Les Vérités fondamentales du salut, suite! 7. 7.7 Le blasphème - TopicsExpress



          

Les Vérités fondamentales du salut, suite! 7. 7.7 Le blasphème contre le Saint Esprit. Comme bien des âmes angoissées sont retenues dans la crainte d’avoir commis ce péché, et se croient ainsi exclues de la miséricorde de l’évangile, nous désirons en préciser le caractère. Voici les termes dans lesquels le Seigneur parle de ce péché : «Tout péché et tout blasphème sera pardonné aux hommes ; mais le blasphème contre l’Esprit ne sera pas pardonné aux hommes. Et quiconque aura parlé contre le fils de l’homme, il lui sera pardonné ; mais quiconque aura parlé contre l’Esprit Saint, il ne lui sera pardonné ni dans ce siècle, ni dans celui qui est à venir» (Matt. 12:31, 32 ; voir aussi Marc 3:28-30). Ce péché est donc le «blasphème», ou «parler contre» l’Esprit Saint. Le Seigneur venait de faire un miracle. Nous lisons : «Alors il lui fut amené un démoniaque aveugle et muet, et il le guérit ; de sorte que l’homme aveugle et muet parlait et voyait» (Matt. 12:22). Les foules, qui voyaient le miracle furent profondément émues de cette preuve du pouvoir et de la miséricorde de Dieu, manifestée en Jésus, ce qui leur fit dire : «Celui-ci serait-il le fils de David ?» Mais les ennemis de Christ — les pharisiens — en prennent occasion pour montrer leur inimitié, et ne pouvant nier le miracle accompli devant leurs yeux — le reconnaissant même — ils en attribuent le pouvoir au démon. Ils disaient : «Celui-ci ne chasse les démons que par Béelzébul, chef des démons». C’est l’explication que donne le Seigneur lui-même du blasphème contre le Saint Esprit, dans le passage de l’évangile de Marc : «C’était parce qu’ils disaient : Il a un esprit immonde». Le péché dont nous parlons est donc celui d’attribuer volontairement à Satan le pouvoir exercé par le Saint Esprit. C’est là blasphémer contre le Saint Esprit, parce qu’on donne à ses opérations le caractère de celles d’un démon. Pour éviter toute possibilité d’erreur, développons un peu le raisonnement. a) Le pouvoir que Jésus exerçait, par lequel il faisait des miracles, et poursuivait son oeuvre, était celui du Saint Esprit (Luc 4:1-18 ; És. 61:1, 2 ; Jean 3:34 ; 14:10, etc.). b) Ce fut donc par le pouvoir du Saint Esprit qu’il chassa le démon de l’homme aveugle et muet. c) Les pharisiens reconnaissaient le miracle ; ils l’avaient vu, ils ne pouvaient le nier. d) Ils avaient donc devant eux une preuve frappante de la mission du Sauveur ; car ce miracle constatait son titre de Messie. e) Au lieu de se rendre à l’évidence pour recevoir le Seigneur Jésus, ils la rejettent et en prennent occasion pour discréditer le Seigneur en l’accusant d’être le représentant du diable. f) C’est donc cet outrage de propos délibéré que le Seigneur appelle le blasphème contre l’Esprit Saint. La présence du Saint Esprit dans l’assemblée au milieu de la chrétienté aggrave le caractère du péché en général, et on peut dire, dans un sens, que tout péché commis par un chrétien est un péché contre le Saint Esprit, mais ce n’est certainement pas le sens de celui dont nous nous occupons et que le Seigneur a caractérisé par ces termes : «le blasphème contre le Saint Esprit». C’était le péché dans lequel sont tombés ces Juifs qui l’observaient, péché qui ne leur fut pas pardonné. Combien, dans ce cas encore, la parole de Dieu reçue et crue simplement sans contestation ni raisonnement, est efficace pour calmer les terreurs par lesquelles le diable cherche à maintenir les âmes dans un état de trouble et d’inquiétude, étranger à cette paix qui glorifie Dieu et l’oeuvre du Seigneur Jésus Christ. Le premier jugement d’un homme qui est tombé dans le péché irrémissible, c’est de n’en avoir pas conscience, de n’en être pas travaillé, et si une âme est angoissée au sujet de ses péchés, c’est bien la preuve, au contraire, que Dieu la cherche pour lui pardonner et non pour lui imputer le péché duquel le Seigneur Jésus a dit lui-même : «Quiconque proférera des paroles injurieuses contre l’Esprit Saint, n’aura jamais de pardon». Encore aujourd’hui, devant les témoignages que Dieu nous donne au sujet de son saint Fils Jésus, si quelqu’un se présente avec le propos délibéré de les repousser tous, même les plus concluants, comme les pharisiens témoins des miracles de Christ, cet homme est bien exposé, si le diable lui en fournit l’occasion, à renouveler le même crime que ses devanciers. Le Seigneur en sera le juge. Qu’il daigne, par ces lignes et les avertissements de sa sainte Parole, garder nos lecteurs de ces abîmes de perdition. 8. 7.8 Le péché à la mort. On confond souvent ce péché-ci avec celui que nous venons de considérer. Et cependant le passage de l’Écriture nous montre que c’est quelque chose de tout à fait différent. Voici le passage : «Si quelqu’un voit son frère pécher d’un péché qui ne soit pas à la mort, il demandera pour lui ; et il lui donnera la vie, savoir à ceux qui ne pèchent pas à la mort. Il y a un péché à la mort : pour ce péché-là, je ne dis pas qu’il demande» (1 Jean 5:16). D’abord, il s’agit du péché d’un croyant. «Si quelqu’un voit son frère», etc. ; c’est pourquoi c’est de la mort du corps, et non de la mort éternelle, dont il est question ici. Au chapitre 5 des Actes, nous avons dans Ananias et Sapphira un exemple frappant de ce péché et du jugement redoutable qui l’a suivi. La position et le témoignage de l’assemblée étaient tels en ce moment, que Dieu a dû intervenir immédiatement pour punir les coupables. Le salut éternel d’Ananias et de sa femme ne fut pas entamé, s’ils ont été véritablement des croyants, enfants de Dieu par la foi en Jésus Christ, mais le résultat du châtiment, dont ils ont été les objets, est mentionné au v. 11 : «Et une grande crainte s’empara de toute l’assemblée et de tous ceux qui entendaient parler de ces choses», et au v. 13 : «Nul n’osait se joindre à eux», tandis que nous lisons au v. 14 : «Des croyants d’autant plus nombreux se joignaient au Seigneur, une multitude tant d’hommes que de femmes». Les coupables de ce «péché à la mort» sont retranchés, et il y a un résultat de sanctification pour ceux qui en sont les témoins dans l’assemblée, et de crainte salutaire pour ceux du dehors. Dans la première épître aux Corinthiens, l’apôtre Paul fait allusion à des cas que Dieu a jugés d’un même jugement et qui sont aussi «des péchés à la mort». Au sujet de la cène, il dit : «Car celui qui mange et qui boit (indignement), mange et boit un jugement contre lui-même, ne distinguant pas le corps (du Seigneur). C’est pour cela que plusieurs sont faibles et malades parmi vous, et qu’un assez grand nombre dorment» (1 Cor. 11:29, 30). C’est-à-dire que, par l’intervention de Dieu dans la discipline, un assez grand nombre étaient morts. Nous concluons de ce qui précède, que personne ne peut déterminer d’avance ce qui constitue le «péché à la mort», parce que c’est le Seigneur seul qui en juge. En effet, le même acte peut constituer un péché plus grave dans des circonstances différentes. Sans aucun doute, il y a eu bien des Ananias et des Sapphira depuis les apôtres, qui n’ont pas été frappés de la même manière ; mais cet exemple suffit à démontrer que le péché est celui d’un croyant et qu’il a entraîné la mort du corps, et non la mort de l’âme. Or il est certain que c’est ce dernier point qui préoccupe les âmes travaillées. 