Les pires ennemies des Frères Musulmans : les monarchies du golfe - TopicsExpress



          

Les pires ennemies des Frères Musulmans : les monarchies du golfe ! L’histoire de l’islam a été jalonnée de rebondissements et de péripéties. Le berceau de la civilisation arabo-musulmane a été sans doute l’axe de la Mecque à la ville de Médine. Par la suite, avec la disparition de notre cher Prophète (PSL), les querelles de succession entre d’abord les Mouhajirounes et les Ansars, puis dans le camp des Mouhajirounes eux-mêmes, allaient engendrer des luttes fratricides qui revêtirent par la suite, les oripeaux d’une lutte idéologique des plus acerbes. Le premier conflit qui divisa clairement et nettement les musulmans, s’est fait entre Ali, cousin et gendre du Prophète (PSL) et Mouawiyya, descendant de Abou Soufiyane, éminente figure de l’oligarchie mecquoise. Après la mort de Ali, tué par les Kharijites (dissidents) les Banou Oumayya commencèrent leur règne et établirent leur capitale à Damas en Syrie de 661 à 750. Cette région allait donc constituer dans l’histoire de la civilisation arabo-musulmane, le premier déplacement du centre de gravité de l’islam. Désormais tous les musulmans s’abreuvaient idéologiquement chez les Omeyyades. Très souples dans le prosélytisme, les descendants des Banou Oumayya préféraient prélever l’impôt de capitation que de convertir les nouveaux territoires conquis. Ils mirent sur pied une société très inégalitaire avec en haut les Arabes, puis les musulmans non arabes ou mawaalii, les adeptes des autres religions (chrétiens, juifs et zoroastriens) et en bas de l’échelle, naturellement les esclaves. Lors de la bataille du Grand Zab, ils furent vaincus par les Abbassides. Ces derniers, naturellement, recadrèrent l’islam et enlevèrent selon eux tout déviationnisme omeyyade. Ceci était d’autant plus vrai que la révolution abbasside était soutenue par les mawaalii qui voyaient cette domination monarchique arabe, anti islamique. L’étendard noir remplaça celui blanc des Omeyyades. La capitale devint Bagdad en Irak et le centre de gravité de l’islam se déplaça de nouveau. Cette période fut considérée par beaucoup d’historiens comme étant l’âge d’or de la civilisation arabo-musulmane, plus précisément en 786 lors de la montée au trône de Haroun Ar Rachid, avec à la clé, le développement des sciences, aussi bien religieuses que profanes. Avec la chute de Bagdad, en 1258, la période qui suivit fut appelée celle de la décadence. De l’islam, il ne resta que quelques vestiges et des œuvres que l’on retrouvait désormais dans d’autres régions du monde notamment en Occident. Nicolas Copernic s’inspira, pour ne pas dire plagia, des travaux d’Al Biruni pour développer sa théorie sur l’héliocentrisme qui aura un effet considérable sur la découverte de Gallilée. L’Occident en profita pour connaître Aristote grâce aux traducteurs arabes et Descartes réinventa le fameux « cogito ergo sum » de l’Imam Gazali. Conscient de leur retard, Saint Thomas d’Aquin lança le fameux « fidem equaerens intellecctus » (la foi en quête de savoir). Bref, pour ne citer que ceux-là, l’islam et sa civilisation commencèrent à se conjuguer au passé. Tout cela c’était sans compter l’émergence d’un autre centre de gravité qui de 1299 à 1923 allait s’imposer sur le monde arabo-musulman. A la seule différence que cette fois ci ce ne seront plus les Arabes qui dicteront leur loi mais plutôt les Turcs. L’empire ottoman succéda à la dynastie arabe des Abbassides. Dans cette Turquie, plus précisément à Harran, naquit en 1263 le penseur Kurde, Ibn Taymiyya qui prôna un retour vers les sources de l’islam authentique. Il se basa sur l’école juridique hanbalite. Ahmed Ibn Hanbal fut le plus jeune