Les qarmates menace Baghdad Il y eut aussi cette année, une - TopicsExpress



          

Les qarmates menace Baghdad Il y eut aussi cette année, une rumeur concernant l’envoi d’une expédition de Fariqi de Basra ainsi qu’une nombreuse armée qarmate, marchait en direction de Koufa et qu’elle avait déjà traversé la porte de Basra près du désert. Par conséquence, al-Mouqtadir écrivit à Mou’nis al-Mouzaffar, lui ordonnant de se rendre à Baghdad. Il quitta donc Tikrīt et arriva à Baghdad après la prière de l’après-midi, après avoir envoyé un détachement de son armée à la frontière. Abou Tahir quitta Hajar le mercredi 13 Ramadan et établit son camp à al-Hass à deux jours de voyage d’al-Ahsa, où il resta jusqu’à samedi matin avant de se mettre en route. Le Sultan écrivit à Ibn Abi as-Saj pour l’informer des mouvements d’Abou Tahir et lui ordonner de se dépêcher vers Koufa. ‘Ali Ibn Issa écrivit aux autorités à Koufa, leur demandant de fournir des réserves et du fourrage pour Youssouf. Ce dernier quitta Wassit au début du mois de Ramadan en direction de Koufa. Salamah Toulouni, qui lui avait apporté de l’argent, le quitta et retourna chez lui. Quand Abou Tahir le qarmate s’approcha de Koufa, il libéra tous les pèlerins captifs qu’il avait avec lui, pendant que les autorités du Sultan fuirent de Koufa, de manière qu’Abou Tahir saisit toute la nourriture et le fourrage apprêté pour Youssouf, d’un montant de cent Kour de nourriture et de mille Kour d’orge, après que ses propres réserves furent vraiment basses après avoir connu des difficultés lui et ses partisans. Ces acquisitions leur redonnèrent de la force et Youssouf qui arriva dans la banlieue de Koufa, le vendredi 8 du mois de Shawwal, constata qu’Abou Tahir s’y était trouvé un jour plus tôt et l’intercepta. Il a été rapporté qu’Abou Tahir déclara que son armée s’était approchée de celle de Youssouf sur la route entre Wassit et Koufa, mais qu’à cause du brouillard, aucune armée n’avait pu voir l’autre. Il fut donc conscient de la proximité de l’ennemi et souhaita qu’il l’ait (l’ennemi) attaqué. Youssouf envoya une lettre à Abou Tahir pour l’inviter à lui porter allégeance (à Youssouf) mais il refusa. Alors, il lui demanda de se préparer à combattre le dimanche. Le messager raconta que lorsqu’il arriva dans le camp d’Abou Tahir, il fut emmené dans un endroit où il y avait un certain nombre de personnes qui étaient habillées de la même manière et où il fut invité à lire son message, puisque le « Sayyid » écoutait et il ne sut pas lequel d’entre eux il était. Il livra son message et reçut la réponse que le « Sayyid » refusait la proposition et de retarder la bataille qui débuta donc le samedi 9 du mois de Shawwal, à la porte de Koufa. On a rapporté que quand Ibn Abi as-Saj vit l’armée d’Abou Tahir et compta son nombre, il la méprisa complètement et dit : « Qui sont ces chiens ? Dans une heure, ils seront entre mes mains » et ainsi méprisant, il ordonna que le communiqué de la victoire soit écrit avant même l’engagement. Les deux armées avancèrent vers l’autre. Quand les qarmates entendirent le son des trompettes et des tambours avec les cris de l’armée d’Ibn Abi as-Saj, l’un d’entre eux se tournant vers son compagnon demanda : « Quel est ce bruit ? » Il répondit « Peur ? » Et l’autre de répondre : « Aye » sans dire un mot de plus. Il était dans l’habitude d’Abou Tahir de n’avoir ni trompette, ni tambours ou ni cris dans son armée. Ibn Abi as-Saj déploya ses forces, tout en restant à distance avec son élite, selon une de ses coutumes dans la bataille. L’engagement commença après le lever du soleil du samedi et dura jusqu’au coucher du soleil. Ibn Abi as-Saj n’afficha aucun manque de détermination, en harcelant les troupes d’Abou Tahir avec des flèches qui blessèrent beaucoup d’entre eux. Quand Abou Tahir, qui se tenait dans un char avec environ deux cents cavaliers fiables près des murs d’al-Hayz vit