9. 7.9 La condition supposée en Hébreux 6:4-6, La condition supposée en Hébreux 6:4-6, est souvent une vraie difficulté. Mais en examinant soigneusement le passage, on reconnaît qu’il n’est pas applicable à ceux qui sont travaillés par le désir d’avoir la paix avec Dieu. Il est dit : «Car il est impossible que ceux qui ont été une fois éclairés, et qui ont goûté du don céleste, et qui sont devenus participants de l’Esprit Saint, et qui ont goûté la bonne parole de Dieu et les miracles du siècle à venir, et qui sont tombés, soient renouvelés encore à la repentance, crucifiant pour eux-mêmes le Fils de Dieu et l’exposant à l’opprobre». Constatons d’abord que ce passage ne peut s’entendre d’une personne qui a été réellement convertie, car rien dans l’Écriture n’est enseigné d’une manière plus catégorique que l’impossibilité qu’un enfant de Dieu périsse (voir Jean 10:27-29 ; Rom. 8:28-39 ; 1 Cor. 1:8, 9 ; Éph. 1:13, 14 ; Philippiens 1:6, 7, etc.). Mais souvenons-nous que l’épître a été adressée aux chrétiens hébreux ; et la condition supposée par ce passage est celle de personnes qui avaient renoncé au judaïsme, par la conviction de la vérité du christianisme, et qui, jusqu’à un certain point, avaient été éclairées par la puissance du Saint Esprit, sans être converties ou nées de nouveau véritablement. Elles avaient été introduites dans les bénédictions sans avoir réellement la vie ; et c’est à leur sujet que l’Écriture nous dit que, si elles retombent, il est impossible de les renouveler par la repentance, etc. Pourquoi ? Parce que c’est retourner d’une manière délibérée au système qu’elles savent n’être plus selon la volonté de Dieu ; c’est s’identifier de nouveau avec la nation qui a crucifié le Fils de Dieu, et ainsi adhérer en connaissance de cause à l’acte de la nation, comme crucifiant pour elles-mêmes le Fils de Dieu, et l’exposant à l’opprobre (v. 6). La condition supposée ici est donc celle des apostats volontaires. L’Esprit de Dieu l’a sans doute signalée comme un avertissement solennel, applicable à bien des personnes qui se trouvent associées en quelque manière à des croyants. Par exemple, celles qui font profession d’être chrétiennes sans en avoir la réalité, qui ont reçu plus ou moins de lumière jusqu’à reconnaître le caractère divin de la rédemption sans être jamais nées de nouveau. Il se peut même qu’elles soient zélées pour Christ d’une manière extérieure et formaliste. C’est à de telles âmes que s’adresse l’avertissement, car si elles abandonnent ce qu’elles savent être la vérité, en reniant Celui qu’elles ont reconnu comme le Christ de Dieu, elles tombent dans un état d’endurcissement sans espoir. Cet état est beaucoup plus fréquent qu’on ne le pense, et il est très dangereux, par le fait que, lorsque l’ennemi voit une âme se tenir ainsi sur la limite extérieure de la connaissance de Christ, il suscite habilement des tentations et des occasions de chute pour pousser les âmes dans une apostasie formelle et irrémédiable. Mais lorsqu’une âme, qui a appris quelque chose du Seigneur Jésus Christ, souhaite d’en connaître davantage et de faire des progrès, qu’elle prenne bon courage, le Seigneur la considère avec compassion et répondra à ses besoins ; les derniers passages que nous venons de considérer auront pour effet, non de l’éloigner du Seigneur Jésus, mais bien de la rejeter davantage sur Lui comme la divine ressource pour le salut. Car l’Esprit de Dieu ajoute au chap. 10 de l’épître aux Héb., v. 39 : «Mais pour nous, nous ne sommes pas de ceux qui se retirent pour la perdition, mais de ceux qui croient pour la conservation de l’âme». La Parole fait ici la distinction entre ceux qui se retirent et ceux qui croient. Celui qui croit «ne se retire pas», et si quelqu’un se retire, c’est «qu’il n’a pas cru», encore qu’il en ait eu l’apparence pendant un certain temps. Nous avons examiné plusieurs des difficultés qui se présentent le plus fréquemment sur le chemin de la foi. Il en est beaucoup d’autres, suscitées par les circonstances particulières de chaque âme, mais le Seigneur donnera par sa Parole le moyen d’y faire face dans un esprit de prière, car «la lumière se lève dans les ténèbres pour les hommes droits» (Ps. 112:4), et «l’entrée de tes paroles illumine» (Ps. 119: 130). 8. 8 Chapitre 8 — La délivranceUn grand nombre d’âmes, après avoir été réveillées ou même vivifiées, et mises à l’abri sous la protection du précieux sang de Christ, en restent souvent là sans entrer dans la pleine connaissance du salut. Elles ont parfois une «bonne espérance» d’être sauvées, après quoi le péché reprend le dessus dans le coeur avec un tel empire, que le sentiment de leur profonde corruption les replonge sans cesse dans l’incertitude et dans l’angoisse. Ces personnes restent ainsi en dehors de cette plénitude de bénédiction qui est la part de tout croyant en Christ, et cela, par le fait de leur ignorance des deux natures et des ressources qui sont en Christ, de la part de Dieu, soit pour le péché dans la chair, soit pour les actes du péché. C’est souvent par le défaut d’enseignement, ou bien c’est la conséquence d’un mauvais enseignement sur la parfaite délivrance que nous trouvons en Christ, quant à notre culpabilité et quant à notre nature corrompue, car le croyant peut dire : «Il n’y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont dans le christ Jésus ; car la loi de l’Esprit de vie dans le christ Jésus, m’a affranchi de la loi du péché et de la mort» (Rom. 8:1, 2). Cette vérité est développée d’une manière particulière dans l’épître aux Romains, depuis le chap. 5 jusqu’à la fin du chap. 8. Voici quelques mots d’un auteur sur cette partie de l’Écriture : · «Jusqu’ici la grande vérité de la rémission des péchés du croyant a été pleinement exposée, et elle se termine avec les privilèges bénis qui appartiennent à l’homme justifié, mais toujours en rapport avec l’efficace expiatoire du sang de Jésus, ce qui a été manifesté dans sa résurrection. Quoique ce soit précieux, ce n’est pas tout ce qu’il faut au croyant. Il peut devenir très misérable par la découverte du mal qui est au-dedans de lui-même, et s’il n’apprend pas bientôt la vérité qui s’applique à cette difficulté, il est exposé à tomber dans l’indifférence à l’égard du péché, ou bien dans un esprit de servitude. Combien de chrétiens n’ont jamais connu l’étendue de leur délivrance, et s’en vont gémissant de jour en jour en faisant des efforts contre leur corruption naturelle, qu’ils reconnaissent aussitôt inutiles. Et, d’autre part, plusieurs se complaisent dans un repos trompeur, en mettant en balance leur foi au pardon des péchés par le sang de Christ comme contrepoids à leur plaie intérieure qu’ils supposent incurable ; et cela sans plus de guérison que ceux dont nous venons de parler, qui, pour s’améliorer, luttent sincèrement, mais vainement. Ni les uns, ni les autres, n’ont compris l’application à eux-mêmes de la sentence, déjà exécutée contre le vieil homme à la croix, ni leur nouvelle position devant Dieu en Christ ressuscité d’entre les morts. Le but de l’Esprit est de révéler cette vérité, dans les passages mentionnés aux chap. 5 à 8 de l’épître aux Romains». Les expressions soulignées dans l’extrait précédent sont confirmées d’une manière frappante