Libertés démocratiques – Dr Tousséa : Comment nous devons - TopicsExpress



          

Libertés démocratiques – Dr Tousséa : Comment nous devons prendre notre destin en main Membre du Congrès national de la résistance pour la démocratie (CNRD), Dr. Alphonse Tousséa est le porte-parole de la Coalition pour une Société de Droit (CSD) au sein du CNRD. Il donne les raisons qui militent en faveur de la création du CSD et démontre comment le régime actuel appauvrit les Ivoiriens. Membre du CNRD, vous avez assisté à la traque et à l’arrestation de vos camarades, dont le président Laurent Gbagbo, à la suite de la crise postélectorale. Comment avez-vous vécu cette situation ? Nous avons remercié Dieu de nous avoir permis de vivre, notamment les mois de mars, avril, mai, juin 2011 à Abidjan, en Côte d’Ivoire, avant de mourir un jour. Nous avons pu mesurer jusqu’à quel niveau d’horreur peuvent aller la cruauté et l’inhumanité de l’ogre occidental. On oublie très souvent qu’il a pu être responsable de la Shoah juive. Aujourd’hui, comme Augustin Sainte-Beuve, l’ogre atroce est devenu théâtral. Enfumer au gaz toxique et larguer plus de 800 tonnes des bombes sur la résidence d’un chef d’Etat et son bouclier humain de milliers de jeunes aux mains nues, «au nom de la démocratie», dans un pays souverain pour une question de désaccord électoral, pendant une dizaine de jours, est pour le moindre inédit et hautement barbare. Nous réalisons, avec beaucoup de déception et de désillusions, que la société occidentale des Nicolas Sarkozy, prise en otage et façonnée par deux siècles de régimes capitalistes, n’est pas l’occurrence pilote de la Société des Lumières que les penseurs du XVIIIème comme Montesquieu, Diderot, Voltaire, Kant, Beccaria, Jefferson et autres avaient conçue et qui avait donné de l’espoir à toute l’Humanité. C’est quoi le CSD dont vous êtes le porte-parole ? Un courant, une plate-forme interne ou externe ? Vous savez, le CNRD contient quatre groupes d’organisations : les partis politiques, les organisations politiques, les organisations de la société civile et les organisations syndicales. Dans le groupe des partis politiques le FPI étant déjà une puissance qui compte, les autres partis politiques plus jeunes ont décidé de mutualiser leurs énergies dans le collectif appelé Coalition pour une Société de Droit, dénommée CSD. Ceci pour constituer une deuxième force politique à côté du FPI et toujours à l’intérieur du CNRD. La CSD se propose de participer au débat national à tout moment et en tout lieu, notamment au sein du Cadre Permanent de Dialogue (CPD), mis en place par le gouvernement. Les enjeux politiques d’aujourd’hui et de demain exigent cette deuxième force qui valorisera chacun des jeunes partis et renforcera significativement le CNRD en travaillant en parallèle mais dans la même direction que le FPI et conformément à la grille de lecture et d’action du président Gbagbo, garantie sur le terrain par le président Dadié. Cette coalition renonce à son ancienne dénomination CPCNRD qui donnait lieu à beaucoup de polémiques. C’est quoi la grille de lecture et d’action du CSD ? La société ivoirienne est malade, comme beaucoup d’autres sociétés africaines, notamment francophones. Elle ne correspond pas du tout à la Côte d’Ivoire virtuelle et idyllique que certains intérêts éblouis s’évertuent à nous présenter chaque jour. Notre société développe l’hydre coloniale, une maladie chronique qui, du fait de l’aspiration par ponction de notre sang, plombe notre métabolisme de développement naturel. Et qui est infusée dans notre corps social par le système capitaliste occidental et ses relais locaux. Cette pathologie invalidante a reçu du viatique, repris de la vitalité depuis le 11 avril 2011 et gagne aujourd’hui tous les compartiments de notre société. Le professeur Mthuli Ncube, économiste en chef et vice-président de la BAD ne dit pas autre chose quand, au sujet de l’Afrique en général, il affirme : «la fuite des ressources de l’Afrique au cours des 30 dernières années, presque équivalente au PIB actuel de l’Afrique, bloque l’envol de l’Afrique». Le génie d’Aimé Césaire a été aussi d’alerter le monde, déjà dans les années 1950, sur les deux dérives fondamentales de la civilisation capitaliste occidentale. Celle de prendre en otage les peuples d’Occident, d’enrichir une minorité au détriment de la majorité. Et celle d’injecter et d’entretenir le virus colonial dans le corps des peuples faibles, notamment d’Afrique. Il nous faut, peuples d’Afrique, redoubler d’ardeur et renforcer la croisade contre