parmi les fondateurs des quatre écoles sounnites, derrière chronologiquement, Abou Hanifa Al Nouman Ibn Thaabit, Imam Malick Ibn Anas et Mouhammad Abou Abdallah Ben Idriss Ach Chafii. La particularité de l’école juridique hanbalite est que Ahmed Ibn Hanbal a pu étudier les hadiths des trois écoles précédentes et a pu recadrer certains d’entre eux qui semblaient être douteux. Cette école est considérée comme celle de l’islam rigoriste pour la bonne et simple raison que son objectif était de remettre l’islam sur les rails. La mission d’Ibn Taymiyya était noble car son souci fondamental était de replacer l’islam dans son contexte en le débarrassant de ses innovations. C’est ce qui d’ailleurs engendra son opposition à la pensée de l’Imam Gazali, source d’inspiration de l’islam soufi et de Ibn Arabi. Cependant Ibn Taymiyya n’a pas bénéficié d’un bras armé comme a pu l’être Ibn Abd El Wahhab en la personne d’Ibn Saoud, pour mener à bien ses idées en les concrétisant à travers un état islamique. Le sabre d’Ibn Saoud permit plus tard à Ibn Abd El Wahhab de ramener l’islam à son centre de gravité originel, à savoir l’axe La Mecque-Médine. Ce penseur hors pair qu’est Ibn Abd El Wahhab parvint à débarrasser l’islam de toutes ces innovations et mis sur pied avec l’aide de Ibn Saoud un état islamique, là où l’islam était parti pour conquérir le monde. Le nouvel état devint, malheureusement, une monarchie et les tenants du pouvoir après s’être déclarés, gardiens des Lieux saints, en profitèrent pour étouffer toute velléité de pensée allant dans le sens de contester politiquement leur système de gouvernement. Comme des penseurs il n’en manque pas en islam, des réformateurs se levèrent et dénoncèrent cette vision archaïque et intégriste de l’islam qui est véritable, contre le progrès et tout développement de la pensée. S’inspirant de ces penseurs tels Maudoudi et Jamal eddine Al Afghani, l’Egyptien Hassan El Banna mit sur pied en 1928 une organisation dénommée les Frères Musulmans. Une vision simple, claire, moderne de l’islam naquit mais c’était sans compter avec la peur et la haine des monarques du golfe qui plutôt la comprenait comme une nouvelle tentative de déplacer le centre de gravité de l’islam de Ryad au Caire et à la limite un renversement de leur système de gouvernement qui en réalité n’avait aucune attache avec les sources de l’islam authentique. La haine naquit et les monarques tentèrent parfois de jouer avec. Tantôt des jeux d’alliance pour renverser tel ou tel gouvernement ou pour déstabiliser un pays, comme le cas du soutien du Front Islamique du Salut algérien par l’Arabie Saoudite. Mais lorsque les choses ont pris une véritable tournure en Egypte avec l’arrivée du Président Mohamed Morsi au pouvoir, le trône royal saoudien a tremblé. Ils ont d’abord activé tous les docteurs et sbires qu’ils ont formé pour contrecarrer l’avancée des Frères. Cette méthode ayant échoué, ils ont été obligés de laisser tomber leurs masques et d’aider l’usurpateur Al Sissi de fomenter un coup d’Etat. Les marrons étant tirés du feu, il va falloir les consommer. La révolution islamique a pris un tournant que rien désormais ne pourra plus arrêter. La mobilisation populaire qu’il y a eu tout récemment au Sénégal, a montré l’effritement des mouvements pro-saoudiens qui avaient appelé au boycott du rassemblement qui a vu la participation d’éminentes figures religieuses du pays… et même des membres dissidents de ces organisations qui avaient appelé au boycott. Comme promis par les organisateurs : ceci n’est qu’un premier pas. Les pires ennemies des Frères Musulmans : les monarchies du golfe !
Posted on: Sun, 25 Aug 2013 21:06:02 +0000

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