dans le chap. 7, où nous trouvons un homme vivifié, né de nouveau, mais qui, ne sachant pas qu’il est délivré de la loi, gémit sous le fardeau de son péché, en sorte qu’il s’écrie : «Je suis charnel, vendu au péché» (v. 14) ; et encore : «Je prends plaisir à la loi de Dieu selon l’homme intérieur ; mais je vois dans mes membres une autre loi qui combat contre la loi de mon entendement et qui me rend captif de la loi du péché qui existe dans mes membres. Misérable homme que je suis, qui me délivrera de ce corps de mort ?» (v. 22-24). C’est là précisément le cas d’un grand nombre d’âmes angoissées. Cette situation, si éloignée de ce qu’elles souhaitaient et espéraient, les replonge dans le doute à l’égard de leur salut. Comment donc Dieu a-t-il pourvu à ce besoin de l’âme ? La réponse à cette question est de nouveau la mort du Seigneur Jésus Christ. Car non seulement, comme nous l’avons vu, il a porté nos péchés en son corps sur le bois, mais il a été fait péché pour nous (2 Cor. 5:21), comme il est dit : «Dieu, ayant envoyé son propre Fils en ressemblance de chair de péché, et pour le péché, a condamné le péché dans la chair» (Rom. 8:3). Le chap. 6 de l’épître aux Romains est la confirmation de cette vérité. Ayant démontré, dans le chap. 5, que «là où le péché abondait, la grâce a surabondé, afin que, comme le péché a régné par la mort, ainsi aussi la grâce régnât par la justice pour la vie éternelle par Jésus Christ notre Seigneur» (v. 20, 21), l’apôtre ajoute : «Que dirons-nous donc ? Demeurerions-nous dans le péché afin que la grâce abonde ? — Qu’ainsi n’advienne ! Nous qui sommes morts au péché, comment vivrons-nous encore dans le péché ? — Ignorez-vous que nous tous qui avons été baptisés pour le christ Jésus, nous avons été baptisés pour sa mort ? Nous avons donc été ensevelis avec lui par le baptême, pour la mort, afin que comme Christ a été ressuscité d’entre les morts par la gloire du Père, ainsi nous aussi nous marchions en nouveauté de vie. Car si nous avons été identifiés avec lui dans la ressemblance de sa mort, nous le serons donc aussi dans la ressemblance de sa résurrection ; sachant ceci, que notre vieil homme a été crucifié avec lui, afin que le corps du péché soit annulé, pour que nous ne servions plus le péché. Car celui qui est mort est justifié du péché» (Rom. 6:1-7). Si nous reportons notre attention sur les expressions que nous avons soulignées, le sujet s’éclaircira pour nous. a) Nous apprenons, en effet, que nous participons à la mort de Christ ; «nous avons été baptisés pour sa mort» ; «notre vieil homme a été crucifié avec lui» (v. 3-6). C’est sur le principe de la substitution, dont le récit suivant nous offre une illustration familière, mais frappante : C’était au temps de Napoléon Ier ; un jeune homme fut appelé au service militaire, mais ses moyens le lui permettant, il acheta un remplaçant. Celui-ci partit, et fut tué dans une bataille. Peu de temps après, un décret ordonna une nouvelle conscription. Cette fois encore le sort tomba sur le même jeune homme, mais il prétendit qu’il était mort. Lorsqu’on lui demanda l’explication de sa déclaration, il répondit que son remplaçant ayant été tué, il devait être considéré comme mort. En effet, ce cas singulier fut porté devant les tribunaux, dûment examiné, et il fut établi qu’au point de vue de la loi, le jeune homme devait être tenu pour mort par le fait de la mort de son remplaçant ; il fut donc libéré de la conscription. Il en est de même pour nous, lorsque nous croyons au Seigneur Jésus Christ. Nous sommes dès lors unis à Lui, et nous pouvons affirmer que nous sommes morts dans la personne de notre substitut, et qu’en Lui, tout jugement et toute condamnation dus à nos péchés ont été exécutés et supportés. b) Nous sommes, par conséquent, «morts au péché» (v. 2) ; et comme tels, nous sommes justifiés du péché (v. 7). C’est-à-dire que notre nature adamique — la racine du péché — notre vieil homme, a été jugé par Dieu dans la mort de Christ, de sorte que le châtiment a déjà été subi, et notre sentence si complètement exécutée sur Christ que, devant Dieu, nous sommes regardés judiciairement comme morts, et, comme tels, nous sommes justifiés du péché, absous de toute accusation à cet égard, et délivrés complètement dans la mort de Christ. Les passages suivants montrent les conséquences pratiques de cette vérité : «Or si nous sommes morts avec Christ, nous croyons que nous vivrons aussi avec lui, sachant que Christ, ayant été ressuscité d’entre les morts, ne meurt plus ; la mort ne domine plus sur lui. Car en ce qu’il est mort, il est mort une fois pour toutes au péché ; mais en ce qu’il vit, il vit à Dieu. De même vous aussi, tenez-vous vous-mêmes pour morts au péché, mais pour vivants à Dieu dans le christ Jésus. Que le péché donc ne règne point dans votre corps mortel pour que vous obéissiez aux convoitises de celui-ci», etc. (v. 8-12). Cela nous rappelle (implicitement du moins) que nous participons non seulement à la mort de Christ, mais aussi à sa résurrection. «Or si nous sommes morts avec Christ, nous croyons que nous vivrons aussi avec lui» (v. ; et cette vérité est confirmée par le fait que «en ce qu’il est mort, il est mort une fois pour toutes au péché ; mais en ce qu’il vit, il vit à Dieu» (v. 10). Viennent ensuite les exhortations suivantes : 1. 8.1 Nous devons nous tenir pour morts au péchéLes termes mêmes de l’exhortation en indiquent le sens, car si nous étions matériellement morts, l’apôtre ne nous dirait pas de nous tenir pour morts. Ce qu’il faut donc faire, c’est d’accepter ce pour quoi Dieu nous tient. Nous ayant jugés à la croix de Christ quant à notre nature adamique, il nous considère comme ayant subi notre jugement, et par conséquent, comme morts à ses yeux. Telle est son appréciation de tout croyant, quant au vieil homme ; et telle doit être aussi l’appréciation du croyant lui-même. Ce que Dieu déclare, nous devons le croire, en dépit de toutes les expériences contraires ; et puisqu’il nous tient pour crucifiés avec Christ, nous devons nous tenir aussi pour tels : «Je suis crucifié avec Christ», dit l’apôtre Paul aux Galates (chap. 2:20), et aux Colossiens (chap. 2:20) : «Si vous êtes morts avec Christ». Cette vérité est le motif par excellence pour résister à la tentation, et nous devrions nous y tenir ferme en présence de toute sollicitation au péché, nous rappelant que notre vieil homme a été crucifié avec Christ, afin que «le corps du péché soit annulé, pour que nous ne servions plus le péché» (Rom. 6:6). Ainsi, c’est notre position devant Dieu qui détermine notre responsabilité ; si je cède au péché, je renie de fait ma mort avec Christ, car le péché est la preuve de la vie et de l’activité de la chair. Mais si, par la foi, j’accepte la manière dont Dieu m’apprécie, je ne puis laisser régner le péché dans mon corps mortel, ni obéir à ses convoitises. La mort de Christ est pour moi, de cette manière, le moyen de la délivrance. Je me tiens pour mort au péché, et ma paix reste assurée, parce que je sais que cette chair qui est encore en moi, et qui peut, si je ne la garde pas dans la mort, tomber à chaque instant dans les convoitises — que cette chair a déjà été jugée, et condamnée sur la croix. 2. 