cela, il descendit de son char, monta un cheval et chargea avec ses hommes. Youssouf fit de même et une bataille féroce s’ensuivit entre les deux partis et vers la fin du jour Ibn Abi as-Saj fut capturé avec une blessure dans son front. Ses hommes lui avaient conseillé de se retirer, mais il refusa et ainsi avec un certain nombre de son élite, tomba entre les mains d’Abou Tahir après qu’un grand nombre de ses hommes furent tués et que le reste s’enfuit. Youssouf fut amené dans le camp d’Abou Tahir; une tente fut montée pour lui dans laquelle il fut jeté et qui fut gardé. Ils allèrent chercher un médecin du nom d’Ibn as-Soubay, qui rapporta : Quand, il l’ordonna, j’entrais dans la tente où le prisonnier était gardé que je trouvais assis vêtu d’un gilet de satin de couleur argent, excepté le col et la poitrine qui était de satin rouge, taché par le sang qui coulait de la blessure de son front. En constatant que le sang sur son visage était coagulé, j’ai demandé de l’eau chaude, mais un des partisans d’Abou Tahir me dit qu’il n’avait aucun instrument pour chauffer de l’eau car ils avaient laissé leurs bagages près d’al-Qadissiyah et que cela n’était pas exigé pour la bataille. Je lavais donc son visage et sa blessure avec de l’eau froide et traitait ce dernier. Il me demanda mon nom et pourquoi on m’avait appelé et quand je lui dis, je constatais qu’il connaissait ma famille quand il était à Koufa avec son frère Afshin, qui était le gouverneur. Je fus surpris par sa mémoire, sa précision et son indifférence envers sa condition. Le rapport de la bataille et la capture d’Ibn Abi as-Saj atteignit ‘Ali Ibn ‘Issa, qui se hâta au Palais avec Nasr le Chambellan et Mou’nis al-Mouzaffar pour transmettre les nouvelles au calife. La nouvelle se répandit rapidement, et les gens devinrent terriblement effrayés d’Abou Tahir. La population entière considéra d’émigrer à Wassit et ensuite à Ahwaz. Mou’nis monta son camp sur la plate-forme de parade d’Oushnah, avec l’intention de marcher à Koufa quand arriva une nouvelle du gouverneur de Qasr Ibn Houbayrah pour ‘Ali Ibn ‘Issa, l’informant qu’Abou Tahir et ses partisans avaient quitté Koufa le mardi 12 du mois de Shawwal, en direction de ‘Ayn Tamr. ‘Ali Ibn ‘Issa s’empressa de louer cinq-cents bateaux où il embarqua mille hommes et un certain nombre de péniches qui fit traverser du Tigre à l’Euphrate, où il embarqua une compagnie de Houjari[5], qui devaient empêcher les qarmates de traverser le dernier fleuve. Il ordonna aussi à un certain nombre de commandants d’aller à Anbar pour garder la ville. Le vendredi, les gens d’Anbar et des commandants virent la cavalerie d’Abou Tahir avancer du côté de la rive ouest et ils s’empressèrent de démonter le pont d’Anbar. Abou Tahir attendit jusqu’à ce qu’il soit capable de traverser en bateaux et le mardi suivant cent de ses hommes traversèrent cette voie sans être aperçu par les hommes du Sultan, jusqu’à ce qu’ils arrivent à Anbar. Un engagement commença alors entre eux et certains des commandants. Quand l’endroit fut nettoyé des troupes du Sultan, Abou Tahir remonta le pont d’Anbar et traversa, laissant ses bagages sur la rive ouest ainsi qu’Ibn Abi as-Saj. Quand les troupes impériales sur les navires apprirent qu’Abou Tahir avait restitué le pont, ils allèrent de nuit et l’incendièrent. Ainsi Abou Tahir avec un groupe de ses partisans resta sur la rive est de l’Euphrate, pendant que ses bagages étaient sur la rive ouest tandis que les navires et les péniches étaient entre eux. Quand les nouvelles de la traversée d’Abou Tahir à Anbar et la tuerie des commandants parvinrent dans la capitale, Nasr le Chambellan partit avec les troupes Koujari, l’infanterie Massaffi et tous les commandants quittèrent Baghdad, précédé par l’enseigne impérial, qui ressemblait à tous les autres drapeaux hormis qu’elle était de couleur noire sur lequel était écrit en blanc « Muhammad Messager