Les vacances sont propices aux retrouvailles familiales et, en - TopicsExpress



          

Les vacances sont propices aux retrouvailles familiales et, en l’occurrence, à la chasse aux gros mots appris pendant l’année, dans la cour de l’école, par nos enfants. Pourtant, il en est un que l’on ne retrouve pas dans la bouche de nos chères têtes blondes, mais plutôt dans les gazettes, dans la faible pensée véhiculée par la triste lucarne éclairant, chaque soir, les foyers. Et parfois jusque dans les couloirs des ministères et des édiles de notre République : le mot Fonctionnaire. Le fonctionnaire, bouc émissaire, porteur des maux de notre société… Trop nombreux, trop payés, trop sécurisés, trop avantagés ? Toujours trop dans une société où beaucoup n’ont pas assez ! Facile alors à attaquer, il est moins occupé à se défendre, qu’à agir au service de la population et, de plus, soumis à un devoir de réserve et de neutralité. Jusqu’à la Cour des comptes qui fait ce pour quoi elle est faite : « compter ! » et préconise la suppression de 10 000 fonctionnaires par an selon une vision comptable, alimentant l’opprobre général ! Sans parler du nouveau président du MEDEF, qui n’a eu de cesse, interviewé mi-juillet sur France Inter, de démontrer la charge que représentait la fonction publique pour notre pays. Nous ne parlerons pas ici d’amalgame entre les conflits d’intérêts dont il faut protéger les fonctionnaires et ceux que l’on a bien du mal à empêcher dans la sphère politique. A croire que l’amalgame arrange certains ! Alors, il faut dire stop à l’anathème permanent. Rappelons les fondamentaux : les fonctionnaires assurent un service public de qualité, en permanence et en proximité, y compris dans des territoires où nul, à part eux, n’accepte plus de se rendre. Des interventions parfois risquées et pour des salaires, parfois, si faibles qu’ils justifient des indemnités compensatrices pour atteindre le SMIC. Protégés, ils le sont et heureusement, pour garantir une neutralité vis-à-vis des pouvoirs et des contrepouvoirs. Leurs retraites, elles, sont équivalentes à celles du privé pour une carrière complète. Nous sommes au SYNCASS-CFDT, pour une large part d’entre nous, fonctionnaires et fiers de l’être. Nous nous sentons davantage serviteurs des usagers que de l’Etat et fiers de porter les valeurs du service public, qui ont plus que jamais du sens. Le sens de s’occuper de tous, partout et tout le temps, malgré des moyens de plus en plus comptés, dans une société individualiste et sous le règne de l’argent. Fiers d’être au service d’une certaine idée de l’égalité républicaine. Fiers des agents publics de toutes catégories qui nous entourent, avec lesquels nous partageons ces valeurs. C’est aussi pour eux que nous refusons ces remises en cause qui leur portent également atteinte. Loin d’être rétrograde, nos positions et nos actes sont profondément modernes. Nous sommes dans le mouvement, pas dans l’immobilisme, que ce soit dans l’optimisation des ressources, dans la refonte des structures, dans l’innovation technique, pour garantir des prestations de qualité à l’ensemble de nos concitoyens, avec l’adaptabilité qui est un des principes du service public. Au lieu de l’opprobre et de la suspicion, nous réclamons le respect et la confiance. L’exigence d’un service public de qualité, mené par des fonctionnaires motivés, est aux antipodes de la facilité. Le projet de loi relatif à la déontologie et aux droits et obligations des fonctionnaires a pour ambition affichée de renforcer « la place des valeurs de la fonction publique et les dispositifs applicables en matière de déontologie et de prévention des conflits d’intérêts », d’actualiser « les obligations et les garanties fondamentales accordées aux agents » et d’inscrire dans le statut général « les premiers acquis de l’action du Gouvernement en faveur de l’exemplarité des employeurs publics ». Sous réserve de la rédaction finale de ce texte, qui ne doit pas être de la communication politique mais la traduction et la consécration, dans le droit positif, de nos valeurs républicaines. C’est à cette condition de l’affirmation et de la mise en pratique de nos valeurs que nous pourrons mieux les perpétuer. Nous les partageons avec nos collègues des établissements à but non lucratif, qui sont nos alliés pour garantir l’accessibilité et la permanence des prestations. Dans ce numéro d’équilibriste qui caractérise nos fonctions, nous réussirons ensemble, car comme dans les cours d’école : ce sont toujours les bons qui gagnent !
Posted on: Tue, 30 Jul 2013 10:44:30 +0000

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