8.2 Nous devons nous tenir pour vivants à Dieu dans le Seigneur Jésus ChristMais, d’un autre côté, nous devons nous tenir aussi pour vivants à Dieu dans le Seigneur Jésus Christ. C’est un fait qui ressort de notre résurrection avec Christ (bien que cette vérité ne soit pas rappelée, d’une manière spéciale, dans le passage qui nous occupe), car ce n’est que par notre identification avec Christ ressuscité que nous pouvons «vivre à Dieu». Dans l’épître aux Colossiens, nous trouvons cette doctrine pleinement développée, et l’apôtre établit son exhortation sur ce fait : «Si donc vous avez été ressuscités avec le Christ, cherchez les choses qui sont en haut, où le Christ est assis à la droite de Dieu ; pensez aux choses qui sont en haut, non pas à celles qui sont sur la terre ; car vous êtes morts, et votre vie est cachée avec le Christ en Dieu» (Col. 3:1-3). Non seulement nous avons été crucifiés avec Christ, mais en Christ nous avons passé par la mort ; car Dieu «nous a ressuscités ensemble» avec Christ (Éph. 2:6). Remarquons bien deux choses. C’est en Christ que nous vivons à Dieu ; et notre position doit être une question de foi, car nous devons nous tenir pour vivants. Nous vivons déjà en Christ réellement, mais ce n’est pas le sujet traité dans ce passage. Il nous faut accepter l’appréciation de Dieu sur ce point, malgré tout ce qui s’y oppose intérieurement et extérieurement. Puisque Dieu me tient pour mort au péché, et vivant à Lui dans le christ Jésus, il faut que j’en fasse autant ; car mon appréciation est le fondement de ma foi et de ma confiance, aussi bien que la mesure de ma responsabilité. Devant Dieu, nous sommes donc amenés par la mort et la résurrection de Christ, de notre ancien état et de notre ancienne sphère, à une position où la chair n’a pas accès ; la délivrance est si complète que non seulement il est dit : «Il n’y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont dans le christ Jésus», mais encore : «Vous n’êtes pas dans la chair, mais dans l’Esprit, si du moins l’Esprit de Dieu habite en vous» (Rom. 8:1-9). Telle est notre position parfaite devant Dieu, en Christ ressuscité d’entre les morts. 3. 8.3 Que le péché donc ne règne point dans votre corps mortelNous sommes maintenant à même de comprendre l’exhortation qui termine le passage que nous avons cité : «Que le péché donc ne règne point dans votre corps mortel pour que vous obéissiez aux convoitises de celui-ci» (Rom. 6:12, etc.). Notre position devant Dieu en Jésus Christ est comparée ici à notre condition pratique. Il nous tient, comme nous l’avons vu, pour morts au péché ; mais cette exhortation suppose la présence du péché dans le croyant. Or c’est dans l’intelligence de ce contraste et de ses conséquences, qu’on trouve la réponse aux difficultés si fréquentes du commencement de la vie chrétienne, lesquelles retiennent souvent les croyants dans l’esclavage pendant des années, et même durant leur vie entière. Il convient donc d’y porter d’autant plus d’attention. Résumons sur ce sujet l’enseignement que nous venons de trouver dans la parole de Dieu. 1. 8.3.1 Le péché existera toujours dans le croyantQuoiqu’il soit complètement délivré devant Dieu, la chair reste toujours la même en lui ; de sorte qu’il doit toujours dire : «En ma chair, il n’habite point de bien». Il ne peut donc jamais s’attendre à une amélioration dans le caractère de la chair. Ce qu’elle était avant notre conversion, elle le sera toujours jusqu’à notre départ pour être avec Christ, soit à sa venue, soit par la mort (Rom. 7:18 ; 8:1-13 ; Gal. 3:16-26). 2. 8.3.2 La présence du péché en nous ne change rien à notre position parfaiteLa présence du péché en nous ne change rien à notre position parfaite, ou à notre acceptation complète devant Dieu en Jésus Christ ; car Dieu nous tient pour morts au péché. Telle est son appréciation judiciaire à notre égard et, par conséquent, il considère le péché comme déjà jugé en nous dans la mort de Christ. Ainsi le péché a été condamné dans la chair (Rom. 8:3). L’existence du péché au-dedans de moi, à la condition que je n’y cède pas, mais que je le condamne, ne peut donc pas troubler ma jouissance de l’amour de Dieu ; car je tiens la chair en moi pour jugée, selon la propre estimation de Dieu. Ainsi, non seulement ma position est immuable, mais ma paix et ma communion demeurent aussi à toujours. 3. 8.3.3 Ma responsabilité est en rapport avec l’appréciation de DieuMa responsabilité est en rapport avec l’appréciation de Dieu. S’il me tient pour mort au péché, je dois en faire autant ; et je ne dois donc pas permettre que le péché règne dans mon corps mortel, pour obéir à ses convoitises. Car si je permets au péché de régner, je contredis Dieu, qui me considère comme mort au péché. Je dois donc me tenir dans la mort, et mortifier mes membres qui sont sur la terre (Col. 3:5), parce que je suis mort avec Christ. Nous avons maintenant trouvé le secret. Je ne puis me débarrasser de l’adversaire. Mais Dieu l’a jugé, et je n’ai qu’à agir selon ce jugement ; à le maintenir dans cette place de mort où Il l’a déjà mis. C’est pourquoi il ne nous est pas dit de chasser le péché, de le déraciner ou de nous en débarrasser, comme des moralistes, et même des théologiens nous exhortent à le faire, dans leur ignorance de l’Écriture. Mais nous ne devons pas laisser régner le péché, nous devons, plutôt, le maintenir à la place qui lui a été assignée, sous la condamnation de la mort. Vous vous écrierez peut-être : «Ah ! mais c’est justement ma difficulté ! Comment moi, qui suis si chétif et si faible, puis-je faire cela ?» C’est toujours là le langage de l’incrédulité. Voyez David en présence de Goliath. Trouvait-il impossible de lutter contre un adversaire si puissant ? Pas du tout. Il était persuadé que la victoire resterait à l’Éternel ; que Goliath, étant l’ennemi du Seigneur, serait livré ce jour-là entre ses mains (1 Sam. 17:45-47). Il mesurait son adversaire selon la force du Seigneur, et à cette mesure Goliath était petit et impuissant. Il devrait en être ainsi de nous. Bien que le péché qui est en nous soit fort et actif, Celui qui nous dit de nous y tenir pour morts, nous donne la puissance pour obéir à son exhortation. Il nous a donné l’Esprit qui habite en nous, et si, par l’Esprit, nous faisons mourir les actions du corps, nous vivrons (Rom. 8:13) ; si nous marchons par l’Esprit, nous n’accomplirons point la convoitise de la chair (Gal. 5:16). L’Esprit de Dieu est donc notre force dans la lutte, et ce pouvoir qui nous est donné, afin que le péché ne règne pas dans notre corps mortel, est tout à fait suffisant. Le Seigneur en soit béni ! Nous pouvons donc, comme Israël, nous tenir de l’autre côté de notre mer Rouge, et chanter : «Jah est ma force et mon cantique, et il a été mon salut» (Ex. 15:2). 9. 