d’Allah ». Mou’nis qui était déjà arrivé à la porte d’Anbar unifia ses forces à celles de Nasr. La cavalerie, l’infanterie et les gradés parmi eux s’élevait à plus de 40.000 hommes. Abou al-Hayjah et ses frères Abou-Walid, Abou al-’Ala et Abou as-Saraya sortirent avec leurs hommes et des Arabes. Nasr arriva avant Mou’nis au pont du canal appelé Zoubarah dans la région de ‘Aqr Qoub à environ 8 kilomètres de Baghdad ou Mou’nis le retrouva et ou leurs forces s’unirent sur le canal. Abou al-Hayjah conseilla à Nasr le Chambellan de détruire le pont sur le Zoubarah et insista particulièrement sur cela. Quand il vit que Nasr ne se hâtait pas d’adopter sa suggestion, il dit : « Oustad, fait le et coupe ma barbe en même temps ». Nasr fit alors détruire le pont. Abou Tahir avec ses partisans qui étaient avec lui sur la rive est de l’Euphrate procéda en direction de Zoubarah quand il fut éloigné de l’armée impériale d’une distance de 4 kilomètres à la fin du lundi 10 du mois de Dzoul Qi’dah, il passa la nuit où il était et marcha au début du jour suivant en direction du pont de Zoubarah. Un fantassin noir avança devant l’armée et devint une cible pour les archers impériaux si bien qu’il ne tarda pas à ressembler à un porc-épic criblé de flèches. Il continua son avance non découragé, monta le pont et ne revint que lorsqu’il s’aperçut qu’il avait été coupé. Les partisans d’Abou Tahir essayèrent plusieurs fois de passer l’eau à gué du canal, mais, quand ils constatèrent qu’ils ne pouvaient passer nulle part à gué, ils se retirèrent sans tourner leur dos. Quand ils atteignirent Hassaniyah, ils la trouvèrent encerclée par l’eau, Nasr et Mou’nis ayant précédemment envoyé des hommes pour percer les digues pour que l’eau du Makhr entoure l’armée d’Abou Tahir. Il resta là le mardi et rattrapa ensuite ses partisans à Anbar aucune des forces impériales ne s’est hasardée à le suivre, à réparer le pont sur le Zoubarah ou à le traverser. Le conseil d’Abou al-Hayjah de détruire le pont s’avéra avoir été une inspiration divine; car s’il était resté en état, les qarmates l’aurait traversé sans être inquiétés par les nombres des forces impériales. Ces forces auraient été mises en déroute et les qarmates auraient pris Baghdad. Car effectivement la plupart des troupes impériales fuirent dans le désordre à Baghdad quand ils entendirent dire qu’Abou Tahir avait atteint le canal, avant qu’ils aient aperçu l’ennemi, si terrible était l’alarme qui remplit leur poitrine après la catastrophe qui était arrivée à Ibn Abi as-Saj. Personne parmi eux après sa capture, ne s’imagina qu’il serait capable de se tenir tête à Abou Tahir. Abou Tahir avait avec lui un certain nombre de guides, qui le sortirent du Makhr et l’emmenèrent vers Anbar. Quand lui et ses partisans abandonnèrent leur campement près du Zoubarah, les forces impériales élevèrent de grands cris et des acclamations. Les cavaliers de l’expédition s’empressèrent d’apporter ‘à Ali Ibn ‘Issa les nouvelles qu’ils étaient en sécurité et qu’Abou Tahir était parti et se retirait à Anbar, qu’il n’y avait aucune route, gué, ou appareil par lequel il pourrait atteindre son camp, ou s’approcher de Baghdad. Mou’nis était inquiet de capturer ses bagages avec le reste de ses forces sur la rive ouest d’Anbar et ainsi sauver Ibn Abi as-Saj. Il expédia donc son chambellan Yalbaq, un certain nombre de commandants et des hommes d’Ibn Abi as-Saj avec six-mille hommes, croyant qu’Abou Tahir serait incapable de traverser l’Euphrate et rejoindre sa cavalerie et ses bagages. Abou Tahir, informé de cela, conçut un plan, se sépara de ses troupes et après avoir marché une longue distance atteignit la région abandonnée contiguë sur l’Euphrate ou il traversa dans le bateau d’un pêcheur à qui selon ce qui a été rapporté, il paya mille dinars et revint à ses bagages. Ayant rejoint ses partisans, il combattit Yalbaq, qui fit peu de résistance et s’enfuit