cette pathologie chronique pour garantir l’effectivité du développement organique et naturel de nos sociétés. Nous devons, à cet effet, entendre impérativement l’appel répété de nos guides spirituels, dont notamment le Cardinal Bernard Agré, à notre réarmement moral. Qui n’est rien d’autre que l’appel à la « résurrection des corps » lancé déjà dans les années 1930 par les disciples radicaux de Freud comme Fromm, Brown et Marcuse à propos de la société capitaliste occidentale. Notre société doit être délivrée, à tous les niveaux, du règne ignoble du mensonge, de la violence, du loubardisme, de l’inversion victimaire et de l’imposture. Elle doit retrouver les valeurs de la foi et de la morale traditionnelle qui considèrent détestable l’amour mortifère des honneurs, de l’argent et du bien matériel, pour reprendre à notre compte le fond d’angoisse de Freud à l’époque. Notre société pourra alors renouer avec la quête du développement endogène, de la souveraineté et de la dignité par la «protestation virile», conseillée par le président Houphouët lui-même quand il nous disait « je vous laisse en héritage l’indépendance politique, à vous de conquérir l’indépendance économique c’est-à-dire l’indépendance réelle» ; «protestation virile» mise en œuvre par le président Gbagbo à travers les formes avancées de rites d’initiation par lesquels tout peuple atteint la virilité et la maturité. Nous voulons parler du concept de «compter sur soi-même dans tous les domaines de la vie de notre nation» ; des concepts de budgets sécurisés, de monnaie et banque centrale nationales ou régionales. Nous devons cultiver de nouveaux paradigmes pour une société de solidarité, de plein épanouissement et d’accomplissement. Nous devons avoir l’orgueil de notre sang pour prendre en main notre destin et construire nous-mêmes notre nation en prenant le temps que Dieu nous donne. Au fond, c’est quoi la colonisation ? N’est-ce pas un terme désuet, un disque rayé ? C’est le colon qui parle de disque rayé pour nous endormir. Pendant que notre société ploie sous la réalité que ce terme évoque. En son principe, la colonisation renvoie ici fondamentalement à l’acte de prédation, d’extorsion, de dépossession d’une activité économique, d’une ressource naturelle, d’une production agricole, minière ou industrielle, d’un fonds ou d’une plus-value de toute nature des mains d’une personne physique ou morale ivoirienne par une personne physique ou morale d’une autre nationalité. Et ce qui est dépossédé de l’Ivoirien au profit de l’étranger est une «ponction coloniale». Nous paraphrasons la définition d’Aimé Césaire dans son « Discours sur le colonialisme » (1955). Quand un « ex-combattant » ressortissant de la sous région contraint, par les armes, un paysan Wê à l’exil et occupe ses terres et campements, toute appropriation, toute récolte qu’il fait est une ponction coloniale. Quand le nouveau régime donne le monopole de gestion des deux Terminaux à conteneurs TCI et TCII du Port Autonome d’Abidjan dans les conditions que l’on sait, au seul consortium BAL, APM Terminals et Bouygues Travaux Publics, il ouvre ainsi un canal à ponction coloniale à haut débit qui, faute de concurrence, accroitra fortement le coût de la vie dans notre pays. L’essence de la ponction coloniale est qu’elle appauvrit sans compensation la personne physique ou morale ivoirienne, voire la nation entière au profit de l’étranger qui rapatrie généralement son gain. On peut aller plus loin en rapportant la ponction coloniale annuelle au Produit Intérieur Brut (PIB). Car la ponction coloniale, facteur important de rareté économique dans la société, a un effet négatif dévastateur sur le développement humain. Le président Affi ne dit pas autre chose quand le samedi 7 septembre 2013 dernier il affirme : « avec Ouattara, on nous pompe notre argent à la puissance d’un ouragan ». Quel bilan faites-vous des deux ans du nouveau régime en Côte d’Ivoire ? Le régime du président Ouattara n’a pas voulu attendre que le peuple de Côte d’Ivoire se décide un jour à le mettre en mission régalienne. L’aiguillon du désir du pouvoir a eu raison de sa patience. Le recomptage des voix, après l’élection présidentielle de 2010, pouvait remettre à plus tard la consécration. Il s’est donc laissé installer le 11 avril 2011 par une coalition d’intérêts à moteur colonial qu’il a soigneusement mobilisée. Coalition qui n’a pas les mêmes préoccupations que le peuple de Côte d’Ivoire, qui lui aspire à une société avancée de libertés, de démocratie, de droit, de respect des lois. Pour cette coalition, le 11 