9 Chapitre 9 — L’Esprit qui habite dans le croyant«Vous êtes tous fils de Dieu par la foi dans le christ Jésus» (Gal. 3:26). «Et, parce que vous êtes fils, Dieu a envoyé l’Esprit de son Fils dans nos coeurs, criant : Abba, Père» (4:6). Tel est l’ordre divin. Nous sommes nés de l’Esprit par la foi dans le christ Jésus, et ainsi déclarés fils. Dès lors Dieu envoie l’Esprit, comme Esprit d’adoption, pour habiter dans nos coeurs. On remarquera que la venue de l’Esprit pour habiter dans nos coeurs, ne coïncide pas avec notre adoption comme fils, mais qu’elle en est la conséquence. Les voies de Dieu envers le peuple d’Israël nous fournissent encore un exemple de cet ordre divin. Pendant la nuit pascale, lors même qu’il était en Égypte, Israël se trouvait complètement à l’abri par le sang ; mais «le salut» n’est mentionné qu’après la traversée de la mer Rouge, non plus que «l’habitation sainte de Dieu» ; et, en effet, nous savons que Dieu n’a pas habité au milieu de son peuple avant de l’avoir retiré de l’Égypte et introduit dans le désert à travers la mer Rouge. Il en est de même maintenant. Il se peut qu’une âme soit vivifiée, née de nouveau, qu’elle soit mise à l’abri par le sang de Christ, mais il faut que l’Esprit de Dieu habite en elle pour qu’elle puisse crier : «Abba, Père» (Gal. 4:6). C’est pourquoi, dans l’épître aux Romains, la doctrine de l’habitation de l’Esprit Saint dans le croyant n’est le sujet de l’enseignement que depuis le chap. 8 (*). Tant que le croyant ne connaît pas la délivrance du péché et de la loi, il n’est pas capable de profiter de ce précieux enseignement, mais dès que cette question : «Misérable homme que je suis, qui me délivrera de ce corps de mort ?» est résolue, nous lisons : «Vous n’êtes pas dans la chair, mais dans l’Esprit, si du moins l’Esprit de Dieu habite en vous» (Rom. 8:9). (*) Le passage du chap. 5, vers. 4 y touche seulement au sujet de l’amour de Dieu versé dons nos coeurs. La vérité est donc que l’Esprit habite en toute âme sauvée ; et, sans doute qu’au commencement, lorsque l’évangile était annoncé — et annoncé dans toute sa plénitude, sa simplicité, et sa puissance — ceux qui le reçurent par la grâce de Dieu, furent immédiatement amenés des ténèbres à la lumière, et reçurent en même temps le sceau de leur rédemption, savoir le don de l’Esprit Saint. Mais actuellement, au milieu de la confusion qui règne partout, l’évangile est tellement corrompu par les pensées humaines, que la plénitude de la grâce de Dieu en Jésus Christ est rarement proclamée, et beaucoup de personnes, une fois vivifiées, tâtonnent longtemps encore dans l’obscurité, et soupirent dans un esprit de servitude, n’ayant pas encore reçu cet Esprit d’adoption, par lequel seul les croyants peuvent s’écrier : «Abba, Père». «L’Esprit lui-même rend témoignage avec notre esprit, que nous sommes enfants de Dieu» (Rom. 8:16) ; mais si nous n’avons pas goûté cette précieuse vérité, de manière à pouvoir crier dans une confiance filiale : «Abba, Père», c’est que l’Esprit Saint n’habite pas en nous. Nous allons maintenant développer l’enseignement de l’Écriture à ce sujet. Comme nous l’avons déjà vu, à la suite de notre adoption comme fils, l’Esprit de Dieu fait sa demeure en nous. C’est cette vérité qui distingue les chrétiens des saints de l’ancienne dispensation. Les croyants juifs étaient vivifiés, nés de nouveau, mais ils ne connaissaient pas cette habitation de l’Esprit de Dieu dans les saints ; car «l’Esprit n’était pas encore, parce que Jésus n’avait pas encore été glorifié» (Jean 7:39). Il opérait par sa puissance, car c’était Lui qui vivifiait les saints juifs, aussi bien que les chrétiens. Il les fortifiait aussi pour la marche et pour le service ; mais sa venue du ciel, pour habiter personnellement dans les croyants et dans l’Église, a été la conséquence de la mort, de la résurrection, et de l’exaltation de Christ. Cette différence est très visible, sous un certain aspect, dans une des prières du psalmiste : «Ne me renvoie pas de devant ta face, et ne m’ôte pas l’esprit de ta sainteté» (Ps. 51:11) ; tandis que l’apôtre Paul dit : «N’attristez pas le Saint Esprit de Dieu, par lequel vous avez été scellés pour le jour de la rédemption» (Éph. 4:30). Quoique l’Esprit opérât par ses influences dans le coeur du psalmiste, il était possible qu’il perdît ce précieux pouvoir ; mais actuellement les croyants, bien qu’ils puissent l’attrister, sont scellés par l’Esprit Saint pour le jour de la rédemption. De même que la présence du Saint Esprit sur la terre dans la maison de Dieu caractérise la chrétienté, ainsi aussi son habitation dans le coeur des enfants de Dieu actuels les distingue des croyants des précédentes dispensations. C’est le Saint Esprit qui nous unit à Christ, qui nous fait membres de son corps, de sa chair et de ses os (1 Cor. 12:13 ; Éph. 5:30) ; et cette union, cette position comme membres de son corps, n’était pas possible avant que Christ eût été glorifié, et qu’il eût pris sa place comme Chef dans les cieux. L’Esprit se présente sous différents points de vue, que nous désirons examiner brièvement. 1. 9.1 L’Esprit comme témoin. La présence du Saint Esprit sur la terre est le témoignage de la rédemption accomplie. Avant son départ, le Seigneur avait promis d’envoyer «un autre Consolateur» (Jean 14:16, 17, 25, 26 ; 15:26, 27 ; 16:7-14) ; et il dit nettement à ses disciples qu’il enverrait sur eux la promesse de son Père et qu’ils devaient demeurer dans la ville de Jérusalem jusqu’à ce qu’ils fussent revêtus de la puissance d’en haut (Luc 24:49). La venue du Saint Esprit au jour de la Pentecôte fut donc le signe irrécusable de l’achèvement de l’oeuvre de la rédemption, la preuve que Dieu l’avait acceptée, et qu’il était satisfait de l’oeuvre accomplie par Christ. «C’est l’Esprit qui rend témoignage, car l’Esprit est la vérité» (1 Jean 5:6). Et si nous recherchons ce qui est dit de l’Esprit comme Celui qui demeure dans les enfants de Dieu, nous l’avons déjà vu, il est Celui qui «rend témoignage avec notre esprit, que nous sommes enfants de Dieu» (Rom. 8:15, 16 ; Gal. 4:6, 7). Sous cet aspect, il est pour chaque âme individuellement le témoin de la rédemption accomplie, en sorte que tout enfant de Dieu devrait savoir par ce témoignage certain, qu’il est sauvé. Mais on peut demander : «Comment ce témoignage de notre adoption nous est-il rendu ?» Le fait même de sa présence en nous en rend témoignage ; et par cette présence, il éveille en nous des affections qui conviennent à notre relation avec Dieu. Il engendre en nous le désir de jouir de l’amour du Père, et nous met en état de crier, dans la sainte intimité de notre position filiale : «Abba, Père». Il confirme à nos âmes la parole à laquelle nous nous sommes confiés, pour la révélation de notre place et des bénédictions qui nous appartiennent comme enfants de Dieu, et ainsi il rend clairement témoignage avec notre esprit. Assurément, ce n’est pas un témoignage pour l’ouïe ; c’est notre esprit seul qui peut le discerner et le comprendre ; mais il n’en est pas moins positif. Au contraire, il tire son efficace de ce qu’il est le secret vivant entre nous et Dieu. On ne doit pas oublier, cependant, que la force et la clarté de son témoignage dépendent de certaines conditions. «Car tous ceux qui sont conduits par l’Esprit de Dieu, ceux-là sont fils de Dieu.» De même que le fait d’être conduits par l’Esprit de Dieu est la preuve que nous sommes fils de Dieu, de même aussi, quand nous marchons dans une obéissance et une dépendance simples, notre esprit peut mieux discerner le témoignage divin de notre adoption. Tandis que si nous marchons d’une manière qui l’attriste, c’est en vain que nous attendrons la voix de son témoignage, car nous l’aurons réduit au silence. Dieu ne permet pas à ses enfants de marcher dans la négligence, ou de faire reposer la certitude de leur salut sur le fait qu’ils sont fils ; mais il nous rappelle que si nous sommes à Lui, nous serons conduits par l’Esprit, lequel rendra témoignage avec notre esprit, et nous apprendra à crier : «Abba, Père». 