Lecture critique du deuxième gouvernement de la 7e République : - TopicsExpress



          

Lecture critique du deuxième gouvernement de la 7e République : une équipe de campagne pour le Président Issoufou en 2016 ? 21 Aoû 2013 | Publié dans POLITIQUE. | Taille de police Réduire la taille de la police Augmenter la taille de police | Imprimer | E-mail | Add new comment | Gov 7iemeDu point de vue technique 1.Un gouvernement pléthorique, morcelé et ne répondant à aucune logique du combat à mener dans le cadre du PDES qui traduit en projets le programme du Président Issoufou Mahamadou. Ce n’est pas moins de 10 nouveaux ministères qu’il va falloir caser, organiser et doter de personnel politique et administratif. Nulle part au monde, on n’a vu encore un gouvernement dont la taille augmente du tiers à l’occasion d’un remaniement. 2.Un gouvernement sans grande cohérence où saute à l’oeil le besoin impérialdu parti présidentielde dominer et de régenter TOUT. 3.Un gouvernement qui viole la loi sur le quota : curieusement, c’est au moment où la taille du gouvernement a augmenté de 10 portefeuilles supplémentaires que les femmes perdent un siège par rapport au précédent gouvernement dans lequel elles étaient au nombre de six contre cinq pour celui qui a été formé le 13 août 2013. Une violation de l’article 22 de la Constitution qui expose à des sanctions (voir article 39 de la Constitution). 4.L’éducation et la formation sont plus que jamais dans la tourmente avec la poursuite de son fractionnement. Pour faire une petite place pas mal lotie tout de même à la dame Betty, on n’a trouvé mieux à faire que d’amputer le ministère de Youba Diallo du volet secondaire. Les initiés s’interrogent aujourd’hui sur le sort de ces fameuses directions départementales (DDE) qui n’ont jamais trouvé en réalité leurs voies. 5.Une dame a dit avec beaucoup de dépit : de l’environnement sans eau, où a-t-on vu ça ? Or, le gouvernement actuel a mis d’une part l’hydraulique et l’assainissement, d’autre part l’environnement, la salubrité urbaine et le développement durable, privilégiant ainsi une vision éclatée, politicienne et forcément électoraliste des missions de ces deux ministres. Ada Cheffou ferait-il autre chose que d’empiéter sur les terres du président du conseil de ville de Niamey ? 6.Alors qu’une tension de trésorerie est perceptible et que les Nigériens attendent des lendemains meilleurs, le président de la République engage l’Etat dans un processus de dépenses non prévues par le budget 2013. Avec les bâtiments qu’il va falloir trouver pour les dix nouveaux ministres, les chapelets de nominations qui vont suivre, le budget 2013 risque fort d’être trituré et tant pis pour les services sociaux de base et les projets qui attendent. 7. Il existe déjà un Haut-commissariat à la modernisation de l’Etat qui fait un travail appréciable. On affuble le ministère de la Fonction publique d’un volet « réforme de l’administration » et on crée un autre ministère de l’Emploi, du Travail et de la Sécurité sociale. N’est-ce pas créer les conditions d’une plus grande confusion des rôles et des missions déjà mal assumées. Au plan politique : 1.Ça saute tout de suite à l’oeil : aucun des grands ténors du Pnds n’a perdu son poste. Tous ont été maintenus, ce qui donne raison aux voix qui ont parié que le remaniement ne concernera que les ministres d’autres partis politiques. Pourtant, le ministre FoumakoyeGado a été cité récemment dans un sale dossier qui n’a pas fini de révéler tous ses dessous et que Mohamed Bazoum n’a multiplié que bourdes et contre-performances depuis plus de deux ans. 2.La question sécuritaire est le principal mobile du président de la République pour appeler l’opposition politique regroupée au sein de l’ARN à accepter d’entrer dans un gouvernement d’union nationale. Curieusement, ni le ministre de la Défense nationale ni celui de l’Intérieur et de la Sécurité publique n’ont été renvoyés, malgré les déboires et malheurs subis sur le plan sécuritaire. Au contraire, Abdou Labo est toujours ministre d’Etat mais a dû céder la place à un cacique du Pnds tandis que son homologue de la Défense, un autre cacique du Pnds, est maintenu à son poste. Drôle d’appréciation en sachant que des ministres pleins de mérites dont le travail est unanimement salué par l’opinion nationale, voire par le président de la République en personne (l’eau potable en abondance en milieu rural dans le discours du 2 août) ont été, soit remerciés (Issoufou Issaka), soit cassés au dernier degré (SoumanaSanda). 4.Le deuxième gouvernement de la 7e République a tout l’air d’être une équipe de campagne électorale. Les raisons se trouvent dans l’occupation des portefeuilles ministériels. 5.Alors qu’on remercie curieusement le ministre Issoufou Issaka que le Président Issoufou lui-même n’a de cesse de féliciter pour la qualité de son travail et de ses performances, on prend le soin de le remplacer au même poste par WassalkéBoukary, un homme de son terroir qui travaille désormais pour le compte du Pnds puisqu’il n’est plus en odeur de sainteté avec le bureau politique du Mnsd, son parti, ainsi qu’avecsa propre base de Téra. Manifestement, l’objectif ultime est de faire de WassalkéBoukary un contrepoids sérieux pour l’influence grandissante de l’ancien ministre de l’Hydraulique ; ce qui, à terme, profitera au candidat Issoufou au moment opportun. 