en perdant un grand nombre d’hommes. Abou Tahir remarqua qu’Ibn Abi as-Saj était à l’extérieur de la tente dans laquelle il avait été confiné et regardait vers la route pour voir la bataille. Abou Tahir pensa que son prisonnier essayait de s’échapper. Il le fit donc ramener en sa présence et lui dit : « Tu as voulu t’enfuir, n’est-ce pas ? D’autres ont rapporté que les hommes d’Ibn Abi as-Saj l’avaient appelé et le qarmate dit : « Tu voulais être sauvés par tes hommes, n’est-ce pas ? » Alors, il ordonné de trancher la gorge du prisonnier devant lui et celles de tous les autres captifs en plus. Après cela, Abou Tahir conçut un plan qui lui permis de réunir toutes les troupes qui avaient été avec lui sur la rive est de l’Euphrate à Anbar et de traverser le fleuve du côté ouest qui est contigu avec le désert. Yalbaq retourna à Mou’nis al-Mouzaffar par une route chaotique. Abou al-Qassim Ibn Zanji déclara que le nombre des disciples d’Abou Tahir était mille-cinq-cents, sept-cents cavaliers et huit-cents fantassins. Il obtint cette information d’un homme d’Anbar, qui agit comme un espion pour lui et ses troupes. D’autres ont rapporté que leur nombre était mille-sept-cents. Il ajouta : « J’entendis un des déserteurs d’Abou Tahir, quand questionné pourquoi les forces impériales s’étaient enfuit aussi rapidement, alors que les forces d’Abou Tahir avaient été si ferme ? », il répondit : « La raison consiste en ce que les forces impériales supposent que la sécurité se trouvaient dans la fuite, à laquelle ils donnent donc la préférence, alors que nous supposons que c’est dans la ténacité, d’où nous tenons ferme et ne bougeons pas ». ‘Ali Ibn ‘Issa organisa entre Zoubarah et Baghdad une série de postes, avec cent pigeons et un homme pour chaque pigeon qui devait envoyer chaque heure les nouvelles des mouvements de l’ennemi par ces oiseaux. Ainsi Baghdad resta en sécurité le jour où les qarmates avancèrent vers Zoubarah en dépit du grand nombre de bandits de grand chemin et d’hommes masqués comme des soldats, tous inquiets de piller la ville, du fait des instructions données par ‘Ali Ibn ‘Issa à Nazouk de patrouiller avec sa force entière, matin et soir, des deux côtés du fleuve. De plus, le jour où Abou Tahir avança vers Zoubarah, le vizir ordonna à Nazouk de prendre sa force entière tôt le matin à la Porte Harb et d’y rester jusqu’au soir et de patrouiller continuellement les deux côtés de la rive et de faire savoir que n’importe quel bandit de grand chemin ou personne masqué comme un soldat qui serait découvert et que quiconque serait trouvé en possession d’une arme sera immédiatement décapité. Ainsi les bandits de grand chemin restèrent dans leurs antres et les commerçants de la Porte Mouhawwal, du Canal Tabiq, de Qalla’in et d’autres quartiers fermèrent leurs magasins, transférèrent leurs marchandises dans leurs résidences et montèrent la garde. Les principaux habitants recueillirent des bateaux qu’ils lancèrent sur les canaux qui communiquaient avec le Tigre et embarquèrent leurs marchandises. Certains les prirent en aval à Wassit. Ceux qui étaient préparés aux urgences transférèrent leurs marchandises à Houlwan, et espéraient voyager avec les pèlerins vers le Khorasan. Personne ne doutait que les qarmates prendraient Baghdad. Nazouk conformément aux ordres de ‘Ali Ibn ‘Issa resta à cheval du début du matin jusqu’à ce que la première partie de la nuit soit passée et ni lui ni ses hommes ne sont descendus sauf pour exécuter leurs dévotions. Les tentes furent montées ensuite pour eux. Ces mesures protégèrent la ville. Le qarmate fit de Hit son prochain objectif. Haroun Ibn Gharib et Sa’id Ibn Hamdan se dépêchèrent pour défendre la ville et arriver avant lui. Ils montèrent en haut des murs de garde remontant ainsi le moral des habitants et quand les qarmates arrivèrent, ils les bombardèrent de leur position. Un grand nombre de qarmates furent tués et