L’ENFANT PRODIGE (suite et fin) Un bruit derrière lui le fit - TopicsExpress



          

L’ENFANT PRODIGE (suite et fin) Un bruit derrière lui le fit sursauter et il se retourna : c’était sa femme. - Tout va bien ? lui avait-elle demandé. - Je suis heureux, répondit-il. Je suis envahit d’une joie mêlée de tristesse et de mélancolie. Tiens regarde, c’est ma famille, mon heureuse famille, ajouta t-il en montrant le cadre à sa femme. Elle était éprise de voir toute sa belle-famille dont lui parlait assez souvent son mari. Ce dernier lui présenta les personnes avant qu’ils ne sortent de la chambre. Il montra ensuite le cadre à son père, ils en firent quelques commentaires et il demanda à ce dernier la permission de le garder. Il ne s’y opposa pas. Une bonne odeur s’échappait de la cuisine en tôle de sa belle-mère qui très enthousiaste, se donnait à cœur joie à son devoir. Jules alla mettre le cadre sur le siège arrière de sa voiture avant de venir s’asseoir pour des narrations sous la véranda, auprès de son père et en compagnie de sa femme dont l’actuelle belle-mère avait refusé l’aide. Ses demi-frères avait quitté la maison depuis belle lurette et ne s’entendaient vraiment plus et, même leurs parents n’étaient pas parvenus à les réconcilier. Contrairement à Céline qui était institutrice et s’était mariée à un inspecteur de police rencontré alors qu’elle était encore élève, les autres ne côtoyaient pas la fonction publique. Charles battait la campagne, errant partout dans la ville tandis que Junior lui, était en prison pour vol à main armée. Bien qu’il avait toujours clamé son innocence dans cette sordide affaire, cela n’avait pas empêché le juge de lui coller 5 ans de prison. En ce qui concerne Claudette, elle était bonne couturière et vivait maritalement à Mbanga avec un cultivateur qui lui avait donné deux enfants. Alexandre qu’il voyait constamment et qui vivait à Douala, était devenu un homme d’affaire. Il n’avait pas fait de longues études mais avait côtoyé toute sa jeunesse des Bamiléké, dont il avait copié la mentalité financière. Une fois le repas prêt, Christine mit le couvert et servit à table. Lui, qui après 14 années d’absence, retournait chez eux, renouait derechef avec la vieille habitude que lui avait imposé sa belle-mère, sous les supplications de celle-ci et de son père. Il avait porté son plat de la table et était allé s’asseoir où cela avait toujours plu à sa belle-mère de le voir… Penaude, Christine se jeta à ses pieds et le supplia… Marre des pleurs et des supplications, il se leva soudain les larmes pleins les yeux déjà rouges, saisit sa dulcinée par la main et l’entraînât dehors. Après l’avoir installée et fermé sa portière, il s’engouffra lui aussi dans sa Benz et le moteur ronfla. Les parents, les yeux larmoyants et le cœur meurtris de même que certains voisins, n’eurent d’yeux que pour voir la 600 D qui transportait leurs fils et bru disparaître au loin en ne laissant derrière elle qu’une traînée de poussière rougeâtre, semblable au soleil qui lui aussi disparaissait à l’horizon sous un firmament au reflet incandescent, pour passer le sceptre à l’astre de la nuit. * * * Ni le temps, l’opulence et la tranquillité spirituelle ne sauront effacer en nous l’histoire qui a touché l’endroit le plus profond de notre cœur. Extrait de : Mémoires pour Vagir Auteur: Erico Prince NB: Tous droits reservés
Posted on: Sat, 27 Jul 2013 12:45:03 +0000

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