L’Analyse Hebdomadaire de Robert Benodin sur la Crise Politique - TopicsExpress



          

L’Analyse Hebdomadaire de Robert Benodin sur la Crise Politique Haitienne. facebook/pages/Groupe-pour-la-Promotion-de-la-D%C3%A9mocratie-en-Haiti/114934575248011?sk=app_2373072738 Par Robert Benodin Orlando le 10 novembre, 2013 Ereinté sous le poids de l’accumulation constante, pendant plus d’un demi-siècle, d’une multitude de crises non-résolues. On est obligé de faire le constat et d’admettre. Qu’au moins deux générations d’Haïtiens exposées à cet état de fait, ont développé une certaine accoutumance à cette permanence. Cette accommodation à cette atmosphère constante de crises, tend à les amener le plus souvent, à sous-estimer, leur intensité, leur degré de nocivité, la gravité de leurs conséquences et surtout à ignorer les intérêts et les causes qui les sous-tendent. Au cours de cette longue période, plus d’un demi-siècle, l’effet de l’accoutumance à cette situation permanente de crises, a eu pour corollaire, un niveau de seuil de tolérance tellement élevé, qu’à première vue, il apparaît frôler la résignation. C’est précisément à partir de cette impression que l’Internationale et ces deux régimes, ont continuellement exploité, peu importe leurs tendances et peu importe celles des hégémonies septentrionale ou méridionale qui les contrôlent. On ne peut s’empêcher aujourd’hui d’en faire le constat. Que ce ne soit pas par l’effet du hasard, que Martelly, comme ses prédécesseurs, ait agi avec autant de désinvolture, et ait affirmé avec autant d’arrogance : « Sé sa’m vlé ki pou fèt ! » sans se soucier des conséquences d’une telle attitude dans l’atmosphère politique actuel. Agissement qui de fait, a toujours eu, dans le passé, pour corollaire, une soumission inconditionnelle à la volonté tyrannique de ces chefs d’état. Est-ce que cette fois-ci, ce sera le cas ? Va-t-on accepter servilement à s’y soumettre ? Déjà les premières réactions populaires affirment que non ! C’est cette expérience du passé, d’un passé plutôt récent d’ailleurs, que Martelly veut émuler, exploitant précisément le haut niveau du seuil de tolérance de cette société. La question est de savoir. Son gouvernement a-t-il les capacités de coercition qui correspondent aux conditions politiques actuelles ? Compte tenu de la précarité de la situation, prend-il alors un risque, qui peut ne pas lui être favorable ? Il semble surtout compter, sur le support et les interventions non-voilées de son tuteur, sachant qu’il a, comme lui, dans ce jeu de dupe, ses marrons à tirer du feu. Est-ce aussi l’effet du hasard, que le tuteur ait inventé sur mesure l’impératif d’imposition de ces restrictions financières, pour créer le conflit entre le nombre de périodes électorales finançables et la fin des mandats parlementaires pour en faire un levier politique. The golden rule. Réciproquement, l’opposition n’a pas non-plus la vie facile, pour plusieurs raisons. Elle est en train de faire face à l’exploitation de ce levier politique artificiellement et intentionnellement créé par les restrictions financières qui ne supportent que deux périodes électorales. Alors qu’il y en a constitutionnellement trois. Le désaccord concernant la date d’échéance des mandats des sénateurs du 2e tiers du Sénat, basé sur les différentes interprétations de l’article 85 de la loi électorale de 2008. Le fait que Martelly, à partir de son interprétation de cet article de loi, veut que la première période électorale soit au début de l’année 2014, pour renouveler les mandats des sénateurs pour deux tiers du Sénat et des collectivités territoriales. Alors que la date de la fin du mandat de la 49e Législature, le 12 janvier 2015, est totalement ignorée. Cette décision de Martelly ne rendra-t-elle pas automatiquement la chambre des députés inopérante et le parlement dysfonctionnel, à cette date, si les mandats des députés ne sont pas renouvelés à la fin de l’année 2014 ? Si la première période électorale, est au début de l’année 2014, comme le veut Martelly. Qu’adviendra-t-il alors, entre le 12 janvier 2015 et le 11 janvier 2016, période durant laquelle la 49e Législature sera en caducité, coïncidant de fait avec les élections présidentielles ? Qui prendra avantage de cette période de dysfonctionnement du parlement ? Quels sont les dangers auxquels la nation haïtienne sera exposée, si elle se laisse prendre à ce piège que lui tendent Martelly et l’Internationale ? La cause initiale et principale de cet imbroglio, de cette tension préélectorale et des difficultés qui en découlent, ne proviennent-elles pas, de l’imposition des restrictions financières pour les élections ? De fait, le vrai causus belli entre Martelly et l’opposition, n’émane-t-il pas, du choix de la date de la première période électoral, pas uniquement en regard de la fin des mandats des parlementaires du 2e tiers du Sénat, mais aussi et surtout concernant la fin de ceux de la 49e Législature ? Parce qu’il n’y aura simplement que deux périodes électorales qui seront