avril 2011 donne le coup d’envoi de la ruée sur la charogne. Depuis, chaque membre s’efforce, chaque jour que Dieu fait, avant qu’il ne soit peut-être trop tard, de prendre la part maximale du gâteau. Cet objectif est bien engagé. Le souci majeur des nouvelles autorités est désormais de « sécuriser » le régime, garant et promoteur de la ponction coloniale. Quand on a placé le corset, il faut en serrer toutes les baleines, disait le français Balzac. Après le pouvoir exécutif, il faut museler toute l’opposition significative, conquérir et garder par devers soit tous les autres pouvoirs de la République. Pour ce faire, l’on prend en otage les deux principaux instruments de régulation de la vie politique que sont la Commission Electorale Indépendante (CEI) et le Conseil Constitutionnel. Vingt neuf (29) membres sur trente un (31) sont sous le contrôle du clan à la CEI. La communauté nationale et internationale, même l’ONU, ont demandé la réforme de la CEI, rien n’y fit, les nouvelles Autorités sont restées intraitables. Le nouveau régime est venu avec son Conseil Constitutionnel, le mandat du Conseil précédent n’avait pas expiré. La plupart des postes de direction de la RTI sont aussi aux mains des hommes du Nord. Presque tous les hauts postes de direction dans l’administration publique et parapublique sont aussi aux mains des hommes du clan. Des licenciements massifs sont opérés au profit essentiellement des ressortissants du Nord, conformément à la politique de rattrapage du Président Ouattara. Pour ne pas que soit contrariée, de quelque façon que ce soit, toute cette politique gravement oligarchique au profit de la coalition, tous les caciques de l’ex-majorité, à commencer par le président Laurent Gbagbo lui-même, sont mis sous la semelle des chaussures au cimetière, dans les prisons, en exil ou dans des camps de tortures disséminés dans tous le pays, avec l’aide de la justice et des forces de sécurité nationales instrumentalisées. Ainsi, dans la sécurité par anesthésie de l’opposition et la paix factice, la culture et la récolte de la ponction coloniale peuvent, dans la durée, prospérer, tranquillement. Malgré tout cela, les nouvelles autorités n’arrivent pas à remplir, comme il se doit, les missions régaliennes de l’Etat, la sécurité, l’éducation, la santé et l’accompagnement de l’activité économique. Car promouvoir la ponction coloniale en nourrissant les intérêts oligarchiques et étrangers de la coalition à partir de la richesse nationale et développer la société à partir de cette même richesse nationale sont deux objectifs inversement proportionnels. Plus la ponction coloniale est importante, plus la société est confrontée à la rareté économique, moins il y a de ressources à consacrer à la sécurité, à la santé, à l’éducation. Voulez-vous nous dire que l’option politique et économique des nouvelles autorités sacrifie notre souveraineté ? Les nouvelles autorités renvoient la Côte d’Ivoire en arrière, sur une route surannée, déjà explorée et sans issue. Elles arriment de nouveau, de force, la Côte d’Ivoire au système capitaliste occidental, de plus en plus incriminé par les masses populaires occidentales elles-mêmes comme injuste, responsable de la pauvreté du plus grand nombre et des guerres qui sèment la mort partout dans le monde. Nous voudrions redire aux nouvelles autorités que, depuis le début du 19e siècle et dans le monde entier, aucun attelage de ce genre n’a réussi une quelconque valeur humaine, encore moins un quelconque développement. Nous ne devons pas demeurer des dupes chroniques de l’hypocrisie collective de l’Occident capitaliste pour croire encore aujourd’hui qu’au bout de cet attelage sortira l’émergence de notre nation. Quelle analyse vous inspire la détention du Président Gbagbo à la CPI ? Le président Laurent Gbagbo appartient à la longue liste des leaders martyrs des pays faibles du monde comme le Haïtien Toussaint Louverture (1802), l’Ivoirien Samory Touré (1898), le Congolais Patrice Lumumba (1961), le Sud Africain Nelson Mandela (1964), le Chilien Salvador Allende (1973), le Burkinabé Thomas Sankara (1987) que le colon a choisi d’embastiller, voire d’éliminer pour soumettre et exploiter leurs peuples. Le CPCNRD ne cessera jamais assez de rendre hommage à tous ces leaders et particulièrement au président Laurent Gbagbo pour son attachement à la valeur du don de soi qui nous permet aujourd’hui, avec le temps, d’affiner notre compréhension du désastre que vit notre pays depuis plus de dix ans et d’éclairer la lutte pour une société de droit. L’opposition a enregistré