2. 9.2 L’Esprit comme sceau. Cette vérité nous est présentée dans plusieurs passages. «Or celui qui nous lie fermement avec vous à Christ et qui nous a oints, c’est Dieu, qui aussi nous a scellés» (2 Cor. 1:21, 22). «Auquel aussi ayant cru, vous avez été scellés du Saint Esprit de la promesse» (Éph. 1:13) ; et dans la même épître nous sommes exhortés à ne pas attrister «le Saint Esprit de Dieu», par lequel nous avons «été scellés pour le jour de la rédemption» (4:30). Le Saint Esprit qui a été donné pour habiter dans les croyants est Lui-même le sceau ; en d’autres termes, Dieu les désigne et les adopte ainsi comme siens, déclarant qu’ils Lui appartiennent à cause de l’Esprit qui habite en eux. C’est en figure comme l’apposition d’un cachet ou sceau. Or un sceau n’indique pas seulement la propriété, mais il sert également de protection. Aussi est-il dit que les croyants sont scellés pour le jour de la rédemption. Ils sont protégés par le sceau jusqu’à ce que le Seigneur revienne les chercher Lui-même. Ce ne sont que les croyants qui sont scellés ; et ils ne sont scellés qu’après leur acquisition au Seigneur, après leur délivrance de l’esclavage (comme nous l’avons déjà vu), par la mort et la résurrection de Christ ; — et jusqu’à ce qu’ils soient non seulement délivrés, mais définitivement sauvés. 3. 9.3 L’Esprit comme arrhes. Dans deux des passages que nous avons cités, l’Esprit est appelé les arrhes. «Qui aussi nous a scellés, et nous a donné les arrhes de l’Esprit dans nos coeurs» (2 Cor. 1:22). «Auquel aussi ayant cru, vous avez été scellés du Saint Esprit de la promesse, qui est les arrhes de notre héritage, pour la rédemption de la possession acquise, à la louange de sa gloire» (Éph. 1:13, 14). Dans ce dernier passage, le Saint Esprit, que Dieu communique maintenant, est considéré comme «les arrhes de notre héritage» ; c’est-à-dire il est les prémices de ce dont nous hériterons dans le Seigneur Jésus Christ, par son oeuvre accomplie. Quand quelqu’un achète une propriété, il paie une partie du prix d’achat comme garantie de la fermeté de l’acquisition ; et c’est aussi ce que Dieu, dans sa grâce, nous accorde — l’Esprit pour habiter en nous comme les arrhes de notre héritage, et pour nous assurer ainsi que nous posséderons tout ce qu’il nous a promis. Il daigne s’engager, si nous osons parler ainsi, à accomplir sa propre parole ; car les arrhes sont en même temps une promesse et une garantie. Mais le Saint Esprit est encore davantage, parce que, comme nous l’avons vu, il est aussi le sceau, qui nous conserve pour l’héritage et nous certifie que Dieu nous y fera parvenir à la louange de sa gloire. Ce serait dépasser le but de ces pages, que d’exposer en détail toutes les opérations de l’Esprit qui habite en nous. Nous devons nous borner à indiquer qu’en Lui seul est notre puissance pour la louange (Jean 4:23, 24 ; Phil. 3:3) ; pour la prière (Rom. 8:26, 27 ; Éph. 6:18 ; Jude 20) ; pour la marche (Rom. 8:13 ; Gal. 5:16-26) ; pour le service (1 Cor. 2:4 ; 1 Thess. 1:5, etc.) ; pour l’intelligence de la vérité (1 Cor. 2:9-16 ; Jean 16:13 ; 1 Jean 2:20-27) ; pour le progrès dans la connaissance (Éph. 3:16-19), etc. De même que c’est l’Esprit qui caractérise notre existence devant Dieu — car nous ne sommes pas dans la chair, mais dans l’Esprit, si du moins l’Esprit de Dieu habite en nous (Rom. 8:9) — de même aussi c’est Lui qui seul est la source de la force dans toute l’activité de notre vie spirituelle, soit envers Dieu, soit envers les hommes. Vérité précieuse ! car ce n’est qu’en connaissant notre propre faiblesse et notre impuissance, que nous pouvons apprendre la leçon de la dépendance de Dieu ; et si nous sommes dans la dépendance, l’Esprit de Dieu est en liberté pour agir au-dedans de nous selon sa volonté. Il est très important pour les âmes travaillées et pour les jeunes croyants, de ne pas confondre l’oeuvre de l’Esprit en nous avec l’oeuvre de Christ pour nous. Comme quelqu’un l’a dit : «Nous sommes constamment disposés à considérer quelque chose en nous-mêmes comme nécessaire au fondement de la paix. Nous sommes portés à regarder à l’oeuvre de l’Esprit en nous, plutôt qu’à l’oeuvre de Christ pour nous, comme fondement de notre paix. C’est une erreur. Ce n’est pas le Saint Esprit qui a fait la paix ; c’est Christ. Et la bonne nouvelle que Dieu fait annoncer maintenant par le Saint Esprit est «la paix par Jésus Christ» (comp. Actes 10:36 ; Éph. 2:14, 17 ; Col. 1:20). Le Saint Esprit révèle Christ. Il nous le fait connaître, nous fait jouir de Lui, nous nourrit de Lui. Il rend témoignage de Christ, prend les choses de Christ, et nous les communique. Il est la puissance pour la communion ; il est le sceau, le témoin, les arrhes et l’onction. En un mot, ses opérations sont essentielles. Sans Lui, nous ne pouvons ni voir, ni connaître, ni ressentir, ni manifester quoi que ce soit de Christ. Cette vérité est claire, et elle est comprise et admise par tout chrétien sincère et bien enseigné». Toutefois le fondement de la paix est Christ lui-même, Christ dans son oeuvre accomplie sur la croix. Car quiconque croit «en Celui qui a ressuscité d’entre les morts Jésus notre Seigneur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification», est justifié ; et étant «justifiés sur le principe de la foi, nous avons la paix avec Dieu par notre seigneur Jésus Christ» (Rom. 4:24, 25 ; 5:1). Il faut toujours nous rappeler que le fondement de la paix se trouve en dehors de nous-mêmes ; mais, comme nous l’avons indiqué, le Saint Esprit qui habite en nous est la conséquence de notre adoption comme fils de Dieu. Nous ne pouvons attacher trop d’importance à cette vérité, que l’Esprit de Dieu habite en nous, lorsque nous croyons ; ni être trop attentifs à ne pas l’attrister par les actions impies de la chair (voir Éph. 4:29-32). Aussi l’apôtre pose-t-il solennellement cette question : «Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint Esprit qui est en vous, et que vous avez de Dieu ? Et vous n’êtes pas à vous-mêmes ; car vous avez été achetés à prix. Glorifiez donc Dieu dans votre corps» (1 Cor. 6:19, 20) ; il nous exhorte de même : «Marchez par l’Esprit, et vous n’accomplirez point la convoitise de la chair». «Si nous vivons par l’Esprit, marchons aussi par l’Esprit» (Gal. 5:16, 25). 10. 10 Chapitre 10 — La position et la responsabilitéNulle exposition du salut qui se rattache à la foi en Christ ne serait complète, sans les explications nécessaires sur la position de bénédiction parfaite dans laquelle nous sommes ainsi introduits. Il est incontestable que nombre d’âmes vivifiées sont retenues dans les liens du doute et de la perplexité, parce qu’elles ignorent les conséquences de ce que Christ a accompli à leur égard ; tout comme elles ne comprennent pas suffisamment leur responsabilité, avant d’avoir saisi ce qu’est leur vraie position en Christ. 1. 