financées, au lieu de trois comme prévues constitutionnellement. La logique et la règle de base imposées par l’Internationale depuis 2009 comme restrictions financières, ne sont-elles pas le refus de financer une multitude d’élections dans une séquence trop rapprochées ? Selon cette même logique et cette même règle, pourra-t-on faire des élections au début de l’année 2014, comme le veut Martelly et à la fin de 2014 pour la 50e Législature ? Les restrictions selon lesquelles, il n’y aura qu’une période électorale en 2014 et qu’une période électorale en 2015. Ne créent-elles pas artificiellement l’impératif d’une stratégie du choix spécifique de la date de la première période électorale, en corrélation avec les périodes de vulnérabilité du parlement, en tant que siège du pouvoir législatif, par rapport aux appétits du pouvoir Exécutif et des intérêts de l’Internationale ? Ces restrictions financières ne constituent-elles pas de fait le nœud gordien, qui forcera inéluctablement des périodes de caducité au parlement, d’une part ? Mais d’autre part, sans coup férir, augmentera simultanément le poids et l’importance de l’immixtion internationale dans les rapports de forces. Parce que cette fois-ci, la gestion à la fois des résultats des élections législatives et présidentielles, devient une nécessité pour l’imposition de la rétrogression, pour influencer le choix des amendements constitutionnels à promulguer, pour garantir le succès de l’exécution de projet d’ingénierie politique et enfin la désignation traditionnelle du prochain chef d’état, pour le contrôle du pivot du « système démocratique ». A cause de la complexité du projet politique cette fois-ci, l’immixtion ne sera pas, ce qu’elle a toujours été traditionnellement, seulement la désignation du chef de l’état. Elle comporte de plus l’impératif du contrôle des législatives, pour obtenir les amendements constitutionnels dont l’Internationale a nécessairement besoin ! Posez-vous bien la question, c’est à la dernière cession de quelle chambre du parlement que se fait la déclaration qu’il y a lieu d’amender la constitution ? Quelle est la chambre du parlement qui tombera en caducité dans sa totalité le 12 janvier 2015 ? Maintenant dans ce contexte de crise préélectorale aigue, qu’a-t-on constaté comme faits politiques à la fin du mois d’octobre 2013, qui devraient en tout état de cause retenir l’attention ? -D’abord des autorités américaines critiquent l’inefficience du parlement haïtien. -En suite le président de l’Uruguay, Jose Mujica, qui avait versé 3.7 million de dollars au gouvernement de Martelly en dédommagement, à cause de la sodomisation d’un jeune haïtien par des soldats de son pays, pose un ultimatum de 90 jours au gouvernement de Martelly, qui a dilapidé cette somme, sans verser un sou à la victime, aux dires et aveux du ministre des affaires étrangères lui-même, à sa dernière interpellation au Sénat. L’Uruguay ferait le retrait de ses troupes de la Minustah. Si le gouvernement n’organise pas des élections dans un délai de 90 jours. -Et enfin la rumeur, non encore vérifiée d’ailleurs, que le Brésil, le pays leader de la Minustah, emboîterait le pas à l’Uruguay, dans les mêmes délais. Si en tenant compte de l’importance du choix crucial de la date de la tenue de la première période électorale, on se propose d’interpréter les intentions exprimées par l’Internationale, à travers les pressions et les ultimatums ostensibles et sans équivoque, exercés par elle, à la fin du mois d’octobre 2013, que doit-on déduire ? En dépit de, ou peut être à cause précisément de la date à laquelle la 49e Législature tombera en caducité, l’Internationale n’est-elle pas en train d’exiger par le chantage qu’il y ait des élections au début de l’année de 2014, mais pas pour la 50e Législature à la fin de l’année 2014 ? S’il en est ainsi. Le piège n’est-il pas ouvertement et intentionnellement tendu, non-seulement par Martelly, mais surtout par l’Internationale qui, depuis la fin du mois dernier, est en train de les exiger par le chantage ? Ce gouffre qui est en train de s’ouvrir béant, presque sous nos pas. Va-t-on aveuglément s’y précipiter et se faire enterrer ? Doit-on continuer à subir cette domination en résigné ? Que faire ? Peut-on continuer seulement qu’à résister et qu’à réagir, sans prendre d’initiative, face à un pouvoir absolument faible et corrompu en train de manœuvrer par duperie en eau trouble, avec des complicités ? De fait ses complices, ne sont-ils pas en train d’exploiter ouvertement sa faiblesse par le chantage ? Peut-on laisser le pays aller à la dérive par la seule volonté d’un corrompu, d’un malappris et d’un écervelé qui n’est concerné que par l’omnipotence de son pouvoir ? Etant de fait, au seuil du processus de renouvellement des mandats des gouvernants. Puisqu’on y est. Quel devra être le sens de l’histoire post-Martelly ? Sera-t-il enfin, la dernière de ces marionnettes ? Robert Benodin
Posted on: Sun, 10 Nov 2013 16:43:01 +0000

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