Les films du 13 novembre • La Vénus à la fourrure, comédie française de Roman Polanski Audition mouvementée entre un metteur en scène de théâtre fat et machiste (Mathieu Amalric) et une comédienne délurée (Emmanuelle Seigner). Face à celle qu’il considère comme une bécasse, l’esthète va se faire manger tout cru. Brillant. 18/20 • Cartel, thriller américain de Ridley Scott Un avocat met un petit doigt dans un réseau de narcotrafiquants. Il y laissera tout le reste. Distribution hollywoodienne : Michael Fassbinder, Cameron Diaz, Pénélope Cruz, Johnny Depp, Javier Bardem. Comme toujours chez Scott, une touche de documentaire dans la fiction. Fort. 17/20 • Le dernier des injustes, documentaire français de Claude Lanzmann Long témoignage (3 h 38) du seul grand rabbin rescapé de la Shoah, mort à Rome en 1989. Il a côtoyé Adolf Eichmann et ne partage pas l’opinion d’Annah Arendt pour qui Eichmann était un banal bureaucrate aux ordres. 15/20 • Eden, drame américain de Megan Griffiths Dans le désert proche de Las Vegas, un réseau de proxénètes organisent une traite de mineures qu’ils ont kidnappées. L’une d’elles réussit à s’en sortir. Histoire vraie et glaçante. 12/20 • Doutes, fiction française de Yamini Lila Kumar En s’invitant mutuellement à dîner, entre 2006 et 2012, deux couples parisiens discutent de politique au fil du temps. Alors qu’ils sont entre amis autour d’une bonne bouteille, ils parlent comme dans un cours magistral, sans une once d’humour. Christophe Barbier, sondeur politique, apostrophant, la bouche en cul de poule, son épouse historienne (Lara Guirao) d’un « mon cœur » affectueux, on ne s’en lasse pas… Benjamin Biolay, journaliste de gauche sans illusions, se suicide à la fin : il vient d’apprendre que sa compagne comédienne (Suliane Brahim) a peut-être une liaison avec DSK… Navrant. 10/20 • Evasion et Battle of the year n’ont pas été montrés à une partie de la presse avant leur sortie en salles. La promotion et la critique sont inconciliables. • Question à Francis Hallé, botaniste et inspirateur du documentaire Il était une forêt : - Qu’est-ce qu’une forêt primaire ? « Un lieu qui n’a jamais été abîmé par l’homme. Au début de ma carrière, en 1960, on en trouvait partout sur la bande équatoriale. La rapidité avec laquelle ces merveilles sont parties est monstrueuse. La fin de mon existence coïncide avec la fin des grandes forêts, et ça me convient bien ; je n’ai pas envie de leur survivre. » « Certains arbres sont immortels car, au-delà d’un certain âge, ils se clonent eux-mêmes. Il y a en Tasmanie un houx royal vieux de 43000 ans, l’époque de Neandertal… que n’importe quel imbécile peut exterminer en un jour avec sa tronçonneuse. » « Certaines familles d’arbres, celle des baobabs, par exemple, ont un génome dix fois plus important que celui de l’homme, mais nous préférons ignorer que, sur bien des plans, les arbres sont plus évolués que nous. » « L’Express » du 6 novembre. • Fabien Ramblier, réalisateur : « Alors qu’on entend parler de Gravity depuis des mois parce que la promo bat son plein, qui, dans le grand public, avait entendu parler de Spivet, de Jean-Pierre Jeunet, quinze jours avant sa sortie ? Personne. Comment peut-on se contenter d’une communication anémique ? Ce n’est pas comme si quarante films français en 3D sortaient au cinéma. C’est le seul depuis Astérix ! Le cinéma français souffre d’un défaut majeur, on se rappelle qu’il faut vendre le film au public une semaine avant sa sortie et on fait, vite fait, deux émissions de télé pour combler le manque. Je rêve d’un jour où les producteurs français comprendront qu’au lieu de faire un film sans plan de com, autant faire un film de vacances… ». Fabien Remblier est membre de UP-3D (United Professionals of Stereoscopic-3D), association pour la promotion du relief dans de bonnes conditions. up-3d.org
Posted on: Mon, 11 Nov 2013 15:31:16 +0000
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