10.1 La position du croyant en ChristNous avons appris que le pardon des péchés est la portion immédiate de tous ceux qui croient en Christ. Cette bénédiction si grande et si touchante n’est cependant pas tout ce que la grâce de Dieu nous apporte. Il est écrit : «Ayant donc été justifiés sur le principe de la foi, nous avons la paix avec Dieu par notre seigneur Jésus Christ» (Rom. 5:1). Le verset qui suit parle de deux autres bénédictions : l’accès «par la foi, à cette faveur dans laquelle nous sommes», c’est-à-dire à la pleine faveur de Dieu en Christ ; et «nous nous glorifions dans l’espérance de la gloire de Dieu» ; c’est-à-dire la manifestation finale des bénédictions dont nous jouissons actuellement. Ces dons de la grâce de Dieu par Christ sont notre part ici-bas, comme à des hommes justifiés, de même que la réconciliation parfaite et éternelle, exposée dans d’autres passages (Col. 1:21, 22). Mais la parole de Dieu nous conduit encore plus loin, comme nous l’avons même déjà entrevu dans notre chapitre sur la délivrance. Elle nous montre quelle est notre position en Christ. Quelle est donc notre position, notre place, devant Dieu ? C’est en Christ et là où il est actuellement. Expliquons-nous. Nous avons vu (chap. que Dieu considère tout croyant comme étant mort avec Christ ; en sorte que l’apôtre pouvait écrire aux Colossiens : «Vous êtes morts, et votre vie est cachée avec le Christ en Dieu» (Col. 3:3) ; et le verset 1 dit aussi que nous avons été «ressuscités avec le Christ». Dans l’épître aux Éphésiens, nous trouvons en outre que : «Dieu, qui est riche en miséricorde, à cause de son grand amour dont il nous a aimés, alors même que nous étions morts dans nos fautes, nous a vivifiés ensemble avec le Christ (vous êtes sauvés par la grâce), et nous a ressuscités ensemble, et nous a fait asseoir ensemble dans les lieux célestes dans le christ Jésus» (Éph. 2:4-6). Ces expressions se rapportent à une oeuvre déjà accomplie, et elles nous apprennent que, même pendant notre séjour dans le corps et sur la terre, nous sommes vus devant Dieu, assis ensemble dans les lieux célestes, dans le christ Jésus. L’oeuvre de Christ à notre égard est si efficace et si merveilleuse, et a glorifié Dieu de telle manière, que maintenant il peut, même avec justice, nous accorder une position en Christ dans les lieux célestes. Car Christ a non seulement porté nos péchés, terminant par sa mort l’histoire du vieil homme pour tous ceux qui croient, puisqu’ils ont été crucifiés avec Lui ; mais il a aussi glorifié Dieu dans cette oeuvre (Jean 13:31, 32 ; 17:4, 5), et par cela il a obtenu pour nous une position d’acceptation actuelle et certaine, selon la nature et la faveur de Dieu qu’il a glorifié. C’est là notre place devant Dieu ; ce n’est pas seulement que notre vieil homme et ses péchés sont exclus de la présence de Dieu, mais que nous sommes en Christ devant Dieu. La situation du croyant est donc celle de quelqu’un qui a été crucifié avec Christ, ressuscité avec Lui, et qui est assis maintenant en Lui dans les lieux célestes. Dieu l’a fait sortir de son ancien état ; car il n’est pas dans la chair, si du moins l’Esprit de Dieu habite en lui (Rom. 8:9) ; sa nouvelle position est en Christ, et nécessairement là où est Christ. La mesure de notre acceptation est celle de Christ ; car «comme il est, lui, nous sommes, nous aussi, dans ce monde» (1 Jean 4:17). Les jeunes croyants éprouvent souvent de la difficulté à saisir cette vérité ; mais il faut bien remarquer qu’il ne s’agit nullement d’acquérir ou d’expérimenter telle ou telle chose. Cette position est acquise à tout croyant ; et la difficulté disparaîtra lorsque au lieu de nous considérer nous-mêmes, nous considérerons Christ ! Si nous nous arrêtons en face de nos faiblesses, de nos défauts, de nos imperfections, de nos péchés, il nous est difficile de comprendre comment des êtres si dénués dans la pratique peuvent occuper une place aussi parfaite et immuable devant Dieu. Mais quand nous regardons à Christ, à son sang précieux, à ce qu’il a été pour Dieu sur la croix, et à l’oeuvre qu’il y a accomplie, n’est-il pas véritablement digne de la place qu’il occupe ? Or c’est de cette dignité que dépend notre acceptation. Tout ce que nous étions, quant à la vieille nature, a disparu de devant Dieu ; Christ seul reste, et nous en Lui. Notre place, notre position devant Dieu est dorénavant la réponse à la dignité et aux mérites de son propre Fils. Il peut donc à juste titre nous garantir du jugement par le sang, nous faire sortir d’Égypte, nous conduire à travers la mer Rouge au-delà du Jourdain, et nous faire asseoir dans les lieux célestes en Christ. Notre position est inaltérable et immuable, parce qu’elle est établie en Christ. Connaissant la perfection de notre rédemption, par notre union avec Celui qui a été ressuscité d’entre les morts, nous avons une confiance et une paix permanentes. Nous pouvons changer, varier de sentiment et de connaissance, mais Christ ne change jamais ; il est «le même, hier, et aujourd’hui, et éternellement» (Héb. 13:8). C’est pourquoi, notre position étant en Lui, nous demeurons pour toujours dans la clarté de la présence de Dieu ; car devant Dieu est notre véritable demeure, bien que nous ne nous en rendions pas toujours compte. Irons-nous donc chercher une autre demeure ? Plus nous comprendrons la beauté et le prix de notre position en Christ, plus nous serons à l’aise et heureux dans la présence et la gloire de Dieu. 2. 10.2 La responsabilitéMais un privilège si merveilleux comporte une responsabilité ; et c’est de quoi nous désirons nous occuper maintenant. 1. 10.2.1 Marcher comme ChristComme nous l’avons vu, nous sommes en Christ devant Dieu ; et, ce qui est non moins merveilleux, Christ est en nous ici-bas (Jean 15:4 ; Gal. 2:20 ; Éph. 3:17 ; Col. 1:27, etc.) ; ce sont ces vérités qui déterminent notre responsabilité, et qui en sont la mesure ; car, si Dieu nous a donné une place en Christ là où il est, c’est afin que nous puissions Lui rendre témoignage là où nous sommes. Citons des exemples de cette vérité dans l’Écriture : «Celui qui dit demeurer en lui, doit lui-même aussi marcher comme lui a marché» (1 Jean 2:6). Considérant ce passage sous sa forme la plus précise, nous pouvons demander : Comment le Seigneur Jésus a-t-il marché ? — Toujours comme Celui qui était venu d’en haut. Il a pu dire à Nicodème : «Le Fils de l’homme qui est dans le ciel», et tout son séjour sur la terre en était l’expression ; car la vie qu’il parcourait était une vie céleste — la vie de Celui qui était venu du Père pour le révéler, et pour manifester la perfection du ciel sur la terre. Il pouvait ainsi dire : «Celui qui m’a vu, a vu le Père» (Jean 14:9) ; car au point de vue moral, il était la représentation parfaite du Père. C’est de cette manière que nous devrions marcher — comme ceux qui n’ appartiennent pas à la terre, mais au ciel, et qui manifestent sur la terre le caractère du ciel, car nous sommes morts avec Christ. Nous sommes non seulement morts avec Lui au péché, mais nous sommes morts aussi avec Lui à ce monde dans lequel nous sommes, et nous avons été ressuscités ensemble avec Lui. Notre bourgeoisie est dans les cieux (Phil. 3:20), et il faut que notre marche soit en conformité avec elle. L’apôtre Paul résume cette vérité dans ce remarquable passage : «Portant toujours partout dans le corps la mort de Jésus, afin que la vie aussi de Jésus soit manifestée dans notre corps. Car nous qui vivons, nous sommes toujours livrés à la mort pour l’amour de Jésus, afin que la vie aussi de Jésus soit manifestée dans notre chair mortelle» (2 Cor. 4:10, 11). C’est donc la mort d’un côté, et la vie de l’autre ; la mort quant à tout ce que étions dans la chair, la vie quant à tout ce que nous sommes en Christ, ou plutôt quant à Christ Lui-même, comme étant notre vie manifestée même dans notre chair mortelle. C’est pourquoi nous sommes obligés de mortifier nos membres qui sont sur la terre (Col. 3:5) ; et il est évident que cette obligation découle du fait que notre place est en Christ ressuscité d’entre les morts. L’apôtre nous démontre qu’il en avait saisi toute l’étendue, lorsqu’il dit : «Pour moi, vivre c’est Christ» (Phil. 1:21) ; et dans la mesure où nous pourrons en vérité tenir un tel langage, dans la même mesure nous aurons compris quelle est notre haute position en Christ. 