Abou Tahir leva le siège. Quand ces nouvelles atteignirent Baghdad, ce fut un soulagement général et quand le calife al-Mouqtadir et la reine mère furent informés de son départ (Abou Tahir) ils donnèrent cent-mille dirhems en charité. Mou’nis et Nasr dressèrent la liste des troupes qui se trouvaient sur le flanc de Baghdad à Zoubarah, sans prendre en compte les Arabes et toutes les personnes à charges et constatèrent qu’ils étaient au nombre de 42.000. Quand ‘Ali Ibn ‘Issa fut informé de la capture d’Ibn Abi as-Saj, il alla trouver immédiatement Mouqtadir et lui dit : « Les califes précédents amassèrent de l’argent pour le seul but de supprimer les ennemis de notre religion, comme les khawarijes et protéger l’Islam et les Musulmans. Depuis le décès du Prophète Béni (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui), il n’est pas arrivé aux Musulmans de désastre plus sérieux que celui-ci. Cet homme (Abou Tahir) est un mécréant, qui attaqua les pèlerins durant l’année 311 (923), d’une manière sans précédent. Sa terreur a pris possession des cœurs de tous tes servants. Al-Mou’tadid et al-Mouktafi ont amassé des trésors dans leur trésorerie privée pour les urgences de ce style. Et il ne reste à présent pas grand-chose dans la trésorerie privée. Craint Allah Exalté, ô commandant des croyants, parle à la reine mère, qui est une femme dévote et excellente et si elle a un trésor qu’elle a amassé pour n’importe quelle nécessité alors c’est le moment pour le sortir. Et si l’autre chose survient, part avec ta compagnie vers les régions les plus lointaines du Khorasan. Je t’ai donné un conseil véridique ». Le calife rendit visite à sa mère et après consultation avec elle, il ordonna le transfert d’un demi-million de dinars lui appartenant à la Trésorerie Publique, pour être dépensé sur les troupes. Il demanda alors à ‘Ali Ibn ‘Issa combien restait dans la trésorerie privée et il lui répondit qu’il y avait un demi-million. Le vizir se mit au travail pour économiser et ordonna que pas un seul dirham de cet argent ne doit être gaspillé sur les commissions et il collecta aussi de l’argent dû des provinces, en envoyant des personnes pour demander aux fonctionnaires locaux de payer. Un certain commerçant avertit ‘Ali Ibn ‘Issa qu’il avait établi qu’un homme du Chiraz agissait comme un espion pour les qarmates et qu’il correspondait avec lui. Le vizir envoya un groupe pour l’arrêter et le ramener au palais. Questionné par ‘Ali Ibn ‘Issa en présence du Qadi Abou ‘Omar et des commandants, cette personne dit : « Je suis un partisan d’Abou Tahir et je le suis par ce qu’il est dans le droit, alors que vous, ton maître et vos partisans sont des menteurs mécréants. Dans le monde de Dieu il doit toujours y avoir Son représentant et un juste souverain désigné par Lui ; notre souverain est le Mahdi fils de…, fils de…, fils de…, fils de…[6], Ibn Isma’il Ibn Ja’far et nous ne ressemblons pas aux rafidi fous, qui font porter allégeance des hommes pour un souverain qui est absent et attendu ». ‘Ali Ibn ‘Issa lui dit : « Donne-moi une liste des gens de Baghdad et de Koufa qui correspondent avec les qarmates ». « Et pourquoi », répliqua-t-il, « devrais-je vous donner une liste de vrais croyants pour être livré entre les mains d’infidèles, qui les exécuteront ? Jamais! » Le vizir ordonna que l’homme soit attaché en sa présence, puis fouetté et ensuite entravé et chargé avec un lourd collier en fer et enchaîné. Puis il fut alors livré à Nazouk et emprisonné. Il mourut huit jours après, ayant refusé de manger ou boire. Cette même année, l’armée se mutina ce qui était devenu maintenant une coutume. En l’an 316 de l’Hégire (928), Abou Tahir le qarmate après être retourné dans sa capitale Hajar, construisit une maison qu’il appela « la maison de l’émigration » (dar al-hijrah). Puis, il s’appliqua à ramener vers ses croyance perverses et diaboliques ‘Oubaydillah al-Mahdi, l’ignoble