récemment la libération de personnalités politiques, l’acquittement de Koné Katinan au Ghana et le refus d’extrader Mme Gbagbo à la CPI. Considérez-vous cela comme de bonnes dispositions à l’ouverture du jeu politique ? Le CPCNRD se félicite de l’acquittement de Katinan et de la libération de 14 des nôtres. Le CPCNRD en remercie les nouvelles autorités et leur demande d’aller encore plus loin pour libérer tous les autres prisonniers politiques, sans conditions. Le refus d’extrader Mme Gbagbo à la CPI n’est-il pas une tentative destinée à protéger les ex-rebelles, dont Monsieur Soro, qui sont dans le viseur de La Haye ? Pensez-vous que la justice et les forces de sécurité, sous Alassane Ouattara, sont utilisées comme instrument de démantèlement de l’opposition ? Nous disons oui, dans la mesure où la justice ne s’intéresse qu’aux pro-Gbagbo, notamment aux caciques d’entre eux, dans cette crise où les ex-seigneurs de guerre sont désignés « sauveurs de la République » par l’ex-procureur de la République. Le système de défense et de sécurité est la première raison d’être de tout Etat. Dieu a créé les hommes. Il n’a pas créé l’Etat. Ce sont les hommes eux-mêmes qui missionnent certains d’entre eux en un Etat pour s’occuper, entre autres, de la sécurité des uns et des autres. La sécurité est la première question majeure de toute société. Le système de sécurité doit donc être au service de chacun et de tous, c’est-à-dire la République. Il ne doit pas être instrumentalisé par un régime politique pour servir des intérêts de clan et brimer une partie quelconque, si petite soit-elle, de la société. Pour que nos forces de défense et de sécurité soient indistinctement au service de chacun et de tous le CPCNRD propose le désarmement complet, sur tout le territoire national, de tous ceux qui n’ont pas le droit de porter les armes, notamment les ex-combattants dont les dozo. Ils sont la source principale de l’insécurité dont le niveau est malheureusement encore élevé, l’encasernement des Frci et le départ de Côte d’Ivoire des forces extérieures que sont la Licorne et l’ONUCI qui sont en vérité des forces d’occupation coloniales. Quel est votre regard sur la réconciliation nationale ? La réconciliation nationale, pour le CPCNRD, passe par la normalisation de la vie nationale qui, elle, comporterait essentiellement trois phases, à savoir l’arrêt de « l’extermination » physique, politique, économique et culturelle de l’ex-majorité politique. C’est entre la moitié pro-Gbagbo et la moitié pro-Ouattara que la réconciliation est nécessaire. Il faut que la moitié pro-Gbagbo cesse d’être ou de se sentir persécutée. Il faut libérer le président Gbagbo et toutes les personnes illégalement emprisonnées, dégeler les avoirs abusivement gelés, arrêter les licenciements massifs pour « rattrapage », ramener au bercail les Ivoiriens encore exilés. Des centaines de milles d’autochtones déplacés et exilés ne peuvent pas encore rentrer chez eux parce que leurs villages, campements et plantations sont encore abusivement occupés par des ex-combattants, des Frci et certains de leurs parents allogènes, dans les régions du Cavally et du Guémon. La réconciliation ne peut commencer tant que l’une des deux parties en conflit continue de recevoir des coups. La justice des crimes de guerre, de génocides et l’amnistie nationale. Celle-ci doit s’intéresser à toute personne physique ou morale à comportement délictueux, quelque soit son camp. Les auteurs des tueries massives de Bouaké, Korhogo, Bangolo, Guitrozon, Petit Duékoué, Duékoué Carrefour, Nahibly, etc., n’ont toujours pas été inquiétés, alors que, selon les ONG internationales comme Human Right Watch et Amnesty International, de lourds soupçons pèsent sur les ex-rebelles de Guillaume Soro et les Frci du Président Alassane Ouattara. L’amnistie pourrait intervenir à la fin du processus judiciaire. Il y également la libération du jeu démocratique. Les instruments de régulation, dans une société qui se veut démocratique, doivent faire l’objet d’un consensus au sein de toute la classe politique nationale. Les systèmes d’arbitrage du jeu démocratique ou de la régulation politique ne doivent jamais, à n’importe quel moment de la vie de la nation, être pris en otage, sous aucun prétexte, par une quelconque chapelle politique. C’est pourquoi nous proposons les mesures suivantes : la refonte totale de la Commission Electorale Indépendante (CEI) qui est une structure partisane au service d’une partie du corps politique national, le (RHDP). La composition et le fonctionnement doivent être