Les femmes musulmanes qui prient à la Grande mosquée de Paris - TopicsExpress



          

Les femmes musulmanes qui prient à la Grande mosquée de Paris (GMP) se soulèvent : depuis quelques semaines, la salle de prière qui leur est réservée a été déplacée au sous-sol au motif quelles étaient trop bruyantes. Un groupe de fidèle - Les Femmes dans la mosquée - dénonce cette décision dans une lettre ouverte datée du 24 novembre à destination du recteur de la GMP, Dalil Boubakeur, qui est également président du Conseil français du culte musulman (CFCM). Elles écrivent : « Nous avons demandé des explications officielles sur ce nouvel aménagement et ladministrateur général nous a répondu que cette décision avait été prise suite à une demande des fidèles-hommes trop gênés par le comportement bruyant de certaines femmes. Cet argument ne nous a pas étonnées car nous avons également été victimes de ces faits. [...] Monsieur le Recteur, interdire lentrée de ce lieu à lensemble des femmes pour les raisons évoquées sapparente bien à une sanction collective injuste et disproportionnée ». La non-mixité mise en cause Les Femmes dans la mosquée avaient pourtant proposé un compromis à ladministration de la GMP : retirer le rideau de séparation entre la salle de prière pour les hommes et celle pour les femmes. Selon elles, ce geste aurait eu deux vertus : « dune part, il na pas de base religieuse et il stigmatise les femmes et dautre part, supprimer cette isolation visuelle aurait permis aux femmes dissipées de mieux se concentrer sur lactivité de prières et de méditation à limage des hommes ». Lisolement des femmes au sous-sol aurait même empiré la situation : « cette nouvelle salle [est] devenue un vrai salon de thé et une garderie : aucune possibilité dêtre concentrée et de profiter de la beauté architecturale de cette mosquée historique propice au recueillement ! » Elles soulignent par ailleurs que des hommes « ont parfois aussi un comportement perturbant, pourtant personne na jamais songé à fermer la salle de prières à tous les hommes ! De plus, ce magnifique espace de prières (en dehors de la prière du vendredi) est totalement sous-exploité puisque vide aux 3/4 ». Les Femmes dans la mosquée ont mené une action symbolique le 23 novembre, veille de la rédaction de la lettre ouverte : elles sont quand même allées prier, à lemplacement habituel et sans rideau - à plus de 10 mètres du dernier rang des hommes. Elles racontent avoir « tout de suite été interpelées et pour certaines, bloquées physiquement, par un membre de votre personnel. [...] À la fin de la prière, un imam est venu nous voir pour nous affirmer quil était interdit (haram) pour des femmes de prier dans la maison des hommes (bayt rajol). Face à nos arguments religieux, (la mosquée est la maison de Dieu et le Prophète (SWS) na jamais imposé de séparation physique) le calme est revenu, mais nous avons été menacées pour nous dissuader de revenir. » Des revendications pour plus dégalité Lattitude à légard du groupe de femmes a été particulièrement mal vécu et a soulevé un malaise plus profond que celui du déplacement de la salle de prière, comme lindiquent les Femmes dans la mosquée dans la lettre ouverte à Dalil Boubakeur : « Nous vous demandons de prendre vos responsabilités à légard des femmes de la communauté musulmane qui souhaitent prier dans la salle de prières principale comme depuis des décennies et sans séparation physique en application du hadith clair et authentique du Prophète (SWS) [...]. Nous souhaitons que vous souteniez vos soeurs déjà souvent discriminées par lambiance islamophobe actuelle et qui recherchent simplement des espaces de sérénité et de spiritualité leur permettant de pratiquer leur religion au coeur de Paris. [...] Nous connaissons votre position officielle sur légalité hommes-femmes, cest pourquoi nous avons la certitude que vous réussirez à réparer cette exclusion ne reflétant pas la dimension humaniste de notre Prophète (SWS) qui lui-même, en son temps, a révolutionné le statut de la femme dans une Arabie pourtant particulièrement misogyne. » Le lendemain de la prière à la GMP, les Femmes dans la mosquée ont lancé un groupe Facebook et une pétition en ligne dans laquelle elles indiquent : « Plus que jamais, il faut que les autorités religieuses musulmanes de France se positionnent sur la place des femmes dans leur communauté. Linvisibilisation des femmes dans les lieux de culte est symptomatique dun malaise dans les rapports hommes-femmes. Nous souhaitons rétablir une réalité de la tradition prophétique qui est que les femmes étaient (et sont) des actrices dans la vie de la société et de leur communauté religieuse. Les invisibiliser revient à leur dénier ce droit. » Le texte a recueilli 250 signatures.
Posted on: Sat, 30 Nov 2013 06:56:20 +0000

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