Les cas de maltraitance en dressage ne doivent pas être l’arbre qui cache la forêt. Aussi désagréables qu’ils puissent être, ils ne constituent pas le principal problème du dressage moderne, qui est la recherche d’allures spectaculaires mais artificielles, comme par exemple le trot en extension avec un soutien exagéré de l’avant-bras. Le cheval est un animal très malléable au niveau génétique et l’homme a toujours su créer des races aptes aux gestes et aux allures qu’il recherchait : pur sang, trotteur, chevaux de guerre ou d’attelage, poneys miniature, etc. Dès lors que les juges s’éloignent de la définition des allures telle qu’elle figure encore dans les directives de la FEI, il est évident que les éleveurs vont répondre à cette demande nouvelle. C’est déjà en partie le cas. On va donc voir apparaître une race nouvelle, labellisée « Dressage », dont la morphologie s’adaptera mieux aux allures recherchées. En soi, on pourrait estimer que ce n’est pas gênant ; pourquoi le dressage ne pourrait-il pas faire la même chose que les autres disciplines qui ont adapté le modèle de leurs chevaux à leurs exigences ? Sauf qu’on ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre, revendiquer d’être la discipline de base de toutes les autres, et en même temps ne s’adresser qu’à des chevaux très spécifiques. Il y a là une incohérence dont il faudra bien sortir soit en revenant à la lettre des directives FEI, ce qui serait l’idéal, soit en différenciant sans équivoque un niveau de base commun à toutes les disciplines et un haut niveau conçu comme une discipline à part, avec ses règles et ses codes.
Posted on: Thu, 25 Jul 2013 09:11:54 +0000
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