Lenfance de Mohamed sera marquée par cet environnement qui place - TopicsExpress



          

Lenfance de Mohamed sera marquée par cet environnement qui place au sommet de ses préoccupations la spéculation théologique et littéraire, en même temps que lexaltation de la généalogie, fondement idéologique de toutes les prétentions statutaires légitimes. Elle naura pas échappé non plus aux récits dexploits guerriers que son père, Ahmed Ould Cheikh, mêlé parfois dassez prêt aux agitations conflictuelles de la fin des années 1920 — au grand désespoir de son vieux lettré de père qui détestait le port des armes — aimait à raconter en soulignant la frugalité, lendurance et le courage des hommes du Sahara, au service avant tout de leur ‘asabiyya, de leur solidarité généalogique[2]. Cest sans doute à linstigation de son oncle maternel, Mohamed Ould Mohamed al-Yadali (1910 - 1990), fin lettré et poète connu, qui avait lui-même brièvement fréquenté lécole primaire de Boutilimit dans les années 1930, que Mohamed Ould Cheikh rejoindra cet établissement en 1942, année dune terrible crise climatique et économique[3], qui avait transformé le dénuement de son milieu familial en une véritable misère. Arrivé à lâge de 15 ans (ce qui navait rien dexceptionnel pour les recrues de lépoque) dans létablissement scolaire colonial, et déjà doté dun solide début de formation traditionnelle en arabe, Mohamed Ould Cheikh naura pas de mal à parcourir à toute allure le cursus de lécole primaire quil venait de rejoindre. Au lieu des six années requises, il ny restera que trois ans avant de rejoindre le lycée Van Vollenhoven de Dakar. Sa formation scolaire formelle sarrêtera au BEPC. Quoi que sujet scolaire plutôt doué, il se sentait le devoir dentamer rapidement une activité professionnelle pour venir en aide à une assez large parentèle passablement démunie. Et durant toutes les années où il disposera lui-même dun salaire régulier, cest avant tout aux besoins de cette famille étendue (parents, frères et sœurs, tantes, parentèle élargie du campement, etc.) quil consacrera lessentiel de ses modestes revenus. Il nétait de toute façon pas le genre à thésauriser quoi que ce soit. Et le jour où il cessera davoir un salaire, on sapercevra quil navait même pas un toit pour abriter sa famille… Cest comme instituteur adjoint, comme on disait à lépoque, que Mohamed Ould Cheikh débuta sa vie professionnelle à Atar en 1949. Saint-Louis du Sénégal était encore la capitale de la Mauritanie, colonie appartenant administrativement à lensemble dénommé Afrique Occidentale Française (AOF). La plupart des services administratifs de la colonie (PTT, Santé, Elevage, Eaux et Forêts, Météo, etc.) de Mauritanie étaient du reste partagés avec ceux du Sénégal et administrés depuis ce dernier pays, dont lespace mauritanien fut considéré, au cours des trois siècles quaura duré la présence française dans la région, comme une sorte darrière-cour sauvage. La dépendance administrative à légard du Sénégal et, plus largement, de lAOF, imposait une inscription dans le cadre quoffraient les structures légales de mobilisation collectives disponibles dans cet environnement, aussi bien les partis politiques que les syndicats. Les enseignants, on le sait, ont constitué le fer de lance des mouvements revendicatifs et de la première remise en cause politique de la colonisation. Mohamed Ould Cheikh participera activement à ces mobilisations en adhérant au Syndicat des Enseignants de lAOF, fondé en 1937 par le soudanais [malien] Modibo Keita[4] et le dahoméen [béninois] Ouezzin Coulibaly. Cette corporation était membre de lUnion Générale des Travailleurs dAfrique Noire qui verra le jour en 1956. Mohamed Ould Cheikh, participant à ses instances dirigeantes, y aura notamment côtoyé Ahmed Sékou Touré, futur Président de la Guinée indépendante et parangon du radicalisme anti-colonial en ces années-là. taqadoumy/fr/index.php?option=com_content&view=article&id=3527:-mohamed-ould-cheikh-1928-2013-&catid=84:nenquete&Itemid=461
Posted on: Mon, 28 Oct 2013 20:15:16 +0000

Trending Topics



Recently Viewed Topics




© 2015