redéfinis de façon consensuelle, à savoir la révision de la liste électorale, la révision du découpage électoral pour la conformer aux paramètres consensuels, le financement et la libéralisation des activités des partis politiques. La régulation politique approximative ou corrompue est l’origine de la plupart des conflits postélectoraux dans les pays en voie de développement d’Afrique. Le CPD ne doit pas être un instrument des nouvelles Autorités aux fins de se donner bonne conscience et de se montrer régime démocratique à la communauté internationale. La réconciliation qui a cours en ce moment, que notre télévision nationale rapporte à chaque journal télévisé, nous semble plus être du spectacle et de la propagande. Les députés ivoiriens ont adopté récemment trois lois relatives à l’apatridie, à la nationalité et au foncier. Pensez-vous que cela mettra définitivement un terme aux nombreux conflits sur le foncier et la nationalité ? Les Députés ivoiriens de cette législature jouent leur rôle. Ils ont été élus aux forceps par moins de 20% de l’électorat national pour voter les lois sur mesure à l’avantage de la coalition. C’est pourquoi tout a été mis en œuvre pour écarter l’opposition des élections législatives de décembre 2011. Les lois sur l’apatridie et la nationalité visent, en vérité, à modifier la structure de notre démographie et de notre corps électoral par une naturalisation massive, en vue de renforcer numériquement l’électorat captif du régime. Sinon qu’est-ce qui peut justifier l’urgence et l’empressement frénétique du régime à mettre en place des lois de naturalisation pour des catégories de personnes qui ne se sont jamais manifestées, du moins à la connaissance de toute la nation. Pendant que plus de 100.000 Wê encore en exil se meurent sous des tentes au Libéria, ne trouvant pas encore les moyens de retourner en sécurité sur leurs terres, dans leur pays. La loi sur le foncier vise, en fait, à récompenser les ex-combattants membres de la coalition qui ont contribué à l’avènement du régime, en donnant des titres de propriété légaux aux terres qu’ils occupent depuis la crise du 19 septembre 2002. Pour le CPCNRD, une naturalisation massive, susceptible de modifier de façon significative la structure de la démographie et de diluer le sang national devrait faire l’objet d’un référendum. Mais le régime du président Ouattara nous a habitués aux passages en force. Quels commentaires faites-vous sur l’intervention française au Mali et le projet de frappes américano-françaises en Syrie ? Les Occidentaux ont avoué avoir menti en Irak. On les a vus mentir en Lybie et ici en Côte d’voire. A propos du Mali l’hebdomadaire français, Le Nouvel Observateur du 7 février 2013 a écrit ceci : « L’avenir des intérêts français au Mali et dans la sous-région, avec notamment l’uranium du Niger exploité par AREVA, est l’aiguillon principal de l’intervention française au Mali. Donc, l’opération « Servale » est essentiellement motivée par la nécessité de protéger les intérêts stratégiques et économiques de la France ». Et pourtant la France officielle continue de nous faire croire qu’elle serait allée au Mali pour essentiellement sauver les Maliens et Bamako des Djihadistes coupeurs de mains. Pour avoir dévoilé les mensonges et les intentions cachées de l’opération « Servale », Aminata Traoré, ancienne Ministre malienne de la Culture a vu l’ire des Autorités françaises s’abattre sur elle en lui refusant un visa en avril 2013. Le monde entier commence à s’habituer aux mensonges des Occidentaux. C’est pourquoi ils peinent aujourd’hui à convaincre la communauté internationale que c’est le Gouvernement Syrien, et non les rebelles, qui fait usage d’armes chimiques contre les populations civiles. C’est pourquoi aussi ils rencontrent l’opposition farouche des pays émergents, notamment la Russie et la Chine, dans les instances de l’ONU. Mieux, le Président Poutine les accuse d’avoir aidé les rebelles à utiliser les armes chimiques pour provoquer l’intervention militaire de la communauté internationale. Devant l’hostilité des peuples du monde entier, dont l’église catholique à travers la position clairement affichée du Pape François, un compromis vient d’être trouvé qui éloigne l’intervention américano-française et sauve, en même temps, la face aux Gouvernements français et américain. C’est tant mieux. Saint-Claver Oula nouveaucourrier.net/libertes-democratiques-dr-toussea-comment-nous-devons-prendre-notre-destin-en-main/
Posted on: Sun, 06 Oct 2013 19:42:34 +0000

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