chef des ismaéliens battiniyah qui habitait dans la ville d’al-Mahdiyah en Tunisie et qui fut le premier « calife » ‘oubaydi comme nous l’avons déjà mentionné. Face à tous ces différents troubles contre l’état abbasside, leurs partisans devinrent plus nombreux et particulièrement ceux en lesquels se trouvait une maladie dans le cœur et ceux qui étaient à la recherche des biens de ce monde. Ces gens étaient enchantés de suivre la « religion » du diable, une « religion » qui permet tout et n’interdit rien. Ils envoyèrent des bandes dans chaque direction et augmentèrent leurs viles et infâmes exactions. Ils conquirent de nouvelles villes et attaquèrent les Musulmans et à cause d’eux les calamités se multiplièrent et la frayeur gélifia le cœur des Musulmans de la région. Le califat fut durement éprouvé par eux et les troupes d’al-Mouqtadir furent mises en déroute à plusieurs occasions. Cette année, le pèlerinage à La Mecque fut interrompu par la peur des qarmates et les Mecquois quittèrent la ville. Toujours cette année, les Byzantins marchèrent contre Khalat[7] ou ils détruisirent la chaire de la principale mosquée et mirent une croix à la place. Cette même année, des nouvelles arrivèrent qu’Abou Tahir était entré dans Daliyyah, en Cisjordanie entre Rahbah, sur la Route de l’Euphrate et n’ayant rien trouvé, il tua un certain nombre d’habitants. Puis, il procéda, il procéda à Rahbah, dans laquelle il entra après que les habitants aient résistés, et qu’il massacra tous. Mou’nis al-Mouzaffar fut invité à aller combattre et affronta les qarmates, à Raqqah. Les habitants de Qarqissiyah avaient envoyé une délégation au qarmate pour solliciter sa protection qui leur fit de larges promesses. Abou Tahir envoya ensuite un héraut pour proclamer que personne ne devait se montrer ce jour et personne ne se hasarda à le faire. Abou Tahir envoya un groupe qui traversa le fleuve sur un pont érigé par lui à Rahbah et massacra un très grand nombre d’Arabes, dont il saisit les chameaux et les moutons. Les Arabes conçurent une très grande peur de lui et il leur imposa le tribut à raison d’un dinar par an qu’ils paient encore à ce jour (c’est-à-dire à l’époque où les faits étaient rapportés par l’historien). Il procéda alors au nord vers Raqqah. Mou’nis marcha vers Mossoul, puis vers Raqqah, empruntant la route qu’Abou Tahir avait pris pour Rahbah. Abou Tahir, embarqua dans des bateaux, descendit une partie du fleuve, avant de débarquer dans le but de revisiter Hit dont les habitants avaient érigé sur leur mur des machines de toutes les tailles pour lancer des projectiles. Ils s’opposèrent à lui, tuèrent un certain nombre de ses hommes et il partit en direction de Koufa. Son mouvement fut transmis et Bounayy Ibn Nafis et Haroun Ibn Gharib furent expédiés dans le fourgon de Nasr. La cavalerie qarmate commandée par Ibn Sanbar marcha sur Qasr Ibn Houbayrah, où ils traversèrent l’Euphrate par un gué et tuèrent un certain nombre des habitants de Qasr. Nasr le chambellan marcha avec les commandants et l’infanterie Massaffi avec l’intention d’engager Abou Tahir tandis que Nasr avait une attaque de fièvre aiguë qui ne l’a pas empêché de procéder à Soura. Abou Tahir atteignit la rive du fleuve à Soura au coucher du soleil. Nasr était si malade qu’il fut incapable de monter son cheval et il nomma donc Ahmad Ibn Kayghalagh pour prendre son poste, à la tête de l’armée. Cependant, le qarmate partit avant que ce commandant ne puisse l’engager. La maladie de Nasr s’aggrava, sa langue s’assécha, la fièvre augmenta et il fut renvoyé chez lui à Baghdad dans un chariot mais il mourut sur la route. Shafi’ Mouqtadiri fut envoyé à l’armée avec un ordre du calife ordonnant à Haroun Ibn Gharib de prendre le commandement à la place de Nasr et le nouveau commandant ramena l’armée à Baghdad.
Posted on: Fri, 09 Aug 2013 15:37:43 +0000

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