2. 10.2.2 Marcher dans l’amourNotre responsabilité est présentée encore à un autre point de vue dans le passage suivant : «Soyez donc imitateurs de Dieu comme de bien-aimés enfants, et marchez dans l’amour, comme aussi le Christ nous a aimés et s’est livré lui-même pour nous, comme offrande et sacrifice à Dieu, en parfum de bonne odeur» (Éph. 5:1, 2). L’apôtre Jean nous exhorte de la même manière : «Par ceci nous avons connu l’amour, c’est que lui a laissé sa vie pour nous ; et nous, nous devons laisser nos vies pour les frères» (1 Jean 3:16). Enfin nous avons un exemple dans l’évangile de Jean, chap. 13, fourni par le Seigneur lui-même. Le Seigneur Jésus, ayant lavé les pieds de ses disciples, et s’étant remis à table, leur dit : «Savez-vous ce que je vous ai fait ? Vous m’appelez maître et seigneur, et vous dites bien, car je le suis ; si donc moi, le seigneur et le maître, j’ai lavé vos pieds, vous aussi vous devez vous laver les pieds les uns aux autres. Car je vous ai donné un exemple, afin que, comme je vous ai fait, moi, vous aussi vous fassiez» (Jean 13:12-15). L’amour de Christ envers nous, manifesté quand il s’est livré à la mort pour nous, nous est donc proposé comme exemple. S’il a laissé sa vie pour nous, nous devrions aussi laisser nos vies pour les frères. Un tel sacrifice est l’expression la plus parfaite de l’amour, et notre responsabilité est d’agir ainsi. Remarquez dans le premier passage que nous avons cité, avec quel soin l’Esprit de Dieu définit le caractère de l’amour que nous sommes appelés à manifester et comment il ne lui permet pas de dégénérer en bonté et en amabilité humaines. C’est comme «Christ nous a aimés et s’est livré Lui-même pour nous, comme offrande et sacrifice à Dieu, en parfum de bonne odeur». Bien que nous soyons appelés à aimer nos frères jusqu’à la fin, c’est Dieu, et non eux, qui doit être l’objet placé devant nos âmes. Notre amour doit s’exercer comme devant Lui, et nous ne pouvons le faire que dans le chemin de l’obéissance. «Par ceci nous savons que nous aimons les enfants de Dieu, c’est quand nous aimons Dieu et que nous gardons ses commandements» (1 Jean 5:2). C’est pourquoi le sacrifice offert par notre Seigneur, est caractérisé comme l’obéissance jusqu’à la mort (Phil. 2:8) ; et il en parle ainsi lui-même : «J’ai le pouvoir de la laisser, et j’ai le pouvoir de la reprendre : j’ai reçu ce commandement de mon Père» (Jean 10:18). Nous devons donc toujours avoir Christ devant nos âmes — Christ comme le mobile de toutes nos actions, en marchant sur les traces de son amour, et en nous aimant les uns les autres, comme Lui-même nous a aimés (Jean 15:12). 3. 10.2.3 Encore Christ comme modèleL’apôtre Pierre nous présente une autre face de notre responsabilité, en nous exposant la marche de Christ : elle a trait aux ennemis et à ceux qui nous persécutent : «Si, en faisant le bien, vous souffrez, et que vous l’enduriez, cela est digne de louange devant Dieu, car c’est à cela que vous avez été appelés ; car aussi Christ a souffert pour vous, vous laissant un modèle, afin que vous suiviez ses traces, lui qui n’a pas commis de péché, et dans la bouche duquel il n’a pas été trouvé de fraude ; qui, lorsqu’on l’outrageait, ne rendait pas d’outrage, quand il souffrait, ne menaçait pas, mais se remettait à celui qui juge justement ; qui lui-même a porté nos péchés en son corps sur le bois, afin qu’étant morts aux péchés, nous vivions à la justice ; par la meurtrissure duquel vous avez été guéris» (1 Pierre 2:20-24). C’est donc Christ, à tous les points de vue, qui est toujours le sujet de notre responsabilité dans la pratique de la vie. «Je suis crucifié avec Christ ; et je ne vis plus, moi, mais Christ vit en moi ; — et ce que je vis maintenant dans la chair, je le vis dans la foi, la foi au Fils de Dieu, qui m’a aimé et qui s’est livré lui-même pour moi» (Gal. 2:20). 4. 10.2.4 Ayant dépouillé le vieil homme … si quelqu’un est en Christ, c’est une nouvelle créationÀ l’appui de ce que nous avons exposé, citons encore les deux passages si explicites d’Éphésiens 4:20-32 et de Colossiens 3. Là aussi la Parole fonde l’exhortation sur notre position en Christ. Nous transcrirons le dernier, pour en indiquer le caractère général. La première partie du chapitre (Col. 3) considère la mort et la résurrection avec Christ, comme nous en avons déjà parlé. Ensuite viennent des instructions pratiques ; c’est ainsi que l’apôtre pose le fondement de toute notre conduite : «Ne mentez point l’un à l’autre, ayant dépouillé le vieil homme avec ses actions et ayant revêtu le nouvel homme qui est renouvelé en connaissance, selon l’image de Celui qui l’a créé, où il n’y a pas Grec et Juif, circoncision et incirconcision, barbare, Scythe, esclave, homme libre ; mais où Christ est tout et en tous. Revêtez-vous donc, comme des élus de Dieu, saints et bien-aimés, d’entrailles de miséricorde, de bonté», etc. (Col. 3:9-12). Sans reprendre en détail l’enseignement de ce passage, nous ferons remarquer que l’exhortation adressée aux croyants Colossiens, est basée sur le fait qu’ils avaient «dépouillé le vieil homme», et qu’ils avaient «revêtu le nouvel homme». Mais quand ont-ils dépouillé le vieil homme ? C’est dans la mort de Christ que notre vieil homme (notre Adam) a été crucifié (Rom. 6:6). Et quand ont-ils revêtu le nouvel homme ? Dans la résurrection (Col. 2:11-13 ; 3:1-5). C’est de ce fait que dépend toute notre responsabilité. Car si, par la grâce, j’ai dépouillé le vieil homme, je suis responsable de ne plus vivre selon le vieil homme, mais de mortifier mes membres qui sont sur la terre ; et si j’ai revêtu le nouvel homme, c’est afin de marcher dignement ; car Dieu nous a fait sortir, par la mort et la résurrection de Christ, du vieil état et de la misérable situation dans lesquels Adam était tout et en tous, et nous a introduits dans celle où Christ est tout et en tous. Si donc Christ dans la gloire est la mesure de ma vocation, il est aussi la mesure de ma responsabilité ; et ces deux choses étant mises en regard l’une de l’autre dans la parole de Dieu, nous devons aussi en faire de même dans nos propres âmes. «Si quelqu’un est en Christ, c’est une nouvelle création» (2 Cor. 5:17) ; c’est-à-dire qu’il est introduit dans cette nouvelle création de laquelle Christ est le commencement et le Chef ; et ainsi tout croyant est responsable de marcher d’une manière digne de la position dans laquelle il a été introduit.
Posted on: Sat, 21 Sep 2013 21:43:25 +0000

Trending Topics



Recently Viewed Topics




© 2015