en temps, je crois que je serais complètement perdue. Depuis des années, je remplis des fiches de synthèse sur ordinateur sans savoir vraiment qui les lit ». Rien de plus logique, assure l’économiste et psychanalyste Corinne Maier. Selon elle, notre vie professionnelle est de plus en plus virtuelle : « Dans un bureau, rien n’est vraiment concret. Nous fabriquons des choses immatérielles, donc difficiles à évaluer. Contrairement à quelqu’un qui répare des chaussures ou à une personne indépendante qui fait son chiffre d’affaires, la satisfaction du travail est peu liée à la réalisation d’un objet. Elle ne repose pas non plus sur le bien-être que l’on peut ressentir en accomplissant une tâche du début à la fin, puisque les fonctions sont “découpées”, détachées les unes des autres et cloisonnées. » Résultat : nous disposons moins que jamais aujourd’hui des moyens de nous estimer. Nous sommes perdus dans le flou d’activités de plus en plus abstraites et parcellisées. Rien de tangible ne vient nous conforter. Nous dépendons plus que jamais du regard des autres : eux seuls peuvent nous soutenir et nous rassurer dans des environnements où les licenciements se multiplient. Dans une entreprise, la reconnaissance est d’ailleurs « un excellent moyen de doper les équipes », rappelle le psychanalyste René Fiori. 2 17 linkedIn
Posted on: Sun, 24 Nov 2013 20:50:14 +0000

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