6.On dégage le brave SoumanaSanda dont la presse et l’opinion n’ont de cesse de vanter les mérites à la tête du ministère de la Santé pour le « parachuter » au ministère de l’Enseignement supérieur qu’on a pris le soin d’amputer du volet secondaire, confié désormais à une dame du Pnds. Outre le souci du volet financièrement utile qui a motivé ce choix, les Nigériens parlent également de préoccupations d’ordre électoral. Pour rappel, ce volet secondaire était au départ entre les mains de la dame Mariama Ali avant d’être échu à Youba Diallo lorsque Lumana en avait fait la revendication. En décidant d’amputer ce ministère de ce volet, le Président Issoufou et son parti remettent gravement en cause une entente avec son allié principal. Pour beaucoup de Nigériens, cela est à la fois déloyal et inamical. 7.La nomination de cinq ténors du Mnsd, intervenue contre l’avis motivé de ce parti représente un acte de provocation inutile dont le Président Isoufou n’a nullement besoin. Il attise ainsi un feu sur un front totalement apaisé jusqu’ici, avec une ARN qui a fait preuve de comportement républicain en maintes occasions. Cela peut bien procurer dans un premier temps un sentiment de victoire, mais c’est une grosse illusion politique que de penser avoir gagné la partie. Ce n’est que la première manche et gare au retour de la manivelle1 . 8.La frustration des partis alliés est plus que légitime. Outre Lumana qui n’est plus considéré à travers ce gouvernement qu’un simple faire-valoir, L’Andp par exemple a de bonnes raisons de se rebeller. Non seulement il n’a bénéficié d’aucune augmentation de portefeuilles alors que la taille du gouvernement a augmenté presque du tiers, mais il doit aussi souffrir le fait d’être mis au même pied d’égalité que le minuscule et ridicule parti de SanoussiJackou qui dispose désormais, avec l’entrée au gouvernement de sa fille (un vieux rêve), de deux portefeuilles : le sien et celui de Rékiatou Christelle Jackou. 9.Selon la plupart des échos parvenus au canard, Lumana est à la croisée des chemins : soit il écoute la clameur qui monte de ses bases et il réclame que certaines choses soient corrigées ; soit il fait la sourde oreille et il court le risque de subir à terme, le syndrome qui a frappé d’abord l’Andp il y a quelques années avec l’Afc, et aujourd’hui le Mnsd. Du point de vue moral et judiciaire : 1. Quel discours le Président Issoufou va encore tenir à ses compatriotes à propos de l’assainissement et de la justice pour lesquels il a cru bon de créer la HALCIA ? Aucun. Voici les raisons : 2.Il vient d’accorder la plus grande confiance à un homme dont l’Assemblée nationale a levé l’immunité parlementaire pour le mettre à la disposition de la justice, en l’occurrence AlbadéAbouba. Suprême pied de nez à tous ceux qui se berçaient d’illusions sur la volonté du Président Issoufou ou qui font preuve de mauvaise foi en créditant le président de la République d’une volonté ferme de faire la promotion de la justice et de l’Etat de droit, il l’affuble du titre de ministre d’Etat tandis que Bazoum Mohamed n’a pas hésité à le qualifier d’homme de qualité. On peut bien enlever le chapeau au sieur AlbadéAbouba qui a réussi, sans tambours ni trompettes à dompter les lions qui pensaient pouvoir le manger cru, en devenant à nouveau une des personnalités- clés du système politique au Niger en moins de trois ans. AlbadéAbouba, ministre d’Etat sous Issoufou Mahamadou, qui l’eut cru ? Car, si l’homme n’est pas formellement coupable et condamné, il n’est pas non plus blanchi des fautes dont on l’accuse. 3.Le ministre FoumakoyeGado a été nommément cité dans une sale affaire de corruption qui défraie la chronique et pour laquelle l’avocat Lirwana garde aujourd’hui prison. Le Président Issoufou ne peut objectivement le reconduire dans son gouvernement sans donner l’impression qu’il y a des intouchables à qui ne s’applique pas le principe de l’égalité des justiciables au Niger. 4.Quel est ce machiavélisme qui peut pousser à remplacer au même poste Issoufou Issaka de Lumana par Wassalké Boukari du Mnsd qui travaille désormais pour le compte et les intérêts politiques du président de la République alors qu’ils sont adversaires politiques et tous les deux du même terroir, à savoir Téra ? Peut-on faire cela à son allié principal et prétendre être de bonne foi ? 5. Jamais dans l’histoire du Niger post-conférence nationale, aucun président de la République n’a conservé entre ses mains autant de portefeuilles ministériels sensibles et/ou pourvoyeurs de ressources : présidence de la République, cabinet du premier ministre, ministère des Affaires étrangères, ministère de l’Energie et du Pétrole, ministère de la Justice, ministère de l’Intérieur, ministère de la Défense, ministère des Finances, ministère de l’Enseignement primaire, ministère du budget, ministère de l’Enseignement secondaire, etc. Sous Mamadou Tanja, l’allié principal qu’était la CDS-Rahama avait tenu, tour à tour, les ministères de la Défense nationale ; de l’Intérieur, de la Décentralisation et des Affaires religieuses ; de l’Education nationale ; de la Santé. Vous ne pouvez pas vouloir travailler avec quelqu’un et ne pas lui concéder la moindre parcelle de confiance et de considération. Voici, recensées de façon pêle-mêle, quelques réflexions et critiques faites par l’opinion et la presse au gouvernement formé le 13 août 2013 et qui est déjà dans l’impasse avec la décision de retrait du parti Lumana dudit gouvernement jusqu’à ce que le Pnds et le Président Issoufou se décident à jouer franc jeu en faisant les choses dans la concertation, la courtoisie et le respect mutuel. LUmana a donc mis le Président Issoufou face à ses responsabilités. BONKANO 21 août 2013 Publié le 19 août 2013 Source : Le Canard Déchaîné
Posted on: Wed, 21 Aug 2013 10:57:51 +0000

Trending Topics



Recently Viewed Topics




© 2015